EN ES

Ressources et inspiration

Les Sœurs de la Providence mettent à votre disposition certaines prières et vous recommandent certaines lectures.

Prière à la Providence

Providence de Dieu, je crois en vous.

Providence de Dieu, j’espère en vous.

Providence de Dieu, je vous aime de tout mon cœur.

Providence de Dieu, je vous remercie de tout.

Réflexions sur l'Évangile du dimanche

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 avril 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 11-18

En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

Réflexion

Chaque année, lors du 4e dimanche de Pâques, la liturgie nous parle du bon pasteur. Le symbole du berger qui conduit son troupeau est présent dans tout l’ancien testament pour désigner les rois et les chefs de clans. Dans la Bible, cette image s’applique aussi à Dieu, le pasteur de son peuple: « Voici votre Dieu qui vient : comme un berger, il rassemble les brebis égarées, il porte les agnelets, il procure de la fraîcheur aux brebis qui le suivent » (Isaïe).

En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui, s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit, le loup s’en empare et les disperse ».

Aujourd’hui le passage de l’évangile de Jean met en lumière deux caractéristiques importantes du rôle de Jésus en tant que pasteur. La première concerne la connaissance réciproque entre les brebis et le berger: « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent ». Ainsi en est-il avec Jésus et ses disciples : il connaît ses disciples « par leur nom » intimement. Il les aime d’un amour personnel il traite chacun comme s’il était le seul qui existe pour lui.

Jean, dans son Évangile, met l’accent sur l’individualité de chacun(e) et l’importance que nous avons pour Dieu. « Je suis le bon pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent ». Lorsque quelqu’un est important pour nous, nous connaissons son nom, qu’il s’agisse des membres de notre famille, de nos amis, de nos collègues, des gens de notre entourage. La connaissance d’une personne nous permet de l’aimer et de la respecter.

Il y a aussi un second aspect de la vocation du pasteur dans l’évangile d’aujourd’hui. Le berger donne sa vie pour ses brebis et personne ne peut les lui enlever.

On reconnaît ici la différence entre le vrai pasteur qui guide le troupeau et le mercenaire qui travaille seulement pour recevoir sa paie. Derrière cette brève parabole, nous voyons se dessiner la vie de ces hommes et femmes qui partagent la vie de leur troupeau, entretiennent avec chacun (e) une relation personnelle qui fait que chaque brebis est unique pour lui, il n’est pas le directeur qui dirige derrière son bureau ou son écran d’ordinateur. Il prend le temps d’échanger, de visiter, de partager le repas. Il annonce la Parole sans se ménager, il écoute et sait se faire écouter. Le bon pasteur est celui qui se préoccupe, qui prend le temps de connaître, qui répond aux besoins d’une personne à la fois.

Sœur Lucille Vadnais, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 avril 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24, 35-48

À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins.

Réflexion

En faisant cette lecture si opportune de l’Évangile de Luc 24, 35-48, nous sommes appelés et invités à vivre la présence de Jésus ressuscité. Jésus vient rencontrer ses disciples et amis pour les encourager en leur demandant de surmonter l’impasse et l’étonnement et de vaincre leur peur. Les disciples étaient vraiment troublés, tout comme nous-mêmes le sommes aujourd’hui, distraits par les multiples soucis de notre vie. Comment pouvaient-ils ne pas être troublés que Jésus ait été condamné à mourir sur la croix ? Aujourd’hui, nous savons qu’il est mort et ressuscité. Pourtant, beaucoup parmi nous se sentent perdus dans ce monde globalisé, insensible à la douleur, indifférent aux misères spirituelles et matérielles.

Tout comme jadis lorsque Jésus est revenu parmi ses disciples effrayés et pleins de doutes, Il vient aujourd’hui parmi nous pour nous rendre notre souffle, nous donner la paix, la sérénité et la confiance, de la même manière qu’il a fait avec eux.

Il a posé des questions à ses disciples, sachant déjà ce qu’ils pensaient et ressentaient, tout comme il sait aujourd’hui ce que nous pensons parce qu’il nous connaît depuis toujours. C’est Lui notre maître constant, qui remplit notre cœur d’amour. Avec des mots simples, il nous dit « Touchez-moi et voyez ». En consonance avec sa didactique pédagogique, Jésus donnait à ses disciples des preuves concrètes et tangibles pour qu’ils y croient, et il agit pareillement avec nous. Il veut que nous croyions qu’Il est le Ressuscité, nous expliquant et nous enseignant que c’est Lui, le même qui est mort sur la croix, qui est ressuscité et qui nous accompagne aujourd’hui.

Quand Jésus a demandé quelque chose à manger, les disciples lui ont présenté du poisson. Cela signifie que nous devons nous imaginer en famille à partager nos aliments autour de la table, un geste que nous devrions valoriser chaque jour davantage, après la pandémie et en étant les témoins lointains des guerres qui affligent la planète.

Les disciples ont senti une joie jaillir spontanément des profondeurs de leur âme : la joie de L’avoir reconnu, d’ouvrir les yeux en reconnaissant en Lui la lumière qu’ils croyaient perdue pendant son absence.

Jésus lui-même leur explique que tout ce qui at été écrit devait s’accomplir ; qu’il devait souffrir, mourir et ressusciter le troisième jour. Et après toute cette souffrance apparaissent le pardon et l’appel à la conversion constante. Jésus nous donne une mission très claire : faire connaître son nom, prêcher en son nom et répandre l’Évangile partout dans le monde.

Fresia Flores, a.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 mars 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 12, 12-16

Le lendemain, la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem. Les gens prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! » Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus, comme il est écrit : « Ne crains pas, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse. » Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui : c’était bien ce qu’on lui avait fait.

Réflexion

Ayant grandi dans une région rurale des États-Unis, le moment culminant de l’été était marqué par le défilé du 4 juillet qui se tenait au petit village le plus proche. La foule agitait des drapeaux au passage des camions de pompiers, des fanfares et de la police motorisée.  Après le défilé, les gens se rassemblaient pour le festival de framboises des villes. C’était l’occasion de faire de nouvelles connaissances ou de rencontrer des amis.

En lisant ce passage des Écritures, je pense à Jésus en train d’arriver à Jérusalem pour la fête juive la plus importante : la Pâque. Alors qu’il arrivait de Béthanie et qu’il s’approchait de Jérusalem, il a vu des gens tout le long de la route qui attendaient pour l’accueillir avec des cris d’acclamation et des branches de palmiers. Porter des branches de palmiers était une tradition dans les célébrations publiques pour exprimer le triomphe et la joie.  Il régnait une ambiance royale.

Conscient de la situation, Jésus transforme la nature de son entrée en s’assoyant sur le petit d’une ânesse qu’il venait de trouver. En agissant ainsi, il fait de son entrée à Jérusalem l’accomplissement de la prophétie de Zacharie : « Voici ton roi qui vient à toi […] monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. »

Jésus a toujours eu le contrôle sur sa vie. Il refuse de devenir leur roi parce qu’il connait le destin qui l’attend à Jérusalem.  C’est ne pas la foule qui va prendre sa vie ; au contraire, c’est Jésus lui-même qui va l’offrir librement.

Tout en sachant cela, ce n’est pas sur cela qu’il se concentre, mais plutôt sur le moment présent, sur toutes ces personnes qui sont venues l’honorer.  Il leur accorde toute son attention en étant pleinement dans le moment présent. Il ne pense ni à l’avenir ni au passé. Il les aime totalement là où Il est.

Sœur Jean Schultz, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 mars 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 12, 20-33

Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par-là de quel genre de mort il allait mourir.

Réflexion

Je vais me concentrer sur un verset de l’Évangile d’aujourd’hui: « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

En utilisant l’image du grain de blé, Jésus parle de sa propre mort. Il sait que s’Il ne meurt pas, le plan divin de rédemption ne   sera pas accompli.

Le message de Jésus est clair. Le grain de blé ressemble à la vie dans le sens qu’il doit mourir pour libérer toute son énergie, jusqu’au jour où il portera fruit, produisant de nouvelles semences, de nouvelles graines.

En ces temps difficiles que traverse notre Congrégation, Jésus nous invite à mourir à ce qui n’a aucune valeur, à tout ce qui ne nous permet pas de croître, à nos idées préconçues, à nos anciennes façons de faire, à nos préjugés, à notre individualisme. Ce n’est que lorsque la semence pénètre en terre, que notre « moi » peut germer et porter des fruits en abondance, en tant que seule entité canonique unie par un bien commun supérieur au bien actuel.

Jésus promet des fruits abondants à ceux qui prennent des risques et font confiance à sa parole.

Il est merveilleux de constater que nous ne sommes pas seules dans cet exercice de lâcher prise.  Nous pouvons compter sur Lui et nous aider mutuellement étant présentes et à tendre une oreille patiente et attentive dans la prière.  Tel est l’amour de Dieu dans toute sa magnitude.

Sœur Ana Georgina Rozas, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 mars 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3, 14-21

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

Réflexion :

L’Évangile fait suite à l’entretien de Jésus avec Nicodème venu le trouver la nuit, pour trouver réponse à ses questions existentielles. Jésus lui a dit : « En vérité, je te le dis, à moins de naître d’en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu »; Nicodème a répondu : « Comment cela peut-il se faire? »

Imaginons-nous à la place de Nicodème dans sa soif de naître à une vie nouvelle. Nous aussi, dans le silence intérieur, accueillons l’enseignement de Jésus sur le message de la croix présenté à Nicodème et à tous ceux et celles qui veulent le suivre.

Jésus utilise le symbole du serpent de bronze élevé par Moïse dans le désert, où quiconque était mordu par un serpent n’avait qu’à regarder le serpent de bronze et restait en vie. C’est une expérience de foi et de confiance à laquelle Jésus nous invite; «ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui toute personne qui croit ait par lui la vie éternelle. »

Verset 16 :  « Dieu a tellement aimé le monde [« si tèlman » en langage créole] qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » Ça me rappelle la dernière Règle du 1er Chapitre de Saint-Vincent de Paul aux Filles de la Charité, Servantes des Pauvres, disant d’avoir une grande confiance en la Providence divine, s’y abandonnant entièrement, comme un enfant à sa nourrice, se persuadant que Dieu les gardera toujours en sa protection, même lorsqu’elles penseront que tout est perdu.

Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour le juger, mais pour que, par lui, nous soyons sauvés et libérés. Croire en Lui, permet l’expérience de la Vie en abondance. La conscience de nos relations avec Dieu, avec soi et avec les autres, invite à la conversion et à la transformation.

Croire au Salut, dans notre environnement social, politique et religieux, où l’Humanité est trop blessée par la violence sous toutes ses formes, par la guerre et par la misère, c’est un grand défi!

Pourtant, le regard de foi peut nous faire entrer en profondeur dans le message de Jésus sur la croix, lieu de sa vulnérabilité, nous faisant embrasser notre propre vulnérabilité pour nous offrir librement son Amour en donnant notre vie pour nous faire renaître à la vraie Vie « durable »!

Sœur Diane Sarrazin, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 3 mars 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 2, 13-25

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

Réflexion

L’Évangile parle du temple de Dieu comme du lieu le plus sacré qui soit. Jésus aime la maison de son Père et se préoccupe de son utilisation ou de son abus.  Elle ne doit pas être utilisée à des fins commerciales et lucratives. La passion de Jésus pour la pureté du temple est claire.  La maison de Dieu est destinée au culte, à la prière, à la communion et à la fraternité.

Le Fils de Dieu habite le temple et il s’est efforcé de le purifier. Jésus, en tant que Fils zélé de Dieu, était prêt à endurer toutes les souffrances et toutes les difficultés du fait de son intense dévotion à Dieu.  Nous appartenons à Dieu. Jésus habite dans le temple de nos cœurs. Il faut nous rappeler que le temple de Dieu vit en nous.

C’est maintenant que Jésus veut que nous renouvelions et purifiions nos cœurs afin de rayonner la présence de Dieu, que nous révélons par nos actes. Nous sommes appelés à entrer en relation avec Dieu, à être zélés pour sa cause et à l’adorer. Ce n’est qu’en union avec Lui que nous pouvons vraiment adorer dans notre cœur et dans notre vie.

Puisse le Seigneur ouvrir notre cœur à Jésus; puisse-t-il nous purifier comme il a purifié le temple de Jérusalem, en enlevant tout ce qui le souillait, pour que nous fassions de la place à Dieu dans notre vie, oui, que Dieu en devienne vraiment le centre.

Beth Rayray s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 février 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 2-10

Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

Réflexion

Parfois, je me demande si Pierre, Jacques et Jean ont pris la mesure de l’invitation de Jésus. La transfiguration était une préfiguration de la résurrection du Seigneur.

Être en présence de Jésus n’a pas d’équivalent ; les disciples ne voulaient pas partir mais rester pour toujours avec Lui.

« Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! »

Cette exclamation exprime parfaitement l’expérience très humaine d’être au bon endroit en la meilleure compagnie. Cela devient une source de joie, de plénitude et un choc d’émotions tel qu’on est amené à s’exclamer : « Je voudrais que cela ne finisse jamais ».

Les trois apôtres vivent un moment unique qui résonne profondément en eux; ils ressentent une chaleur intérieure envahissante et sereine qui dépasse leur compréhension mais éveille dans leur âme cet appel si humain à vivre une communion parfaite. Pierre, bien sûr, voudrait que cela ne terminât jamais. Cela a dû être un bien beau moment.

L’enseignement très concret que nous pouvons tirer de l’Évangile de la transfiguration est le suivant : il nous faut récupérer, revitaliser et renouveler le sens du sacré dans notre vie. C’est pour cela que Jésus s’approche de nous et nous touche pour dire : « N’ayez pas peur ». C’est un chemin que nous n’avons pas à parcourir seuls (d’ailleurs ce serait impossible). Jésus nous accompagne, nous soutient et nous enseigne toujours.

Je terminerai cette réflexion par ces mots : Le message de la transfiguration de Jésus souligne l’importance de semer les graines d’une humanité nouvelle : graines de compassion, de générosité, de justice et d’inclusion.

Sœur Gladys Flores, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 février 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 12-15

Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Réflexion :

Jésus vient d’être baptisé. Tout de suite après, il est confirmé par le Père dans son identité de Fils de Dieu : « Tu es mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour ». (Mc 1,11). Aussitôt, l’Esprit le pousse au désert, lieu d’épreuve et d’hostilité où la vie est menacée, mais aussi lieu de rencontre avec Dieu. Il y resta quarante jours, tenté par Satan. Que fait Jésus pendant cette longue retraite ?  Il rencontre Dieu dans la prière, il contemple l’œuvre de son Père, il pense à la mission qui lui est confiée, mission de salut, proclamation de la Bonne Nouvelle. En même temps, il est mis à l’épreuve par Satan. Chose certaine, puisque l’action relève de Satan, il s’agit sûrement d’agissements hostiles au projet de Dieu. Au baptême, Jésus a entendu qu’il était le Fils de Dieu, bien-aimé du Père; est-il éprouvé dans son identité ? Au baptême, L’Esprit Saint est descendu sur lui; serait-il éprouvé dans sa disponibilité à obéir aux impulsions de L’Esprit? Marc ne dit rien ni du nombre ni du contenu des tentations, ni non plus de la façon dont Jésus les a vaincues, mais l’on sait que des forces contraires l’ont tiraillé et qu’il a dû lutter avec la force de l’Esprit en Lui pour livrer le bon combat. Les tentations de Jésus ne cessèrent pas à sa sortie du désert; tenté pendant quarante jours au désert, il le fut aussi pendant toute la durée de sa vie humaine. En scrutant l’Évangile, nous percevons que Jésus a été appelé assez tôt à faire des choix pour rester fidèle à sa mission.  Voyons-le à Capharnaüm où le piège du succès le guette « Tout le monde te cherche » (Mc 1,37), lui dit Simon. Et Jésus de répondre : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, pour que j’y proclame aussi l’Évangile, car c’est pour cela que je suis sorti » (Mc 1,38). Et le dernier soir à Gethsémani, devant la tentation de reculer face à la souffrance qui l’attend, il s’écrie : « Père, à toi tout est possible, écarte de moi cette coupe! », puis « Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mc 14,36).  Jésus s’en remet entièrement à la volonté du Père.

En ce temps de Carême qui commence, pourquoi ne prendrions-nous pas le temps de scruter l’Évangile et de contempler Jésus dans son combat pour rester fidèle à sa mission?

Nous aussi nous sommes soumises à la tentation : tentation d’orgueil, de repli sur soi, de paresse, d’indifférence, de confort et quoi encore? Femmes consacrées, comment réagissons-nous? Sommes-nous préoccupées, comme Jésus, d’accomplir les désirs du Père? Comptons-nous sur la puissance de l’Esprit pour livrer notre combat?

Après l’arrestation de Jean, Jésus commence sa prédication et part pour la Galilée proclamer l‘Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche.  Convertissez- vous et croyez à l’Évangile ».

Satan est vaincu, Jésus a triomphé de lui. Ce n’est pas lui qui est Dieu, ce n’est pas l’Adversaire qui est Dieu, c’est Dieu, c’est l’Amour; voilà le seul vrai « règne de Dieu ». Une nouvelle histoire humaine, une nouvelle création commence.

Le combat n’est pas fini, Satan continue toujours à rôder et à nous proposer une fausse image de Dieu.  Jésus nous invite à ne pas y consentir.   D’où l’urgence de nous convertir, car le « règne de Dieu est tout proche ». Seigneur, ne nous soumets pas à la tentation et délivre-nous du mal.

Sœur Rita Richard, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 février 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 40-45

Un lépreux vint auprès de Jésus; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi: cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

Réflexion

Le lépreux de l’Évangile d’aujourd’hui nous en apprend beaucoup sur le fait d’assumer notre vulnérabilité dans nos interactions et sur la vie que cela peut nous permettre de vivre.

Le lépreux nous apprend à nous présenter avec courage en assumant nos faiblesses et notre humanité. En tant que lépreux, il devait souffrir de rejet, de marginalisation sociale. Pourtant, il a eu le courage de s’adresser à Jésus en reconnaissant sa réalité pour lui demander de l’aider, de le guérir, car il désirait vivre autrement.

Le lépreux nous montre à nous avancer avec humilité et respect. Agenouillé devant Jésus, il lui demande de le guérir, sans toutefois l’exiger, car il reconnaît son humanité face à la divinité de Jésus. En spécifiant « si tu le veux… », il reconnait que Jésus a le pouvoir mais aussi le choix de guérir. Il est important de nous présenter devant Dieu en reconnaissant qu’il sait ce qui est mieux pour nous et mais aussi en croyant qu’il nous accordera ce que nous lui demandons.

Le lépreux nous enseigne à aborder Dieu avec foi et à nous abandonner à la puissance de son amour compatissant. C’est sa grande confiance dans le pouvoir guérisseur de Jésus qui le pousse à exprimer son désir.

La réponse de Jésus nous fait voir combien notre disposition à aller vers lui avec courage, humilité et foi peut changer notre vie. Jésus écoute le lépreux et lui répond. Il s’approche avec compassion pour le toucher. Imaginons-nous le réconfort qu’éprouve ce lépreux inondé d’amour et de guérison par la main qui le touche. Lorsque nous venons supplier Jésus en disciples vulnérables et imparfaits que nous sommes, nous aussi pouvons profiter de cet amour compatissant qui nous mène vers une vie renouvelée.

Après avoir guéri le lépreux, Jésus lui confie la mission spécifique de partager son témoignage devant le prêtre. Nous aussi sommes appelés à témoigner de l’amour de Jésus et à partager avec les autres la compassion qu’il a pour nous. Je crois qu’en embrassant notre propre vulnérabilité, nous pouvons témoigner du pouvoir transformateur de l’amour compatissant.

Serena Chappell, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 4 février 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 29-39

Aussitôt sortis de la synagogue, ils allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

Réflexion

Jésus commence sa prédication et part avec ses disciples vers leur village. D’abord, il guérit une parente directe d’un de ses disciples. Il n’a qu’à s’approcher d’elle et lui prendre la main pour que la fièvre dont elle souffrait disparaisse; elle retourna aussitôt à ses tâches quotidiennes.

Le soir venu, on lui amène tous les malades et les possédés, mais pas nécessairement à cause de la guérison de la belle-mère de Pierre, mais parce que sa renommée est telle que les villageois se pressent à la porte. J’imagine qu’ils voulaient savoir si Jésus était chez Simon et André.

Alors Jésus sort et il guérit beaucoup de gens de leurs maladies, et avec grande autorité il chasse de nombreux démons sans les laisser parler, car ils savent qui il est. L’aube venue, il s’éloigne pour aller prier. Mais quand Simon, Jacques, Andrée et Jean constatent son absence ils partent à sa recherche. Quand ils le trouvent ils lui disent « Tout le monde te cherche ». Il le savait déjà, car plusieurs sont là dans l’espoir d’être guéris ou libérés, car Jésus agit toujours par amour pour sa création et faisant preuve de miséricorde envers les possédés. Tout ce que Jésus fait provient du cœur du Père, et il le fait pour que nous ayons la foi et soyons sauvés.

Jésus invitait ses disciples à l’accompagner pour prêcher dans les villages voisins avec lui. Aujourd’hui divers outils comme : les quatre Évangiles, les lettres de Paul, l’Esprit Saint pour nous guider et, en particulier, la Grâce de Dieu, nous permettent de répondre à la mission que nous avons acceptée qui est celle d’apporter la foi et le salut au monde entier.

Sœur Ana Maria Montenegro, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 janvier 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 21-28

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

Réflexion :

Voilà cette semaine, un autre passage interpellant de la Parole de Dieu. Dans un premier temps, Jésus et ses disciples arrivent à Capharnaüm le jour du sabbat. Jésus entre dans la maison de prière et il se met à enseigner. Le service de notre Sauveur ne connaît pas de temps d’arrêt. Les besoins se pressent sur son chemin et il est toujours prêt à y répondre. Tel est le service fidèle de Jésus, notre modèle. D’ailleurs, la devise de notre Congrégation nous le rappelle à tout moment : « La charité du Christ nous presse. »

C’est le jour du sabbat! Ce jour, mis à part pour l’Éternel, était l’occasion de se rassembler pour écouter sa Parole. Jésus prend la place du maître qui enseigne, et sa façon de le faire étonne chacun. C’est l’effet produit sur le peuple, sur ceux qui sont là pour l’écouter qui est intéressant ici : Les paroles de Jésus ne laissent personne indifférent. Les paroles de Jésus ébranlent et chacun y trouve soit son salut ou soit sa perte. Voilà qu’il y avait justement dans la synagogue un homme tourmenté par un esprit impur qui se sent menacé. On peut se demander ce qu’il y faisait ; mais y a-t-il une sélection obligatoire à l’entrée d’un lieu de culte ? Si le Seigneur y est vraiment présent, Satan devra s’en aller. Oui! C’est exactement ce qui s’est passé dans la synagogue. La présence du Fils de Dieu dans la maison de prière ne laisse pas Satan indifférent. Un conflit ouvert éclate entre Jésus et cet esprit impur qui s’oppose à l’établissement du Royaume de Dieu, ce qui génère une vive réaction de la part de l’esprit mauvais. Il proclame l’identité de Jésus ainsi que le destin qu’il lui réserve. « De quoi te mêles-tu Jésus le Nazaréen? Es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. » Satan connaissait la vraie identité de Jésus comme étant celui qui vit dans l’intimité de Dieu et qui dispose de la toute-puissance divine. Jésus le fait taire et libère l’homme de cet esprit mauvais. Satan n’a donc pas eu le choix de quitter la place. La renommée de Jésus se répandit partout dans la Galilée.

Sœur Danielle Charron

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 janvier 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 14-20

Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

Réflexion

Après l’arrestation de Jean, Jésus vint en Galilée ; c’était un moment difficile pour lui, malgré tout, il a commencé son ministère; il appelait les gens à le suivre et à servir avec lui dans le ministère « de proclamer et de vivre » la Bonne Nouvelle.

Simon et André ont immédiatement laissé leurs filets et leurs bateaux, quittant ainsi leur métier, leur moyen de subsistance, leur famille et tout ce qu’ils étaient, pour devenir disciples de Jésus.

Il y avait quelque chose d’irrésistible chez Jésus qui les incitait à le suivre dans un avenir incertain, ce qu’ils ont fait sans avoir la moindre idée où cela les mènerait.

C’est Jésus qui les trouve ; ils ne le cherchaient pas.

Jésus leur lançait un appel personnel à s’aventurer sur un sentier inconnu qu’il allait leur montrer, en se fiant qu’Il les guiderait dans la bonne destination. Proclamer la Bonne Nouvelle constitue l’essence même de l’appel de Jésus.

Jésus appelait des gens semblables à vous et moi. Car, son appel invite chacun de nous à utiliser les dons et les talents que Dieu nous a donnés pour proclamer la Bonne Nouvelle : nous aider à comprendre que notre vie s’enracine dans celle de Dieu et faire jaillir la lumière et l’espoir dans notre vie, quelles que soient les difficultés qui viendront. Dieu est toujours parmi nous ; Dieu marche toujours à nos côtés.

Le plan de Dieu est que nous vivions pour procurer la justice, la joie, la paix, la plénitude, l’amour et la lumière à toutes et à tous. Dieu vient parmi nous. Dieu nous appelle. Dieu attend le meilleur de nous-mêmes.  Nous pouvons rectifier notre destination et choisir nos voies.

Sœur Kaye Belcher, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 janvier 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 35-42

Le lendemain encore, Jean se trouvait là avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? »  Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.  André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

Réflexion :

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, saint Jean-Baptiste partage avec deux de ses disciples l’expérience de sa rencontre avec « l’Agneau de Dieu », le Messie longuement attendu, en les invitant à rejoindre Jésus. Sans hésiter, les deux partent avec Jésus.

Saint Jean l’Évangéliste, raconte cette histoire pour nous inviter à rester attentives à l’appel de Jésus pour le suivre à chaque reprise. Emmanuel marche toujours avec nous, Il nous parle, nous pose des questions, nous invite à une expérience intime, à une rencontre qui nous marque : « venez, et vous verrez ».  Après avoir vécu cette expérience, André la partage immédiatement avec son frère Simon, qui va, lui aussi, « aller et voir ». Les actions d’André entraînent des répercussions importantes non seulement sur la vie des deux frères, mais aussi sur la vie de toute l’Église. Jésus rebaptise Simon comme « Pierre » et lui donne une mission très importante.

Pendant sa vie, Émilie Gamelin a rencontré Jésus, et à travers les années, elle revient à nous avec son expérience, afin qu’ensemble nous puissions reconnaître dans les pauvres et les vulnérables le Fils de Dieu qui souffre de plusieurs manières. Notre mission est de proclamer le mystère de la Providence et de Notre-Dame des Douleurs dans notre société.

Puisse Dieu nous accorder la grâce de rester toujours à l’écoute de son action dans nos vies. Puissions-nous être alertes à son appel à « aller voir » où il vit, où il est, avec qui il s’identifie, quel est son message et quelles sont les expériences marquantes qu’Il nous a permis de vivre.

Sœur Isabel Cid

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 7 janvier 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 2, 1-12

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Réflexion

La fête liturgique de l’Épiphanie nous invite à regarder près de nous et aussi au-delà des frontières.  Les Mages venus d’Orient arrivent à Jérusalem et demandent où est le Roi des Juifs qui vient de naître.  Une étoile les a guidés et ils veulent se prosterner devant lui.  Quel courage, quel amour les guidait pour suivre l’étoile!  Quelle joie de voir l’enfant et sa mère et quelle générosité d’offrir de l’or, de l’encens et de la myrrhe! Ils sont aussi très perspicaces de ne pas informer Hérode de leur itinéraire ni du lieu de naissance de Jésus.

Les mages nous transmettent un esprit de foi qui les invite à franchir les distances, à suivre les étoiles intérieures révélatrices de la volonté de Dieu et à relever des défis parfois imprévisibles.

Plus près de nous, je peux me questionner sur ma perception des personnes qui m’entourent : comment je juge leurs comportements, comment je les interpelle pour en savoir davantage sur leurs intentions, comment leurs joies et leurs souffrances me touchent, etc.

En réfléchissant sur ce que nous entendons depuis des mois et des années, il est difficile de ne pas faire de lien avec le comportement inquiet d’Hérode qui voulait connaître précisément où était Jésus.

Nous implorons le Seigneur pour la paix en Haïti, en Israël, à Gaza, en Ukraine, en Russie, au Soudan et partout où les peuples subissent la violence.

Puisse ce passage évangélique de Matthieu 2, 1-12 me rappeler les différentes étapes de mon pèlerinage : l’étoile à suivre et les conséquences de mes gestes, même les plus ordinaires.  Jubilons d’allégresse pour cette manifestation du Christ au monde!

Sœur Claire Houde, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 31 décembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2, 22. 39-40

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Réflexion

En ce jour qui marque la fin d’une année et le début d’une nouvelle, prenons le temps de réfléchir aux bénédictions de l’année écoulée et de placer nos espoirs sur celles qui vont venir.

Nous pouvons imaginer la Sainte Famille en train de faire de même. Eux aussi avaient bien des choses à revoir et à anticiper. Marie se rappelait peut-être les paroles de l’ange à propos de Jésus: « Il sera appelé Fils du Très-Haut » (Luc 1, 32).  Quant à Joseph, il a dû se souvenir du rêve où l’ange lui a dit d’appeler l’enfant de Marie, Jésus « car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Matthieu 1, 21). Réfléchir à ces interventions mystérieuses a dû aider ce couple à se confier à la fidélité de Dieu en sachant que l’avenir de la famille était sûr entre ses mains.

Et vous et nous, comme Sœurs de la Providence, comment Dieu s’est-il manifesté à vous, à nous, cette année?  Avec notre Cheminement vers l’unité, c’est énorme: toutes ces rencontres et puis ces réflexions, ces idées et ces façons nouvelles de faire les choses!

Essayons d’identifier Dieu parmi nous au milieu de tout cela. Mais regardons aussi en avant, pas juste derrière.

C’est l’occasion de nous laisser étonner par les bénédictions de Dieu, et aussi d’être conscientes que des choses encore meilleures restent à venir !

Sœur Toyleen Fook, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 décembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 26-38

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

Réflexion

Marie éprouve un sentiment intérieur qui lui fait prendre conscience du grand défi que l’avenir lui réserve. L’annonce qu’elle sera la Mère du Fils de Dieu ne se produit pas « par hasard », c’est l’aboutissement de la vie cohérente qu’elle mène. À notre connaissance, elle avait déjà pris une décision qui la préparait à la possibilité qu’elle-même —j’imagine— désirait si ardemment comme toutes les femmes hébraïques, : celle d’être la mère du Sauveur.

Son discernement était déjà bien avancé et sa vie fermement ancrée dans ce qui —d’après moi— était son désir le plus profond; par conséquent, ses décisions tendaient vers la découverte et la confirmation de la mission de sa vie : devenir LA MÈRE DE DIEU. Nous pouvons en déduire que sa relation avec Dieu était constante. L’écoute attentive de la voix divine semble avoir fait partie de sa vie.

« La voix de l’ange » ne la prend donc pas par surprise. Lorsqu’elle accueille ce visiteur, sa réponse n’est pas une « réaction » à ce qui se produit à l’instant, mais plutôt une réponse juste qui jaillit de son intérieur. Il ne s’agit pas d’un fait extraordinaire.  Avec toute la simplicité qu’elle se reconnait, elle ne fait que chercher par quelques questions simples une confirmation de ce qu’elle ressent intérieurement comme un nouvel appel dans sa vie, voire la confirmation de son discernement quotidien.

L’invitation qu’elle reçoit l’amène à une confrontation avec sa connaissance d’elle-même. Sa réponse ne vient pas en réaction aux louanges de l’ange, qui la déclare  « pleine de grâce » et lui affirme « Dieu est avec toi » mais émane plutôt de la reconnaissance de sa propre vulnérabilité. Même si cela ne figure pas explicitement dans le texte, nous le déduisons en examinant sa réalité. Marie aborde sa réponse en demandant « Comment cela va-t-il se faire ? », résultat d’une « compréhension limitée » du moment qu’elle vit. Elle ne recevra pas d’explications détaillées ! L’ange l’aide simplement à accepter le fait par ces mots : « Sois sans crainte », et en lui donnant l’information de base dont elle a besoin pour continuer son discernement.

Marie a sûrement dû sentir qu’elle n’était pas prête et imaginer diverses façons de rejeter la seule réponse qui semblait presque « logique », considérant la façon dont sa vie s’était déroulée. N’est-ce pas également ce qui nous arrive lorsque nous vivons notre vie de façon cohérente ?

Les conséquences et les réponses qu’entraînent nos décisions lorsque, dans notre fidélité fragile, nous optons encore et encore pour ce qui nous semble le meilleur choix, non seulement au plan personnel mais pour le bien de l’humanité —pour ce qu’on appelle le « bien commun » — impliquent la transformation des réalités qui nous englobent.

La réponse de Marie est : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ». Consciente de son être authentique et reconnaissant sa fragilité et sa vulnérabilité, Marie offre le meilleur d’elle-même en toute humilité. Cela étant sa seule vérité, elle est disposée à tout laisser se développer en conséquence et en cohérence avec les choses qu’elle sait qu’elle devra continuer à discerner pour le reste de sa vie.

En disant « oui » de manière consciente, vulnérable et ouverte, Marie rend possible la transformation de l’histoire humaine, qui jusqu’à ce moment avait dévié du cap divin. En rendant possible la venue de Jésus, elle devient la co-créatrice de cette nouvelle humanité.

Puisse Noël nous aider à redécouvrir l’essentiel dans notre vie et renforcer notre réponse aux messages de Dieu.

Je vous souhaite un Joyeux Noël et une année 2024 pleine de grâces !

Sœur Alba Letelier, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 décembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 6-8, 19-28

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. » Ils lui demandèrent: « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. » Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

Réflexion

Le troisième dimanche de l’Avent est connu sous le nom de dimanche de la joie. « Soyez toujours dans la joie », exhorte saint Paul dans sa lettre aux Thessaloniciens. Actuellement, n’est-ce pas un grand défi de répondre à cette invitation quand nous pensons à tout ce qui se passe dans notre monde. Comment pouvons-nous prendre rendez-vous avec la joie?

Dans les évangiles synoptiques, on reconnait Jean-Baptiste comme un prédicateur de la pénitence. Aujourd’hui saint Jean nous le présente comme celui qui est venu pour rendre témoignage de la lumière, Jésus Fils de Dieu qui vient parmi nous. C’est la véritable source de joie au plus profond de tous les cœurs. Jésus chemine avec nous en offrant sa tendresse et sa bienveillance et en enseignant l’amour du Père.

Par sa vie, Jean Baptiste suscite des questions. « Qui es-tu? » Le témoin demeure dans l’humilité et dans la vérité de ce qu’il est, il est fidèle à sa mission. Je ne suis pas Élie, ni le prophète annoncé, je ne suis pas le Christ. Il est venu pour préparer le chemin de Celui qui baptisera dans l’Esprit.

En ce jour, contemplons Marie dans sa réalité de femme croyante et en attente; n’est-elle pas témoin de l’Enfant qu’elle porte, ce qui la fait éclater humblement dans le Magnificat?

Arrêtons-nous près d’Émilie, c’est par sa compassion qu’elle a témoigné de la tendresse de Dieu-Providence en vivant la simplicité, l’humilité et la charité.

Sœur Estelle Boisclair, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 décembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 1-8

COMMENCEMENT DE L’ÉVANGILE de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Réflexion

L’Évangile de ce dimanche nous rappelle cette prophétie qui annonce le commencement du temps messianique, paroles empruntées au prophète Isaïe annonçant et confirmant le message prophétique du temps de la miséricorde, dont le baptême de repentir par Jean-Baptiste et le baptême dans l’Esprit Saint par Jésus font partie.

C’est là le cri fort de l’Avent : le Seigneur, qui vient à notre rencontre, nous invite à préparer nos cœurs. Il est vrai qu’en ces temps troublés, l’individualisme et l’utilitarisme matérialiste engendrent la haine et la guerre dans le monde.

En cheminant dans ce contexte, des moments de réconciliation se présentent à nous pour revenir à Dieu comblés par son amour, et ainsi devenir le visage de la Providence dans un monde qui a besoin de découvrir l’amour de Jésus, que nous voulons révéler aux aveugles de notre époque.

Il est plus urgent que jamais de nous laisser transformer. Aujourd’hui, le monde a besoin de prophètes comme le Baptiste, c’est-à-dire des gens conscients de leur mission, qui consiste à offrir le joyeux présent du baptisme dans l’Esprit et dans la vérité.

Sr Marta Alvear Araya, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 3 décembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 13, 33-37

Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Réflexion

Ce dimanche marque le début de la première semaine de l’Avent. Pour débuter cette saison liturgique, nous sommes invitées à réserver un moment de quiétude pour réfléchir et nous préparer à la venue de Jésus à notre époque.

Dans l’Évangile, Jésus a dit : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin […] Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » Nous devons être toujours prêtes pour la venue du Seigneur, même dans les moments les plus inattendus.

En réfléchissant à ces paroles, je pense au décès de Sœur Marilyn Charette. Sa mort inattendue a été un choc pour toutes et dans la province Mother Joseph et pour ceux et celles qui la connaissaient.  Je n’aurais jamais pensé que Marilyn nous quitterait aussi vite et aussi soudainement. Mais à en juger à la façon dont elle vivait sa vie, je n’hésite pas à croire qu’elle était prête.

Cela me rappelle que nous ne savons ni quand ni où Dieu va nous appeler. Il est donc important de veiller et d’être attentives à la façon dont Dieu peut entrer dans notre vie et nous appeler soit à notre demeure céleste, soit à aborder une nouvelle expérience. Lorsque nous veillons et restons attentives, nous sommes prêtes, que ce soit à mourir, à lâcher prise ou encre à aborder une vie nouvelle.

Je crois que nous, Sœurs de la Providence, sommes appelées à une certaine mort, ou du moins à lâcher prise en cette période de notre histoire.  Le temps de l’Avent, il me semble, nous invite à prendre garde, à rester vigilantes et à nous préparer à tout laisser pour une nouvelle vie. Nous sommes appelées à guetter et à lire attentivement les mouvements, en nous-mêmes et entre nous, qui nous préparent au retour de Dieu dans notre communauté Providence.

Sœur Gabrielle Nguyen, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 novembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 31-46

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Réflexion :

En ce dimanche de la fête du Christ-Roi, l’Église nous invite à célébrer Notre Seigneur Jésus Christ comme notre Roi siégeant à la droite du Père. En effet, Notre Seigneur est un Roi compatissant, plein d’amour et de bonté. Son Royaume est éternel et accessible à tous et à toutes. Pour y accéder, il faut s’ouvrir aux pauvres, aux marginalisés de la société. Cette idée est au centre de l’Évangile du jour portant sur le jugement dernier. Jésus s’y est identifié aux plus petits et aux plus faibles parmi nous. Par exemple, le morceau de pain, le verre d’eau que nous offrons à ces derniers c’est à lui que nous l’offrons. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Il nous invitera ainsi à entrer dans le Royaume préparé pour nous.

Retenons un double enseignement de l’évangile d’aujourd’hui. Premièrement, Jésus s’identifie aux pauvres. Notre comportement envers ces derniers est notre comportement envers lui; la générosité envers eux nous permettra ainsi d’avoir part à son Royaume. Deuxièmement, c’est dans la réalité de la vie quotidienne, dans l’interaction avec les autres que se prépare la vie éternelle. Cela implique que des gestes très simples, des mots agréables exprimant l’ouverture et l’attention aux autres comme « bonjour », « comment ça va? », « puis-je t’aider? » ont une dimension d’éternité. Ce sont des gestes humains, mais qui se rapportent à la vie divine. D’où l’importance de nous ouvrir aux autres en qui nous pouvons contempler le visage du Dieu d’amour. Donc, puisqu’accueillir les plus petits, les plus vulnérables et les plus pauvres ouvre la porte du Royaume, cela m’amène à réfléchir sur les questions suivantes :

Sœur Merci-Christ Sylméon, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 novembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 14-15;19-21

« C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. »

[…] « Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.Son maître lui déclara : Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur ».

Réflexion

L’Évangile de cette semaine présente une parabole éloquente qui compare le Royaume de Dieu à la gestion des ressources. Un patron donne diverses sommes d’argent à trois de ses employés, selon leurs compétences : cinq mille, deux mille et mille pièces de monnaie. Deux d’entre eux investissent leur somme respective et doublent les bénéfices, tandis que le troisième, par crainte de perdre l’argent préfère le cacher.

À son retour, le patron fait le bilan des actions de ses employés. Les deux premiers, qui ont multiplié leurs ressources, sont récompensés et accueillis dans le Royaume. En revanche, le troisième, qui n’a pas profité de l’occasion pour rentabiliser ce qui lui avait été confié, est exclu.

Cette parabole nous exhorte à utiliser judicieusement les dons que Dieu nous a octroyé, que ce soient des talents, des ressources ou des relations. Nous devons prendre soin de notre famille, des plus démunis et des personnes qui ont besoin de nous en ces temps difficiles. La responsabilité de la gestion de ces dons est essentielle. L’Évangile souligne l’importance de ne pas se laisser guider par la peur ; et de mettre nos compétences au service du bien commun et de la gloire de Dieu.

Madame Erika Straube Rios, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 novembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 1-13

« Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Réflexion

Les paraboles de l’Évangile nous instruisent régulièrement sur la façon dont Dieu travaille dans notre monde.  Dans l’Évangile de Matthieu 25, 1-13 c’est Dieu qui entre en scène à un moment inattendu; Il compte sur notre coopération avec d’autres êtres humains et s’attend à ce que nous soyons prêtes à accueillir sa grâce si celle-ci doit se manifester dans notre monde ou dans notre vie.  Dieu accueille celui des deux groupes qui exerce la vertu de patience tout en se préparant soigneusement.

L’exemple de jeunes femmes dans un cortège nuptial traditionnel au Proche-Orient illustre le retard, l’attente, l’arrivée soudaine et le besoin d’être prêtes. Cinq jeunes filles étaient prêtes mais cinq ne l’étaient pas.

En tant que Sœurs de la Providence, nous vivons le Cheminement vers l’unité. Sommes-nous prêtes et préparées ?  Au cours de 180 années, nous avons vu des changements se produire au sein de notre communauté et nous avons répondu à l’appel de Dieu dans le monde entier en faisant confiance à la Providence.  Les sœurs se sont-elles toujours senties prêtes ?  Grâce à des années de prière, de partage, d’écoute et de dialogue, nous sommes prêtes pour cette nouvelle façon de nous administrer afin de poursuivre notre mission en tant que Sœurs de la Providence.  En effet, au fur et à mesure que nous progressons dans notre Cheminement vers l’unité, les besoins à combler chez les personnes qui souffrent sont toujours bien présents.

Joan Gallagher, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 5 novembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 23, 1-12

En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »

Réflexion :

Trouver la cohérence entre ce que nous enseignons et ce que nous faisons est un défi constant dans notre vie. Parfois, nous sommes tentés de prodiguer de bons conseils aux autres sans les appliquer nous-mêmes. Cependant, la vraie sagesse réside dans l’application de nos enseignements à notre propre vie. C’est ce que nous montre l’évangile de Mt 23, 1-12.

Jésus Lui, nous invite au chemin du milieu : regarder la loi, la comprendre et l’appliquer. L’appliquer, non parce que les autorités en font une obligation mais parce que c’est le bon chemin vers Dieu. Il nous met en garde contre la recherche de titres et d’honneurs et souligne l’importance de l’humilité et du service.

Le véritable chemin est alors l’humilité dans l’amour. L’humilité fait que l’on se met en présence de l’autre, convaincu que nous sommes égaux au lieu de jouer au grand chef ou au redresseur de tort.

Jésus nous dit de respecter les enseignements des pharisiens et des scribes parce que ces enseignements sont corrects, mais il avertit également de ne pas imiter leur comportement, que Jésus dénonce et qualifie d’hypocrite, puisque les pharisiens et les scribes ne pratiquent pas ce qu’ils enseignent. Pour nous, il ne doit pas en être ainsi. C’est dans cette optique que Jésus nous invite à vivre dans la cohérence de nos paroles et de nos actes. Cette cohérence est aussi essentielle pour vivre une vie spirituelle authentique.

Jésus nous rappelle qu’être cohérent dans nos paroles et nos actions est un travail constant. Cela demande la présence de l’Esprit Saint en nous quand nous agissons. Ainsi, en nous rappelant régulièrement l’importance de cette cohérence et en nous engageant à la cultiver, nous deviendrons des guides ou des témoins authentiques pour notre entourage.

Suis-je vraiment en accord avec ce que j’enseigne ? Est-ce que mon comportement et mes actions sont en harmonie avec les principes que je prône ? Dès maintenant, j’imagine vivre de plus en plus cohérente au quotidien.

Seigneur mon Dieu, permets-moi d’agir en toute justice comme tu me le demandes constamment en m’aidant à me mieux situer. Je te demande la grâce de devenir tout comme toi une humble servante des nécessiteux sur les pas de mère Gamelin. Par Jésus, le modèle par excellence. Amen !

Sœur Guerla Alexis, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29 octobre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22, 34-40

Les pharisiens, apprenant qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

RÉFLEXION

Il est si facile de dire, mais si difficile de mettre en pratique les préceptes de cet Évangile de nos jours. Comment aimer Dieu et notre prochain dans ce monde dépourvu de foi et plein d’égocentrisme?

Jour après jour, nous sommes témoins d’innombrables situations qui mettent en évidence l’oubli de notre devoir d’aimer Dieu par-dessus tout ; des situations où nous mettons nos attachements et nos désirs au-dessus de notre amour de Dieu, et où notre foi ne guide pas notre pensée. Eh bien, tout cela nous conduit à oublier notre prochain qui a un si grand besoin d’amour et de compassion. De même, nous avons oublié de reconnaitre le visage de Dieu en chaque enfant et chaque personne âgée.

Il est temps de nous arrêter pour réfléchir sur notre foi et nos actions ; il est temps de retrouver la bonne voie et suivre le chemin de l’amour de Dieu, et l’amour de notre prochain. Devenons donc des donneurs d’amour, de foi et d’espérance dans ce monde si dépourvu de compassion et si à vide de la parole de Dieu.

Susana Garrido, a.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 octobre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22, 15-21

Alors les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler.  Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens.  Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »  Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier.  Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? »  Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »  À ces mots, ils furent tout étonnés. Ils le laissèrent et s’en allèrent.

Réflexion

Ce passage particulier, qui figure dans tous les évangiles synoptiques, peut s’avérer déconcertant de prime abord, en tout cas il l’est pour moi. Pourquoi Jésus dirait-il « rendez à César ce qui est dû à César » si nous, chrétiens, croyons que tout ce que nous possédons appartient à Dieu ?

Ici, j’aimerais proposer quelques éléments de réflexion. Le premier est le fait que Dieu connaît nos cœurs, le deuxième concerne la notion de liberté et le troisième évoque la distinction claire qui existe entre « ce qui est du monde » et « ce qui est de Dieu »

Ma deuxième réflexion porte sur la notion de liberté. Je voudrais souligner ici le dialogue « De qui est cette image et à qui appartient cette inscription? » Nous sommes tous créés à l’image de Dieu et dotés d’une liberté innée. Dans sa bonté, Dieu respecte notre liberté. Il ne s’impose pas et ne prend pas ce qui est, en termes humains, prévu pour les humains. Par conséquent, puisque la pièce de monnaie porte l’image de César, elle appartient à César. Cependant, n’oublions pas que notre liberté doit être considérée dans le contexte du dessein de Dieu : liberté vis-à-vis des liens de ce monde. Dans cette optique, lorsque nous examinons notre façon de vivre les vœux, ces derniers peuvent, aux yeux du monde, être perçus comme une « entrave à une vie agréable », alors qu’il s’agit en fait de moyens de vivre le don divin de la liberté par le biais de nos choix librement consentis. Dieu ne nous impose rien, il attend patiemment que nous assumions notre liberté : Dieu invite, et en toute liberté, nous répondons.

La dernière partie principale du passage dit : « Rendez donc à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu ». « César » est un titre porté par tout empereur romain de l’époque. Comme nous le disent les récits bibliques, les Romains exerçaient un pouvoir civique sur les Juifs de l’époque. Ces paroles de Jésus me parlent donc de la responsabilité de remplir nos obligations civiques telles qu’elles figurent dans les lois existantes. Comme nous vivons sur la terre, nous devons aussi nous conformer à ses lois. Mais n’oublions pas que le Christ est l’accomplissement de la loi que Moïse a reçue pour l’appliquer au peuple d’Israël. Par conséquent, en exerçant nos responsabilités civiques, demandons-nous toujours si nous contribuons au règne de Dieu. Le jour viendra où nous n’aurons plus à nous conformer aux lois de la terre, mais demeurerons dans l’amour de Dieu.

Soeur Rezebeth Noceja, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15 octobre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22, 1-10

En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens, et il leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : « Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce. » Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : « Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. » Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.

Réflexion 

Aujourd’hui, Jésus nous présente la parabole des invités à la noce. Oui, le Père a envoyé son Fils pour nous sauver, mais les invités ne viennent pas, leurs intérêts sont ailleurs, ils n’ont que faire de l’invitation…car tous se mettent unanimement à s’excuser, et les motifs invoqués (j’ai acheté un champ, des bœufs, je viens de me marier…sont les mêmes qui, dans la parabole du semeur, étouffent la semence (soucis, richesses, plaisirs de la vie). Certains sont accaparés par un excès de travail, d’autres par des activités superficielles. Dans un deuxième temps Dieu dit à ses serviteurs de rassembler bons et méchants sans distinction pour qu’ils puissent profiter de son invitation. Voilà l’Amour infini de Dieu sans distinction.

Décider qui inviter à une fête est un exercice important, et on y accorde en général une grande attention; d’ailleurs refuser une invitation est une insulte qui peut avoir des incidences sur nos relations. C’est le cas de l’invitation constante de Dieu au banquet éternel, pour nourrir notre cheminement de foi. Dieu nous lance une invitation à être serviteurs de l’Évangile : cela signifie transmettre un appel, présenter le Christ aux personnes et leur rappeler clairement qu’Il les appelle.

Deuxièmement, quel habit porter?  Dieu nous donne les vêtements requis: le baptême, la réconciliation, l’Eucharistie. Peu importe notre petitesse, Dieu nous attend… Le vêtement de noces, c’est la conscience d’avoir les mains ouvertes et un cœur reconnaissant. L’habit de noces, c’est la parure de l’âme : la charité.

Sœur Lucille Vadnais, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 8 octobre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21, 33-43

« Je les ai choisis dans le monde entier, pour qu’ils puissent aller porter des fruits, et que ces fruits puissent être durables. »

« Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. 0 Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits.

Réflexion

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Matthieu partage avec nous l’une des nombreuses paraboles dont Jésus se servait pour enseigner au peuple et manifester son amour et son sacrifice pour l’humanité.

Réfléchissons à la façon dont Dieu, dans sa bonté infinie, nous a donné la vie et beaucoup d’autres choses. Par exemple, en tant que membres de l’Église, il nous a donné une vigne à entretenir et à cultiver pour qu’elle porte de bons fruits. Jésus est toujours là, prêt à nous accueillir, à nous guider, à nous consoler et à nous accompagner. Pourtant, combien de fois, consciemment ou non, avons-nous passé à côté de ce qu’il nous a donné en faisant fi de son héritage, qui est son propre fils ? Combien de fois avons-nous agi comme ces vignerons qui, en remettant en question son autorité, expulsent et tuent même son fils pour prendre le contrôle de la vigne, imposant leur idéologie et faisant taire les messagers envoyés pour préserver le projet divin ? Malgré cela, Dieu continue d’être là, faisant confiance à ses créatures et nous offrant une nouvelle occasion de recommencer, de nous engager à changer et à suivre le chemin qu’Il a tracé pour nous dans son projet de construire le Royaume.

Alejandra Valdes, a.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 1er octobre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21, 28-32

« Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.” Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. » Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.» Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »

Réflexion :

Dans cette parabole, Jésus s’adresse directement aux dirigeants respectés et saints religieux du temple. Il leur rappelle qu’ils n’ont pas reconnu ni accepté Jean-Baptiste, le saint homme envoyé au milieu d’eux par Dieu. Ils ne l’ont pas écouté et n’ont pas cru ses paroles.

Jésus souligne alors que ceux et celles qui ont reconnu êtres des pécheurs, les collecteurs d’impôts et les prostituées, ont écouté et cru les paroles de Jean.  Ces « pécheurs » ont accepté les paroles de Jean et ont changé leur vie. Et même après avoir constaté leur transformation, les saints hommes du temple n’ont pas changé d’avis sur Jean, car ils ne pouvaient pas reconnaître la sainteté qui les entournait.

Dans cette parabole, Jésus dit qu’avoir l’air d’être « religieux » avec une « réputation de sainteté » n’est pas une garantie de « sainteté », et ne garantit pas l’entrée dans la vie éternelle avec Dieu.  Ce qui est nécessaire pour la vie éternelle avec Dieu, c’est d’avoir un cœur ouvert et à l’écoute qui répond à la présence et aux paroles de Dieu par des actions d’amour, de bonté et de repentir. Pour répondre à Dieu il faut que nous soyons prêts à changer d’attitude et d‘esprit par l’amour de Dieu et de notre prochain.

Sœur Kathryn Rutan, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 septembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 20, 1-16

En ce temps-là, Jésus disait cette parabole à ses disciples : « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : « Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste. »’ Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : « Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?’ Ils lui répondirent : « Parce que personne ne nous a embauchés. » Il leur dit : « Allez à ma vigne, vous aussi. » Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : « Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. » Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : « Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur ! » Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : « Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

Réflexion :

Le grand point de la parabole dite de la onzième heure c’est la confiance en la grâce du maitre de la vigne.

Dans ce récit, le maître du domaine introduit une nouvelle donne dans la manière de traiter ses ouvriers. Ils travaillent dur, mais le font avec fierté et liberté. Même ceux qui sont embauchés à la dernière heure sont traités avec respect et dignité.

Dans notre monde, de plus en plus les gens ne trouvent aucune joie dans leur travail, car ils cohabitent avec les angoisses, la peur et les difficultés. Cette parabole demeurera une histoire irritante si nous ne pouvons rien apercevoir de la générosité de Dieu et de sa compassion débordante. Nous collaborons tous et toutes à la vigne du Seigneur et nous devons nous donner sans compter. Nous pouvons avoir confiance qu’il nous traitera, non seulement avec justice, mais de manière généreuse.

Le Royaume de Dieu crée le respect, la justice et la solidarité entre les hommes sans distinction de peuples, races et nations. Jésus ne parle pas des droits des travailleurs, mais de l’appel à contribuer à la construction du Royaume. Il fut juste envers les premiers et miséricordieux envers les derniers. Origène, à qui l’on attribue la paternité de l’exégèse biblique, grand théologien de la période patristique, compare la vigne à l’Église et le maître au Christ.

Cet évangile nous rappelle également que Dieu nous invite, nous les ouvriers, ouvrières, à œuvrer aujourd’hui à sa vigne et il nous appelle à son rythme, c’est ainsi qu’il nous appelle aussi dans différents champs de compétence dans la communauté et de la société. Soyons à la hauteur de la miséricorde et de la générosité du maître.

A l’instar de notre Mère Émilie Gamelin, travaillons et manifestions la compassion bienveillante dans un monde rempli d’injustice, de tensions et de violences.

Sœur Jude Merline Bernard, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 septembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18, 21-35

Alors Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

RÉFLEXION

En posant cette question, Pierre cherche à mettre des limites au pardon. Il ne voit que l’offense reçue. Mais Jésus fait appel de manière extraordinaire à la parabole du serviteur impitoyable pour lui répondre.

C’est Dieu qui nous offre son pardon et nous montre par celui-ci que cette offre est valide pour toute la vie, et qu‘Il est toujours prêt à nous accorder le pardon dans n’importe quelles circonstances. Le pardon est une offrande divine sans restriction à l’humanité, comme nous le dit l’évangéliste Luc en reprenant les paroles de Jésus en croix: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Certes, dans la foi, on attend de nous le même don que celui que nous avons reçu; mais pardonner sans jamais faillir, c’est difficile.

Et pardonner, qu’est-ce que c’est ?

Les plus grands esprits comme les plus humbles du Royaume des cieux ont suggéré des milliers de réponses à cette question.

Le mot « pardonner » vient de l’union du préfixe latin « per » et du verbe « donāre». Une des acceptions de « per » est « une action complète et totale », et « donāre » signifie donner ou offrir quelque chose. Par conséquent, pardonner, signifie excuser, « remettre » une offense commise contre nous, sans ressentiment.

Le pardon est un don placé entre nos mains fragiles pour nous aider à atteindre la sérénité du cœur. La Bible enseigne que Jésus est mort pour nous, même si nous sommes pécheurs. C’est-à-dire que Dieu nous a pardonné. Sans le pardon de Dieu, une personne ne peut pas faire pleinement l’expérience de l’amour, de la liberté, de la joie, de la paix, etc. Dieu continue de nous montrer sa miséricorde, et il attend de nous qu’en retour nous soyons miséricordieux envers les autres.

On apprend à aimer « en pardonnant »; quiconque souhaite grandir dans l’amour doit vivre dans le pardon. Le pardon est un chemin de libération, et pour nous libérer vraiment, nous devons pardonner en extirpant de notre âme tout ressentiment et vengeance qui ne font que l’avilir et la consumer.

Enfin, pardonner aux autres ce qu’ils nous ont fait est une manifestation évidente de foi.

Le Seigneur nous jugera avec notre propre mesure. Si nous sommes sévères, nous ne devrions attendre rien d’autre que sévérité. Si nous avons de la compassion pour ceux qui nous offensent, Il sera miséricordieux face à nos erreurs. Si nous ne pardonnons pas, il nous laissera souillés de nos propres péchés.

Les Écritures spécifient que chaque créature sera mesurée avec la même mesure qu’elle aura utilisée, et c’est le Seigneur qui effectuera ce jugement.

Cet Évangile nous invite à croire qu’avec l’aide de Dieu, nous ferons du pardon notre mode de vie, et que celui-ci nous apportera la paix avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. Cette paix est une bénédiction grande et merveilleuse, et Dieu veut que toute l’humanité en profite.

Si vous souhaitez approfondir votre réflexion, nous vous invitons à écouter la chanson suivante (en espagnol):   https://www.youtube.com/watch?v=_5BrOUxVl54

Sœur Maria Fernanda Apablaza, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 septembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18, 15-20

Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux.

Réflexion

Aujourd’hui, nous entendons Jésus reconnaître la fragilité humaine et le besoin de réconciliation personnelle et communautaire. Avec sagesse, Jésus enseigne aux disciples à s’entraider discrètement et avec amour lorsque quelqu’un s’écarte des engagements touchant les disciples de Jésus. Jésus s’inquiète des ruptures dans la communion entre personnes car elles ont inévitablement un impact sur la communion entre ses disciples.

Quelle compréhension Jésus avait de la nature humaine ! Nous sommes parfois voués à échouer : des conflits se produisent, alors, comment réagir? L’enseignement de Jésus met l’accent sur notre interdépendance, notre imputabilité mutuelle et l’importance de rétablir nos relations avec Dieu, avec nous-même, avec notre prochain et avec la communauté.

Dans cet Évangile, Jésus clarifie l’imputabilité de chaque personne au sein de la communauté et sa responsabilité d’agir avec respect, ouverture, transparence et amour, peu importe qu’elle reçoive ou transmette l’informations sur un comportement qui menace l’unité et la communion des uns avec les autres et avec Dieu. Jésus nous fournit le pouvoir spirituel et la liberté de guérir les relations brisées. La Providence nous accompagne à chaque rencontre.

L’objectif est la réconciliation et la restauration, et non de ressasser des torts, d’imputer des fautes, de désigner des coupables, ni d’intenter des procès.  Il faut d’abord aborder le problème en privé avec amour. En cas d’échec, on invite une tierce personne sage et généreuse à écouter, à clarifier et à apporter son soutien à la démarche; on ne renonce pas à la réconciliation à ce moment-là. Si nécessaire, la communauté peut s’impliquer. Pendant tout ce temps, la prière est notre compagne fidèle pour rechercher lumière et grâce.

Les Constitutions et les Règles des Sœurs de la Providence parlent souvent d’écoute, dialogue et discernement contemplatifs. On insiste aussi sur le respect, le pardon et la réconciliation.  La sagesse de notre mode de vie Providence s’avère un soutien pour suivre les enseignements de Jésus dans l’Évangile de Saint Matthieu de cette semaine, et nous aider à guérir les relations dans notre Congrégation, notre Église et notre monde.

Sœur Karin Dufault, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 3 septembre 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 21-27

À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite.

Réflexion

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même » (Mt 16, 21-27)

Chers amis, nous voici au 22ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique, et saint Matthieu propose à notre méditation cette portion d’évangile où Jésus annonce publiquement à ses disciples qu’il va souffrir, mourir et ressusciter. Du même coup, il exige des siens trois choses :

1- Le renoncement à leur propre volonté

2- L’attachement à la volonté du Père

3- L’engagement à la suite du Christ.

Nous qui méditerons ce passage cette semaine, nous ne sommes pas sans savoir qu’il n’y a pas de rose sans épines. Jésus nous dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Jésus ne dit pas : « Prends ma croix, ma croix de bois », car il n’y aura jamais qu’un seul Golgotha, mais bien « prends ta croix ». Non pas une croix imaginée et angoissante, mais le réel de ta vie, les contraintes de ta santé, le poids de tes responsabilités, le souci de tous ceux que tu aimes. Assume avec le sourire les séquelles de ton histoire affective ; n’aie plus peur des cicatrices que la vie t’a laissées, et cesse de te chercher dans le miroir des autres. Prends ta croix, et surtout ne cesse pas de me suivre ! En effet, « Qui veut sauver sa vie la perdra, ajoute Jésus, mais celui qui perd sa vie à cause de moi la trouvera ». De fait, celui qui prend sa croix commence à vivre, en suivant le Maître, une étrange folie qui est la plus douce des sagesses.

Nous sommes invités au jour le jour à faire confiance à la Providence de Dieu qui est à l’œuvre dans notre vie. Nous sommes aussi invités à vivre l’abandon de Notre Dame des Douleurs au pied de la croix, à vivre l’espérance que Marie avait. Car l’amour du Seigneur vaut mieux que la vie, nous dit l’auteur du psaume 63.  « Évitez donc toute occasion de chute, en cherchant à faire la volonté de Dieu.

Ce récit de l’Évangile nous confronte aussi à une situation courante dans notre vie. Notre révolte face à la souffrance de l’autre est parfois supérieure à celle de celui qui souffre. Ainsi Pierre ne peut accepter de voir souffrir Jésus. Mais pour accomplir la volonté de Dieu, le disciple doit renoncer à lui-même, prendre sa croix et suivre Jésus. Le chemin proposé par le Seigneur comporte donc des épreuves, des sacrifices. Pierre doit apprendre que Jésus n’est pas un roi à la manière du monde. Son armée est céleste. Il doit aussi apprendre que l’Amour se révèle par des actes qui coûtent, par l’offrande de soi. C’est cette invitation que Jésus veut nous adresser aujourd’hui dans ce texte de saint Matthieu. « Cherchez d’abord le royaume de Dieu, le reste vous sera donné ». Pour y parvenir, il vaut mieux écouter sa voix et chercher à entrer dans sa grande volonté. Le prophète Jérémie en a fait l’expérience dans la première lecture. Seigneur tu m’as séduit, et j’ai été séduit; tu m’as saisi, et tu as réussi (Jr. 7,20). Laissons-nous donc guider par l’amour du Christ qui nous presse pour vivre profondément dans l’intimité du Christ Sauveur, dans l’écoute, la prière et l’obéissance. Ce que le Christ nous demande, c’est de creuser un sillon de bonté et d’aller à Dieu humblement par le chemin du don de nous-mêmes. Là est la paix, là est la joie, car c’est le choix qu’a fait le Christ pour réussir l’homme.

Sœur Eugena Nogaus s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 27 août 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 16, 13-20

Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ.

Réflexion

L’évangile de Matthieu nous offre plusieurs réflexions ce dimanche. Jésus est en compagnie de ses disciples qui ont passé du temps avec les gens de la région. Jésus est curieux de savoir : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Leurs réponses nous révèlent que personne parmi ces gens ne sait qui Il est.  Se tournant alors vers ses disciples, il demande plus directement : « Pour vous, qui suis-je ? ». Pierre, ce Pierre impétueux et si humain, ému par l’Esprit, répond : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! »  Jésus bénit Pierre en confirmant l’action du Saint-Esprit.  Quelle révélation ! Quel mouvement de grâce !  Cette réplique vient du plus profond de lui-même.  Et, en réponse, Jésus confie à Pierre la conduite de son Église en promettant que le Saint-Esprit continuera à la conduire, à la guider.

Dans notre propre vie, nous sommes invitées, peut-être même mises au défi, de répondre à la question que le Christ a posée aux disciples.

Sœur Anne Hemstock, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 20 août 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 15, 21-28

Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

Réflexion :

Dans cet évangile, une Cananéenne demande à Jésus de guérir sa fille qui est possédée par un démon. Curieusement, Jésus ne répond pas immédiatement à sa demande. Et en plus, ses disciples lui demandent de la renvoyer. C’est la réponse la plus choquante que la femme cananéenne pouvait attendre de Jésus. C’est donc lui, ce Jésus dont tout le monde parle ? Le Jésus qui a guéri beaucoup de gens, qui a rendu la vue aux aveugles ? Le Jésus qui a fait marcher le paralysé, et plus encore, le Jésus qui a ressuscité quelqu’un. Elle devrait se demander : « Pourquoi ne veut-il pas guérir ma fille ? ».

Le récit gagne en intensité lorsque Jésus la discrimine du fait qu’elle n’est pas être juive ; en plus, il l’insulte en l’assimilant aux « chiens ».  La femme aurait dû partir déçue, honteuse et désespérée. Or sa réponse « Seigneur, aide-moi », est pleine d’urgence, de passion et d’humilité.  Mais cette réponse est surtout une affirmation de sa foi en Jésus dont la guérison de sa fille est le résultat.  « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! ».

Cet évangile reprend le message du pape François dans son encyclique Fratelli Tutti, Troisième Chapitre : penser et gérer un monde ouvert. Le Pape François nous enseigne à « sortir de soi-même » pour « trouver en autrui un accroissement d’être » (p #88). Nous ouvrir les uns aux autres selon le dynamisme de la charité, cela nous met en tension vers la « plénitude universelle » (p # 95). Personne ne peut se voir privé du droit de vivre dans la dignité. Les droits n’ont pas de frontières, et personne ne doit être exclu, quelles que soient ses origines (voir P# 121).

Sœur Marita Capili, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 13 août 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 22-33

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Réflexion :

L’actualisation de ce récit au milieu de la tempête est l’image de la position actuelle de l’Église, et pourquoi pas, du peuple haïtien qui transcende dangereusement la mer agitée de ce monde. L’Ennemi, « le démon », suscitant la discordance (ou plutôt « discorde » ?) entre les personnes, agit comme le vent et les vagues, comme les tentations qui annulent presque l’effort des chrétiens.

À l’épisode de la tempête suit celui de la multiplication des pains. C’est pour nous montrer que pour pouvoir traverser les épreuves et les défis de la vie, nous avons besoin d’être fortifiés. Et cette force actuelle nous la trouvons dans les prières et surtout dans l’eucharistie.

Dans une fraction de seconde, Pierre, regardant la hauteur des vagues et la violence du vent a quitté son Maître des yeux, chose à éviter puisqu’on sait tout ce qui s’est passé. Si on veut vraiment suivre le Christ, nous ne devons pas nous laisser distraire jusqu’à perdre la foi par les eaux en furie ; bien au contraire, malgré tout et par-dessus tout, nous devons fixer notre regard uniquement sur le Maître de tout et marcher à pas surs. Plus d’un se rendent en prière à la messe avec un cœur agité par des problèmes, des souffrances de toutes sortes et des vents contraires à une vie saine. Mais avec certitude, je vous dis que Dieu est avec nous, qu’il est notre berger qui nous dit « Viens ! » avec tous nos fardeaux et nos épreuves.

Sœur Daveline Livert, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 6 août 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17, 1-9

Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

Réflexion :

Que cette parole de l’Évangile soit pour nous une invitation à ouvrir nos cœurs et écouter la voix de Dieu, afin qu’elle nous pousse à placer notre pensée de manière à que Jésus soit vraiment au centre de nos vies. Il nous a choisies aujourd’hui et nous a conduites au sommet d’une montagne, tout comme Il l’a fait avec les trois apôtres Pierre, Jacques et Jean. Il s’est transfiguré devant eux et par ce geste il leur fait découvrir une manifestation divine. C’est Jésus lui-même qui se manifeste car, après sa transfiguration, après la surprise et le rayonnement, une voix se fait entendre d’en haut pour leur révéler celui qui est devant eux : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé… écoutez-le » et les apôtres «tombèrent face contre terre» après cette révélation, mais immédiatement Jésus leur touche et leur dit « Soyez sans crainte !».

Je pense que c’est le même cas pour nous ; Jésus se manifeste devant nous dans ce nouveau chemin de transformation congrégationnelle que nous vivons. Il nous montre un chemin personnel et communautaire à suivre pour nous constituer en tant qu’une seule entité canonique et pour vivre l’unité congrégationnelle à partir d’une transformation personnelle. Il nous fait garder les pieds sur terre aussi, et faire face à la réalité en suivant des étapes concrètes. Qu’est-ce que nous devons faire ? Qui nous accompagnera ?… Si nous sommes attentives et aiguisons nos sens, nous pouvons aussi être capables de saisir la voix qui nous dit « il est mon fils bien-aimé, écoutez-le ». Et très probablement, Jésus, comme il a fait avec les apôtres, touchera aussi notre épaule et nous dira : « n’ayez pas peur » … Écouter Jésus nous incite à faire ce qu’il a fait lui-même, à vivre comme il a vécu, à aimer comme il a aimé, à servir comme il a servi. En l’écoutant nous sommes engagées à accueillir ce qui est destiné pour nous de la part des autres, mais pour accueillir, il faut d’abord se vider pour recevoir les dons personnels transmis dans ce moment sacré.

Le fait d’accueillir, de recevoir ce qui s’en vient, nous porte vers l’unité, nous permet de nous mettre à la place de l’autre et grâce à ce geste, nous accédons à la connaissance d’une nouvelle réalité et nous sommes appelées à agir et à devenir plus fortes en nous laissant aller et en nous concentrant sur ce qui vient, prêtes pour avancer ensemble vers la réponse que nous recherchons. Cela nous aide à croire en ce que l’Esprit de Dieu nous dit dans le silence de l’écoute et en même temps nous permet de prendre des risques et de faire bouger les choses. C’est ainsi que Mères Emilie Gamelin, Joseph du Sacré-Cœur et Bernarda Morin l’ont vécue elles aussi. En se dépouillant d’elles-mêmes elles ont entendu la voix de Dieu pour suivre l’inspiration divine et devenir le visage de Dieu pour tant de personnes pauvres et vulnérables qui continuent à être parmi nous aujourd’hui. De plus, elles sont restées à côté de leurs sœurs à travers différents moments de joie et de douleur, sans crainte, avec tendresse et courage. Elles ont fait comme les Femmes de l’Aurore* qui ont brisé les ténèbres de la nuit pour rencontrer le ressuscité, et grâce au fait qu’elles ont pu l’écouter, elles ont réussi à transformer et donner leur vie pour les autres. Et cela en partageant un idéal commun issu de l’écoute de la première inspiration transmise par Émilie Gamelin : « J’ai prié pour que vous aimiez toujours les pauvres et que vous préserviez toujours la paix et l’union entre vous ». Mères Bernarda Morin et Joseph du Sacré-Cœur nous accueillent, elles nous reçoivent et nous inspirent aussi à tendre « toujours vers la paix et l’union », en sachant que « tout ce qui concerne les pauvres est aussi notre affaire ».

Que Dieu soit notre force et notre certitude pour nous encourager à écouter son Fils dans notre Cheminement vers l’unité. Et que le rayonnement de la transfiguration de Jésus nous donne la joie de le suivre radicalement, éclairant nos pas, avec la conviction qu’Il est avec nous.

Sœur Gloria Garcia, s.p.

*cfr. https://www.clar.org/mujeres-del-alba/

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 juillet 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 44-52

Le royaume de Dieu se trouve dans les endroits les plus humbles parmi les personnes les moins probables.

Jésus est venu révéler une vérité dans chaque parabole.

Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.  Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » « Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui ».  Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

Réflexion :

L’une des meilleures manières d’apprendre à d’autres un nouveau concept est de commencer avec quelque chose que l’on comprend déjà par expérience, puis de les amener vers quelque chose de plus complexe. Le moyen le plus sûr d’attirer leur intérêt est de raconter des histoires.

Jésus s’est servi de cette méthode lorsqu’il enseignait ses paraboles. Après avoir suscité l’intérêt des gens qui l’écoutaient, il leur permettait de découvrir une vérité par eux-mêmes. Jésus est venu pour révéler une vérité dans chaque parabole. Dans la parabole du trésor caché et de la perle précieuse d’une grande beauté, nous pouvons nous identifier à cette joie de la découverte comme motivation pour tout abandonner afin de posséder ces dons précieux. Je crois que nous avons toutes vécu une expérience similaire lorsque nous nous sommes rendu compte de notre appel à la vie religieuse.

En réfléchissant au récit du filet jeté à la mer pour attraper des poissons, nous lisons en même temps au sujet du processus de sélection qui consiste à en garder certains et à jeter les autres. Quelle est la vérité dans cette parabole ? Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Si nous sommes appelées à répandre la bonne nouvelle de l’Évangile, nous devons accepter le fait que ce n’est pas tout le monde qui va nous écouter. Mais nous ne devons pas faire de discrimination. En vérité, tout le monde a la possibilité de changer et de grandir. Ce n’est pas à nous de juger ou de discriminer, au contraire, nous devons laisser le jugement final à Dieu.

Sœur Betty Kaczmarczyk, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 23 juillet 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13, 24-30

En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : « Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie? » Il leur dit : « C’est un ennemi qui a fait cela. » Les serviteurs lui disent : « Veux-tu donc que nous allions l’enlever? » Il répond : « Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier. »

Réflexion

Cette parabole que présente Jésus à ses disciples est le modèle parfait, le parcours idéal du chrétien, de toute personne qui s’engage et suit fidèlement l’appel de sa vie. À priori, je considère que mon engagement, celui de mon voisin, de chacun, c’est le bon grain qui est semé, c’est mon effort persévérant, la réponse à un idéal auquel je me sens appelée. Un appel qui s’adresse à chacun et à chacune de nous.

L’étape suivante, entre la semence et la moisson, c’est le don de moi-même et, aussi difficile soit-il, c’est mon engagement. L’ennemi est tout ce qui m’empêche de réaliser mon choix, ma mission, c’est une complaisance dans mes mauvais penchants. C’est une mise à l’épreuve, des contradictions à surmonter, un mal à éviter. C’est une réticence envers mon frère, ma sœur. Je dois grandir fidèle à mes convictions, je dois persévérer.

Viendra le temps de la moisson. C’est le fruit de mes bonnes actions. La moisson dont parle Jésus, viendra à la fin du monde. Notre moyen d’aide, c’est notre contact constant avec Jésus. Nous utilisons les conseils de l’Évangile, notre adhésion à l’Église, notre foi toujours grandissante, notre fidélité persévérante. Celui qui sème le bon grain, c’est avant tout le Fils de l’homme. C’est aussi chaque personne qui accomplit son engagement. Le champ, c’est le monde, le milieu où les circonstances nous ont fait naître et vivre notre mission. L’ivraie, ce sont les ennemis ; les moissonneurs, ce sont les anges dont parle cette parabole.

Sœur Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 juin 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,36 – 10,8

Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.

Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.

Réflexion

Ce passage de L’Évangile de Matthieu commence avec Jésus qui regarde la foule et ressent de la pitié pour elle. Ému de compassion, Jésus agit. Il appelle les douze apôtres à « rassembler les brebis perdues d’Israël », et à proclamer que le royaume des cieux est à portée de main. Les apôtres sont appelés, chacun par son nom, à guérir les malades, à purifier les lépreux et à chasser les démons tout en ressuscitant les morts. Ils devaient agir sans être rémunéré par les personnes qu’ils aidaient. Nous sommes encore appelées par notre nom à la mission de Jésus, et nous avons tous répondu à cet appel. Nous nous sommes joints aux Sœurs de la Providence et avons donné notre vie pour devenir les ouvriers de Jésus.

Tout comme Jésus qui nous appelle et nous prodigue des dons gratuitement, nous sommes aussi appelés à partager bénévolement notre don avec les autres et à travailler pour le Royaume des cieux. Il y a deux images que Matthieu emploie pour indiquer que le discipulat sous-entend aussi la mission : les gens sont comme des brebis sans berger et comme une moisson qui a besoin d’ouvriers pour accomplir le travail. Nous sommes appelés à être actifs dans notre monde, à reconnaître les gens en difficulté et les oubliés de notre époque, œuvrant ainsi pour la justice et la guérison de tous. En répondant aux nombreux besoins du monde, nous poursuivons la Mission de notre communauté. Nous travaillons pour faire connaître le règne de Dieu dans le monde. À travers nos ministères, nous rencontrons et touchons la vie de tant de gens que nous sommes devenus les ouvriers sur le terrain. Nous partageons la vie des gens dont Jésus a eu pitié et nous réagissons de la même manière envers ceux qui sont dans le besoin autours de nous.  Nous appelons les autres à donner un coup de main sur le terrain.

Jésus ne cesse d’appeler de nouveaux ouvriers sur le terrain. Il les gratifie des dons nécessaires pour notre époque, en leur disant d’être compatissant envers tous ceux qui sont dans le besoin.

Sœur Jessica Taylor, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 juin 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 51-58

En ce temps-là, Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Réflexion

Nous nous nourrissons des paroles de Jésus par nos lectures et spirituellement par la communion et les enseignements qui nous ont été légués par Jésus, lui-même.

Ainsi nous sommes en mesure de sentir la présence de Jésus dans notre vie. Jésus, tout comme notre chère Émilie, nous inspire à donner le meilleur de nous-même en offrant de l’aide aux personnes en difficulté. Les besoins sont nombreux dans le monde actuel mais nous pouvons, chacun de notre côté, aider par notre écoute, nos partages et nos gestes, ce qui contribue à soutenir, à notre façon, les personnes qui souffrent.

Nous participons ainsi à la création d’un monde meilleur, car chacun d’entre nous nourrissons à notre tour une partie de notre entourage. Ensemble nous avons la possibilité de faire une grande différence dans la vie de ceux qui en bénéficient. Nous ne devons pas baisser les bras mais au contraire unir nos forces, pour partager la vie en nous et aussi mettre de la couleur dans la vie des gens qui en ont le plus besoin. Les causes pour lesquelles Émilie a donné sa vie sont toujours aussi présentes en 2023 et nous devons suivre son exemple d’humilité, de simplicité et de charité. Jésus et Émilie nous inspirent, comme nous allons en inspirer d’autres, afin d’être de plus en plus nombreux à suivre leurs traces et transmettre ces belles valeurs aux générations futures.

Bonne semaine de réflexion.

Hélène Chevrefils, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 4 juin 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3, 16-18

Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

Réflexion

Le message clair et significatif que nous recevons dans ces paroles est que Dieu a tellement aimé le monde qu’il nous a donné son Fils unique. Dieu est Amour et par cet amour pur il nous donne sa Parole, la Parole qui s’est faite chair pour nous, autrement dit, le message de Dieu. Sa Parole est proche de nous et elle nous donne le salut, nous donne la plénitude et nous donne la connaissance la plus profonde de Dieu à travers Lui-même incarné par l’Amour … Mais pourquoi? Dans quel but? Avec quelle intention? Juste pour que nous soyons heureuses, que nous puissions nous sentir unies au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et que nous puissions avoir foi et croire en Celui qui est venu nous sauver. Jésus-Christ apporte le salut à tous, hommes et femmes, mais il nous invite aussi à avoir une foi profonde et confiante, abandonnée en Dieu, ce qui signifie aussi une vie consacrée aux commandements et aux préceptes de l’Évangile. L’Amour de Dieu est infini, incommensurable, il est si grand qu’il ouvre une voie pour nous sauver par le biais de son Fils unique.

Le plus grand don de Dieu pour l’humanité est son propre Fils, son propre Fils qui nous offre le plan du salut et du bonheur que Dieu Providence veut pour chacune de nous. Un plan d’amour et de salut qui est tissé quotidiennement dans nos vies, lorsque nous accomplissons la volonté de Dieu dans notre propre histoire de salut, en nous invitant à tout moment à ouvrir nos cœurs à la vague d’espérance et ainsi laisser jaillir la nouvelle vie, l’illusion, et le rêve de Dieu.[1]

Le verset 16 résume le message central du christianisme… car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Dieu veut que nous soyons tous sauvés et pour cela il nous donne le véritable Amour qui nous conduit à l’amour éternel. Connaître et aimer le Fils de Dieu signifie s’éveiller à la vie et entrer dans une transformation pour croire profondément en se sentant privilégiés par l’amour afin d’entrer dans l’espoir de la vie éternelle. C’est comme pour les Mujeres del Alba (Femmes de l’Aube)[2] qui soutenues par l’espoir avancent sans crainte, pleines de courage parce qu’elles croient en celui qui les a aimées et leur montre le chemin vers la vraie vie et la plénitude. Aide-nous, Seigneur, à pénétrer tes mystères et à faire de notre expérience de la foi une expérience d’amour qui embrasse la vraie vie, la vie dans le Dieu Trinitaire : Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit. Aide-nous à accepter ce grand don d’amour et de salut qui nous pousse à la vraie vie, à la véritable rencontre avec le Ressuscité qui nous amène à réaffirmer notre engagement à aimer et à servir les personnes les plus nécessiteuses de la société et à nous tourner vers le présent et l’avenir avec espoir renouvelé, toujours en tendant à la paix et à l’union.[3]

Sœur Gloria Garcia, s.p.

[1] Chapitre général 2022.

[2] Horizon inspirant. Femmes de l’aube. L’espoir audacieux de réveiller l’aurore CLAR 2022-2025

[3] Bernarda Morin : « Toujours tendre la paix et l’union »

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 mai 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-23

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Réflexion :

Cet Evangile nous transporte au lendemain de la résurrection de Jésus d’entre les morts. Craignant pour leur vie, les disciples se sont cachés dans une pièce derrière des portes verrouillées. Soudain, Jésus apparaît au milieu d’eux et dit : « La paix soit avec vous. »  Il leur montre les blessures dans ses mains et ses pieds, ils reconnaissent Jésus et leur peur se transforme en joie.  Puis, de nouveau, Jésus leur dit « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Cinquante jours plus tard, alors que Jésus conversait avec ces mêmes disciples, « il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux ». Pendant cet intervalle de cinquante jours, Jésus préparait les disciples à la mission qu’il leur avait confiée : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ainsi, il les préparait pour la venue du Saint-Esprit.

Dans la deuxième lecture du dimanche de Pentecôte, Paul nous donne une merveilleuse description du rôle de l’Esprit saint dans la vie et la croissance de l’Église. En comparant l’Église à un corps humain, il nous dit qu’avec les dons et la direction du Saint-Esprit, nous sommes fort capables et nous avons pour mission de répandre la bonne nouvelle de l’amour créateur et de la rédemption compatissante de Dieu parmi les peuples du monde entier.

Le message de cette liturgie de Pentecôte confirme la présence et la puissance de l’Esprit saint et notre communion les unes avec les autres dans la Sainte Trinité : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Sœur Kathryn Rutan, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 mai 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17, 1b-11a

En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »

Réflexion :

Dans ce passage de L’Évangile on voit bien qu’il est question de la relation entre père et fils. Jésus confirme qu’il est bien le Fils de Dieu. On peut remarquer aussi que c’est à un moment bien précis que le Fils demande à son Père de le glorifier pour que lui-même, à son retour, glorifie le Père. J’ai fini par comprendre la glorification du Père par le Fils : c’est son témoignage, sa présence, son amour, sa miséricorde. Il est fier, il reconnaît qu’il est le Fils de Dieu et il nous confirme son identité de Fils de Dieu. Il reconnaît que Dieu l’a envoyé et qu’il a une mission. Sentant venir l’aboutissement de sa mission, il demande à son Père de le glorifier. Par cette requête, il nous démontre son humilité. On pourrait comprendre qu’il exige que Dieu lui donne ce qui lui revient; mais ce serait une erreur.

Il faut plutôt y voir une ineffable gratitude. C’est comme une récompense que Jésus demande à son père. Autrement dit, il confirme qu’il est le Fils de Dieu et, à ce titre, qu’il assume librement sa mission salvatrice, pour se faire connaître aux humains. Ce qui lui revient, c’est sa glorification par son Père.  Et il nous confirme aussi que sa mission, c’était de faire connaître Dieu, le seul vrai Dieu. Maintenant il prie pour nous, il prie pour ceux que Dieu lui a donnés. Ils sont à Dieu son Père : Ils sont aussi à Jésus le Fils de Dieu, car ce qui est à Dieu est aussi à Jésus, c’est vraiment grandiose! On est face à une relation de sublime proximité. Le sacrifice suprême. Jésus loue le père et demande sa part de glorification promise en lien avec à l’accomplissement de sa mission. Leur relation est très étroite. Jésus fait comme un bilan de sa mission et confirme un autre aspect très pertinent : les personnes (que Dieu lui a données) ont vraiment reconnu qu’Il est sorti de Dieu; elles ont cru que Dieu et Lui ne faisaient qu’un.

Jésus veut faire comprendre qu’après sa glorification, sa mission n’est pas vraiment terminée. Il continue à prier, il dit « moi, je prie pour eux, ce n’est pas pour le monde que je prie mais pour ceux que tu m’as donnés car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi. Et ce qui est à toi est à moi.  Et je suis glorifié en eux. »  Glorifié!  Parce que oui, le monde a connu le vrai Dieu et ça, c’était sa mission. Jésus continue à nous accompagner au jour le jour. Et cette glorification fortifie notre vie.

Sœur Francine Blanc, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 mai 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14, 15-21

« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

RÉFLEXION :

Le passage évangélique d’aujourd’hui, qui a pour cadre la dernière cène, nous parle de cette prière du Christ. Le Seigneur Jésus dit à ses disciples:  « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements, et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais » (Jn 14, 15-16). Ici nous est dévoilé le cœur de Jésus en prière, son cœur filial et fraternel. Cette prière atteint son sommet et son accomplissement sur la croix, où l’invocation du Christ ne fait qu’un avec le don total qu’Il fait de lui-même, et sa prière devient donc pour ainsi dire le sceau même de son don en plénitude par amour pour le Père et pour l’humanité (Benoît XVI,  Homélie, le dimanche 23 mai 2010). Jésus-Christ dans ce passage nous parle avec beaucoup d’intimité et de clarté. Aimer le Seigneur signifie respecter ses commandements, car l’amour authentique se traduit en actes. Le Seigneur connaît nos faiblesses humaines et nous donne donc la vie par le don de l’Esprit Saint. Ceux qui aiment Dieu ont la grâce de reconnaître la manifestation de son amour dans la simplicité et la sincérité de la vie quotidienne, d’aimer les pauvres, notre frère, et notre prochain, sans jalousie, sans division, sans cherche à le détruire. http://es.catholic.net/op/articulos/49841/www.messt.org#modal

L’apôtre Jude, qui apparaît seulement dans ce passage, demande à Jésus pourquoi il laissera de côté le monde quand il se manifeste. Jésus lui répond qu’il laissera de côté le monde parce que le monde n’aime pas Dieu. Le discours se termine par la deuxième prédiction de la venue de l’Esprit qui clarifiera ce que Jésus a dit et ainsi l’Esprit délivrera la communauté chrétienne de l’erreur.

Dans les jours de Pâques on reconstitue l’attente des premiers apôtres, qui anticipaient la venue de l’Esprit de Dieu. En réfléchissant aux bénédictions de Dieu, je commence à examiner et à apprécier les richesses que Dieu a pour chacune de nous dans cette Pentecôte.

Le véritable amour ne se traduit par des mots, même s’ils sont très beaux, il se traduit en actions et en tant que Famille Providence, nous sommes appelés à exprimer notre amour pour Jésus à travers nos actions. Jésus lui-même nous le montre en accomplissant la volonté de son Père et le pape Benoît XVI nous le rappelle : « À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. » (Benoît XVI, Deus Caritas Est, n. 1)

Aimer Dieu et faire ce que Dieu veut sont deux actes unis en substance. « L’amour se manifeste par des faits, et non par des paroles. » Nous aimons Dieu en suivant Sa Parole, en faisant ce que sa Parole nous dit. En faisant la volonté de Dieu, notre relation avec Lui et notre connaissance de Lui s’élargissent en même temps. Dans nos prières, nous pouvons nous souvenir de nos œuvres pour Dieu dans le passé et réfléchir aux œuvres que nous serons en mesure de faire pour Lui à l’avenir.

Restons fermes et unies dans l’amour, et nous entrerons dans la gloire de Dieu le Père unies à Jésus et réconfortées par l’Esprit Saint. Que notre Saint-Père nous invite à la persévérance afin de ne pas faiblir dans nos efforts pour l’accomplissement de ses commandements, afin qu’il nous envoie son Saint-Esprit pour nous défendre et nous affirmer dans la foi en nous accordant la grâce dont nous avons besoin de le servir avec joie et transparence.

Sœur María Fernanda Apablaza, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 7 mai 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14, 1-12

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père.

Réflexion:

Si je veux rendre visite à quelqu’un ou aller quelque part, je demande mon chemin ou je vérifie normalement les indications pour m’y rendre.  Dans l’évangile d’aujourd’hui, après avoir dit aux disciples qu’il va préparer une place pour eux et qu’il reviendra pour les emmener là… quelles directives Jésus leur donne-t-il ?  Les disciples doutent de la clarté de Jésus quant à leur connaissance du chemin.  Thomas n’est certainement pas d’accord pour dire qu’ils savent où Jésus va leur préparer une place, ni qu’ils connaissent le chemin.  « Maître, nous ne savons pas où vous allez ; Comment pouvons-nous connaître le chemin ? »

La réponse de Jésus à cette question est : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. »  En compagnie de Jésus, les disciples ont compris ce que Jésus a dit et a fait : appeler les gens à le suivre, encourager les gens, guérir les gens, être présent.  En ce moment, Jésus dit que le Père et Lui sont un et que personne ne va vers le Père si ce n’est pas en passant par lui… Il va vers le Père.  Mais ils feront de grandes œuvres, encore plus grandes que les œuvres qu’il a fait.  Jésus est convaincu que le chemin des disciples est clair.  Et il deviendra encore plus clair après sa mort et sa résurrection et même après qu’ils recevront le Saint-Esprit.

Nous pouvons suivre l’exemple des disciples qui ont écouté Jésus attentivement même s’ils n’ont pas toujours compris.  Parfois, notre chemin est encombré d’activités non essentielles, ou notre chemin n’est pas clair dans certains cas.  Mais si nous écoutons Jésus nous dire qu’il est « le chemin, la vérité et la vie », nous vivrons unis à lui et à tout son peuple, et un jour nous serons pleinement en présence de Dieu.

Sœur Judith Desmarais, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 avril 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 1-10

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par leur nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

Réflexion :

Dès le début de cet Évangile, nous lisons que Jésus, le bon Pasteur, « appelle chaque brebis par son nom ». Ce divin Berger, même s’il y a une multitude de brebis, connaît le nom de chacune et l’invite à établir avec Lui une intimité tout à fait personnelle.

Les brebis, a-t-il dit, connaissent la voix de leur Pasteur. En effet, sa divine Incarnation et sa douloureuse Passion leur ont rendu possibles l’écoute, l’accueil, la compréhension et l’obéissance à sa Voix qui guide avec amour et sagesse.

Chaque brebis qui appartient au bon Berger est invitée à sortir dehors, c’est-à-dire à sortir d’elle-même, de son moi égoïste, de ses préoccupations intéressées, pour le suivre en entrant par la Porte qu’il est Lui-même, et trouver ainsi le riche pâturage d’une vie spirituelle en abondance, vie de foi, d’humilité, de docilité à l’Esprit Saint, de don plénier.

En réponse à l’amour infini du bon Pasteur qui a sacrifié sa vie jusqu’à l’immolation totale pour sauver ses brebis, il leur est souverainement important d’apprendre à reconnaître toujours mieux sa voix, à la discerner de celle des perfides imitateurs, à lui obéir avec fidélité et générosité. C’est une assurance de bonheur terrestre préparant celui d’être miséricordieusement introduit dans la céleste Bergerie!

Sœur Fernande DeGrâce, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 23 avril 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24, 13-35

Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.  Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.  À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »

Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »  Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna.  Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.  Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »  À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

Réflexion :

EN ROUTE VERS EMMAÜS: Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs… Qui n’aime pas voyager?  Qui n’aime pas avoir des compagnes de voyage, pour parler, et se souvenir des faits qui sont devenus des espoirs de vie …  Deux disciples de Jésus étaient en route vers un village appelé Emmaüs, et ils parlaient sur les événements récents… Alors, le Christ ressuscité s’approche et commence à marcher avec eux vers Emmaüs. Le but ultime est d’accomplir le dessein salvifique du Père. Les disciples ne le reconnaissent pas parce qu’ils parlent et se disputent. Ils finissent par ressentir de la déception, de la tristesse et de la frustration, symboles des expériences et des questions les plus profondes des êtres humains.

Mais Jésus ressuscité continue de marcher avec eux, en les invitant à s’exprimer, à se souvenir…  Mais ils ne l’écoutent pas; Avec des yeux aveuglés, déçus, ils lui disent: « Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. »

Les disciples ont du mal à comprendre que la barrière entre la mort et la vie a été levée.  Jésus leur offre différentes façons de le reconnaître, les marques de la passion, le témoignage des Écritures qu’il a mis en œuvre tout au long de sa vie.

La vie, la passion, la mort et la résurrection du Maître n’étaient pas encore un chemin alternatif de VIE pour les disciples… Que reste-t-il?

Jésus semble suivre son propre chemin. Mais ils insistent: « Reste avec nous, car il fait déjà noir et la nuit tombe… » Un geste solidaire avec ce pèlerin.

Jésus profite de ce moment propice pour ouvrir les yeux des disciples en faisant un geste familier pendant le partage du repas à la table par « la fraction du pain ».   Ensuite, ils expriment ce que l’explication des Écritures a suscité en eux.  Ils reconnaissent Jésus quand il vient justement de disparaitre « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » .

Sœur Liliana Contador, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 9 avril 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean20, 1-9

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges,  posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

Réflexion :

Pourquoi chanter, Marie-Madeleine?

Pourquoi chanter Marie-Madeleine, pourquoi chanter?

« Je suis allée au tombeau du maître et quelqu’un a roulé la pierre! Je vous le dis! »

Et le tombeau, Marie-Madeleine, et le tombeau?

« J’y suis entrée, mais il était vide et j’ai vu un ange splendide! Je vous le dis! »

Que disait-il, Marie-Madeleine, que disait-il?

« Il est vivant celui que tu cherches, tu verras, ce n’est pas un rêve! Il a promis! »

Robert Lebel

En ce monde profondément blessé, où pouvons-nous le chercher? Où pouvons-nous le trouver? « Ce n’est pas au ciel qu’il faut chercher le Ressuscité mais les pieds sur terre », a écrit Jean Debruynne, l’équivalent en France de notre célèbre Ambroise Lafortune.  Devant le tombeau ouvert et vide, nous sommes appelés à écouter la réponse qui monte de notre cœur et qui arrive au bout d’une longue démarche comme celle de Marie-Madeleine, comme celle qui tisse chacune de nos vies.

Aujourd’hui, en ce matin de Pâques, c’est le grand chamboulement. Où est le corps? Qui l’a caché? Que sont devenus les soldats qui étaient de vigile devant le tombeau? Le pape François lui-même en tire un bel enseignement quand il nous dit de « ne pas se lasser de chercher le Christ ressuscité qui donne vie en abondance à ceux qui le rencontrent, car trouver finalement le Christ ressuscité c’est trouver Celui qui donne la vie en abondance à ceux et celles qui vont à sa rencontre ».

« Trouver le Christ signifie découvrir la paix du cœur », assure le Saint-Père, qui, au début de ce temps pascal, souhaite aux fidèles de faire la même expérience que Marie-Madeleine en accueillant, à notre tour dans le cœur, l’heureuse annonce de Pâques. « Le Christ ressuscité ne meurt plus, sur lui la mort n’a plus de pouvoir », disait le Pape François dans son homélie du Lundi de Pâques 2021.

Jean Debruynne écrivait aussi que « le Ressuscité, c’est le Jardinier et non le Maître. Ce n’est pas le propriétaire, c’est le petit, le journalier. Il n’habite pas la maison mais la cabane au fond du jardin. Le Ressuscité n’est pas le rentier, retiré des affaires. C’est un homme de terrain, un matinal, un laborieux, un rude du dehors et du plein vent ».

Alors, n’allons pas si loin pour le trouver. Il suffit de dire son nom.

Son nom est Jésus-Christ.

Il a un visage d’autochtone, d’afro-américain

qui souffre des conditions inhumaines, vivant pauvre et marginalisé.

Son nom est Jésus-Christ.

Il est l’homme de la campagne, sans terre, sans recours et sans avenir,

dépendant en toutes choses et soumis à un marché injuste qui l’exploite.  

Il est parmi nous et nous ne l’avons pas reconnu.

Il est parmi nous et nous l’avons méprisé.

Son nom est Jésus-Christ.

Il est condamné au chômage et, sans emploi,

victime du développement et écrasé par le calcul économique.

Son nom est Jésus-Christ.

C’est un jeune désorienté, sans avenir, sans formation, sans capacité,

sans emploi, frustré, livré à la drogue. 

Il est parmi nous et nous ne l’avons pas reconnu.

Il est parmi nous et nous l’avons méprisé.

Mato Grosso, Brésil

René Lefebvre, Associé Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 2 avril 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21, 1-11

Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les-moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.  Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? »  Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »

Réflexion :

En lisant et en réfléchissant sur ce passage de l’Évangile de Matthieu, qui montre les préparatifs de Jésus pour entrer à Jérusalem et commencer le chemin le plus important pour les chrétiens et les croyants, je vous exhorte à vivre cet évangile en profondeur et dans une contemplation active.

Jésus rentre à Jérusalem comme son roi et est salué par le peuple comme le fils de David, celui qui vient au nom du Seigneur. Cependant, en entrant monté sur un âne, Jésus nous révèle qu’il est le prince de la paix et que son règne est un règne d’humilité.

Jésus nous invite à l’accompagner en accompagnant tous les Christs souffrants qui passent et vivent à nos côtés, en les aidant à porter leurs lourds fardeaux, qui les empêchent souvent de marcher et d’avancer. Notre engagement à l’Évangile à partir de la spiritualité de la Providence nous empêche de rester indifférents face à ces réalités.

La bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin et sa fille fidèle, Bernarda Morin, ont très bien compris cette dimension pascale, qui transforme l’existence personnelle, communautaire et sociale à la lumière de la foi et d’où surgit l’invitation faite par Mère Bernarda à « promouvoir la paix et l’unité », valable jusqu’à ce jour. Ainsi soit-il.

Sœur Nancy Arevalo, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 mars 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 11, 1-45

Il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur.  Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade. Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. ». Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. » Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil. Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »

À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. » Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus. Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »

Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer.  Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »

Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

Réflexion :

L’évangile de Jean pour le cinquième dimanche du Carême est rempli de thèmes à considérer : l’amitié, la confusion, ce que Jésus pensait, l’espoir et enfin la foi.

L’amitié: Comme d’autres parties de l’Évangile nous l’ont appris, Jésus avait des relations d’amitié proche avec Marie, Marthe et Lazare. Sans doute ils se promenaient ensemble, ils mangeaient ensemble et ils appréciaient la compagnie les uns des autres. Cette amitié nous rappelle le côté humain de Jésus comme une empreinte de tendresse pour ses amis.

Réflexion : On est devant un symbole de l’amour et de l’amitié de Jésus pour chacune d’entre nous. Comment réagissons-nous à cette amitié permanente ?

La confusion :À quoi pensait Jésus ? Compte tenu de l’amitié que Jésus avait pour cette famille, pourquoi a-t-il attendu quatre jours pour répondre à leur besoin ? Il ne se précipite pas pour être avec ses amis proches. Il ne fait pas preuve d’urgence. Y avait-il une menace pour sa vie qu’il ne voulait pas affronter ?

Réflexion : Le plan de Dieu n’est pas toujours le même que le nôtre. Comment réagissons-nous au plan de Dieu dans notre vie ?

L’espoir: Après avoir parcouru seulement deux kilomètres, Jésus arrive et rencontre les personnes en deuil. Il réconforte Marthe et Marie. Alors « Jésus se mit à pleurer ».  Ses disciples n’ont pas du tout apprécié qu’il mettre sa vie en danger. « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » Jésus met de côté toute peur et reconnaît l’appel à servir ses amis endeuillés par la mort de leur frère qui est en même temps, son ami cher, Lazare.

Réflexion : Avec espérance, Jésus se présente toujours pour nous réconforter au milieu de nos épreuves et de nos chagrins. Nous sommes capables de sentir sa présence?

La foi: La résurrection de Lazare est considérée comme le miracle le plus remarquable que Jésus ait accompli. Jésus dit à Marie et à Marthe : « Votre frère ressuscitera ».  Et Marthe exprime sa foi : « Seigneur, je le crois ». Sa foi s’inscrivait dans le contexte de la résurrection à venir, au dernier jour.  Elle n’avait pas compris que Jésus ramènerait Lazare à la vie.  Alors, Jésus demande à Marthe d’enlever la pierre qui recouvre le tombeau de Lazare. Cela demandait une foi remarquable, comme celle qu’on attribue à Marthe. Et Jésus dit à Lazare : « viens dehors ! » Jésus affirme « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ».

Susanne Hartung, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 mars 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 9, 1-41

En ce temps-là, en sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »  Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : « Va à Siloé et lave-toi. » J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors j’ai vu. » Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : » Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : » Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : C’est un prophète. » Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? » Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils et qu’il est né aveugle. Mais peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. » Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le. Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : » Rends gloire à Dieu ! Nous savons nous, que cet homme est un pécheur. » Il répondit : » Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. » Ils lui dirent alors : » Comment a t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » Il leur répondit : » Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez vous aussi, devenir ses disciples ? » Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait pas rien faire. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? »  Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit « Et qui est-il Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : » Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. Jésus dit alors : » Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent ; « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : « Nous voyons ! », votre péché demeure. »

Réflexion :

Un comportement de contradictions met en scène ce pauvre aveugle, qui pourtant apporte toutes les réponses pour justifier ses agissements et bonté envers celui qui le guérit de sa cécité : Jésus.

C’est pour manifester les œuvres de Dieu que Jésus accomplit ces signes. Les humains ont une foi vacillante qui requiert des signes bien tangibles.

Au cœur de cette histoire d’un homme privé d’une claire vision des choses, Jésus entre en scène. Avec la boue, il renvoie l’homme à sa condition primitive qui nous rappelle : « Tu es poussière. »  Ce frère, cette sœur, Jésus veut en faire des créatures nouvelles. Il va les renouveler par la richesse de son Être.

À partir de cette intervention de Jésus en faveur de l’aveugle, s’ouvre un long processus de vie dont il sera témoin, et dont nous-mêmes bénéficions. C’est là notre croissance spirituelle si nous nous engageons à la suite de Jésus; c’est la conformité à notre baptême vers l’ultime rencontre de Celui qui nous appelle. C’est la réponse à notre appel vocationnel. Alors nous commençons le processus de guérison, de croissance vers un idéal. C’est une plongée dans les eaux du baptême où nous sommes conduits jusqu’à bon port.

Jésus apporte la paix et l’amour mais en fait, il provoque la division. D’abord chez les voisins, puis chez les autorités, maintenant dans la famille. Mais ne l’avait-il pas annoncé : « On se dressera les uns contre les autres… » ? Nous vivons cette réponse à l’appel de Jésus dans la foi, laquelle est une démarche tout à fait personnelle qui risque fort d’être incomprise et d’ignorer jusqu’aux liens les plus chers : le pauvre aveugle perd même l’appui de ses propres parents ; il se sent seul et impuissant devant la société d’alors. Or, son unique et vrai soutien, il le trouve en ce Jésus, source de tout bien. C’est son privilège ; c’est le nôtre aussi.

Sœur Annette Aspirot

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 mars 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 4,5-15.19b-26.39

Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »  La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »

Réflexion:

En réfléchissant à cet évangile, je ressens le besoin d’avoir soif d’eau vive, de cette eau qui rafraîchit et nettoie mes impuretés.

 

Devant la Samaritaine, le Seigneur a déclaré être la source d’eau vive. Souvent nous pensons à assouvir notre soif mais dès que nous comprenons la nature spirituelle du message du Seigneur dans ce passage, nous nous rendons compte qu’il s’agit vraiment « de l’eau vive ». L’évangile de Jésus peut nous donner une vie heureuse, réussie et éternelle.

L’eau vive du Seigneur peut satisfaire la soif ardente de celles et ceux dont la vie est desséchée, compte tenu de l’existence d’une vraie sécheresse. Tout comme dans le passage du puits de Jacob, également de nos jours, le Seigneur Jésus-Christ est la seule source d’eau vive, l’eau qui étanchera la soif de celles et ceux qui souffrent de la sécheresse et d’un manque de vérité divine qui s’abat sur le monde.

Je sais que le puits d’eau vive que Jésus nous offre ne tarira jamais car son eau est pure et donne la vie. Lorsque nous venons à Lui avec un contenant vide, il le remplira et souvent au-delà de notre capacité à recevoir. Il est l’eau vive, une manifestation de l’amour de Dieu.

Lorsque nous vivons l’Évangile, une source vivante naît en nous pour satisfaire notre soif de bonheur, de paix et d’amour.

Sœur Gladys Flores, sp

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 5 mars 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17, 1-9

Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne.  Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.  Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui.  Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »  Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »  Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte.   Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.  En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

Réflexion

Dans l’évangile du jeudi de la première semaine de Carême, Jésus a prédit sa passion et sa mort.  Il évoque à nouveau sa mort prochaine dans Matthieu, à la fin de la scène de la Transfiguration. On nous donne un aperçu de ce qui attend Jésus, on nous prépare aux étapes qui mènent à la crucifixion et ultimement à la résurrection.  Toutefois, suivre Jésus signifie prendre sa croix chaque jour; et avant cette évocation tragique de sa mort, l’apparition de Moïse et d’Élie avec Jésus était remplie de lumière, symbole qui signifiait, dans l’Ancien Testament, la présence divine auprès du peuple.

Pendant la vision de la Transfiguration, Dieu déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ». Jésus et les visiteurs sont enveloppés de lumière, ce qui indique la présence de Dieu. Lorsque la lumière et les visiteurs disparaissent, le groupe redescend de la montagne, et Jésus dit aux disciples de ne parler à personne de cette vision avant que le Fils de l’homme, Jésus, ne soit ressuscité des morts.  Voilà encore cette déclaration sur la mort. Il faudra du temps aux disciples pour comprendre le sens de la prédiction de Jésus.

Beaucoup de gens mènent une vie qui est plus proche du Jésus souffrant que du Jésus exalté.  Me suis-je ouverte pour écouter Jésus dans les mots de l’Écriture, mais aussi dans les « écritures » vivantes de ceux avec qui j’interagis chaque jour ou chaque semaine : les pauvres ou les sans-abri, les gens qui souffrent de l’oppression ou d’une perte quelconque, sont malades ou en soins palliatifs, etc.?  Puissé-je m’ouvrir aux gens dans le besoin, être consciente de ceux qui m’entourent de près ou de loin, et leur répondre comme Jésus le ferait.

Sœur Judith Desmarais, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 février 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4, 1-11

En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Réflexion :

En contemplant cette tranche de l’évangile, je suis doublement touchée du fait que ce premier dimanche de carême me rappelle le jour de mon engagement public à la suite du Christ. C’est une heureuse coïncidence que d’être invitée à partager le fruit de ma méditation en m’inspirant du texte qui m’a accompagné tout au long de la préparation à mon engagement temporaire le 1 mars 2009.

Tout d’abord, il me semble que ce passage est la continuité de la parole de Dieu de dimanche dernier. J’y découvre un Jésus vulnérable et libre. Il est conduit au désert où il éprouve de la faim. Ce n’est pas anodin que d’avoir faim. Cela le fragilise un peu?  Probablement que oui! Le tentateur s’approche de lui, le mettant ainsi à l’épreuve en lui proposant des choses intéressantes. J’aime l’attitude de Jésus qui sans toutefois prouver qu’il est le fils de Dieu, interagit dans l’assertivité. Si tu es le fils de Dieu lui dit le tentateur, « jette-toi en bas… » « Jésus déclare : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».  A travers chaque réplique de Jésus, je goutte sa profonde liberté intérieure. Il communique sans bousculer ni confronter son interlocuteur.

Comme Jésus, je fais également face à certaines tentations dans mon quotidien. Parfois, il m’est arrivé de me convaincre que celles-ci sont étroitement reliés à la quarantaine. Cette hypothèse est tout à fait plosive dans la mesure où Jésus fut lui aussi tenté après avoir passé 40 jours et 40 nuits au désert. Je prends conscience que Jésus vit une triple tentation.  Cela me rappelle inévitablement le triple reniement qui l’attend lors de la passion. Seul sa foi lui permet de tenir le coup et de résister à ces tentations. Tout comme Jésus, je veux vivre en accord avec le Père en faisant exclusivement sa volonté. A la suite du Christ, je peux dire non à ces tentations qui se présentent à moi fréquemment. La tentation fait peur en même temps, elle est aussi le signe de la liberté qui nous est donnée.

Aujourd’hui, je me sens doublement interpellée par ce passage de l’évangile. D’une part, je me sens vulnérable parce que dans la quarantaine et d’autres part, interpellée par la nécessité de saisir l’opportunité que m’offre ce temps de carême pour me confronter à mes tentations. De plus, Je me sens invitée à reconnaitre que j’ai parfois succomber à certaines tentations et sans me juger, je m’ouvre à l’amour inconditionnel tout en me remettant à l’amour de ce Dieu aux entrailles de mère. C’est aussi ce que je vous souhaite d’expérimenter tout au long de cette période que nous propose ce temps de carême 2023.

Sœur Sandrine-Aimée Tsélikémé, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 février 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 38-48

Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait

Réflexion

«Aimez vos ennemis». J’aime cet évangile parce qu’il m’interpelle dans mon quotidien : qui est mon ennemi ? On associe le mot ennemi aux personnes qui ne font pas partie de notre entourage immédiat, car les personnes avec lesquelles on ne s’entend pas très bien, on ne considère pas comme des ennemis, même s’il nous est très difficile de les accepter telles qu’elles sont. Pour ma part, chaque fois que j’ai un conflit avec quelqu’un, je me dis : «OK, arrête-toi un moment». Quelle que soit sa façon d’agir envers moi, que je sois présent ou non, quelles que soient ses attitudes, ses commentaires, sa jalousie, son envie, son ressentiment, sa solitude et tant d’autres choses qui la rendent telle qu’elle est, je dois l’aimer quand même». Certes, c’est une tâche difficile si on n’a l’habitude d’aimer ceux qui ne sont pas comme on voudrait qu’ils soient. Cependant, lorsque cette attitude devient un mode de vie, les moments de tristesse, de douleur, de colère et de frustration que leur façon d’être génère en vous deviennent de moins en moins fréquents, et on parvient à faire des pas de géant pour les aimer tels qu’ils sont. Il ne s’agit pas de justifier leurs mauvaises attitudes, mais de demander la grâce de les aimer en tant que personnes, en tant que créatures, en tant que projets et rêves de Dieu, et d’avoir des gestes de bonté, de gratitude, car en bout de ligne, quand on s’ouvre aux autres au-delà des sympathies ou de la bonne relation qui peut s’établir, quand rien de tout cela n’existe, on grandit en amour, en patience, en empathie, en tolérance et, surtout, en paix et en liberté intérieure. L’Évangile d’aujourd’hui est pour moi un appel à ne pas perdre cette paix et cette liberté intérieures, à ne pas laisser les autres gérer mon bonheur, mon amour pour le Christ et mon dévouement. Que rien ni personne ne nous sépare de l’amour de Dieu : tel est le défi, mais aussi la motivation pour aimer d’abord ceux qui m’entourent, et ensuite les autres. Si je ne peux pas pardonner, si je ne peux pas être miséricordieuse, charitable et aimante envers ceux qui ne me plaisent pas ou me font du mal, alors ma foi est superficielle et vide. S’ouvrir aux autres à partir du Christ, pour le Christ et par le Christ est le refuge dans les moments difficiles. J’espère t’encourager à faire de même afin de pouvoir guérir les blessures, pardonner et continuer sur le chemin de la consécration avec des racines solides et profondes qui ne proviennent pas d’années de catholicisme ou de vie, mais de ta capacité à t’arrêter, à contempler, à t’observer, à demander pardon, à pardonner et, surtout, à accepter et à aimer ce qu’on ne peut pas changer.

Sœur Mariana Peña, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 février 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 17-37

Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

Enseignement sur la colère. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.

Enseignement sur l’adultère. Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.

Enseignement sur le divorce. Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère.

Enseignement sur le serment.  Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi. Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais.

Réflexion

La première ligne de l’évangile nous indique l’attitude de Jésus à l’égard de la Loi : « Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ». Que voulait-il dire par cette affirmation? En tant que Juif, Jésus a grandi en connaissant la Loi de Moïse et en pratiquant ses traditions. Il voyait comment la Loi avait guidé la vie du peuple, comment elle était devenue exigeante au point que beaucoup ne pouvaient distinguer entre la Loi et l’esprit de la Loi. Il a donc invité le peuple à une nouvelle compréhension de la loi – la Loi de l’Amour.  Il donne des exemples clairs de cette nouvelle approche dans ses enseignements sur le meurtre, le pardon, l’adultère, le divorce et le mensonge.  L’enseignement de Jésus n’était pas facile à comprendre et n’était pas pleinement accepté par son peuple. Mais il proclamait la Bonne Nouvelle avec passion et sans relâche.

Jésus continue de nous inviter à transcender la lettre de la loi, ce qui signifie vivre le message évangélique avec amour et miséricorde.   C’est dans cette approche approfondie que nous trouvons la véritable rédemption.  Elle est également libératrice dans le sens où elle ne nous demande pas d’être parfaits mais d’obéir à la loi de l’amour.  Lorsque saint Paul, dans sa lettre aux Corinthiens (1 Co 2, 10), écrit : « Car nul œil n’a vu, nulle oreille n’a entendu, nul cœur humain n’a conçu ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment », nous sommes invités à croire que nous sommes sur le bon chemin. Nous prions pour continuer à grandir et à discerner comment être obéissants à la loi de l’Amour.

Sœur Suzette C. Bautista, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 5 février 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 13-16

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Réflexion :

« Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde ».

L’Évangile de ce dimanche nous appelle à témoigner personnellement et communautairement du Christ qui nous incite à la mission, en nous invitant à devenir : « Sel et Lumière ».

Être Sel

Le sel de notre foi donne du sens aux petits détails de la vie quotidienne, il donne de la saveur à l’existence, un certain goût de vivre, un sens de l’infini. Ce sel-là permet aussi de conserver précieusement toute expérience de partage, de communion et de bonheur.

Comme de bons plats qui ont besoin de sel pour ne pas être fades, comme notre corps qui a besoin de sel pour continuer à vivre, comme les aliments qui en ont besoin pour se conserver et ne pas perdre leur qualité, la terre et tous les humains qui vivent sur terre, en ont besoin pour continuer à jouir de la joie et du bonheur de vivre. Ce sel reçu et accueilli peut aider chacun à vivre de manière plus agréable. En tant que sel de la terre, notre rôle est de donner saveur à notre milieu de vie, à notre société, à notre travail et à notre champ d’apostolat. Nous devons redonner l’envie de vivre à ceux qui l’ont perdue, aux vies affadies, tristes, sans avenir, et surement cela amènera beaucoup de personnes à changer de vie.

Être Lumière

Devenir lumière est un appel à la conversion. Car un cœur juste, tendre, généreux débordant de compassion est un cœur où jaillit la lumière, où Dieu vient effacer les ténèbres. Dieu est la lumière de l’homme au cœur miséricordieux.  Et en tant que lumière aussi, nous devons éclairer les chemins et la vie des autres par la lumière évangélique, les valeurs spirituelles, par nos actions et notre présence compatissante. Jésus veut nous dire que nous sommes comme des petits soleils, nous pouvons amener de la lumière dans la vie des autres. Nous pouvons les réconforter quand ils sont dans le noir, les éclairer quand ils ne comprennent pas, les guider quand ils sont perdus ; les émerveiller quand ils trouvent que la vie est fade ; les réchauffer quand ils ont froid. Souvent un petit sourire, un bonjour et une présence suffissent à éclairer une vie !

Jude Merline Bernard, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29  janvier 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 1-12a

Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.  Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des cieux est à eux.

Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux.

Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »

Réflexion

Après avoir prié et réfléchi sur l’Évangile de ce jour, j’ai été particulièrement attirée par les verbes qui décrivent les actions de Jésus et de ses disciples avant les béatitudes, qui sont le programme de vie que le Maître propose à quiconque veut le suivre d’un cœur sincère.

En ce qui concerne la personne de Jésus, il convient d’observer tout d’abord qu’il « voit » l’humanité (la foule), qu’il « monte » dans l’espace sacré, qu’il « s’assied » et que, de manière honnête, compatissante et aimante, il « enseigne » promptement par la « parole »le mot – à ceux qui le suivent et veulent l’écouter. De leur côté, les disciples décident de s’approcher du Maître – espace sacré – pour dépasser et transcender le « savoir relationnel » en « compréhension relationnelle », un parcours fait de rencontres dans lequel Jésus partage sa grâce et son amitié. (Vivre les béatitudes nous apportera joie et paix, Pape François, Audience générale du 29 janvier 2020).

L’Évangile d’aujourd’hui nous permet de poursuivre ce chemin relationnel de rencontre et nous rappelle, entre autres choses, que nous avons un objectif missionnaire commun qui n’est autre que « d’aimer avec joie et d’être aimé avec joie ». À cet égard, ne crois-tu pas qu’il y a là raison et expérience suffisantes pour te réjouir et sauter de joie en te sachant aimé et qu’à ce point du parcours synodal, nous sommes et serons toujours plus nombreux à nous engager en profondeur à proclamer avec espoir les béatitudes de Jésus ? Courage, nous ne sommes pas seuls!

Sœur Marcia Gatica, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22  janvier 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4, 12-23

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations !  Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.  À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »  Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.  Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »  Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.   De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela.  Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.  Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

Réflexion

Dans ce passage de l’Évangile, nous trouvons le récit de Jésus invitant ses premiers collaborateurs, les disciples, à le suivre. Appelant chacun d’eux par son nom, il les invite à former une communauté en mission avec lui. Dans notre propre vie, nous avons nous aussi entendu Jésus nous appeler par notre nom et nous inviter à collaborer avec lui pour proclamer l’Évangile du Règne de Dieu, enseigner les gens et leur apporter la guérison à eux et à la planète Terre.

Jésus nous appelle aujourd’hui, individuellement et en tant que communauté, à reconnaître et à rechercher les personnes exclues, celles qui ne savent pas qu’elles sont aimées. Chaque jour, Jésus nous invite à reconstruire avec lui des vies et des relations brisées. Il nous demande de le suivre pour apporter la lumière là où règnent les ténèbres, l’amour là où sévit la haine, la paix là où dominent la violence et la guerre. Jésus nous appelle chaque jour à nous unir à lui : dans notre prière, nos relations et nos gestes concrets.

Sa voix est douce, ses paroles sont d’amour : « Il les appela, et aussitôt ils quittèrent leurs barques et le suivirent. »

Sœur Kathryn Rutan, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15  janvier 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 29-34

En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël». Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint’. Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. »

Réflexion 

Jean Baptiste rend témoignage de Jésus en le désignant comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Il a compris que c’est par Jésus que le projet du salut de l’humanité doit arriver. Jean ne sait peut-être pas dans les détails comment cela va se produire, mais il a toujours été habité par l’Esprit Saint depuis le sein maternel où il a pu reconnaitre la manifestation divine lors de la visitation. Nous savons par les Saintes Écritures qu’il vit dans le désert et qu’il est donc habitué à la solitude, ce qui nourrit sans doute sa vie intérieure, et il perçoit ce que nos yeux de chair ne voient pas. Ce n’est pas ce que Jean « sait » de Jésus qui Le lui fait « connaître », mais plutôt ce qu’il vit de l’intérieur avec Lui; ces fréquentations lui révèlent les richesses de l’intimité de Celui qu’il annonce.

Chaque fois que nous participons à la sainte Eucharistie, nous revivons ce moment où Jean a vu Notre Seigneur venir à lui. Aujourd’hui, en méditant sur ces paroles de Jean, nous affirmons une nouvelle fois que Jésus est celui qui a donné sa vie sur la croix par amour pour nous. Nous le recevons quotidiennement dans la sainte communion comme « l’Agneau de Dieu ». C’est sa chair et son sang que nous consommons par la foi.

Alors que nous entamons cette saison du temps ordinaire, nous sommes invitées à connaître plus pleinement cet « Agneau » en entrant quotidiennement dans son intimité. Il vit en nous, au plus profond de notre cœur et se laisse découvrir par l’amour, comme celui que Jean avait pour Lui. Tout comme nous nous donnons du temps pour ce que nous aimons faire: cuisiner, magasiner, lire, échanger avec des amis, regarder la télévision, marcher dans la nature, prendre un bon repas, voyager, visiter la famille, nous, Sœurs de la Providence, pouvons continuellement chercher cet « Agneau » que Jean Baptiste nous présente aujourd’hui. Nous connaissons quelques qualités d’un agneau. Dans certaines cultures, il symbolise la douceur, la docilité, la bonté, l’innocence, la paix… Puisse-t-il nous permettre de le reconnaître dans sa Parole, dans toute personne nécessiteuse et dans chaque situation de vulnérabilité émergente.

Soyons à l’écoute de l’Esprit Saint qui nous le fera découvrir comme il l’a fait à Jean Baptiste, afin qu’une vie nouvelle puisse jaillir au quotidien.

Sœur Hélène Mamert Nga Amogo, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 1  janvier 2023
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2, 16-21

Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

Réflexion :

Le 1er janvier 2023, en tant que chrétiens, nous célébrons le début d’une nouvelle année en réfléchissant à la fête d’aujourd’hui, celle de Marie, Mère de Dieu. L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui se concentre sur la réponse des bergers qui ont pris au sérieux le message des anges et, guidés par l’étoile, se sont précipités pour trouver Marie, Joseph et Jésus.  Ils se sont empressés de louer Dieu et de répandre la bonne nouvelle de la naissance merveilleuse de cet enfant spécial qu’ils avaient vu de leurs propres yeux. Ils ont été les premiers intervenants, les premiers témoins, les humbles bergers, choisis par Dieu et annonçant la place des personnes pauvres dans la vie de Jésus.

La phrase de l’Évangile qui me frappe particulièrement est la suivante :  » Marie, elle, gardait précieusement toutes ces choses et les méditait dans son cœur… « .  Qu’est-ce que Marie aurait pu penser CE jour-là quand les bergers sont venus ? Peut-être s’est-elle réjouie que les anges aient participé à l’annonce aux bergers, se souvenant de ce jour sombre où l’ange lui a annoncé qu’elle allait être mère d’un fils qu’elle nommerait Jésus, Fils de Dieu. Ce jour de l’Annonciation, elle avait été rassurée et on lui avait conseillé de ne pas avoir peur. Peut-être avait-elle besoin d’un rappel.

Peut-être a-t-elle réfléchi au fait que les bergers ont été guidés vers le lieu improbable de la naissance de Jésus et qu’ils se sont réjouis avec Marie et Joseph, des étrangers qui sont devenus des amis dans ce lieu isolé, loin de chez eux, dans des circonstances qui dépassent de loin ce que Marie et Joseph avaient espéré. A-t-elle médité sur tous les signes de la présence providentielle et aimante de Dieu ce jour-là et tous les jours qui l’ont précédé, se demandant quelles surprises étaient encore à venir ?

En disant « oui », Marie est devenue la Mère de Dieu, de Jésus et de nous aussi. Sa vie, remplie des joies et des peines liées au fait d’être la Mère de Jésus, nous offre un merveilleux exemple de la manière de vivre pleinement notre appel.  Suivons son exemple en « conservant toutes choses et en les méditant dans nos cœurs ». Réfléchir chaque jour aux joies, aux peines, aux défis et aux déceptions que nous vivons et y trouver la Providence qui nous aime et nous accompagne, est une façon de rester proches de Marie, notre Mère.

Nous nous rappelons qu’aujourd’hui est également la Journée mondiale de la paix et que le pape François nous a transmis un message important pour notre réflexion et notre action. Vous le trouverez sur ce lien dans votre langue.

http://www.vatican.va/content/francescomobile/en/messages/peace/documents/20221208-messaggio-56giornatamondiale-pace2023.html

Que les bénédictions de paix, d’espoir et d’amour du Nouvel An soient les vôtres, rayonnant sur notre monde blessé !

Sœur Karin Dufault, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 décembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2, 1 – 14 et Isaïe 9, 1 – 6

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre. Ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. » Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane. Et les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les a dévorés. Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ». Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers ! Le Seigneur a lancé une parole dans le pays de Jacob : en Israël, elle est tombée. Tout le peuple la connaîtra, Éphraïm et l’habitant de Samarie ; dans leur orgueil et leur superbe, ils disent : « Les briques sont tombées : nous rebâtirons en pierres de taille ! Le sycomore s’est abattu : nous le remplacerons par du cèdre. »

Réflexion :

Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux personnes qu’Il aime!

L’Évangile de Luc nous ramène à une réalité surprenante!  Une invitation à l’obéissance, au courage et à l’adaptation obligatoire.  Joseph, étant de la lignée de David, devait se rendre pour le recensement.  Penser de partir quand Marie est enceinte et dans les derniers mois de grossesse, quand l’Écriture l’a déjà souligné est un défi!

Pourtant, Marie porte un enfant exceptionnel, un ange lui en avait révélé le secret.  Pourquoi faire comme les autres et partir?  Comment vivre un tel événement avec si peu de moyens et sans abri réservé à l’avance?  Marie et Joseph font confiance et vivent sereinement le présent et l’avenir.  Quelle foi et quelle espérance que cette leçon de détachement, de confiance en Dieu et du respect de l’enfant!

Isaïe rappelle que « le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ».  La flamme de l’espérance brûle puisque Jésus est présent.

Entouré de bergers, l’ange les rassure en leur signifiant la bonne nouvelle qu’un Sauveur, le Christ est né et que dans une mangeoire, il est emmailloté et couché. Avec Marie, Joseph et leur Enfant-Dieu, les bergers et un ange, nous sommes appelé.es à chanter avec eux et elles : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre, aux personnes, qu’Il aime ».

Sœur Claire Houde, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 décembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 1, 18-24

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

Réflexion :

Je voudrais commencer ma réflexion personnelle en reprenant la phrase du Pape François, puisque son essence se reflète dans cet Évangile de saint Matthieu :  » Le Fils de Dieu, pour venir dans le monde, a choisi la voie des liens, la voie de l’histoire 1« .   Marie, fiancée à Joseph, découvre qu’elle est enceinte, ce qui provoque chez lui un grand désarroi puisqu’il n’avait pas eu de relation charnelle avec la vierge, et il envisage donc de la quitter. La vierge qui conçoit est également dans une situation difficile car elle est encore célibataire et enceinte, ce qui est contraire à la coutume et à la loi juives. Cependant, l’ange apparaît à Joseph et lui dit de ne pas avoir peur car celui qui doit venir est l’œuvre de l’Esprit Saint.

 

Dans la figure de Joseph, je vois l’attitude d’un homme juste et un exemple à suivre, parce qu’il croit aux promesses de Dieu, même si elles sont étranges et improbables, et plutôt inconfortables par ailleurs. L’attitude de Joseph est pour moi une invitation à m’ouvrir aux voies de Dieu, qui ne sont souvent pas celles que j’imagine. Je cite en exemple ce qui m’est arrivé le 24 novembre dernier, lorsque, voulant me reposer, je me suis couchée, et après cinq minutes dans mon lit, j’ai entendu une voix qui m’invitait à me lever et à sortir pour faire une visite, mais je me sentais fatiguée. La voix est devenue plus forte et quand je l’ai entendue, je me suis sentie prête à sortir, et puis, comme j’étais sur mon chemin, j’ai vu un homme ivre appelé Catocho, qui était étendu dans la rue, se vidant de son sang. Je l’ai donc ramassé et emmené à l’hôpital, mais si je ne l’avais pas fait, il serait mort. Cette expérience de disponibilité pour écouter la voix de Dieu m’a conduite à être la Providence pour cet homme blessé. La disponibilité nous permet de changer nos pensées, nos projets, nos choix. Joseph est aussi un homme obéissant, prêt, dans un premier temps, à renoncer à Marie, car il allait la renvoyer, et, dans un second temps, à l’accueillir, car Dieu confirme sa volonté. Le juste Joseph fait donc l’expérience de la responsabilité d’avoir un fils, et dans son cas, un fils qui ne lui appartient pas. Aujourd’hui, de nombreux hommes assument la responsabilité d’enfants qui ne sont pas les leurs et les élèvent, comme Joseph l’a fait avec le Fils de Dieu. En ce sens, Joseph est aussi un modèle et une espérance pour nous, car étant juste, il a cru. Sa foi lui permet de voir Jésus et sa fiancée, qui restera toujours vierge pour lui, avec des yeux différents.

  1. Pape François, audience générale du 24 novembre 2021.

Vilma Franco, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 décembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 11, 2-11

Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean :  Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.

Réflexion  

Quand j’aborde les lectures de l’Avent, qu’est-ce que je m’attends à voir ? La vérité de Jésus dans de beaux habits, comme je l’ai déjà vue ?  Des vêtements que je comprends, qui me sont familiers ? Si c’est le cas, pourquoi faire l’effort d’aller voir Jean le Baptiste ? Que peut-il me dire que je n’aie déjà entendu ? Après tout, ce n’est pas mon premier Avent. Suis-je prête à voir un prophète ? Ai-je des oreilles pour entendre un nouveau message ? Jean se tient devant moi, vêtu de haillons, et son langage est fruste. Il me met mal à l’aise. Ce n’est pas le gentil bébé que j’attends pour Noël.

Puis, Jésus nous dit : « Parmi ceux qui sont nés d’une femme, il ne s’en est levé aucun de plus grand que le Baptiste. »  Vraiment ? Il sera bientôt emprisonné puis décapité, rien de moins ! Est-ce que je veux vraiment être associé à cette personne ? Que veux-tu dire par « c’est la plus grande personne née d’une femme » ?

Puis Jésus dit : « Le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. » Je veux vraiment être au moins le plus petit dans le royaume des cieux. Mais cela signifie-t-il que je dois être un prophète comme Jean le Baptiste, prêt à vivre et à mourir pour le Christ, à prêcher des messages inconfortables ? Ce serait tellement plus confortable de rester dans mon palais royal ! Pourtant, je dois aller voir Jean le Baptiste avant de pouvoir me rendre à Bethléem pour Noël.

Sœur Beverly Dunn, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 4 décembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 3, 1-12

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père’ ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »

Réflexion :

Mathieu, au chapitre 3 de son évangile, versets 1 à 12, nous rappelle le cri de Jean-Baptiste dans le désert : « Convertissez-vous car le Royaume des Cieux est tout proche. »

Nous avons peine à imaginer ce qu’alors pouvait provoquer un tel cri…  Or voici la bonne nouvelle, la joyeuse nouvelle que Jésus va se mettre à « crier » durant deux ans.  C’est l’attente fiévreuse d’Israël qui est sur le point d’être comblée!   « Le rejeton de la vieille souche de David va jaillir » (…) « Il n’y aura plus de méchants… » (…)  « Une paix universelle et définitive s’installera sur la terre… » (…) « Il ne se fera plus de mal. »

« Voici la joyeuse nouvelle, voici l’Évangile » (…)  Dieu est tout proche; Dieu sur nos chemins… proche est son Royaume !

Nous sommes déjà entrés dans la période de l’Avent, au cours de laquelle nous attendons Celui qui vient pour nous et qui désire nous transformer…   Le thème de cet Avent 2022, nous invite à « Vivre ensemble l’attente du Sauveur ». Redisons-Lui souvent : « Viens, Seigneur Jésus, viens nous sauver! »

Sœur Yvette Demers, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 27 novembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 24, 37-44

Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme.  Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra.

Réflexion

L’Évangile de Matthieu contient cinq grands discours, comme s’il s’agissait d’une nouvelle édition des cinq livres de la loi de Moïse. Le texte que nous méditons ce dimanche fait partie du cinquième discours de cette nouvelle loi. Chacun des quatre discours précédents éclaire un certain aspect du Royaume de Dieu annoncé par Jésus:

Premièrement : la justice du Royaume est la condition pour entrer dans le Royaume (Mt 5 à 7).

Deuxièmement : la mission des citoyens du Royaume (Mt 10).

Troisièmement : la présence mystérieuse du Royaume dans la vie des gens (Mt 13).

Quatrièmement : vivre le Royaume en communauté (Mt 18).

Cinquièmement : la vigilance en prévision de la venue définitive du Royaume.

Dans ce dernier discours, Matthieu suit le schéma de Marc (Mc 13,5-37), mais ajoute quelques paraboles qui parlent de la nécessité de la vigilance et du service, de la solidarité et de la fraternité.

En ce début de l’Avent, il est important de purifier notre regard et d’apprendre à nouveau en lisant les événements à la lumière de la Parole de Dieu. Et ce, afin de ne pas être surpris, car Dieu peut venir sans prévenir, au moment où l’on s’y attend le moins. Pour illustrer comment nous devons être attentifs aux événements, Jésus s’appuie sur l’épisode du déluge à l’époque de Noé.

La liturgie du premier dimanche de l’Avent nous présente le discours de Jésus sur la fin des temps et l’Avent, qui signifie la venue. C’est le temps de la préparation à la venue du Fils de l’Homme dans notre vie. Jésus nous exhorte à être vigilants et à garder les yeux grands ouverts. Il nous demande d’être attentifs aux événements afin d’y découvrir l’heure de la venue du Fils de l’Homme.

Il est nécessaire de rafraîchir, de renouveler, de raviver notre enthousiasme, de réveiller ce qui a été laissé de côté, de faire revivre ou de récupérer ce qui est mort en nous. Sans nous en rendre compte, il arrive que le rythme de la vie nous épuise, nous fatigue, nous éteigne, nous vieillisse… Et de même que notre corps a besoin d’un repos vital chaque jour pour continuer à fonctionner, notre âme, notre force intérieure, nos illusions, ont aussi besoin d’être restaurées, au moins une fois par an.

Nous ne devons pas aborder ce temps spécial d’attente avec un cœur attristé, engourdi ou souffrant de tout ce qui précède, comme le suggèrent les paroles du pape François :

Ne nous laissons pas contaminer par le défaitisme selon lequel tout va mal: ce n’est pas une pensée de Dieu. Les tristes ne sont pas chrétiens. Le chrétien souffre beaucoup, mais il ne tombe pas dans la tristesse profonde de l’âme. La tristesse n’est pas une vertu chrétienne.[1]

L’Église nous propose ce temps de l’Avent comme une « recharge », afin que nous puissions nous reconnecter avec Dieu, avec les gens, et peut-être avec nous-mêmes, car il n’est pas rare que nous cessions d’entendre cette voix intérieure qui nous dit à quoi nous sommes appelés, ce que nous sommes, ce que nous souhaitons devenir, ce que Dieu attend de nous.

Nous avons un mois pour préparer notre maison intérieure ; un mois pour nettoyer notre âme, pour relire notre vie et pour donner priorité à l’amour que nous pouvons prodiguer en ce temps d’attente ; un mois pour contempler notre vie en général avec des yeux différents, avec les yeux de l’amour le plus pur qui jaillira du sein de notre chère Mère Marie : Jésus bien-aimé.

Sœur María Fernanda Apablaza, s.p.

[1]   Le pape François. Audience avec les participants à la rencontre internationale organisée par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, 30.11.2019.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 20 novembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 23, 35-43

« Le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. »  L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. »

Réflexion

La mission de Jésus se heurte continuellement à l’opposition. Jésus défie activement ses adversaires et ne craint pas le conflit qui en résulte. La Passion de Jésus fait partie d’un drame cosmique où le bien ultime et le mal ultime luttent pour la victoire. Ceux qui humilient Jésus sont les chefs religieux, les soldats et un criminel. Le peuple ne se joint pas aux moqueries, il reste là à regarder. La scène est ponctuée d’une autre sorte de moquerie : l’inscription placée en haut de la croix : « Celui-ci est le roi des Juifs. »

Les deux criminels qui ont accompagné Jésus sur le chemin de la croix pour être crucifiés à ses côtés réagissent d’une façon radicalement différente face à Lui. L’un d’eux n’est pas touché par sa passion et le raille : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et nous ! » Le bon criminel apporte une réponse positive de foi et de repentir en disant : « Cet homme n’a rien fait de mal. »  Il reconnaît quelque chose qui a échappé à tous les railleurs: cet homme crucifié est en fait le Christ, le sauveur du monde. Il manifeste une foi profonde que Jésus mourant est vraiment un roi et qu’il peut accorder le pardon et la miséricorde, ce que seul un roi peut faire. Ceci est confirmé par les paroles de Jésus : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi au Paradis. »

Sœur Elizabeth Kaczmarczyk, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 13 novembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21, 5-19

En ce temps-là, comme certains disciples parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Ils lui demandèrent «; « Maître, quand cela arrivera-t-il? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver? Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : « C’est moi », ou encore : « Le moment est tout proche, » Ne marchez pas derrière eux! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : Il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. « Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l’on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

Réflexion :

Quand cela arrivera-t-il? Il s’agit de l’annonce d’une nouvelle qui non seulement ébranle nos capacités d’accueil de l’inconnu, des échecs inhérents à certains projets rêvés, mais qui peut aussi influencer nos esprits par une certaine peur du nouveau. Nous faisons face à deux réalités, celle que nous vivons sur terre et celle que le Seigneur nous a destinée moyennant la foi et le choix de répondre à son appel pour toujours. Ces deux réalités nous montrent que la vie éternelle et la condition humaine sur terre se rejoignent par la réponse au bon vouloir de Dieu.

La Création dont la Genèse avait pourtant décrit comme une merveille sortie des mains du Divin Créateur et dans laquelle l’être humain s’apparente à son Dieu, nous en voyons le projet le plus sublime. « Faisons l’homme à notre image et ressemblance (…) et Dieu vit que tout ce qu’Il avait fait était très bon ». Ge 1, 31. Le récit de ces évènements annoncés, loin d’être une menace insistant sur la peur nous laisse entrevoir un état si glorieux, si grand, dont la valeur incomparable fait contraste avec nos vues et pauvretés humaines.

Combien de fois nous avons été prévenus de ces jours qui viendront où, ainsi que le temple, tout sera détruit. Une énumération sans fin de malheurs, de guerres, de désordres! Alors que Jésus le confirme, les nations seront dressées les unes contre les autres. Nos sœurs et frères de cette planète ne sont-ils pas déjà soumis aujourd’hui à tout ce qui arrive. Regardons la condition de notre monde, les conflits armés, l’indifférence religieuse, en un mot tout ce qui menace la paix d’une bonne conscience et conduit à la ruine des personnes.

Jésus veut apprendre à ses disciples à dépasser la peur dans ce monde marqué par le désordre et la guerre, il vous faudra de la patience… « ce ne sera pas tout de suite la fin ». Luc 21. Nous découvrons dans les Évangiles les réponses à notre recherche. Jésus nous invite à le suivre.  L’Esprit de Dieu qui repose en nous, nous maintient dans cette assurance de la présence de Dieu dans l’évolution du monde et la promesse de la vie éternelle.

Sœur Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 6 novembre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 20, 27-38

Quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –  s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.  Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants.  Finalement la femme mourut aussi.  Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari.  Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.  Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

Réflexion:

En ce beau dimanche de printemps – pour nous de l’hémisphère sud – je vous invite à approfondir ce que Jésus nous enseigne. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous lisons : «Maître, Moïse a écrit : Si un homme a une femme et meurt sans laisser d’enfants, le frère du défunt doit prendre la veuve et lui donner un fils.» Il s’agit d’un commandement péremptoire, et on peut se demander si Moïse encourageait la polygamie à une époque où il était si important d’avoir des enfants et d’assurer une descendance, quels que soient les sentiments des personnes concernées.

Cependant, à travers ces lois, la Providence de Dieu se manifeste, enseigne et répond aux préoccupations qui surgissent en nous : êtres humains.

À la question posée au Maître de savoir lequel des frères aurait l’épouse, Il répondit que dans ce monde, les hommes et les femmes se marient, mais que lorsque la vie future est atteinte et que les morts ressuscitent, ils ne prennent plus ni mari, ni femme et sont comme des anges, enfants d’un Dieu des vivants. Ce qui perpétue le nom d’un défunt, ce n’est pas l’enfant que son frère peut avoir avec sa veuve, mais sa présence auprès du Dieu des vivants, dont le projet est que nous soyons tous ses enfants à l’exemple de Jésus, que nous atteignions la plénitude en le connaissant profondément et en connaissant son grand peuple, devenant vraiment une famille en vivant sous la bienveillance et l’amour d’un Dieu qui est Père, Fils et Esprit Saint.

Sœur Mónica Corral Zunino, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 octobre 2022
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19, 1-10

Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.  Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »  Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.  Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »  Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »  Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham.  En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Réflexion:

L’histoire de Zachée a toujours été une de mes préférées. C’est peut-être parce que Zachée et son sycomore ont toujours fait partie du programme de religion dans mes premières années d’enseignement aux élèves de première année. Vous connaissez tous l’histoire. Dans l’Évangile de Luc, nous assistons à la rencontre entre Jésus et le riche Zachée, un collecteur d’impôts de carrière. Étant un homme de petite taille, il grimpe dans un sycomore pour mieux apercevoir Jésus entrer dans la ville de Jéricho.

Cette histoire a probablement eu une forte résonance auprès des élèves de première année à qui j’ai enseigné, car aucun d’entre nous ne mesurait plus de 4 pieds 10 pouces ! Nous pouvions donc nous identifier à l’excitation de Zachée, à son impétuosité et, bien sûr, à sa petite taille. Or grimper dans un arbre pour voir Jésus, c’est amusant!

La vie de Zachée est changée à jamais le jour où Jésus vient chez lui. Notre vie change également à chaque fois que nous accueillons Jésus qui vient à nous, qu’Il nous voit montés à notre arbre et nous demande d’en descendre rapidement pour qu’Il puisse être accueilli chez nous. Jésus est l’invité qui apporte l’amour de Dieu dans notre cœur et notre maison, et qui change notre vie chaque fois que nous le laissons entrer. « Dépêche-toi de descendre, car il faut que je reste chez toi. » Une invitation merveilleuse, en effet, qui nous emballe à l’idée d’y répondre par un « oui » retentissant.

Sœur Margaret Pastro, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 novembre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21, 25-28, 34-36

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. » « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

Réflexion :

Lors de ma première profession, comme chaque Sœur de la Providence, j’ai reçu une croix de bois peinte en noir avec cette inscription en lettres blanches : « Mon seul espoir ! » Mon nom religieux « Sœur Eva Marie » est également peint en blanc :. J’aime ce nom, bien que je sois revenue à mon nom de baptême, donc légal lors des changements survenus après le Concile Vatican II.

Chaque matin, en faisant mon lit, je place cette croix noire sur mon oreiller. Elle est devenue pour moi un signe que ma vie, et toute la création sont entre les bonnes mains de Dieu. Tout comme la première Ève, je fais des erreurs. Mais, comme Marie, « la nouvelle Ève », qui a dit « oui » à la demande surprenante de Dieu, moi, vous, nous tous pouvons être appelés à devenir des partenaires de la Providence de Dieu lorsqu’un nouveau besoin surgit.

Je crois que même dans les temps difficiles, nous pouvons faire confiance à l’amour de Dieu pour toutes les choses créées. Ce premier dimanche de l’avent nous invite à renouveler notre conscience que « la rédemption approche ». Quelle saison pour l’espoir, quelle joie de participer à l’amour protecteur de Dieu ! Que ce soit aussi un temps où nous élevons nos âmes vers le Seigneur en vivant ensemble notre appel.

Sœur Margaret Botch

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 novembre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 13, 24-32

Jésus leur a dit: « En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

Réflexion :

Ces paroles de l’évangile de saint Marc nous font méditer et prendre conscience de la fragilité de la vie et nous rappellent qu’à la fin de celle-ci nous serons examinés dans l’amour. C’est pourquoi, dans le moment présent, nous devons être vigilants et préparés, car Jésus nous avertit qu’en ce qui concerne ce jour et cette heure, « nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père ». Grâce à sa Parole, qui est éternelle, il ouvre nos yeux pour que nous gardions à l’esprit que tout ce qui peut arriver est dans les mains de Dieu le Père.

Tout ce que nous sommes et avons dans cette vie est éphémère et temporel, seul Dieu est infini, éternel et immortel. Seul DIEU demeure, le Dieu de notre salut et de notre histoire. Ce récit de l’évangile nous rappelle que nous sommes nés de Dieu et que notre cœur restera dans l’inquiétude jusqu’à se reposer en LUI. Dieu est notre origine et notre destination… et il a préparé une place auprès de lui pour tous ses fils et filles depuis la création du monde.

Grâce à la comparaison du figuier, Jésus nous rappelle que la meilleure façon de se préparer est de porter du fruit, de se mettre au service des autres à tout moment, à l’image du figuier qui a la particularité de porter des fruits deux fois par an, des figues… autrement dit, toute l’année il est prêt à nous fournir de la nourriture. De la même manière, nous devons nous rappeler que la meilleure façon de trouver le salut est de nous perdre au service des autres.

Aujourd’hui, le Christ nous encourage à continuer à travailler pour un monde plus juste et solidaire, plus plein d’amour et de fraternité, où nous nous sentons tous frères et sœurs, en imitant Émilie Gamelin, Bernarda Morin et Joseph du Sacré-Coeur.  Avec la certitude que si nous parvenons à soulager la souffrance d’une seule personne, notre vie aura été utile… Vivons désormais l’espérance de fraternité dont nous rêvons.

Sœur Elvira Letelier, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 07 novembre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 12, 38-44

Dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Réflexion :

En vieillissant, avec la grâce de Dieu, j’acquiers une connaissance plus profonde de qui je suis. Je le fais en vivant la connaissance accumulée d’être une avec Dieu et toutes ses créations, par les prières d’ateliers auxquels j’ai participé, et des lectures spirituelles sur ma connexion avec l’Univers. En même temps, ces connaissances accumulées m’aident à découvrir qui est Dieu dans ma vie et qui je suis devant Lui.

En outre, plus je vieillis, plus je réalise chaque jour que la vie des pauvres que je rencontre me permet d’approfondir ma relation avec Dieu. Je suis pauvre moi aussi, parce que je n’ai rien ; pourtant, j’ai tout parce que Dieu est tout dans ma vie.

Les paroles des Écritures sont un des nombreux moyens qui peuvent aussi m’aider à approfondir ma connaissance de Dieu et de moi-même. Ainsi, lorsque je lis les Écritures, j’essaie d’écouter une déclaration qui est un message porteur de vie et de l’appliquer à ma vie.

L’histoire de la pauvre veuve m’a beaucoup impressionnée, car Jésus a été témoin de la sincérité de la motivation authentique de son cœur. Cette pauvre veuve a reçu certains des plus grands dons de Dieu, en particulier le don de soi et l’abandon de soi à Lui. Elle a donné tout son argent, quelques centimes, dans le trésor. Elle ne se souciait pas de ce que les gens allaient penser d’elle lorsqu’elle a laissé tomber ses quelques centimes. Peut-être les gens ont-ils entendu le bruit des quelques centimes déposés dans le trésor. Jésus a remarqué son geste et s’est senti très étonné. Jésus a fait remarquer à ses disciples le cœur sincère de la pauvre veuve et les a mis au défi de suivre son exemple en ayant un cœur extrêmement généreux.

Pour moi, la pauvre veuve vivait au jour le jour et s’en remettait à la Providence, car elle n’avait pas d’abondance de biens matériels dans sa vie. Elle était très humble devant Dieu et devant les autres. Elle avait un cœur pur et acceptait sa condition humaine.

La pauvre veuve m’a rappelé une fois de plus que j’ai pris vœu de pauvreté et que j’ai volontairement promis, devant Dieu et par l’intermédiaire de ma communauté, que je ne posséderais rien par moi-même. Dieu me donne tout à travers ma communauté religieuse, les Sœurs de la Providence.

Puisque Dieu est tout dans ma vie, comment puis-je répondre à sa bonté illimitée à mon égard ? Je vais essayer de vivre ses paroles : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir ». Oui, servir Dieu à travers les autres, en particulier les moins fortunés, est un plaisir pour moi. Lorsque j’ai l’occasion de répondre aux besoins de mes frères et sœurs vulnérables, j’essaie de quitter ma zone de confort, car ils méritent de connaître la plénitude de vie que Dieu a prévue pour eux.

Il existe de nombreuses façons pour moi de servir/aider les plus vulnérables. Les choses matérielles comme l’argent ne sont pas le seul moyen, mais écouter leur misère, sourire quand je les rencontre, les accepter tels qu’ils sont, ne pas les juger, partager mon temps avec eux, être compatissante… Toutes les bonnes actions que l’on peut faire pour eux, comme je souhaiterais que quelqu’un le fasse pour moi, mais surtout en priant pour et avec eux.

Pour terminer cette simple réflexion, je voudrais partager l’expérience d’une de mes visites à une famille pauvre dans ma ville natale aux Philippines, il y a des années. Cela me rappelle la vie de la pauvre veuve. Cette famille pauvre vivait dans une maison très humble : presque aucun meuble à l’intérieur, des sols sales, pas d’électricité. Un mode de vie très primitif, mais ils étaient très accueillants et très heureux. Ils m’ont servi du Coca-Cola dans un verre et ils ont utilisé des coquilles de noix de coco pour le leur, car ils n’avaient pas de verres supplémentaires. Il était évident qu’ils me donnaient le meilleur contenant pour ma boisson et c’était un plaisir pour eux de me servir. Cette expérience d’hospitalité est restée gravée dans mon cœur jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, lorsque je donnerai, je ferai de mon mieux pour donner ce que j’ai de mieux et non les restants.

Sœur Deling Fernando

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 31 octobre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 12, 28b-34

« L’Amour de l’autre… comme une réponse d’amour à l’Amour contemplé ! »

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu…

Tu aimeras ton prochain comme toi-même… »

En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

Réflexion sur l’Évangile

Avec le Psaume 132, exprimons de tout cœur :

« Oui, il est bon, il est doux pour des frères et des sœurs de vivre ensemble et d’être unis ! »…

C’est là que le Seigneur donne sa Bénédiction et sa Vie pour toujours.

Si cela nous apparaît difficile, souvenons-nous que pour le Seigneur, rien n’est impossible. Il peut nous aider à condition que nous le Lui demandions avec confiance.

Il est important de « Voir dans chaque personne rencontrée, dans chaque personne aimée, l’icône de Dieu », comme le souligne le Père Didier Noblot.

N’est-ce pas la Bonne Nouvelle à annoncer au monde, par notre vie, puisque nous sommes tous et toutes les enfants d’un même Père ? Déjà, les païens s’étonnaient en observant la vie des premiers chrétiens et exprimaient : « Voyez comme ils s’aiment ! »

Et si nous demandions au Seigneur, aujourd’hui, en ce 31e dimanche, la GRÂCE de vivre en frères et en sœurs avec les personnes que nous côtoyons ? …

Claire Le Houx, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 octobre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 46-52

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.

RÉFLEXION

Cet aveugle, un mendiant, qui était assis au bord du chemin, a dû entendre des témoignages sur la vie de Jésus. Jésus sortait Jéricho accompagné d’une grande foule et de ses disciples. Que les personnes qui font connaître Jésus et parlent de lui sont importantes !

Le fils de Timée, Bartimée, l’attendait et se mit à crier vers lui, même si certains lui disaient de se taire et le réprimandaient. Comme cela a dû être difficile pour lui, ne voyant rien, entendant seulement les différentes phrases des gens ! Mais son angoisse, sa souffrance et sa décision de changer de vie le rendaient plus fort, quels que soient le risque ou les paroles déplacées de ceux qui le réprimandaient.

Jésus a entendu Bartimée et l’a appelé. Je peux imaginer les cris que cet homme poussait, venant de son intérieur, de ses tripes : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »… C’est lorsqu’il prononce ce : « prends pitié de moi ! » qu’il démontre bien connaître sa propre misère. Une misère qui ne découlait pas du mode de vie imposé par sa condition d’aveugle et de mendiant, mais du fait de mener une vie qui ne le rendait pas heureux. Toutefois, il sait qu’il peut changer de vie, avec l’aide de Jésus qui passait sur le chemin.

D’autres, avec compassion et joie, l’encourageaient et le relevaient parce qu’Il l’avait entendu et appelé. Ils ont fait cela par obéissance à Jésus et en ayant confiance que cet aveugle avait vraiment sa chance, car Jésus passait en faisant le bien.

« L’aveugle jeta son manteau », ce qui signifie se débarrasser de toute sa misère, lâcher tout attachement, pour gagner sa liberté et ainsi aller vers Jésus, le rencontrer, le connaître et le suivre, en acceptant cette belle invitation.

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » « Que je retrouve la vue ! ». Il ne demande rien de plus. Juste « VOIR ».

Jésus, tu connais toute notre misère et bien que souvent nous ayons de bons yeux pour regarder, nous ne parvenons pas à voir, nous ne parvenons pas à te voir. Nous écoutons ta parole, tu nous invites à regarder ce monde trop divisé, à regarder autour de nous, à regarder et à avoir un cœur compatissant pour ceux qui ont besoin de toi.

Ouvrons nos yeux pour regarder, pour voir comme tu vois. Et pour te suivre.

Tu appelles chaque jour, tu nous invites à écouter la prière des gens qui souffrent, à venir les libérer, afin qu’elles puissent continuer sur ta voie, en suivant tes traces. Tu nous éclaires par ta Parole, pour renouveler notre foi, pour être témoins de la Providence là où tu nous appelles.

Accorde-nous de suivre le chemin que Dieu a tracé pour nous depuis l’éternité, en vivant la Providence avec un cœur compatissant, dans cette société qui a tant besoin de ta présence et qui tient les yeux fermés. Puissions-nous te suivre, ô, Jésus, en reconnaissant que tu es le Fils de David, le Fils de Dieu, qui nous donne le salut.

Sœur Herna Astorga, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 octobre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 35-45

Alors, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent: « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Réflexion:

Notre monde mesure la grandeur par la réussite personnelle. Dans le Royaume du Christ, le service est le seul moyen d’avancer. Le désir d’atteindre le sommet constitue un obstacle au lieu d’une aide. Plutôt que de chercher à satisfaire tes propres besoins, cherche comment tu peux exercer ton ministère pour répondre aux besoins des autres.

Notre attitude pour servir les autres devrait être celle de Jésus-Christ. Il était humble, prêt à renoncer à ses droits afin d’obéir à Dieu et de servir les gens.

Comme le Christ, nous devons avoir une attitude et un cœur de serviteurs, servant par amour et pour les autres, et non par culpabilité ni par peur. Rappelle-toi, tu peux choisir ton attitude : te faire servir par les autres, ou chercher des occasions de servir les autres.

Christina Wong, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 octobre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 17-30

En ce temps-là, Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »

Réflexion :

Aujourd’hui, nous nous rappelons les difficultés résultant du fait de trop s’attacher aux choses matérielles et d’oublier que le véritable accomplissement de soi vient de l’amour de Dieu et de l’amour des autres. C’est une grande bénédiction d’être assez libre pour utiliser les biens matériels pour renforcer notre amour…

Ce ne sont pas les richesses de cet homme qui sont un problème en elles-mêmes, mais son attitude envers les richesses. C’est comme s’il était possédé par ses propres possessions et non celles-ci à son service. La richesse et les choses matérielles peuvent, subtilement, devenir nos maîtres. Les choses matérielles ou les considérations mondaines se glissent-elles dans nos relations avec Dieu et avec les autres ? Suis-je en train d’oublier les vrais trésors de la vie : santé, foi, amitié, amour… ?

Mais, pourtant Jésus regarde cet homme et « l’aime » alors même que ses nombreuses possessions l’empêchent de suivre Jésus. Ceci nous rappelle que Dieu, en la personne de son Fils, comprend nos faiblesses et nos limites et continue à nous aimer. Remercions Dieu pour son grand amour qui nous entoure et nous submerge.

Sœur Lucille Vadnais, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 septembre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 38-41

Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent ». Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense ».

Réflexion :

Le texte de l’Évangile de Marc d’aujourd’hui fait écho à une scène de la première lecture de la liturgie de ce dimanche. Lorsque Jean rapporte à Jésus que « quelqu’un expulse les démons en Son nom », Jésus apaise la préoccupation de son disciple et répond : « Ne l’en empêchez pas ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Comme le dit Moïse dans la première lecture, « Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur nous tous »

Les paroles de Jésus s’adressent à chacune d’entre nous. Elles nous incitent à être ouvertes à l’Esprit de Dieu et à reconnaître la liberté dont dispose l’Esprit pour accorder ses dons. Jésus nous invite à faire preuve d’humilité en recevant les dons de l’Esprit et d’ouverture en reconnaissant sa présence et ses dons en nous-mêmes et chez les autres.

Alors que nous nous rapprochons de notre Chapitre général 2022, ces paroles de Jésus sont pour nous un encouragement et une affirmation. Avec confiance, nous pouvons accueillir les grâces que nous recevons à travers notre discernement personnel, communautaire et congrégationnel.

Avec humilité et gratitude, nous pouvons accepter l’énergie et la vie de l’Esprit qui coulent en nous et entre nous, en nous rassemblant. Avec courage, nous pouvons reconnaître que nous sommes appelées à nous rassembler, en ce temps, autour de notre charisme et de notre mission, qui sont désormais mondiaux et environnementaux ; un charisme et une mission qui nous poussent à un amour compatissant et à un engagement pour la justice envers ceux qui sont persécutés, abandonnés, victimes de la guerre, des préjugés et de l’injustice.

« Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur nous tous »

Questions :

Sur le chemin du discernement :

Quand est-ce que je sais que je suis ouverte pour recevoir les surprenants dons de l’Esprit ?

Quand est-ce que je reconnais ces dons de l’Esprit chez les autres ?

Prière :

Nous nous engageons à continuer avec un cœur attentif et compatissant, prêt à accueillir toute souffrance humaine et à y répondre grâce au charisme et à la spiritualité hérités de Mère Gamelin, Mère Bernard et Mère Joseph. Dans un élan d’espérance, laissons jaillir une vie nouvelle, que Toi, ô Dieu, tu nous incites à vivre. Par Marie, Notre Dame des Douleurs, et l’amour toujours présent dans son Fils, Jésus. Amen.

Extrait – Prière pour le Chapitre général 2022

Kathryn Rutan, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 septembre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 30-37

En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Réflexion :

Les textes liturgiques de ce dimanche ont comme fil conducteur, le service. Il ne s’agit pas seulement de servir. Il y a des attitudes pré requises pour servir à la manière de Jésus. Il est bienveillant, humble et discret. L’évangéliste nous dit dès le début de ce texte que Jésus ne voulait pas qu’on le sache. D’après vous, pour quelles raisons est-ce qu’il ne veut pas qu’on le sache? Pour ma part, je pense qu’une des raisons fondamentales pour lesquelles Il veut rester dans l’ombre c’est parce que la discrétion est une valeur centrale pour Lui.

Il est présent, passe sans se faire remarquer. Ce qui compte pour lui c’est de faire des bonnes œuvres, de libérer les opprimés et de guérir les personnes qui sont dans le besoin. Il n’a pas peur de descendre, de se mettre s’il le faut, à genoux. Il se fait petit au point de laver les pieds de ses disciples. C’est vertigineux!

De plus, à la question de savoir qui est le plus grand, il répond que le plus grand c’est celui qui sert. Une telle réponse serait très controversée dans notre société actuelle dans laquelle nombreux sont ceux-là qui pensent que les plus grands sont ceux qui ont du pouvoir. Je dois avouer que la réponse de Jésus me bouleverse. C’est une interpellation forte à devenir comme Lui, un leader transformationnel, une personne qui sert avec humilité et bienveillance en mettant l’autre au cœur de toute action. La question que nous pouvons nous poser aujourd’hui est celle de savoir ce qui me motive à servir? Est-ce que je rends des services par amour ou si je le fais par complaisance. Au verset 35 de ce texte, Saint Marc dit ceci : « Alors il s’assit, appela les douze et leur dit: « Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous. En relisant cet extrait, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à notre Mère fondatrice Émilie qui a su incarner ce message. Elle s’est toujours mise au service des autres et particulièrement des plus démunis. Cela me rappelle aussi que nous avons été fondées pour faire ce que les autres ne font pas.

En ce dimanche, prions afin que notre charité se fasse continuellement inventive. Prions aussi pour toutes les personnes qui se donnent au service des plus nécessiteux en vue de construire le Royaume des cieux.

Finalement, la question que nous pourrons nous poser aujourd’hui est celle de savoir quel est la qualité du service que je rends aux autres? Suis-je servante à la manière de Jésus ou à la manière du monde?

Sandrine Aimée Tsélikémé, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 septembre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 8, 27-35

Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. » Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera ».

Réflexion :

Sur la route de Césarée-de-Philippe, Jésus pose à ses disciples une question décisive : Qui suis-je dans ta vie ?

Notre ami Pierre répond sans hésiter : « Tu es le Christ envoyé par Dieu »… Qu’il est facile de répondre à cette question par des réponses toutes faites !

Cependant, pour suivre Jésus, les belles paroles, les longues prières ou les jolies eucharisties auxquelles nous participons ne suffisent pas. Jésus tient à ce que nous partagions son projet humanisateur, en partageant les espoirs et les souffrances de notre peuple, mais ce chemin vers Jérusalem n’a pas été facile pour Jésus et il ne sera pas facile pour nous non plus… Nous serons incomprises même par nos propres sœurs dans la foi.

Comme Pierre, nous nous révélons devant la croix de Jésus, parce que nous aimons recevoir l’approbation et la reconnaissance des autres.

Mais suivre Jésus nécessite une autre logique, c’est une décision libre et volontaire, comme celle prise par Mère Gamelin, Mère Bernard et Mère Joseph qui ont su renoncer à leurs projets personnels pour partager le sort des crucifiés de ce monde… nous léguant ainsi un monde plus humain.

Il me semble qu’à la lumière de cet évangile, il serait bon de se demander…

Sur le plan personnel… À quels intérêts égoïstes devrais-je renoncer pour suivre Jésus plus fidèlement ?

En tant que communauté… Avons-nous pu « tenir » la réalité de ces temps d’incertitude et de douleur ou sommes-nous restées à l’abri dans notre propre sécurité ?

Sœur Monica Campillay, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 05 septembre 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 7, 31-37

Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Réflexion :

Il y a quelques semaines, j’écoutais une émission de radio publique sur l’expérience d’une adolescente sourde qui venait de recevoir un implant cochléaire. Elle avait été sourde toute sa vie et n’avait jamais entendu de son avant l’implantation, et elle ne savait pas quoi en penser. Lorsque le thérapeute a émis un bip dans son implant, elle s’est dit : « ça doit être un son ». Lorsqu’on lui a demandé ce qui l’avait le plus surprise lorsqu’elle a reçu son implant pour la première fois, elle a répondu qu’un son accompagnait le rire des gens. Je passe souvent devant une entreprise qui aide les enfants à écouter et à parler une fois qu’ils ont un implant et le panneau sur le mur indique : « Les implants cochléaires vous aident à entendre, mais nous vous apprenons à parler. » Vous pouvez constater qu’il faut du temps pour donner un sens aux sons que vous entendez si vous ne les aviez jamais entendus auparavant.

Il est logique qu’une fois que quelqu’un qui n’a jamais rien entendu entende soudainement des sons, il n’ait aucune référence pour comprendre ce que cela signifie, mais l’homme de l’évangile d’aujourd’hui pouvait écouter et parler clairement, immédiatement. Quelque chose de profond et de mystérieux a dû se produire dans la vie de cet homme. Était-il attentif à ce qu’il entendait ? Jésus ne s’adressait pas aux oreilles et à la langue de l’homme lorsqu’il a dit « Effata », mais à l’homme lui-même.

Dans l’évangile, lorsque Marc parle de l’homme né sourd et incapable de parler, il parle de nous tous. Nous sommes tous aveugles, sourds et avons besoin de la guérison de Dieu. Souvent, nous entendons, mais nous n’écoutons pas ce qui est dit dans notre cœur. De même, les mots que nous prononçons ne viennent pas du cœur pour louer Dieu et toute sa création. Il suffit de regarder notre monde actuel avec toute sa dysharmonie. En effet, nous ne nous parlons pas du fond du cœur.

Jésus commence la rencontre en prenant l’homme à part et en lui imposant les mains sur la tête, ce qui évoque un geste indiquant le transfert de pouvoir ou de bénédiction. Puis il touche la langue de l’homme et met ses doigts dans ses oreilles.

C’est pourquoi, lorsqu’une personne est baptisée, l’un des sacrements de l’initiation, en tant qu’enfant ou adulte, le prêtre, les parents de la personne ou les parrains posent leurs mains sur la tête de la personne. Ils touchent les oreilles et la bouche de la personne en faisant le signe de la croix, demandant à Dieu d’ouvrir les oreilles de la personne pour qu’elle puisse entendre la parole de Dieu et d’ouvrir la bouche de la personne pour qu’elle puisse dire des mots de louange à Dieu.

Dieu veut guérir nos cœurs afin que nous puissions prendre à cœur les paroles de Dieu lorsqu’elles nous parviennent, puis les vivre par nos vies et rendre gloire par nos bouches. En tant que communauté de personnes, nous devrions nous écouter les uns les autres, non pas avec nos oreilles, mais avec nos cœurs, et nous louer les uns les autres, non pas avec nos bouches, mais avec nos cœurs également.

Comme l’a dit le professeur et érudit Henri Nouwen, « Quelque chose de profond et de mystérieux, de très saint et de sacré se déroule dans nos vies, là où nous sommes, et plus nous serons attentifs, plus nous commencerons à le voir et à l’entendre. Plus nos sensibilités spirituelles remonteront à la surface dans notre vie quotidienne, plus nous découvrirons — à découvert — une nouvelle présence dans nos vies ».

Sœur Susan Orlowski, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29 août 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 7, 1-8.14-15.21-23

En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. — Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule : « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

Réflexion :

La Parole de Dieu de ce dimanche nous fait comprendre que la véritable souillure qui rend l’homme impur pour Dieu, ce n’est pas tant ce qu’il touche ni ce qu’il consomme, mais ce dont il témoigne. Ce que veut souligner Jésus, dans ce texte, c’est qu’il s’agit d’impuretés morales ou religieuses, et non pas d’hygiène alimentaire. Jésus démontre que les pharisiens et les scribes mettent tellement une importance au rituel, qu’il est plus facile, pour eux d’observer, même avec rigueur, les plus petits détails de la loi cérémonielle que de reconnaître la souillure morale qui s’insère dans la nature humaine.

Jésus désire nous faire comprendre que tous ces rituels ne sont qu’extérieurs, que du paraître. « Le lavage des coupes, des carafes et des plats. Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » Jésus nous enseigne que ce n’est pas à cet endroit qu’il veut entrer en relation avec ses disciples. Il les invite donc à se parler des vraies affaires, à se reconnaître dans la vérité de ce qu’ils sont, à vivre ce passage du paraître à leur être intérieur profond. C’est là, à cet endroit, qu’il désire entrer en relation d’amour avec ses disciples.

Danielle Charron, sp

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 août 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 60-69

Seigneur, à qui irions-nous ?

Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Réflexion :

L’Évangile d’aujourd’hui nous place devant deux choix pour que nous puissions décider : être avec Dieu ou se détourner de Lui.

Dans le récit de l’Évangile selon Jean, les disciples de Jésus étaient nombreux, mais un jour, ils ont décidé de le quitter. Jésus demande alors aux douze, de façon très précise : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Jésus invite ses disciples à discerner et à décider. La question de Jésus est née de la faible foi de ceux qui le suivent, ils ne comprennent pas que Jésus est le PAIN DE VIE. Nous avons cru et nous savons que Jésus est le « Saint de Dieu ».

La confession de foi mentionnée auparavant est immense, dans la mesure où elle nous fait penser que sans le Seigneur nous sommes vulnérables, que sans Lui nous sommes à la dérive, que sans Sa présence divine nous sommes des naufragées dans la mer de l’histoire sans port ni cap fixe, submergées dans les ténèbres de notre orgueil et de notre autosuffisance.

La vie est une longue marche et il y a chez nous le désir d’aller de l’avant, lorsque nous restons immobiles, nous stagnons ; lorsque nous ne savons pas quoi faire, où aller, nous avons besoin d’une voix qui nous murmure et parle à notre cœur, une voix qui nous sorte de notre confort et nous amène à nous engager sur le chemin auquel nous nous sommes consacrées. Lorsque nous sommes capables d’écouter sa Voix, lorsque nous permettons à nos âmes d’être caressées par la douceur de son appel, nous sommes capables de répondre et, comme Pierre, de dire : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ».

Nous pouvons imaginer que Pierre et ses compagnons ont ressenti la même angoisse, la même agitation, la même perplexité que les autres. Le message de Jésus était également difficile pour eux, et les évangiles le soulignent. Mais ils avaient la force de savoir qu’ils n’étaient pas forts et la compréhension de reconnaître qu’ils ne comprenaient pas. C’est pourquoi la réponse de Pierre est si puissante, c’est comme se mettre à nu devant Jésus, comme ouvrir son âme et lui dire : Jésus, moi non plus je ne comprends rien, mais mon cœur est pris par ton amour, où irais-je sans toi ?

Le pape François nous dit : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse ».

Sœur Cristina Urbina, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 08 août 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 41-51

En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel.”? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père ».

« Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas ».

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Réflexion :

Ces versets de l’évangile de saint Jean accusent le mécontentement des Juifs. Ils sont profondément choqués à l’écoute des paroles de Jésus : « Je suis le pain descendu du ciel ». Si j’avais vécu parmi les contemporains de Jésus, comment aurais-je interprété ses propos ? Affirmant venir de Dieu, Jésus s’attire les foudres de ses auditeurs. N’est-il pas pour les habitants de Nazareth le « fils du charpentier » ? « Cet homme, nous savons d’où il est, alors que le Messie espéré, nous savons que son origine et son identité nous seront inconnues ». Jésus va répondre à cette objection par une affirmation encore plus décevante : « Vous croyez me connaître ? Eh bien non, vous ne me connaissez pas ! La preuve : vous ignorez ma véritable origine, “Je suis celui qui vient de Dieu”, et par là même, je suis “celui seul qui ai vu le Père”. Ma véritable identité vient de cette relation unique entre moi et mon Père qui est votre Dieu ».

Ces affirmations de Jésus feront dire à ceux qui l’entendent qu’Il blasphème. Il se dit Fils de Dieu. De même, on l’accusera à son procès de s’être dit Fils de Dieu. (Luc 22,70) Les hommes n’ont pas su Le reconnaître. Qu’est-ce qui m’empêche de reconnaître Jésus ? Je considère le rêve de Dieu dans ma vie, dans ma Communauté. Mes rêves et mes projets humains sont-ils selon son rêve à Lui ? Pour connaître le rêve de Jésus, je dois nourrir une profonde intimité avec Lui. Par la Parole et l’Eucharistie, Il se révèle et se fait connaître. « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Je m’interroge sur la force de ma foi. Jésus ne dit-il pas : « Il a la vie éternelle celui qui croit » (Jn 6,47) ? Approchons-nous de Dieu et Il se fera connaître à ceux qui Le cherchent et Le suivent.

Sœur Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 01 août 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 24-35

Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif ».

Réflexion :

Le début du chapitre six de l’Évangile de Jean raconte sur Jésus qu’« une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades » ; quelques versets plus loin, il est question de la multiplication des pains où la foule était rassasiée, ce qui suscite une telle admiration qu’elle veut le proclamer roi. La liturgie de ce dimanche commence par nous montrer ces mêmes personnes qui cherchent Jésus et l’apparent reproche qu’Il leur fait, car elles le cherchent parce qu’Il leur a donné de la nourriture et non à cause des signes qu’elles ont vus.

Dans les Évangiles synoptiques comme dans celui selon Jean, les miracles tels que la guérison des malades ou la multiplication des pains sont toujours des signes du Royaume, c’est-à-dire la preuve que Dieu est au milieu de nous, à tous les niveaux de l’existence.

La bonne vie que Jésus promet inclut le minimum requis pour une vie digne. Il est certes un impératif éthique que les gens aient ce dont ils ont besoin pour vivre, et le fait que malheureusement ce n’est pas le cas, ce qui constitue la preuve que nous sommes loin de Dieu, qui veut une vie bonne et abondante pour tous. Le signe — ou les signes — nous montre, d’une part, la puissance de Dieu et, d’autre part, la volonté de Dieu. Cela dit, le récit évangélique exprime la pédagogie divine, nous invitant à regarder plus profondément. Le Royaume est plus, beaucoup plus que le fait de surmonter n’importe quel besoin ; la promesse de Jésus de nous donner le pain de vie qui descend du ciel répond à nos questions personnelles et communautaires sur le sens ultime de l’existence, qui sommes-nous et quelle est notre destinée?

En tant que Sœurs de la Providence, demandons la sagesse de réaffirmer avec tous les gens qui travaillent avec nous, les Associées et Associés, les collaborateurs et les amies, ce que disent nos Constitutions : « La Mission de la Congrégation est de proclamer la Providence comme une présence aimante de Dieu, active en nous et à travers nous, vigilante envers sa création, et attentive aux besoins de tous. » (C. 7)

Demandons à la Ruah de nous donner la sagesse de voir où poser nos yeux, nos mains et nos cœurs et ainsi, dans un élan d’espérance, de laisser jaillir la vie nouvelle promise par Jésus et qui déborde nos désirs les plus profonds.

Sœur Jaquelina Juárez

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 juillet 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 30-34

En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

Réflexion :

Dans ce passage de l’Évangile, nous recevons à la fois la parole du Seigneur qui nous invite au repos et à mieux rythmer notre vie, car chaque chose a sa place et son temps. Certains événements forcent la porte de nos tranquillités et ces derniers donneront à Jésus de manifester son amour qui s’abandonne, sa pitié… La Passion affleure déjà, mais elle n’est pas le tout de sa vie, de notre vie… Il a pris le temps pour aller dans le désert pour prier son père ou pour être dans la tranquillité. Jésus appelle ses disciples à prendre du repos, parce qu’il voit leur fatigue, parce qu’il la vit lui-même. Jésus a du temps, prend du temps pour lui, pour sa vie intime, pour sa relation avec le Père… Ce mouvement ouvre à l’accueil de la vie en soi, de la vie en l’autre…

Pourquoi faut-il prendre de repos dans notre vie ? Prendre de repos, c’est un chemin de liberté, de découverte, de compréhension en profondeur, de temps dans lequel je me retrouve face à face devant ma réalité. Cette dernière me permet de m’accepter telle que je suis, de travailler sur mes limites pour devenir plus humain, plus profond et de tisser la paix entre nous-mêmes.

Pourquoi faut-il aller dans le désert ? Le désert peut être un lieu vide, notre propre profondeur, donc un lieu où nous pouvons nous ouvrir à ce que nous devons être, dans la pudeur d’une écoute patiente d’autrui qui « le laisse être avant de vouloir le comprendre ». C’est bien ainsi pour Jésus. Jésus aime ces disciples et il les voit comme « des brebis sans berger ». Par sa parole « il se mit à les instruire longuement ». Cela montre que, quand on aime une personne, on veut son bien, sa croissance et on lui donne une écoute véritable qui donne à la Parole de naître juste en lui, de tomber juste, de produire le renouveau de vie en lui, de lui redonner consistance.

« Toute rencontre est individuante, non parce qu’elle consisterait à se retrouver dans les choses, [dans les êtres], mais parce qu’en elle je deviens ce qui me saisit ». Henry Maldiney

Seigneur, donne-nous cette attitude, ton attitude de vivre en nous, en toute unité avec nos frères et sœurs, donne-nous de laisser vivre en nous ton Fils, qui est amour véritable.

Sœur Nagwa Gameel

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 04 juillet 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 1-6

Sorti de là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent.

Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

Réflexion :

« Ils étaient profondément offusqués à son sujet… il s’étonna de leur manque de foi ».

Le mot endémique décrit une caractéristique d’une maladie ou d’une condition que l’on retrouve régulièrement chez certaines personnes ou dans une région spécifique, tandis que le rejet est un acte qui consiste à repousser quelqu’un ou quelque chose. On peut faire l’expérience du rejet à grande ou à petite échelle, et il fait généralement partie de la vie. J’irais même jusqu’à dire que le rejet est endémique.

La persistance du rejet est endémique, et la vie religieuse n’est pas exempte de cette réalité, nous jouons toutes notre rôle, que ce soit comme émetteur, comme destinataire ou les deux. L’insolence dans notre discours et dans nos relations avec les autres, les préjugés culturels, l’exclusion subtile ou délibérée, l’utilisation inappropriée de l’autorité ou le contrôle excessif pour manipuler les autres, la vengeance et tous les comportements qui génèrent une aliénation, qu’elle soit réelle ou perçue, sont des exemples alarmants de rejet.

Le port du masque, la distanciation sociale et le lavage de mains ne sont pas des remèdes pour ce mal. Il faut une dose complète de la grâce guérisseuse de Dieu pour soulager le rejet endémique. On ne peut prouver sa pleine efficacité que si l’on est ouvert à une mise en quarantaine intentionnelle et régulière, à une plus grande conscience de soi, à la contemplation et à l’intégration des activités de la vie quotidienne afin de rayonner véritablement la confiance et la foi en l’autre, et en fin de compte en Dieu.

L’Évangile nous rappelle que Jésus a fait l’expérience d’un rejet total de la part de ses concitoyens, mais qu’il n’a jamais abusé de son pouvoir pour les aliéner, ou aliéner ses disciples ou d’autres personnes dans son ministère. En outre, il a continué à guérir et à bénir les gens.

Sœur Mae Valdez, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 27 juin 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 5, 21-43

Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

Réflexion :

Aujourd’hui, Jésus regagne l’autre rive et une grande foule se rassemble autour de Lui. Pourtant une femme toute craintive s’approche de Jésus, mais ne se sent pas digne de faire sa demande en face, elle se dirige plutôt vers l’arrière de Jésus pour toucher à son vêtement tout en se disant : « si je touche son vêtement, je serai guérie ». Elle a confiance, elle croit à l’amour de Jésus, même si elle ne se sent pas digne de l’approcher face à face, mais elle ose, elle touche son vêtement. Quelle audace, malgré son sentiment d’indignité, elle s’approche et ose toucher le vêtement de Jésus.

En ce temps de pandémie, où nous ne pouvons pas nous approcher les uns des autres, et encore moins toucher l’autre, voici que cette femme, elle, ose se tenir près de Jésus et toucher son vêtement, car le toucher est une façon de communiquer, c’est un acte de relation, or cette femme établit une relation avec Jésus, car elle a confiance, le toucher est aussi une pratique soignante, comment panser une blessure sans toucher. Et voilà qu’aussitôt que cette femme a touché à son manteau, Jésus sent une force de guérison sortir de Lui. Elle est décidée, aujourd’hui, elle va chercher sa guérison après avoir exploité toutes ses ressources.

Et nous, allons-nous à Jésus lorsque nous sommes en désarroi avec grande confiance, sûrs que nous obtiendrons la guérison ? La Providence veille sur chacune de nous, lui faisons-nous vraiment confiance ? Oserons-nous toucher la frange du manteau de Jésus en ces temps difficiles pour qu’il agisse dans chacun de nos cœurs ?

Sœur Lucille Vadnais

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 20 juin 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4, 35-41

Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Réflexion :

C’est la première fois dans l’évangile de Marc que Jésus passe du monde majoritairement juif au côté majoritairement païen de la mer de Galilée. Il est accompagné d’une petite flotte de barques. Cette traversée peut s’avérer dangereuse si une tempête survient inopinément, ce qui est le cas cette fois-ci. Pour empirer les choses, il fait nuit, et les barques perdent le contact entre elles. Les disciples sont terrifiés, ils craignent la mort. Mais Jésus, comme Jonas avant lui (Jonas 1:4-6) semblait dormir pendant cette urgence!

Imaginez que vous prenez place dans la barque de Jésus et que vous vous laissez immerger dans toute cette expérience. Attendez que le drame se déroule. Comment vous sentez-vous lorsque les vagues s’écrasent sur la barque la faisant presque couler ? Demandez-vous le secours de Jésus à tue-tête et ne le trouvez-vous pas irresponsable parce qu’il dort ? Au bout d’un moment, il se réveille et calme le vent et la mer, puis il réprimande ses disciples pour leur manque de foi. Partagez-vous leur émerveillement lorsqu’ils réalisent qu’ils sont en présence d’une puissance extraordinaire ? Votre incrédulité est-elle la même que la leur lorsque la tempête se lève dans votre vie et que Jésus semble distant et indifférent ?

L’évangile d’aujourd’hui nous invite à regarder comment notre foi se porte, comment elle est enracinée dans la Providence de Dieu. Il est essentiel, en ces temps de pandémie, de nous rappeler que, tenus par sa main, tout sera plus facile, que, quelle que soit la tempête, quelle que soit la fragilité de notre barque, il ne coulera jamais.

Il est avec nous à travers les tempêtes de notre vie et il est capable de nous apporter un grand calme par une simple parole. Pourtant, il comprend nos craintes et nous permet de les lui exprimer, comme les disciples qui se sont écriés : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

Dans les tempêtes de ma propre vie, je peux aussi m’écrier : « Seigneur, je suis à la dérive ; cela ne te fait rien ? » Il m’entendra, me rassurera et me dira : « pourquoi as-tu peur ? Je suis ici avec toi. »

La voix de Jésus apporte la paix et il n’y a pas de tempête si puissante qu’elle ne puisse calmer, laissons-nous apaiser par la voix de Jésus encore plus en ces temps où la COVID-19 a complètement changé nos projets, nos vies, notre quotidien, c’est par notre foi en cette voix qui calme les tempêtes que nous pouvons sereinement compter sur la Providence de Dieu chaque seconde de notre existence.

Sœur Maria Fernanda Apablaza, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 13 juin 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4, 26-34

Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Jésus disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. » Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

Réflexion :

Au moment où j’écris cette réflexion, une très triste réalité vient une fois de plus de faire surface – la découverte de 215 corps d’enfants autochtones enterrés dans une fosse dans un ancien pensionnat de la province de la Colombie-Britannique, dans l’ouest du Canada. Je n’ai pas l’intention de jeter une lourde ombre noire dans l’esprit et le cœur de ceux qui prendront le temps de lire cette réflexion. Mon intention est d’essayer de donner un sens à ce que Marc décrit comme le royaume de Dieu à un moment où je me heurte à de telles réalités. Lorsque je lis cette partie de l’évangile de Marc, une chose qui émerge est le concept de mystère. Jésus enseignait en paraboles et « ne leur disait rien sans parabole… » (Marc 4:34). Pour moi, les paraboles sont un mystère à déchiffrer, tout comme il y a beaucoup de choses dans la vie que je ne comprends pas complètement. En ce qui a trait au deuil et à la perte, beaucoup de gens essaient de chercher un sens et un but et se posent des questions telles que : « s’il y a un Dieu, pourquoi a-t-il laissé cela se produire ? » Une question très opportune, j’ose le dire. Les questions sur le sens de la vie sont des tentatives de transcendance, une quête de quelque chose de plus grand que soi – une quête de Dieu.

Comment pouvons-nous tous guérir de ce passé tragique qui nous hante encore aujourd’hui ? Le récit de Marc sur la parabole de Jésus offre une sagesse dont j’aimerais m’inspirer en lien avec la spiritualité autochtone. Dans la parabole, il est dit que la terre donne des fruits de son propre chef, ce qui signifie que la terre a le pouvoir de produire de la nourriture pour nous. De même, dans les conférences que j’ai entendues de la part de nombreux aînés autochtones du territoire du Traité 6, beaucoup d’entre eux disent que la spiritualité autochtone est très liée à la terre. Nous trouvons la guérison spirituelle et la nourriture dans la nature et, pour les Premières Nations, cela signifie qu’ils doivent retrouver leur identité et leurs cérémonies ancrées dans la nature. La popularité de l’écothérapie apporte cette sagesse ancienne à la vie contemporaine pour la guérison et l’alimentation de nombre de gens. Ceci n’est pas surprenant, car Dieu est partout, et tout particulièrement dans la Terre-Mère.

La Terre-Mère est pleine de mystère et de sagesse, de douleur et de joie, de questions et de réponses. La Terre-Mère est la présence et le royaume de Dieu. Il se peut que je m’interroge toujours et que le plus j’entende, moins je comprenne. Comme ce passage de l’évangile de Marc mentionne, Jésus a tout expliqué à ses disciples en privé. Je continue à croire que dans mes moments privés avec Dieu, il ouvrira mon esprit pour que je puisse comprendre.

Quelles sont les questions que vous aimeriez poser dans vos moments privés avec Dieu ?

Comment envisagez-vous le royaume de Dieu dans les moments de douleur ?

Sœur Rezebeth Noceja

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 06 mai 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 14, 12-16.22-26

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?” Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque. Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. » Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.

Réflexion :

La Pâque était un repas religieux, obligatoire dans la religion juive, pendant lequel on se remémorait les interventions de Dieu dans la vie du peuple, comme l’Exode qui fut pour le peuple juif la délivrance du joug de l’Égypte. Nous chrétiens, chrétiennes, nous croyons que nous sommes sauvés, délivrés du malin par la mort de l’Homme-Dieu sur la croix et qu’il est vivant, ressuscité.

Jésus semble connaître cette salle de sorte qu’il donne des orientations précises aux deux disciples qu’il envoie. Le nombre deux est important. Jésus a envoyé ses disciples deux par deux en mission : sécurité ? Témoignage ?

L’Esprit conduit les envoyés et ils atteignent leur objectif. Ils préparent le repas traditionnel composé d’orge récemment moissonnée, de vin, d’herbes amères, mais où est l’agneau ? Nous sommes deux jours avant la Pâque. Lorsqu’Isaac demanda à son père Abraham : « où est l’agneau pour l’holocauste? Abraham répondit : Dieu saura voir l’agneau » (Gen 22,7-8). Pour nous, Jésus sera l’agneau immolé dans quelques heures.

Après la bénédiction du pain, Jésus dit : « Prenez, ceci est mon corps… ceci est mon sang… » (Mc 14, 22-24). Les disciples connaissent le sang qui a scellé l’Ancienne Alliance, mais comprennent-ils le sens des paroles de Jésus ? La nouvelle Alliance qui se crée sera scellée dans le sang de l’agneau, en l’occurrence de Jésus.

Jésus savait qu’il mangeait la nourriture des humains pour la dernière fois, Il avait dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous » (Lc 22, 15). Qui parmi les disciples pouvait comprendre que l’HEURE était venue ? Le moment était tellement traditionnel, normal, mais à la fois mystérieux. Les chrétiens y voient l’institution de l’Eucharistie et l’arrivée de la Nouvelle Alliance, le Nouveau Testament. Et ces paroles : « jusqu’au jour où je le (le vin) boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu » (Mc 14, 25 ; Lc 22,18). Il y a donc une Pâque à venir ! Une Pâque éternelle !

Chaque année la liturgie nous rappelle le prix de notre salut, la volonté du Christ, Fils de Dieu, veut nous sauver tous, peuples, nations, hommes et femmes, présents et à venir. C’est la promesse de la Pâque éternelle pour chacune et chacune de nous.

Sœur Jeanne d’Arc Dubé

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 mai 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28, 16-20

Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Réflexion :

Prions pour que la parole de Dieu atteigne nos cœurs afin que nous puissions la vivre…

« À toi sainte Trinité soit la gloire, soit l’honneur, Père, Tu es le seul Père, le Père créateur.

Fils, Tu es le Fils, le Fils unique, le Sauveur.

Saint, saint Esprit, seul Esprit Consolateur. »

Une offrande de gratitude, c’est ce que Dieu Trinité a déversée sur sa Création.

Si le Bien-Aimé est Dieu, comment ce grand amour ne pourrait-il pas avoir un goût intense d’Éternité ! Quand il s’agit de Dieu, son amour est éternel, car « Je t’aime d’un amour éternel… » (Jér. 31, 3).

Pour réaliser ce don d’amour, le Saint Esprit a appelé et oint ceux d’entre nous qui doivent suivre les traces du Fils. Notre réponse en tant que Providence doit être totale, sans détermination et sans limites… Je me donne à LUI pour LUI et en LUI, comme Il nous dit : « Je suis à mon bien-aimé, mon bien-aimé est à moi » (Can. 6, 3s).

En ce dimanche de la très sainte Trinité, saint Matthieu nous appelle à suivre le chemin : aller vers eux en Galilée pour rencontrer Celui qui a captivé leur cœur et leur mode de vie. Il nous appelle nous, frères, porteurs de la flamme dans ce monde pour continuer à voir son visage dans chaque personne qui a besoin de nous : membres de la famille, frères et sœurs en communauté, amis, étrangers, surtout ceux qui souffrent. Que le doute n’entre jamais dans nos cœurs lorsqu’il y a un appel de notre voisin, peu importe notre propre état, Dieu nous donnera la force d’aller à sa rencontre avec un visage souriant : « J’aurai de la joie à les rendre heureux ; en vérité, je les planterai dans ce pays, de tout mon cœur et de toute mon âme. » (Jér 32, 41s).

Je me souviens que ma mère me disait : « Va voir ton frère, ta tante, ou quelqu’un qui souffre », et je lui répondais : « et moi, que dois-je faire, si je suis la cadette ? » Elle me regardait dans les yeux et me disait : « Je vais prier pour toi », elle partait, en silence, puis je remarquais que les gens se sentaient mieux. « À Celui qui peut réaliser [] infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir » (Eph. 3, 20). Nous voyons ici la richesse cachée de l’intercession des personnes qui prient. Dans chaque famille, communauté, groupe, etc., il doit toujours y avoir des personnes qui prient pour nous. Il doit y avoir des personnes qui prient pour notre cheminement, en plus de notre prière personnelle. « Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restez enracinés dans l’amour, établis dans l’amour. » (Eph. 3, 17) ; afin de ne pas douter du cri des pauvres, c’est-à-dire du cri de Dieu.

Nous les baptisés sommes tous des disciples et des missionnaires de la Création. Yahvé l’a déjà dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. » (Gen. 1, 26ss). Il nous envoie comme nouveaux missionnaires de sa Vigne, nous consacrant pour « Être Providence en prévoyant pour que la Providence agisse. » (Monseigneur Gérard Cambron). « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. » (Jn 17, 18). N’oublions pas de traduire dans nos cœurs l’amour infini et gratuit et l’amour qui divinise en voulant atteindre chaque être humain pour créer l’Alliance universelle.

Notre Père éternel nous bénit, notre bon Ami nous accompagne, notre saint Esprit nous éclaire.

Dieu, Un et Trin, qui échanges l’amour, je te dois ta vie et ta passion. Je n’ai pas de mots pour te remercier alors je te dis en silence.

Amen, Amen, Amen.

  • Je recommande de prier les citations bibliques en italique en lisant deux versets avant et deux versets après.

Maria Victoria Torrent, AP

Argentine

PRIÈRE

Trinité, mystère du Dieu vivant

Mystère insondable du Dieu vivant qui a tout créé et qui soutient tout ;

poussé par ton amour qui est don et grâce,

caché dans la vie, tu restes.

Ton empreinte divine s’imprime sur tout comme un sceau vital ;

et dans l’être de tes enfants bien-aimés, tu as voulu te bâtir une demeure.

Nous te cherchons aujourd’hui avec des désirs d’amour, devinant tes pas silencieux, enveloppés dans la brise de ton Esprit,

tu nous surprends dans une rencontre mystérieuse.

Donne-nous, Père, le goût de ta présence, dans le silence et dans un profond recueillement, en respirant l’air pur de l’Esprit,

qui dans ton Fils, Jésus, est en permanence.

Amen.

Frère Javier Fontan, moine ermite

Monastère Nuestra Señora de las Gracias

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 23 mai 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-23

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Réflexion :

Dans l’Évangile de Jean, nous retrouvons les disciples réunis le soir du jour de la résurrection de Jésus. Conscients de la mort de Jésus par crucifixion, imaginez combien les disciples ont dû se sentir désemparés et désarçonnés ! Peut-être vous avez déjà ressenti cela après avoir vécu une perte traumatisante ou tragique. Bien qu’ils soient restés derrière des portes fermées par peur, Jésus apparaît devant eux, leur disant de manière rassurante : « La paix soit avec vous. »

Encore une fois, Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. », en ajoutant cette fois : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Mais Jésus n’envoie pas les disciples les mains vides, pour ainsi dire. Soufflant sur eux, Jésus leur dit « Recevez l’Esprit saint. » et les envoie, leur donnant la mission d’être ambassadeurs de paix et de réconciliation.

Bien que nous ayons pu, nous aussi, nous sentir enfermés derrière des portes barrées par peur pendant cette année de pandémie, Jésus nous dit aussi : « La paix soit avec vous ». Nous avons peut-être fait l’expérience de cette paix dans la prière, ou peut-être dans notre oulagement et notre gratitude pour avoir reçu le vaccin contre la COVID-19. En tant que Femmes de la Providence, nous avons confiance en l’amour omniprésent de Dieu et en ses soins amoureux pour tous. Comme les disciples, nous avons également une mission. Notre mission est de proclamer la Providence de Dieu. Que nous sommes bénies !

Sœur Elizabeth (Liz) Cole, s.p.

Pour la réflexion :

Rappelez-vous un moment où vous vous êtes senties désemparées ou perdues. De quelle manière avez-vous fait l’expérience de l’amour et des soins de Dieu à ce moment-là ?

Pendant la prière de cet Évangile, quels signes vous frappent? Réfléchissez à leur signification pour vous.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 9 mai 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 9-17

Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.

Réflexion :

Jésus aujourd’hui nous montre cette parabole de la Vraie Vigne comme exemple, pour nous prodiguer plusieurs enseignements et comme un bon maître et pédagogue il parle directement au cœur de ceux qui l’écoutent. Il est clair, direct et parle avec autorité.

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour ». Jésus nous donne la preuve de son amour pour chacun d’entre nous en donnant sa propre vie.

En tant que Dieu, il devient l’un de nous en toutes choses, égal à nous sauf pour le péché. Il apprend à obéir à travers la douleur et la souffrance, tout ce qui a trait à l’accomplissement de la volonté de son Père est sa joie, aussi difficile que cela puisse être. Il dira donc : « Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. » Puis il dit : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ».

À propos des commandements, il nous donne l’exemple. Il a fait la vie dans sa vie, en gardant toujours dans son cœur les commandements de son Père et il l’a fait avec amour pour nous donner un exemple. Je pense à combien d’hommes et de femmes qui se disent chrétiens et qui ne connaissent guère d’enseignements de Jésus et vivent à leur manière. Ce que Jésus veut avant tout, c’est que nous fassions l’expérience dans notre vie de la joie d’être heureux et de vivre comblés d’amour pour Dieu, son Père. C’est pourquoi il nous dit : « Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Merci Seigneur pour ce débordement d’amour pour moi.

Il nous dit que nous sommes ses amis et à ses amis il révèle tout ce qu’il a entendu de son Père. Il nous a choisis pour porter de bons fruits, des fruits de bonté, de patience, de douceur et de miséricorde pour nos frères et sœurs qui souffrent en ce temps de grande incertitude à cause de cette pandémie. Ainsi, avec la confiance des enfants d’un Père si bon, si généreux et plein de tendresse, demandons-lui en toute confiance tous nos besoins et ceux du monde entier, en nous appuyant sur les paroles de Jésus : « et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ».

Oui, « Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres ».

Sœur Ema Maureira Gonzalez, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 2 mai 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 1-8

« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Réflexion :

Jésus a dit : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ». Je vois notre Père Providence nous aider à voir ce qui bloque notre compréhension de sa Parole ou ce qui nous retient dans les ténèbres et nous empêche de nous rapprocher de lui. Avec ce nouvel éclairage sur notre façon de voir et d’être, et avec sa grâce et son aide, nous pouvons choisir de faire notre travail personnel. Lorsqu’on élimine ces obstacles (branches), ou du moins, lorsqu’on apprend à vivre avec eux sans qu’ils empêchent la guérison, Il apporte la transformation et une nouvelle vie. Il s’agit d’un élagage et l’élagage n’est pas facile ! Il peut être très douloureux, car nous en venons à voir la vérité en nous-mêmes à travers Ses yeux et dans Son amour.

Nous devons également nous rappeler que notre Père aimant ne nous enlève jamais le don du libre arbitre qui nous permet de vivre pour Lui ou pour nous-mêmes. Dieu nous tend constamment la main avec amour et essaie d’attirer notre attention pour que nous vivions dans une relation d’amour avec Lui. De même que l’élagage est nécessaire pour la santé des arbres et des plantes, l’élagage dans nos aspects spirituels, psychologiques, émotionnels et physiques est nécessaire pour vivre une vie holistique saine. Tout en nous est connecté et lorsqu’une partie de nous souffre, tous les autres aspects le ressentent également. Il en va de même avec Dieu et avec nos relations les uns avec les autres et avec toute la création.

J’ai également besoin du beau Sacrement de la Réconciliation lorsque je suis consciente d’une défaillance dans mes relations, dans le « oui » que j’ai donné à Dieu par mes vœux, et parce que je ne veux pas blesser celle à qui j’ai donné mon cœur, la Providence. Je ne retrouve pas la paix tant que les relations n’ont pas été restaurées et que je ne demeure pas à nouveau en Lui. C’est dans ce sacrement que je reçois la grâce qui m’aidera à vivre en relation avec Dieu et avec les autres. Le sacrement de l’Eucharistie est ma nourriture pour que ma relation avec Jésus grandisse et m’aide à vivre mes vœux à notre Père Provident, dans la vie communautaire, dans la mission et avec tous les gens que je rencontre chaque jour. C’est aussi un rappel que nous sommes tous ensemble sur ce chemin alors que nous vivons la mission de la communauté en solidarité avec les pauvres, les marginalisés et tous ceux qui souffrent les conséquences d’un système injuste. Pendant la Dernière Cène, Jésus nous a également donné l’exemple du lavement des pieds, d’être ouverts à accepter de l’aide en cas de besoin (humilité) et d’être capables de servir les autres (compassion et miséricorde). Nous savons que cela ne peut se faire que si nous nous connectons à la Vigne (Jésus) qui nous a donné l’Esprit saint. C’est par la prière, l’ouverture, la conscience, l’acceptation de la grâce de Dieu et la renonciation à notre propre volonté que nous pouvons vivre pour Lui et grandir dans cette relation. Ce n’est qu’en nous connectant à la Vigne dans une relation d’amour, unies dans la confiance et l’espoir en la Providence (le vigneron), en marchant ensemble avec Sa grâce et avec l’amour compatissant de notre Mère des Douleurs que nous vivrons une vie communautaire saine (un arbre sain). C’est notre soutien à la mission et, grâce à lui, nous serons en mesure de discerner comment et où nous sommes appelées à vivre notre charisme et notre mission dans notre monde en transformation.

Sœur Mary Phillips s.p., Edmonton

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 avril 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 11-18

En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

Réflexion :

Le Bon Pasteur

Qui n’a déjà pas trouvé captivante cette image du Bon Pasteur, attentif à chacune de ses brebis, même à celle qui s’égare ? Cette dernière bénéficie d’une tendresse toute particulière de son berger. Jésus, par amour de son Père, se fait berger allant jusqu’à se dessaisir de sa vie pour chaque personne humaine, pour chacun et chacune de nous. Se « dessaisir de sa vie » signifie ne plus posséder sa vie pour lui-même ; pour le Christ, le Bon Berger, c’est la remettre entre les mains d’un Autre (le Père) pour nous la donner.

Le Christ ne fait qu’Un avec le Père et il désire ardemment que nous nous unissions pour ne former qu’une seule famille. « Il y aura un seul troupeau » (verset 16), n’est-ce pas une allusion à la mission universelle de chaque personne baptisée, de chaque membre de notre communauté ?

Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous interpelle comme congrégation « Providence », elle nous exhorte à nous faire proches (comme le berger) des gens dans le besoin, des personnes fragilisées par la vie.

Cette parole « Il faut que je les conduise … alors il y aura un seul troupeau » est une mission universelle, la mission d’Église à laquelle nous sommes toutes appelées.

  1. Comment ce texte de l’Évangile du jour nourrit-il notre contemplation ?
  2. De quelles brebis, aujourd’hui, suis-je appelée à me faire proche ? À poser sur elles un regard bienveillant ?

Bonne semaine!

Marguerite Cuierrier, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 avril 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 24, 35-48

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore,  lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.  Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »

 

Réflexion :

J’ai lu quelque part que « la paix n’est pas seulement l’absence de conflit, mais aussi un sentiment profond de savoir que tout ira bien ! » D’après l’expérience que je vis depuis un certain temps maintenant, je peux dire que cette affirmation est vraie, la paix est la certitude profonde que face à tout ce qui peut arriver, tout ira bien. Et c’est un don, ce n’est pas l’effort volontaire qui peut réaliser ce don. Surtout dans l’expérience des disciples, qui viennent de perdre leur Maître bien-aimé de manière violente en réponse à l’amour, la fidélité et l’obéissance totale au Père.

 

La mort et la vie sont étroitement liées. Qu’est-ce que cela signifie pour moi d’être invité à toucher ses mains, ses pieds ou son côté blessés ? Et laisse-moi être un peu plus convaincu de son amour profond. Pourquoi avez-vous peur ? Jésus est ici pour nous consoler ! Ses mains, ses pieds et son côté blessés nous rappellent son amour incroyable pour nous et pour toute sa merveilleuse création. « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » Parlez-en avec Jésus.

 

Jésus tient à rassurer ses amis qu’il n’est pas un fantôme, mais le même qu’avant, bien que dans un nouvel état. La preuve la plus forte de son identité est constituée par ses plaies, signe clair que « le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour ». Pourtant, ce sont aussi des signes que « la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations ». La mort et la vie sont étroitement liées, mais la vie a le dernier mot.

 

Jésus dit à ses amis qu’ils devront être ses témoins. Il me le demande aussi, et je prie pour être un témoin fidèle de la Résurrection et de la bonne nouvelle du pardon des péchés. Comme les apôtres, je ne peux que témoigner de ce que j’ai déjà vécu, et je prie pour avoir le cœur ouvert à l’expérience de la présence de Jésus dans ma vie.

Cette scène est parallèle à l’histoire d’Emmaüs, mais inclut un groupe plus large de disciples de Jésus. Ils essaient de comprendre ce qui se passe dans leur vie. Jésus est présent parmi eux et leur souhaite la paix, qui est son don particulier. Il ouvre leur esprit pour qu’ils comprennent que le Christ – lui-même – a dû souffrir, puis qu’il ressuscitera d’entre les morts. La vérité de l’histoire de Pâques les frappe : « Jésus est de retour ! C’est le même Jésus qu’ils ont vu mourir, pourtant il est vivant maintenant ! »

 

Nous voyons les disciples, nous ressentons leur peur se changer en joie lorsqu’ils réalisent que le Seigneur est parmi eux et qu’il a un corps solide. Partagez les émotions des disciples. Pouvez-vous ressentir l’émotion de Dieu ?

Notre vocation chrétienne se décline en quatre parties : entendre sa voix, accueillir sa parole, la suivre et la diffuser.

Jésus vient consoler, avec des paroles de paix, les disciples craintifs et qui doutent. Leur monde a été bouleversé. Ils étaient terrifiés lorsqu’ils étaient confrontés à la Présence vivante de celui qu’ils savaient être mort.

Jésus a utilisé de nombreux moyens pour renforcer leur foi fragile. Il leur a montré ses plaies, il a mangé avec eux. Quels moyens utilise-t-il avec moi ?

Le Pape François, dans une homélie sur ce passage, dit : « Nous avons peur de la joie, et Jésus, par sa résurrection, nous donne la joie : la joie d’être chrétien, la joie de le suivre de près, la joie de prendre la route des béatitudes, la joie d’être avec lui ». Le pape décrit la peur de la joie comme » la peur de la joie comme « une maladie du Chrétien ».

Prions avec le Pape François : « Que le Seigneur ouvre notre esprit et que nous fasse comprendre qu’il est une réalité vivante, qu’il a un corps, qu’il est avec nous et qu’il nous accompagne, qu’il a conquis la mort : Demandons au Seigneur la grâce de ne pas avoir peur de la joie ».

Luc veut affirmer que le Christ ressuscité n’est pas un fantôme ni un pur esprit. Il y a encore quelque chose de physique en lui, même si son corps est transformé. C’est pourquoi Luc présente ses disciples non seulement en train de le regarder, mais aussi de le toucher, et Jésus ne leur a pas seulement parlé, il a mangé avec eux. Pourtant, la nature du Christ ressuscité restera toujours un mystère.

« À vous d’en être les témoins. » Tout au long des récits de résurrection, les gens trouvent la foi en rencontrant Jésus et, en même temps, deviennent des témoins pour les autres. Comment êtes-vous un témoin pour ceux qui vous entourent, votre famille, vos collègues de travail et vos amis ?

Les disciples ont reçu une autre indication de la Présence de Jésus et en parlent, bien qu’ils ne soient pas encore prêts à recevoir leur propre message. « La paix soit avec vous ». Je prie pour que, durant ces jours de Pâques je puisse non seulement recevoir les informations, mais également accepter le don de Jésus, la paix dans mon cœur.

Jésus se rend compte que les conversations animées ou excitées peuvent devenir une distraction. Il m’aborde de manière calme, confiante et rassurante. Il veut que la paix soit avec moi, et ainsi me conduire à la Vie.

Seigneur, Tu veux que je quitte la sécurité de ma chambre privée et que je Te rencontre comme Tu viens à moi quotidiennement dans la rue. Mais d’abord, laisse-moi être avec Toi dans la prière, en attendant la puissance de Ton Esprit Saint. Dotée de ce don, permets-moi de sortir témoigner de toi en paroles et en actes.

Jésus préfère prendre le repas en compagnie d’autres personnes, plutôt que de manger seul. Imaginez servir un repas pour vous et Jésus ! Ses yeux brillent lorsqu’il voit ce que vous avez préparé. Regardez comme il vous bénit, d’abord vous, et ensuite votre nourriture et votre boisson. Qu’est-ce que cela fait ? De quoi parlez-vous ?

Certains des premiers chrétiens ont été amenés à penser que les premiers disciples n’avaient vu qu’un fantôme. Moi aussi, je peux douter de la véracité de la résurrection de Jésus. Est-ce que je crois seulement au Jésus que je vois sur la croix ? Je demande la foi pour croire que Jésus est vraiment ressuscité et qu’il est maintenant toujours présent en moi et dans le monde.

Les Grecs pensaient que seule l’âme survivait à la mort. Mais Luc souligne que le Jésus ressuscité est le même que l’homme qui marche sur notre terre. Ses blessures sont encore visibles. Le vrai Jésus est en effet de retour avec ses amis, et fait tout ce qu’il peut pour les aider à croire. Ce n’est qu’alors qu’ils pourront « en être les témoins.».

Une tradition ancienne, fondée sur l’intuition de l’union entre eux, et non sur l’Écriture, veut que Jésus soit apparu d’abord à sa mère. Un vieux poème irlandais s’adresse à elle : Reine des reines, ô Merveille de la beauté féminine, Cœur qui a calmé la colère de Dieu contre nous, Fort bâton de lumière et gardien du Précieux Enfant, Prie pour nous afin que nous soyons pardonnés.

D’une manière simple, comme lorsqu’on mange un poisson, les disciples ont vu avec les yeux de la foi. Il leur montre, de manière simple, qu’il est le même Seigneur qu’ils ont connu autrefois. Le Seigneur de Pâques est appelé le Seigneur de la foi. Nous sommes bénis parce que nous croyons, même si nous ne voyons pas. Seigneur, je crois ; augmente ma Foi.

Rejoignez cette marche dans votre prière. Marchez avec les disciples et partagez leur peur, leur anxiété et leur déception. Sentez leur espoir que la promesse qu’Il leur a faite s’accomplira. Que pouvez-vous en retirer ? Ténèbres et lumière, partagées dans cette marche heure par heure avec le Seigneur de la Lumière. Marchez et écoutez ; laissez Jésus vous rappeler les Écritures qui nous apportent confiance, assurance et paix.

Dans notre relation avec Jésus, nous avons la tentation de le voir comme un fantôme. Mais, tel qu’il dit à ses disciples, il est de chair et de sang, tout comme nous. Il sait de quoi nous sommes faits. Il partage tout ce que nous vivons, et il nous offre une partie de tout ce qu’il vit, y compris sa résurrection.

Jésus avait dit à ses disciples que lorsqu’ils se réuniraient en son nom, il serait au milieu d’eux. Sa présence apporte la paix et chasse la peur. Est-ce que je lui permets de me donner cette paix ? Est-ce que je reconnais la peur comme le signe contraire ?

Sa résurrection fait tomber toutes les barrières, supprime toutes les divisions – en nous, entre nous et les autres, entre nous et Dieu. Ses vrais disciples sont des ambassadeurs de la réconciliation à toutes les époques. Avec qui ai-je besoin de me réconcilier ? Suis-je une source de division ou d’unité avec les autres ? Les autres trouvent-ils, à travers moi, la puissance de sa résurrection ?

Nous ne comprenons pas ce que nous vivons mais la confiance et l’obéissance à ce que Dieu demande nous apportera comme un bienfait, comme un don, la paix, car elle vient de Dieu.

Sœur Alba Letelier

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 04 avril 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 16, 1-7

Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil. Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande. En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur. Mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.” »

Ne soyez pas effrayées !

Réflexion :

« De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil ». L’évangile nous précise que cet évènement s’était produit un grand matin, le premier jour de la semaine ; quelque chose de neuf vient de se produire, c’est du nouveau ! Nous pouvons nous demander de quoi il s’agit. En quoi la résurrection change-t-elle quelque chose en moi et dans ma vie ? Qu’est-ce qui est nouveau dans l’aujourd’hui de ma vie ?

« Qui nous roulera la pierre ? » C’est le questionnement des femmes qui est aussi notre questionnement aujourd’hui en regardant le monde, notre société. Pour nous qui sommes en Haïti, en regardant la situation de notre pays, notre peuple, nous nous demandons qui nous roulera cette pierre parce qu’elle est si grande et si lourde. Cette pierre d’insécurité, de chômage, d’injustice et d’incertitude. Nous pouvons nous questionner sur nous-mêmes en nous demandant quelle pierre mérite d’être roulée pour libérer la vie en soi ?

En entrant dans le tombeau, les femmes n’ont pas trouvé le corps de Jésus, leur Sauveur. Elles furent saisies de frayeur, mais à la place du corps absent de Jésus, elles ont trouvé une parole, une parole d’espérance qui est pour elles, une bonne nouvelle. Écoutons cette parole qui résonne en nos cœurs.  

« Ne soyez pas effrayées ! » dit le jeune homme vêtu de blanc. Regardons ce que veut dire cette parole pour nous aujourd’hui. C’est paradoxal. Dans un monde où la violence a plus de place que la paix, la haine domine sur l’amour, la division règne sur l’union, l’Évangile d’aujourd’hui vient nous dire de ne pas être effrayées. Comment vivre tranquille et en paix quand, sous nos yeux, on maltraite nos compatriotes, on décapite nos frères et nos sœurs sans aucune considération, quand on sait que l’être humain est utilisé comme un objet sans aucune valeur chez nous et en plusieurs pays monde? Malgré toutes ces souffrances, nous sommes invitées à nous laisser envahir par la paix du Seigneur. Que cette paix pénètre nos cœurs.

« Vous cherchez Jésus de Nazareth », comme les femmes de l’Évangile, mettons-nous à la recherche de l’essentiel, orientons nos jeunes à l’essentiel, l’essentiel c’est le Christ ; Il est au-dedans de nous comme dit saint Augustin. « Il n’est pas ici », l’évangile nous invite à ne plus chercher Jésus là où il n’est pas. Ne le cherchons pas ailleurs. Il est dans celui qu’on persécute à cause de sa foi, dans celui qu’on utilise pour le trafic d’organes, celui qui ne peut pas exprimer son point de vue, et enfin dans celui qui est à la périphérie de nos sociétés respectives.

Le Christ Ressuscité, vient nous apporter la paix au milieu de toutes ces guerres, il vient nous apporter l’amour dans ce monde où la haine, la compétition, la lutte pour le pourvoir prédominent. Il vient nous apporter l’espoir quand nous pensons qu’il n’y a plus d’issue. Que l’espoir de la fête de Pâques cette année nous envahisse afin que nous puissions réconforter ceux qui sont dans notre entourage. Joyeuses Pâques !

Sœur Eugena Nogaüs, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 mars 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 12, 12-16

Le lendemain, la grande foule venue pour la fête apprit que Jésus arrivait à Jérusalem. Les gens prirent des branches de palmiers et sortirent à sa rencontre. Ils criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! » Jésus, trouvant un petit âne, s’assit dessus, comme il est écrit : Ne crains pas, fille de Sion. Voici ton roi qui vient, assis sur le petit d’une ânesse. Cela, ses disciples ne le comprirent pas sur le moment ; mais, quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que l’Écriture disait cela de lui : c’était bien ce qu’on lui avait fait.

Réflexion :

Dans cet évangile, Jean raconte l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. De nombreuses personnes étaient venues à la fête après avoir entendu que Jésus venait à Jérusalem. Je suis frappée par le fait que les gens l’ont accueilli avec des branches de palmier et ont crié : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le roi d’Israël ! ». La coutume de brandir des branches de palmier était un moyen d’extérioriser l’espoir nationaliste, par le Messie ou le roi d’Israël, de leur délivrance de la domination étrangère. Manifestement, ce que les gens voyaient dans le Seigneur Jésus, n’était que la figure d’un leader dont le pouvoir de guérison permettrait à Israël d’être délivré de la domination romaine.

Le mot « Hosanna » est la traduction d’un mot hébreu qui signifie « sauve-nous maintenant ». Voici une autre preuve que la multitude ne voyait dans le Seigneur rien d’autre qu’un moyen de satisfaire son désir ardent d’être délivrée de la domination des oppresseurs. Ils n’avaient aucune idée de ce que le Seigneur Jésus signifiait sur le plan spirituel. Ils ne voyaient que le bénéfice matériel. Dans notre réalité actuelle, cela peut nous arriver de ne pas chercher Jésus que lorsque nous avons besoin de lui ou que nous nous trouvons en danger. Ou lorsque nous voulons recevoir un sacrement, mais en tant qu’église catholique, nous ne pouvons pas être une église sacramentaliste. En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas non plus être une église qui se tait, mais nous devons dénoncer les injustices que subissent les pauvres. Comme l’a dit Monseigneur Romero en son temps, nous devons être la voix des sans-voix. Jésus est rentré au Salvador par l’intermédiaire de Monseigneur Romero et Il l’a reçu comme martyr lorsque son heure est arrivée, mais aujourd’hui nombre de gens oublient cette histoire.

Saint Oscar Romero n’est acclamé que lorsque nous avons besoin de lui, tout comme nous n’acclamons Jésus que lorsque nous avons besoin qu’il nous sauve.

Pour conclure, Jean mentionne également que le Seigneur Jésus était monté sur un âne. Cela n’était pas l’effet du hasard, ni pour que le Seigneur Jésus ne se fatigue pas, ni rien de tel, mais l’accomplissement d’une prophétie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » Zacharie, 9:9.

Sœur Maria Vilma Franco Calles, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 mars 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 12, 20-33

Il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

Réflexion:

L’Évangile de ce cinquième dimanche de Carême parle de l’importance de certains moments significatifs de la vie de Jésus. Il raconte que des Grecs, venus à Jérusalem pendant la Pâque dans le but de voir Jésus, n’ont pas pu le rencontrer, bien qu’ils aient supplié Philippe et André d’organiser une telle rencontre.

Jésus a ensuite révélé sa mort prochaine en disant : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. » Il a postérieurement souligné la conséquence profonde de sa propre mort imminente en déclarant que « si le grain de blé tombé en terre et ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » Ces simples versets de l’Évangile de ce jour deviennent maintenant les messages les plus essentiels pour nos réflexions sur la vie.

En outre, le Seigneur Jésus nous a enseigné la vérité de la foi en disant que « Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache de ce monde la gardera pour la vie éternelle. » Il s’agit d’une proclamation très paradoxale qui montre à quel point l’être humain peut facilement être aveuglé en s’accrochant à son bien-être temporaire et terrestre.

Si nous voulons gagner la vie éternelle, nous devons être prêtes à renoncer à notre bien-être temporaire, à suivre la voie de Jésus et à porter notre propre croix. En essence, nous devrions suivre Jésus et ses disciples pour nous soumettre totalement au désir de DIEU.

Sur le chemin de la réflexion :

Si le blé ne meurt pas, il ne reste qu’un seul petit grain ; ce n’est que lorsqu’il est mort qu’il peut porter de nombreux grains ! Sommes-nous prêts à être ce blé du renoncement ?

Sœur Magdalena Chan, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 mars 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 3, 14-21

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

Réflexion :

Dans cet évangile rapporté par Jean, en ce 4e dimanche de Carême, Jésus évoque un événement de l’Ancien Testament qui manifestait le souci de Dieu pour son peuple, afin de nous éclairer sur le mystère de la Croix.

Abaissement et élévation, mort et vie, lumière et ténèbres, ce langage dualiste est habituel dans l’Évangile selon saint Jean. Il nous introduit dans le mystère de Pâques. Le supplice de la crucifixion était une terrible humiliation, l’anéantissement brutal et complet d’une vie humaine. Mais paradoxalement, ce supplice consistait à élever le condamné.

Or le peuple hébreu gardait dans sa mémoire l’image d’un serpent d’airain élevé en l’air et fixé sur un poteau, grâce auquel il fut délivré d’un terrible fléau qui avait failli provoquer la mort de tout le peuple (c’est l’origine du caducée). Ce souvenir permettait d’éclairer le mystère de la Croix. Le serpent a été élevé par des mains humaines, Jésus le sera aussi sur la Croix par d’autres mains humaines, celles des juges, des bourreaux, mais ces actions extérieures vont de pair avec une profonde évolution intérieure. L’autre comparaison, celle de la lumière, nous est plus familière, surtout en cette saison où les jours s’allongent, gagnant sur les ténèbres.

Nous l’avons entendu de la bouche de Jésus : « … la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. » Alors, nous désespérons. Mais Dieu ne pense pas ainsi, puisqu’il a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils, pour le sauver. Il poursuit cette œuvre dans notre temps et par nous il voudrait élever le monde et l’éclairer, pour le ressusciter.

Le pape François a écrit : « Quand on assume un objectif pastoral et un style missionnaire, qui réellement arrivent à tous sans exceptions ni exclusions, l’annonce se concentre sur l’essentiel, sur ce qui est plus beau, plus grand, plus attirant et en même temps plus nécessaire » (EG 35). Et de préciser : « Dans ce cœur fondamental resplendit la beauté de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus Christ mort et ressuscité » (EG 36).

Sur les chemins de l’amour, il y a de la place pour tous, car ce sont les chemins de Dieu. Le monde est appelé à changer, car il est aimé par Dieu, mais c’est à nous, qui avons le privilège de le savoir de le lui dire, car comment le monde le saurait-il ? Et s’il ne le sait pas, comment changera-t-il ?

Dieu de lumière et de vérité, accorde-nous ce que nous te demandons en ce dimanche. Que la lumière du Christ, ton Fils, éclaire nos pas sur le chemin de foi ! Que le souffle de ton Saint-Esprit nous mène vers la joie de Pâques ! Amen.

Nathalie Jean-Philippe, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 07 mars 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 2, 13-25

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

Réflexion :

Souvent, les êtres humains font affaire avec tout : la mort, la maladie, les anniversaires, Noël, les cours… et même avec la pandémie : tantôt les masques, tantôt le gel désinfectant, tantôt l’enfermement… On peut faire des affaires avec tout, on peut tirer profit de quoi que ce soit.

Cependant, il y a des choses avec lesquelles il n’est pas licite, il n’est pas éthique de faire des affaires, même si nous nous y sommes habitués. Le fait qu’une chose soit courante ne lui confère pas un certificat de moralité.

Jésus n’accepte pas que l’on fasse du commerce avec la foi des gens. C’était une coutume très courante et acceptée. Cependant, il est outré de voir la maison de son père transformée en « caverne de voleurs ». Imaginez à quel point Jésus serait indigné lorsqu’on commerce avec la santé et la vie des gens, avec leur dignité et leurs droits. Combien de colère sentirait-il quand on marchande avec la vérité et quand la « justice » s’achète avec de l’argent.

Les Juifs se plaignent de la « colère destructrice » de Jésus : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? Avec quelle autorité ? Pourquoi la violence et la destruction ? » Les arguments des hypocrites sont les mêmes dans toutes les époques ! Leur hypocrisie et leur échelle de valeurs erronées ne leur permettent pas de comprendre Jésus…

Et nous, sommes-nous capables de nous indigner comme Jésus, ou faisons-nous partie de ceux qui déchirent hypocritement leurs vêtements ?

Sœur Ana Georgina Rozas

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 février 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 2-10

Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Alors Pierre prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts. »

Réflexion :

Nous connaissons bien l’histoire de la Transfiguration de Jésus sur la montagne en présence des trois disciples. Dans les trois évangiles synoptiques, la Transfiguration vient après la première prédiction de la passion. Et dans la version de Marc, Jésus dit aux disciples de ne rien dire sur cette apparition jusqu’à ce que « le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ». Cependant, ils ne comprennent pas ce que cela signifie et se retrouvent donc dans une position délicate et déconcertante. Dans Marc, la Transfiguration se produit à mi-chemin entre le début de l’évangile (1,15 « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ») et la fin, lorsque Jésus vit la passion, la mort et la résurrection (Marc 14, 15, 16). Ce mi-chemin est le moment où Jésus commence à la fois son voyage à Jérusalem et l’enseignement aux disciples sur la nature sacrificielle du discipulat.

La transfiguration implique un changement de forme et d’apparence. Les éléments de l’histoire – la montagne, la lumière vive, un nuage, le changement d’apparence, Moïse et Élie, la voix de Dieu, tout cela est lié aux écritures hébraïques sur la puissance et la gloire de Dieu, sur la loi et la prophétie, qui mettent l’accent mis sur la nécessité d’être changé. Marc nous dit que la souffrance précède la gloire. Ce changement dans l’apparence de Jésus est un prélude à la résurrection, moment où Il sera pleinement glorifié.

Présenter ce passage de l’Écriture au début du Carême, le deuxième dimanche, nous encourage à rester avec Jésus même sans savoir ou comprendre pleinement ce qui nous arrivera dans les jours à venir. Au même titre que les disciples, nous pouvons vivre dans l’ignorance de l’avenir, comme ils l’ont fait à ce moment-là. Nous ne connaissons pas notre propre avenir pendant la pandémie. Mais Dieu a parlé depuis le nuage et a clairement parlé de Jésus aux disciples : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »   Nous pouvons faire autant.

En ce temps de Carême, nous pouvons de bien des façons écouter Jésus, le rencontrer et suivre son exemple de service aux autres, surtout pendant cette pandémie. On peut calmer les craintes d’autrui ; prendre contact par courrier, téléphone ou courriel avec une personne qui est seule ; fournir de la nourriture à ceux qui en ont besoin ; écrire un poème exprimant son cheminement de la souffrance à la gloire ; prier pour les personnes qui se débattent dans les difficultés ; exprimer l’amour et la préoccupation à quelqu’un qui en a besoin, et d’autres expressions d’affection auxquelles vous pouvez penser. Si nous écoutons vraiment Jésus avec notre cœur, nous agirons et suivrons ses traces. Et nos jours de Carême nous rapprocheront de Jésus et de tout le peuple de Dieu.

  1. B. : Il existe de nombreuses et belles icônes de la Transfiguration. Si vous voulez les voir, voici une adresse : www.sinaimonastery.com. Il s’agit du monastère de Sainte-Catherine dans le Sinaï. Vous pouvez choisir une icône pour vous accompagner dans un temps de prière.

Judith Desmarais, s.p.

Suggestions de questions pour la réflexion :

Comment et où vais-je écouter la voix de Jésus cette semaine ?

Quelles ont été certaines des expériences de transition – de l’obscurité à la lumière, de la souffrance à une gloire intermédiaire – que j’ai vécues dans ma vie ? Ai-je entendu la voix de Jésus dans ces expériences ?

Prions :

Dieu, tu nous as commandé d’écouter ton Fils bien-aimé. Nous prions pour que tu nous nourrisses intérieurement par ta parole, et nous donnes l’entendement et la compréhension; et permets-nous de nous réjouir et de te contempler dans la gloire. Nous te le demandons par le Christ, notre Seigneur. Amen.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 février 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 12-15

Se laisser conduire par l’Esprit

« Jésus est poussé au désert par l’Esprit saint ». Marc, 1, 12-15

« Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : “Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.” »

Réflexion sur l’Évangile

Il n’est pas de grande œuvre humaine ni de vie spirituelle authentique, sans qu’on ne prenne le temps de la réflexion, de la solitude, du silence intérieur.

Jésus fut conduit au désert pour y être tenté… Dans le langage courant, le mot « tentation » est souvent péjoratif. Être tenté, c’est vouloir faire une chose défendue… Dans l’évangile, la tentation c’est autrement plus sérieux que cela. La tentation fondamentale porte sur la « foi » ou la « non-foi » en Dieu. Les juifs, les premiers auditeurs de Jésus et les premiers chrétiens, au moment où Marc écrivait ce récit de tentation… et nous, AUJOURD’HUI… Avouons que nous sommes parfois déçus de Dieu ! Enfin, Il devrait se montrer un peu plus ! … Montrer qui il est, tout de même ! Pourquoi cette maladie, ce cancer en pleine activité… et si jeune ?…  Pourquoi cette pandémie qui terrasse tant de nos parents, de nos amis, de nos collègues, de nos compatriotes, le monde entier ? Pourquoi ?

L’Esprit du Dieu véritable, du seul vrai Dieu, « pousse » Jésus, Fils de Dieu, loin des publicités, loin des foules, loin des succès bruyants… au « désert » ! Le seul vrai Dieu, c’est le « Dieu caché ».   Je contemple Dieu « au désert »… Jésus seul…

Quand l’homme refuse de « dominer » quand l’homme refuse l’image d’un « certain Dieu », quand il accepte son « impuissance », quand il vit de la « foi » c’est alors seulement qu’il retrouve le paradis, qu’il est « l’homme selon Dieu » ! Voilà la « bonne nouvelle » à laquelle il faut croire !

Le combat de la « foi » n’est pas fini. Satan continue toujours à nous proposer son idée de Dieu. Jésus nous invite à ne pas y consentir : il faut se convertir, par la foi, au Dieu véritable. « Seigneur, ne nous laisse pas entrer en tentation. »

Sur le chemin de la réflexion :

  • Au cours de ce « carême » qui commence, prendrai-je quelques minutes par jour, pour un temps de réflexion, de solitude, de silence intérieur ?
  • Le seul vrai Dieu est le « Dieu caché ». Suis-je avide de paraître, que mes actions soient reconnues, d’être appréciée ? Demandons la grâce d’être fidèle au testament reçu de notre bienheureuse Fondatrice : Humilité, Simplicité, Charité !

Prière de conclusion :

Seigneur,

Au début de cette période du « carême » où tu nous appelles à nous convertir et à croire à la Bonne nouvelle, dispose nos cœurs et illumine notre esprit pour accueillir tes inspirations. Rends-nous disponibles à tes appels de conversion. Nous te le demandons, toi qui vis et règnes dans les siècles des siècles. Amen.

S. Yvette Demers, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 février 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 40-45

« Un lépreux vient auprès de lui et le supplie tombant à ses genoux : si tu le veux, tu peux me purifier. »

Un lépreux vient auprès de lui ; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

Réflexion :

La lèpre a toujours été une maladie dramatique, entraînant des souffrances physiques indescriptibles et de graves conséquences sociales. La lèpre était l’une des maladies les plus redoutées par les Juifs, car ils la considéraient une punition de Dieu ; une maladie d’abandon et de marginalisation, car les gens étaient immédiatement exclus de la société. Le lépreux vivait dans la solitude, rejeté et marginalisé parce que la lèpre était le plus grand mur social de cette époque.

Si nous analysons le texte, nous réaliserons que le lépreux de l’Évangile devait cultiver sa vie intérieure, et être habitué, d’une manière ou d’une autre, à la prière. Au milieu de sa ruine physique, la foi du lépreux s’épanouissait, de sorte que lorsqu’il a rencontré Jésus, il a cru en sa toute-puissance divine et en son infinie bonté ; il était sûr qu’une simple manifestation de la volonté du Sauveur suffirait à le guérir. Tombant à genoux, il lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ».

En étendant la main, Jésus le touche et le proclame pur. Pour le Seigneur, l’être humain est au-dessus de toute norme, au-dessus de toute structure. Devant le lépreux, il éprouve de la compassion pour un être humain marginalisé ; non seulement il l’approche et le touche, mais il transforme sa réalité de marginalisation en le guérissant. C’est ainsi que notre Seigneur se manifeste lorsque nous lui présentons nos misères avec humilité et un vrai repentir ; c’est là que sa tendresse et sa miséricorde deviennent plus évidentes, comme il l’a fait avec le lépreux lorsqu’il l’a touché.

Le lépreux, voyant le Seigneur, s’approche, parce qu’il a compris que pour son bonheur il suffit de s’approcher de Jésus. Espérons que la même chose nous arrivera et qu’au milieu des vicissitudes, nous garderons le regard sur Jésus, notre guérisseur, car Dieu agit quand il voit notre foi et notre humilité.

Dans notre monde, nous pouvons aussi trouver des situations similaires à celles que le Seigneur a rencontrées, des groupes marginalisés en raison de leur race, de leur langue ou de la couleur de leur peau. L’attitude de Jésus nous interpelle, car parfois notre confort nous amène à accepter des situations injustes. La guérison de Jésus est une invitation à nous engager avec Lui et son Évangile, à guérir tant d’autres lèpres présentes dans notre société.

Chaque rencontre de Jésus avec quelqu’un change sa vie, la transforme, cette personne trouve la paix qui aide à regarder sa vie personnelle et celle des autres du point de vue de la guérison.

Mes sœurs, ne perdons jamais la capacité de nous émerveiller de ce que Dieu fait en nous et à travers nous chaque jour. Permettons d’être touchées par Sa Grâce afin que nous puissions être une bénédiction pour nos Sœurs et les destinataires de la Mission.

Les différentes et nouvelles lèpres de notre époque continuent de crier : « Si tu le veux, tu peux me guérir ». 

Sur le chemin de la réflexion :

  1. Combien de personnes marginalisons-nous par nos attitudes, nos actions, nos paroles, nos préjugés ?
  2. Quelle est la pire lèpre dans notre société aujourd’hui ?
  3. Suis-je prête à me laisser toucher par la grâce de Dieu afin que la transformation puisse avoir lieu dans ma vie ?

Prière de conclusion :

« Seigneur Jésus, continue à étendre ta main guérisseuse afin que je puisse me libérer de tant de troubles et de perturbations m’empêchant de marcher avec toi et tous mes autres frères et sœurs dans la joie et la liberté.

Seigneur, donne-moi le courage de ne pas changer de trottoir ni regarder ailleurs quand je rencontre la souffrance de mes frères et sœurs. Que mes yeux et mes mains ressemblent aux tiens. » Amen.

Sœur Ana Teresa Araya s.p.,

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 07 février 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 29-39

Aussitôt sortis de la synagogue, ils allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.

Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

Réflexion :

C’est un beau passage de Marc. Je ne suis pas une spécialiste des Écritures. Je suis une femme ordinaire et j’ai quelques questions.

La belle-mère de Simon était malade au lit et avait de la fièvre. Que s’est-il passé quand Jésus est venu à la maison avec Simon ? Pourquoi s’est-elle levée tout de suite ? Elle était malade. Pourquoi ne pas se reposer un peu ? Jésus l’a guérie. Il l’a prise par la main et l’a soulevée. Elle s’est immédiatement sentie poussée à l’action. Sa réponse au toucher de Jésus a été de le servir, lui et les disciples. Jésus produit cet effet chez les gens.

Lorsque Jésus nous touche, nous n’avons pas d’autre choix que de le suivre et de nous mettre à son service immédiatement. Telle est la nature et la puissance de son amour. Son amour nous transforme en gens de service. L’amour du Christ nous presse.

Et qu’en est-il de Jésus ? Que lui est-il arrivé dans la prière seul avec son Père ? Ses actions ce jour-là nous le disent. Il avait du travail à faire — le travail de son Père. Il a été poussé par l’amour de son Père à poser des gestes qui l’enverraient à la mort. Il l’a fait quand même — par amour pour nous. Jésus a été poussé à aller dans les villes et à partager le message que son Père l’avait envoyé partager, même s’il savait que cela le mènerait à la croix. C’est le Jésus que j’aime profondément. Je suis une femme ordinaire qui suit Jésus. Pourquoi ? Eh bien, vous voyez, Jésus m’aime. La puissance de cet amour me pousse à passer de la prière au service.

Margarete St. John, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 31 janvier 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 21-28

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.

Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : «  Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : «  Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de Galilée.

 

Réflexion :

C’est à Capharnaüm que se déroule la scène racontée par Marc, un exorcisme qui manifeste la puissance de Jésus, capable de vaincre autant les forces cosmiques que la violence diabolique. Il est intéressant d’identifier à travers ce récit évangélique, tout d’abord Jésus, qui est au début de son ministère apostolique. Il s’amène à la synagogue accompagné de quelques disciples. Ce lieu de prière accueille aussi prêtres, scribes et autres fidèles, enfin, ce fameux possédé qui, par son comportement, provoque le désordre et l’indignation.

C’était la tradition d’inviter une personne à faire la lecture d’un passage de l’Écriture et selon sa compétence, de l’interpréter devant l’assemblée. Aujourd’hui, l’invitation s’adresse à Jésus. Il était connu pour enseigner avec autorité. C’est une grande qualité qu’on lui attribue. Les prêcheurs de la rue, ou les scribes qui répètent certains textes appris, ne sont pas toujours convaincants. Enseigner avec autorité, c’est faire preuve d’un vécu qui évoque un lien avec une réalité de haute valeur. Les récits bibliques nous présentent Jésus en lien étroit avec Dieu, le Père. Sa prédication émane d’une vérité qui peut changer un comportement. C’est une parole qui vient corriger quelque chose dans notre vie.

Nous avons un exemple d’un changement radical : un homme dans l’assistance se met à avoir un comportement qui dérange. Et pourquoi donc, ce possédé est-il là aujourd’hui ? Il est incapable humainement de partager avec l’ensemble des assistants. Mais il est, à ce qu’on suppose, très malheureux, mal jugé par la société, victime de son état démentiel. Il ne croit plus à l’efficacité d’une intervention quelconque, alors il a recours à Jésus. Peut-être quelque voisin fatigué de son comportement dérangeant, lui aurait suggéré de demander de l’aide, croyant à la bonne intervention de Jésus. C’est alors que le mauvais esprit entre en scène : il parle par la bouche de cet homme et lui arrache un cri de terreur : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? » Fait étrange, cette question est formulée au pluriel : que nous veux-tu ? Puis s’ajoute une affirmation au présent qu’on aimerait sans doute attribuer au possédé : « Je sais qui tu es ; tu es le Saint de Dieu. » Jésus intervient : «Tais-toi ! Sors de cet homme. » Puis, poussant un grand cri, cet homme retrouve la paix. Il est entièrement changé. Tous dans la synagogue sont frappés de stupeur.  Ainsi, la renommée de Jésus se répand dans toute la région de la Galilée.

Faisant référence à l’Encyclique Fratelli tutti, n’ayons pas peur d’être aujourd’hui des signes qui transforment le monde rempli d’indifférence et de violence. Soyons témoins non seulement dans nos paroles, mais audacieuses dans nos actes. Cela, nous pouvons le vivre ensemble comme femmes d’Église. Notre adaptation au modèle de gouvernance qui nous est proposé aujourd’hui dans notre Congrégation, sera un stimulant pour que notre Mission Providence soit, pour nos sœurs et frères du monde, un moyen sûr d’engagement qui nous réunira dans une même et universelle fraternité.

Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 janvier 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 14-20

Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite. Parole du Seigneur.

 

Réflexion :

S’il y a une chose qui fait exploser mon cœur de bonheur, c’est de reconnaître que Jésus est l’audace même. Je peux imaginer combien il a dû être impressionnant de vivre avec Lui, ainsi que la difficulté pour beaucoup de gens de croire en une personne aussi merveilleuse !

Dans toutes mes interventions, je souligne le fait que Jésus est un révolutionnaire par excellence, et il l’est à tel point qu’on le qualifie même de « fou » ou « forcené », comme nous l’avons entendu dans l’évangile dernièrement.

Jésus vient pour changer nos schémas, notre mentalité. Pour ceux dont la vie quotidienne se déroule entre les extrêmes du « toujours et jamais », Jésus leur bouleverse la vie et devient une menace réelle ; voilà pourquoi les pharisiens ne peuvent pas le voir ; voilà pourquoi il est tellement critiqué et jugé ; voilà pourquoi il meurt… Le temps est venu, le messie promis est arrivé, arrêtez d’attendre et profitez de la présence vivante de Dieu avec nous, c’est le message de la bonne nouvelle…

Je n’ai pas étudié la théologie. Mon expérience la plus proche de l’exégèse de la Parole de Dieu est ma propre expérience de rencontre avec elle, et de là, j’ose affirmer que le Royaume de Dieu est établi pour toujours avec la mort et la résurrection de Jésus ; en Lui commence le sens de notre existence, nous vivons pour ne jamais mourir, la mort élimine le corps, mais pas l’âme, l’amour… Jésus nous permet la transcendance… Nous vivons pour aimer éternellement, pour faire l’expérience de la communion et de la fraternité ÉTERNELLEMENT. Cela fait partie des bonnes nouvelles, et c’est le moteur de notre existence.

En tant que Sœurs de la Providence, nous avons été appelées, comme les disciples, à annoncer cette bonne nouvelle que le Royaume de Dieu est parmi nous ; avec Émilie, nous comprenons et transcendons l’expérience de la mort, de la douleur de la perte, et nous la transformons en action providentielle, nous en faisons une expérience de communion et de fraternité. Tout comme Joseph et Bernarda, qui ne se contentent pas de belles paroles, mais traduisent en actes leur expérience de rencontre avec le Christ, leur expérience d’amour et de dévouement au prochain, avec un sentiment de transcendance et de communion. Elles ne vivent pas pour elles-mêmes ; au contraire, toute leur vie est un témoignage de leur recherche et de leur désir de communion fraternelle. C’est pourquoi elles sont capables de tout quitter et de Le suivre… mais elles ne le font pas seulement par des mots ni en fondant ou en intégrant une communauté religieuse après une consécration publique ; tous ces faits ne parlent pas d’eux-mêmes, et ce qui constitue le vrai témoignage, c’est la façon dont cela se traduit par un don de soi quotidien, dans le cadre duquel nous montrons et vivons le Royaume de Dieu au milieu de ceux qui souffrent. Mais surtout, au milieu des sœurs de la communauté, dans la façon dont nous faisons l’expérience de l’amour, du pardon, de la miséricorde ; dans la manière dont nous cherchons à panser et à guérir nos blessures et celles de nos sœurs, ou alors, pourquoi notre choix d’être et de rester dans une communauté religieuse ? Quel est le sens de transcendance que je donne à ma consécration ?

Tout quitter et Le suivre, c’est changer notre mentalité, c’est transformer notre vie où l’impensable devient alors réalité, comme l’amour pour nos ennemis. Les disciples l’ont suivi, mais dans le groupe il y avait ceux qui l’ont renié, se sont endormis, l’ont laissé seul, l’ont trahi, ceux qui l’ont accompagné sur le chemin de la mort, et ceux qui étaient présents quand il est ressuscité… Qui sommes-nous ? À quoi ressemble notre discipulat ? Émilie, Joseph et Bernarda ont été de véritables réponses à la réalité sociale de leur temps. Quelle est notre proclamation du Royaume aujourd’hui ? Quelle est notre réponse à la réalité sociale de ce temps ?

Dieu ne nous appelle pas une fois pour toutes, il connaît notre faiblesse et chaque jour il vient à notre rencontre, donc chaque jour, à chaque instant, en toute circonstance, nous avons la possibilité de dire oui, je veux te suivre, même au milieu de ce chaos, de cette crise, de cette réalité sociale, me voici : Avec toi, Seigneur, tout est la bonne nouvelle !

Que le Seigneur nous donne la sagesse et la grâce de le découvrir au milieu de la douleur, de la crise et de l’incertitude, comme l’ont fait nos fondatrices. L’époque actuelle est une invitation pressante à renouveler notre engagement, avec un sentiment de transcendance face à la douleur et à la mort, pour ainsi renaître et vivre dans la joie et le bonheur de la bonne nouvelle du Royaume qui est parmi nous. Que Dieu nous bénisse et nous donne une belle semaine.

Mariana Peña, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 janvier 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 35-42

Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.

Réflexion :

Les lectures de ce dimanche commencent par un appel à écouter et à entendre, puis à attendre et enfin à venir voir. Ce n’est qu’après avoir entendu Jean dire que Jésus était l’agneau de Dieu que les disciples se sont intéressés à lui et ont commencé à le suivre avec curiosité. Jésus leur demande : « Que cherchez-vous ? » Et ils répondent par une question de leur cru lui demandant où il habite, il leur dit « Venez et voyez. » Notez également que Jean donne une heure précise — il était environ quatre heures de l’après-midi. Cette invitation est importante et changera leur vie s’ils y répondent activement.

Vous et moi ne pouvons pas vraiment être des disciples du Christ à moins que nous n’attendions, nous aussi, d’entendre l’appel de Dieu et d’y répondre par la simple volonté d’obéir à la volonté de Dieu, ce qui est plus que d’observer les commandements. Cela signifie que notre vie entière est orientée vers l’attente et l’écoute de la révélation de Dieu d’une manière ou d’une autre, généralement par d’autres — peut-être dans les larmes des pauvres. C’est possiblement dans la prière que nous prenons le temps d’écouter Dieu avec les oreilles de notre cœur. Jésus nous demandera : « Que cherchez-vous ? »

Notre déclaration de Mission nous appelle : à proclamer la Providence comme la présence aimante de Dieu, active en nous et à travers nous, veillant sur l’univers créé et attentive aux besoins de tous. Nous proclamons également la compassion de Notre Dame des Douleurs, et nous vivons ces mystères principalement par notre amour compatissant pour les pauvres.

Lorsque vous avez demandé à « venir voir » les Sœurs de la Providence, que cherchiez-vous ? Que vous attendiez-vous à trouver ? Écoutez-vous toujours l’invitation à répondre à « que cherchez-vous ? »

Gloria Keylor, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 janvier 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 7-11

Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

Réflexion sur le Baptême de Jésus

La liturgie de ce dimanche converge avec un épisode très important de la vie de Jésus, son baptême relaté brièvement par saint Marc. Deux personnages retiennent d’abord notre attention : Jésus et Jean le Baptiste, cousin du Seigneur. Ce Jean qui avait tressailli de joie dans le sein de sa mère Élisabeth. Sous l’inspiration de l’Esprit Saint, elle s’exprime ainsi devant Marie : D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? (Luc 1, 43).  Quelque trente ans plus tard, Jean baptise sur les bords du Jourdain. Jésus s’avance tout en écoutant la voix tonnante du Pénitent du désert pour se faire baptiser et recevoir la purification tout comme les nombreuses personnes réclamant le même privilège.

À son comportement, Jésus ressemble à tout le monde. Il semble un homme du peuple à la façon de se vêtir, de parler et d’agir. Aucun signe divin ne le distingue de la foule. Cependant, Jean sent en Lui et identifie une particulière présence divine. Il descend vivement du rocher qui lui servait de chaire  et va vers Jésus. Après l’avoir observé de son regard pénétrant, il s’écrie : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jn 1,29).

Une bonne question peut être posée : Jésus avait-il besoin du baptême de Jean le Baptiste ?

Évidemment non ! Il est le Fils unique de Dieu, le Verbe incarné, infiniment parfait. Jean lui-même le reconnaît et veut l’en détourner: « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Et Jésus de répondre : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » (Mt 3,14-15).

Jésus vient nous sauver en prenant sur lui tous nos péchés. Le ciel le confirme par la descente de l’Esprit Saint sous la forme d’une Colombe lumineuse et par la voix du Père qui proclame : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. » (Mt 3,17). Les disciples accueillaient le conseil de Jean par la conversion du cœur et la foi en la Bonne Nouvelle.  Par le sacrement du Baptême, alors institué par Jésus, le même Esprit opère en nous une purification totale et restaure l’inestimable privilège de notre filiation divine.

Que cette grande fête soit pour nous l’occasion d’une vive gratitude, d’un renouvellement de ferveur, afin que notre Père céleste puisse reprendre en notre faveur les paroles autrefois proclamées en l’honneur de Jésus, son divin Fils : » Voici mon enfant bien-aimé, en qui je me complais.  »

Fernande De Grâce, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 03 janvier 2021
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 2, 1-12

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

Réflexion pour le 3 janvier 2021

L’Épiphanie

L’Épiphanie est jour de grand fête!  Par l’histoire des Rois Mages, l’Évangile nous fait connaître la manifestation du Christ au-delà de toutes frontières et, de ce fait, au monde entier. Toutes et tous nous sommes appelés à Sa rencontre, pour Lui rendre hommage et l’adorer.

Voyons les démarches que ces personnages vont entreprendre pour arriver à la rencontre ce Jésus, au sujet duquel ils ont entendu dire que le Roi des Juifs est né, parce qu’ils veulent lui rendre hommage.

D’abord il y a l’étoile qu’ils ont vue, une étoile pas comme les autres, pas tellement brillante, mais qui leur paraît être au-dessus de Bethleem, et qui va leur servir de guide. C’est les yeux fixés sur cette étoile qu’ils entreprennent le voyage. Avec elle ils traversent des frontières et les difficultés de la route, sûrs de leur intuition, ils ne perdent pas leur étoile de vue. Toujours ils regardent vers cette étoile pour atteindre leur objectif, la rencontre avec Jésus. Leur rencontre avec Hérode, avec ses fausses intentions, aurait pu les faire dévier de leur route, mais non, leur étoile était toujours au-dessus d’eux qui les conduisait sur le droit chemin.

Ces Rois Mages ont dû se mettre en marche et traverser des frontières pour suivre leur étoile. Ce n’était pas toujours facile pour eux de traverser des frontières géographiques et de laisser derrière le confort qu’ils connaissaient, même de lutter avec leurs frontières intérieures et tout laisser pour aller de l’avant. Cependant ils sont demeurés convaincus de la direction de leur étoile et ils l’ont poursuivie. Ils nous donnent l’exemple que pour suivre Jésus, pour rencontrer la tendresse de l’Amour, Jésus, il faut prendre des risques et même le risque de se retrouver soi-même.

Voilà que l’Étoile les a guidés jusqu’à leur destination, la rencontre avec Jésus, avec Marie et Joseph, présents, là, tout simplement, en toute humilité. Tout naturellement les Rois Mages se mettent en adoration et Lui rendent leurs hommages, et avec joie ils Lui offrent des présents, des présents précieux mais qui sont surtout le présent d’eux-mêmes. Après cette rencontre, ils reprennent le chemin du retour mais avec la direction que Dieu leur a donnée, avec la Paix et la Joie dans leurs cœurs. Ils peuvent maintenant annoncer la Bonne Nouvelle bien au-delà de toutes les frontières.

Puisse notre réflexion, en observant les Rois Mages, nous permettre de les percevoir comme des symboles de ce à quoi nous sommes appelées : c’est-à-dire fixer l’étoile que Dieu désigne pour chacun et chacune de nous et la suivre en traversant les frontières de nos quotidiens, afin de parvenir à la rencontre avec ce Jésus nouveau-né qui nous attend dans la Joie, et la Tendresse de Son Amour. Alors nous serons en mesure de Lui rendre nos hommages, Lui offrir nos présents, surtout celui de nous-même. Avec la joie, la paix, la tendresse et l’amour reçu nous pouvons maintenant aller l’annoncer et le partager, ce don, avec nos frères et sœurs présents sur nos routes et leur dire que Jésus est né, Il est parmi nous.

Que ce soit notre chemin 2021 !

Annette Noël, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 27 décembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2, 22-40

Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Réflexion :

Siméon n’a jamais perdu l’espoir de voir un jour le Messie envoyé par Dieu, et il s’est préparé toute sa vie pour ce grand moment, espérant voir la lumière qui illuminerait le monde, et ce jour lui a été accordé par Dieu en récompense pour sa persévérance.

Le témoignage d’espoir de Siméon nous laisse une grande leçon, que nous devrions imiter dans les moments où nous croyons que la lumière du Seigneur s’éloigne de notre vie, où nos forces s’affaiblissent et où nous nous sentons presque incapables d’attirer à nouveau cette lumière pour continuer à éclairer notre existence.

Lorsque nous pensons que nous vivons dans l’obscurité, le Seigneur vient nous éclairer, et à cet instant nous apprenons à être reconnaissants pour le moment que nous vivons actuellement dans le monde, car nous réalisons que c’est l’occasion d’une nouvelle vie qui est sur le point d’arriver.

Le Seigneur nous a donné un temps de réflexion, pour rêver d’un avenir meilleur, c’est un temps pour améliorer ce qui n’est pas juste et pour regarder nos frères qui souffrent, plus que nous ne l’imaginons, et pour les aimer parce nous sommes tous frères, et que nous partageons le même rêve : retourner à une normalité renouvelée et éclairée par la lumière du Christ.

Gladys Flores, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 20 décembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 26-38

L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »

Réflexion pour le Quatrième Dimanche de l’Avent

Notre voyage de l’Avent approche de sa destination ! Aujourd’hui, les lectures nous rappellent les merveilles de la Providence de Dieu dans deux récits. Dans chacun d’eux, Dieu se sert d’un messager pour transmettre son message dans la confiance que ce message sera cru par celui à qui il est adressé.

Dans le récit de l’Ancien Testament, le prophète Nathan a soutenu le roi David et a déclaré : « le Seigneur est avec toi. » Cette nuit-là, Dieu a parlé avec Nathan et lui a donné un message important à délivrer au roi David. C’est un message qui insiste sur la façon dont la Providence avait appelé David à quitter sa vie de berger pour devenir le roi d’Israël avec une mission spécifique qui restait à accomplir. David ne devait pas oublier ses racines ni oublier que la Providence, avec les soins et l’amour d’un Père, avait toujours été et serait toujours avec lui et toute sa progéniture.

La deuxième histoire raconte le grand moment où l’ange Gabriel a salué la jeune Marie et l’a laissée perplexe avec son message. « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » Encore plus déroutants étaient ces mots : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. »

Humblement, Marie entame un dialogue serein avec l’ange Gabriel en posant des questions importantes et en écoutant attentivement. Son ouverture et son humilité, avec une confiance totale en sa relation avec Dieu, l’ont amenée à répondre par un « OUI » qui a changé sa vie : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » C’est la deuxième fois que nous entendons cette histoire pendant l’Avent ; la première fois, c’était le 8 décembre, la fête de l’Immaculée Conception. Il vaut la peine de réfléchir à nouveau à l’approche de Noël et de réaliser combien il est spécial ce cadeau que Marie nous a fait en donnant naissance à Jésus qui est venu vivre comme l’un des nôtres et nous enseigner les voies de Dieu.

En tant que Sœurs de la Providence, la bienheureuse Émilie et, avant elle, saint Vincent de Paul nous ont donné trois vertus importantes : l’humilité, la simplicité et la charité. Nous voyons ces vertus illustrées par les deux histoires choisies que l’on trouve dans la liturgie d’aujourd’hui. David et Marie comprenaient tous deux leurs humbles racines et leur dépendance de l’alliance d’amour et de guide de Dieu. Tous deux étaient des serviteurs de Dieu confiants, bien que David se soit égaré et ait eu besoin de pardon. Tous deux ont pu recevoir le messager avec ouverture, respect et reconnaissance du fait que la Providence s’est manifestée dans la rencontre. David a servi son peuple et Marie s’est mise au service d’Élisabeth. Écoutons et répondons humblement, simplement et charitablement aux messagers et aux messages que la Providence nous envoie.

En cette période d’incertitude provoquée par la pandémie, de troubles sociaux et de divisions sur tant de fronts, réjouissons-nous que Jésus revienne ce Noël avec la paix, l’espoir, la guérison, la joie et la force en promettant d’être toujours avec nous, en nous montrant sa VOIE.

Questions pour la réflexion

Qui étaient les messagers que la Providence m’a envoyés aujourd’hui ?

Quel était le contenu du message que j’ai entendu et quelle était ma réponse ?

La Providence m’a-t-elle demandé d’être un messager aujourd’hui ?

Quelles valeurs se sont dégagées de mes réponses ?

Karin Dufault, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 13 décembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 6-8, 19-28

Il y eut un homme envoyé par Dieu; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu? » Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. » Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il? Es-tu le prophète Élie? » Il répondit : « Je ne le suis pas – Es-tu le Prophète annoncé? » Il répondit : « Non. » Alors ils lui dirent : « Qui es-tu? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

Réflexion :

Au temps de Jésus, c’était chose courante, chez les gens supposément instruits, tels les prêtres, les lévites, et ceux qui se mêlaient aux conversations de la rue, du marché ou d’un prétendu prophète, de parler du Messie qui doit venir. Notre femme de Samarie est bien au courant. Elle qui répond à brûle-pourpoint à la Parole de Jésus qui voit les vrais adorateurs en ceux qui adorent Dieu dans l’Esprit et la vérité: « Je sais que le Messie va venir, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, il nous expliquera tout ». Jn 4, 25

Pour répondre aux réalités du monde où nous vivons, le Seigneur a besoin de témoins. Pourquoi n’en serions-nous pas ? Pour être un authentique témoin, force nous oblige de répondre à l’invitation de Jean le Baptiste : la conversion du cœur et la mission d’annoncer le vrai Dieu. « Redressez le chemin du Seigneur, comme le dit le prophète Isaïe ».

Certains tiennent à être informés de toutes les sciences nouvelles qui surgissent dans notre monde et s’émerveillent de tout ce qui s’invente. Et, Dieu, le Christ, l’Évangile, sont autant de sujets qui doivent être aussi d’actualité. La célébration de la Nativité ne prédomine pas toujours puisque bien souvent, l’accent est mis sur les cadeaux et les décors, mais plusieurs ignorent l’évènement de la venue d’un Dieu sur terre. Jean a bien dit: « Il y a parmi nous quelqu’un que nous ne connaissons pas ». Soyons de vrais témoins. L’Église nous ouvre des avenues dont celle qui est une sublime exhortation s’adressant à tous nos frères et sœurs du monde et dont le Pape François s’est inspiré. Fratelli tutti.  Tous, nous sommes frères et sœurs de la grande famille humaine.

Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 6 décembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 1-8

« Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Réflexion :

Le livre que Marc a écrit sur Jésus commence, et la première chose qu’il nous dit est qu’il porte sur une bonne nouvelle à propos de Jésus qui est le Messie et le Fils de Dieu.  Au temps de Marc, le mot « Messie » pouvait signifier beaucoup de choses pour les Juifs et également, l’expression « Fils de Dieu » pouvait signifier beaucoup de choses pour ceux de culture grecque ou romaine.

La citation du prophète Isaïe suit la même ligne: nous devons préparer le chemin pour le Seigneur, nous avons besoin d’un messager qui annoncera son arrivée, qui sera influent, qui rendra son annonce crédible pour tous.  Mais ce messager est bizarre, il est différent, il crie dans le désert parce que le Seigneur qui arrive ne vient pas en accablant; au contraire, il faut sortir de la ville, aller dans le désert pour écouter cette annonce, il faut aussi avoir une attitude d’écoute, de recherche, ne pas rester confortablement installé dans sa propre médiocrité.

Après cette introduction, on nous présente Jean-Baptiste, un personnage bizarre comme nous l’avons déjà dit et surprenant, avec la force des grands prophètes d’antan.    Beaucoup viennent le voir parce qu’ils ne sont pas satisfaits de leur propre vie, parce qu’ils savent qu’un changement est nécessaire, mais ils ne savent pas comment le provoquer.  Jean les encourage, leur donne la force, les pousse à se convertir, à changer leur ancienne mentalité pour la nouvelle de ceux qui attendent le Seigneur qui vient; il les invite à nettoyer, à balayer les chemins, à enlever les obstacles pour qu’ils puissent marcher librement et sans difficulté. Le changement n’est pas si facile, Jean n’est pas naïf, mais il est conscient d’annoncer quelque chose de grand, que derrière lui viendra quelqu’un qui apporte le Saint Esprit, la force de Dieu, et il sera certes capable de nous transformer!

Et des milliers d’années peuvent s’écouler depuis cet événement et l’invitation est la même, dans un contexte historique complètement différent, où la souffrance du monde est critique, où la pandémie de la COVID-19 nous fait voir la vie elle-même sous d’autres yeux; c’est ici et maintenant que nous sommes invités à prendre la bougie à allumer notre foi et à être des témoignages pour que d’autres suivent la lumière, mais pour cela ce que nous devons faire en premier est d’avoir du courage, de la confiance, de la force et surtout, le désir de porter la bougie allumée et qu’à aucun moment elle ne s’éteigne même si le vent souffle contre elle.

Ne restons pas débout, immobilisés, et ne nous laissons pas emporter par le confort ou les changements inattendus ou la peur qui nous font perdre le vrai sens de l’Avent.  Demandons-nous chaque jour, quel chemin suis-je en train de préparer ?

Réalisons que notre préparation pour recevoir Jésus est effort, générosité, c’est de l’étonnement, c’est apprendre à ne pas être des protagonistes mais des porteurs de la plus belle Nouvelle que le monde puisse avoir : la Naissance, à Bethléem, de Dieu qui s’incarne, et se fait homme, pour se partager et se donner par amour de l’humanité.

Osons ne pas rester immobiles, mais être une Église domestique en temps de pandémie!  L’Avent est synonyme de dynamisme, de joie et de préparation.  Mets-toi en route et ne t’arrêtes pas!  Faisons comme saint Jean-Baptiste, nous préparerons la voie pour recevoir Dieu, ce Dieu pauvre et humble qui est en chacun de nos frères et sœurs qui souffrent le plus.

María Fernanda Apablaza, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29 novembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 13, 33-37

« Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment »

Réflexion :
Dans l’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent, Jésus prévient ses disciples au début du passage, « Prenez garde, restez éveillés » et à nouveau vers la fin: « Ce que je vous dis là, je le dis à tous: Veillez ! »
Lorsque nous entendons un commandement comme celui-ci, nous devons réfléchir: « À quoi devrions-nous faire attention? » Une réponse est que nous devrions nous attendre et faire attention à la naissance du Christ le jour de Noël.
Cette question est importante parce que nous avons besoin de clarifier ce à quoi nous faisons attention pour ne pas manquer le vrai sens de la période de l’Avent.
À quoi devrions-nous faire attention et nous attendre? Dans l’Évangile de Marc, Jésus dit à ses disciples de prendre garde lorsqu’ils remplissent leurs devoirs réguliers. Le portier et les serviteurs de la maison sont censés être toujours vigilants parce qu’ils ne savent pas quand leur maître est certain de revenir. L’heure de son retour est incertaine, mais la récompense et la punition auront lieu à son retour. Mais Jésus, dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous donne l’assurance que nous ne devons pas avoir peur de la fin du monde, de la seconde venue de Christ et de son jugement si nous restons vigilants et si nous nous préparons. Nous devons continuer à travailler pour le Royaume de Dieu et avoir hâte à son retour. Toujours vigilants et toujours sur nos gardes.
Pendant cet Avent, nous avons la chance d’ouvrir à nouveau nos cœurs à Christ lorsqu’il revient comme l’enfant Jésus. Sommes-nous prêts pour une foi plus profonde ? Sommes-nous prêts pour réaliser que la naissance de Jésus Christ dans le temps est vraiment une Bonne Nouvelle! C’était une bonne nouvelle pour les bergers, il y a plus de deux mille ans et c’est pareil pour nous. Et quelle était la bonne nouvelle pour les bergers? « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ». Pendant que nous nous préparons pour la saison de l’Avent nous devons approfondir notre conscience de cette Bonne Nouvelle. Nous avons un sauveur en Jésus-Christ. Lorsque nous célébrons Noël cette année, que nos cœurs grandissent dans la compréhension de ce que nous célébrons réellement. Notre parcours avec Christ cet Avent nous donne la chance d’ouvrir nos cœurs au sens plus profond de « Christ notre sauveur ».
S. Jessica Taylor, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 novembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 31-46

« J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! »

Réflexion :

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »
En ce 34e Dimanche du temps ordinaire qui met fin à l’année liturgique A, la joie nous envahit le cœur pour fêter le Christ, Roi de l’univers. Cette fête attire notre attention sur Jésus, vrai Dieu et vrai homme, qui viendra pour le jugement dernier. Elle dévoile aussi la place de l’amour au cœur de notre vie; à plus forte raison le sens de notre mission au sein du monde. En effet, c’est sur l’amour que nous serons tous jugés. Puisque « ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité; mais la plus grande des trois, c’est la charité » (1 Co 13,13), de ce fait, ce jour-là, la somme de notre amour apparaîtra clairement; c’est elle qui déterminera notre camp soit du côté des brebis ou du côté des boucs.
Dieu dans son amour et sa sagesse a créé l’homme pour lui donner sa propre royauté divine, en héritage. Il y a un proverbe haïtien qui dit « syèl la pa piyay pa gen ni achtel ni volè l, se travay pou w travay pou li ». Ainsi donc, ce sont nos œuvres qui vont nous mériter cette opportunité. Nous comprenons pourquoi saint Ignace de Loyola avait dit dans sa Méditation, pour atteindre l’amour « il faut mettre plus d’amour dans nos œuvres que dans nos paroles ». Et l’évangile de ce jour illustre très bien ce mot qui est « Amour ». Un amour très simple qui s’exprime à travers des gestes d’amour. Ainsi, nos plus humbles gestes d’amour vrai ont une valeur infinie, une valeur d’éternité. Chaque œuvre de charité que nous faisons, nous la faisons pour le Christ lui-même, car il s’identifie aux pauvres, aux plus petits, aux démunis, aux rejetés de la société : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi! » (Mt 25,35-36). Plus encore : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). En faisant le lien avec notre Fondatrice Émilie Tavernier-Gamelin qui a tout donné pour les plus petits, les pauvres, il s’avère plus important que jamais de poursuivre ce même parcours en aidant les plus démunis avec un amour sincère.

Ce passage de l’Évangile nous remet les pieds sur terre et nous aide à comprendre la fête d’aujourd’hui. La royauté du Christ est une chose bien distincte de la primauté. C’est simplement une réalité fondamentale de l’existence : l’amour aura le dernier mot. Jésus nous montre que le sens de la royauté est de se mettre au service des autres. Il a confirmé qu’il est Maître et Seigneur (Jn 13,13), et qu’il est Roi (Jn 18,37). Mais il a exercé sa fonction de Maître en lavant les pieds de ses disciples (Jn 13,4-15) et il a régné en donnant sa vie. Jésus-Christ règne d’abord à partir d’un humble berceau (une mangeoire) et ensuite à partir d’un trône pas très confortable, c’est-à-dire la Croix. Sur la Croix il y avait un panneau qui disait « Jésus Nazaréen, Roi des Juifs » (Jn 19,19) : ce que l’apparence niait était confirmé par le profond mystère de Dieu, puisque Jésus règne sur la Croix et nous juge dans son amour. Ainsi donc, cherchez l’Amour, vivez l’Amour, partagez l’Amour, car « vous serez jugés sur l’Amour ».

Bonne fête du Christ Roi, bonne méditation et bonne semaine!

Daveline Livert s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15 novembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 14-15 19-21

« Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : ‘Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.’ Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur. »

Réflexion:
Aujourd’hui, avec la parabole des talents, Jésus nous dit que la façon d’attendre le Royaume de Dieu est de travailler avec les dons que nous avons reçus afin que son règne devienne une réalité. Je pense que Jésus nous invite à être conscients de cette mission, à faire attention à la vie et à prendre des initiatives pour que tous les êtres vivent mieux.
Le serviteur qui a enterré son talent représente ceux qui ont peur, ou qui sont indifférents et ne connaissent pas encore la joie de prendre des risques pour rendre l’amour possible.
Avec Émilie Gamelin, continuons de vivre aujourd’hui le charisme et la mission que nous avons reçus. Elle s’est donnée entièrement. Que la compassion de Marie, mère et amie, anime nos rencontres.
Le pape François avec ses talents interpelle le monde entier. Que son encyclique « Fratelli Tutti » nous inspire à créer une véritable « amitié sociale ».
Dans cette Journée mondiale des personnes pauvres, je me souviens de familles amies qui excellent à cultiver et partager leurs dons de compréhension, amitié, joie, affection, solidarité et respect.
Dieu les bénit.
S. Isabel Cid, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 8 novembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 1-13

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »
Réflexion :
L’évangile de ce dimanche nous propose la parabole des dix vierges.
L’évangéliste Mathieu nous présente le royaume des Cieux qui est comparable à dix jeunes filles invitées à des noces qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux, dont cinq étaient prévoyantes et cinq insouciantes. Toutes elles s’assoupirent et voilà qu’au milieu de la nuit un cri retentit : « Voilà l’époux, sortez à sa rencontre ».
Toutes préparent leurs lampes, les insouciantes demandent aux prévoyantes , donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les prévoyantes leur répondent que l’huile ne suffira pas pour toutes et leur conseillent d’aller en acheter chez le marchand. Or, pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva … mais les autres jeunes filles ne purent y entrer car la porte était fermée. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure.
L’huile brûle et éclaire. L’huile, pure, dorée, est protectrice et thérapeutique. L’huile apaise, elle est le fruit de l’olivier, du rameau de la paix.
Les folles en prenant leurs lampes, ne prirent aucune huile avec elles; mais les sages prirent avec elles leurs lampes et de l’huile dans des vases. L’huile nous vient de Dieu; nous l’obtenons chaque fois que nous nous connectons à Lui en entrant en sa présence. Elle est l’onction qui vient de Dieu et remplit notre âme, permettant à notre flamme de continuer de briller. Notre lampe spirituelle nous a été confiée par Dieu, pas pour orner nos vies, mais pour nous permettre d’être prêts(es) pour le retour de l’époux.
Personne ne pourra rencontrer l’époux avec une lampe éteinte. Pour cela, nous devons veiller tout le temps sur notre lampe spirituelle. Prévoyons de l’huile de côté dans un vase. Comprenons que comme un téléphone portable, une voiture, une tablette portable, nous avons toujours besoin d’être connectés avec la source d’énergie, la source d’huile, la source d’onction, qui est le Christ si nous voulons garder notre lampe allumée.
Veillons sur notre lampe, car l’œil est la lampe du corps.
Lucille Vadnais, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 1er novembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 1-12

…« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »

Réflexion:
Dans la Province Mother Joseph, nous sommes maintenant dans la saison des « buts et objectifs ». J’imagine que dans nos autres provinces, nous avons un équivalent. Vous êtes-vous déjà demandé qui a été le premier à formuler des buts et des objectifs pour mesurer le succès, c’est-à-dire, décider où vous voulez aller et comment vous comptez y parvenir? S’agirait-il du dernier gourou dans le domaine des ressources humaines, ou d’une personne très instruite dans le domaine de la gestion d’entreprise?
Oui, plusieurs ont développé de tels outils. Toutefois, je suis persuadée que le tout premier à rendre publique son discours profond et magnétique sur un tel objectif et la mesure de la réussite a été Jésus, Mathieu 5: 1-12. C’est sa célèbre, sa présentation intemporelle des Béatitudes. Le but est que nous, vous et moi, devenions si pareils au Christ que les autres puissent reconnaître le Christ en nous- dans nos paroles et nos actions. Jésus nous aime tellement qu’il voudrait que nous soyons comme lui et toujours avec lui. Il nous a donné les Béatitudes afin que nous puissions, dans nos limites humaines, avoir une certaine idée de la façon de suivre nos progrès. Nous pouvons voir chacune de ces béatitudes dans la vie de Jésus lorsque nous lisons et réfléchissons sur les Écritures, et que nous comprenons comment modeler nos paroles et nos actions à son exemple. Il a fallu un certain temps à mon neveu de cinq ans et à son petit ami pour comprendre ce défi. Ils voulaient prendre la même béatitude (bee toot comme ils l’appelaient) et me demander de leur dire laquelle était la meilleure à la fin de l’année. Mais ils l’ont finalement compris. L’idée était de se mesurer et d’essayer de devenir le meilleur possible.
La meilleure homélie que j’ai entendue sur les Béatitudes a été donnée par le père Michael Ryan à la cathédrale St. James, le 1er août 2018. L’occasion était la messe funéraire du regretté archevêque de Seattle, Raymond G. Hunthausen. Le père Ryan a illustré chaque béatitude en relatant un épisode de la vie de l’archevêque. Je choisis de réfléchir à cette homélie chaque année, quand le 1er août approche. Je me place à nouveau aux pieds de Jésus sur le flanc de la montagne et j’écoute Jésus prononcer les Béatitudes dans mon cœur.
L’invitation à réfléchir sur ce passage de l’Écriture m’a donné un coup de pouce pour réfléchir à nouveau sur l’enseignement mémorable de Jésus. Comme notre Dieu d’amour est bon – pour continuer à nous guider tout le long du chemin en dispersant ces « miettes de pain » sur le chemin de la paix et de la joie éternelles à la maison avec notre Seigneur!
Joyce Green, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 octobre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22, 34-40

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements
dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

Réflexion :
Pour aimer quelqu’un, il faut d’abord le connaître, car personne n’aime quelqu’un d’inconnu, et connaître Dieu implique lui ouvrir le cœur, le laisser entrer pour qu’il inonde notre personne par sa présence. On y parvient grâce à la prière et la contemplation profonde qui nous mène à la connaissance de Dieu.
L’amour de Dieu se voit reflété dans la façon dont nous traitons nos sœurs et nos frères, et si nous les traitons avec du respect, de la bonté et de l’affection…, alors c’est la mesure de l’amour que nous avons pour Dieu, parce qu’en aimant Dieu, nous aimons notre prochain, et en aimant notre prochain, nous aimons Dieu.
Si nous aimons Dieu, nous le verrons alors dans les autres et nous les traiterons avec justice et honneur, nous ne ferons pas de mal à nos frères, mais nous ferons de tout notre mieux pour vivre en paix avec eux. C’est pourquoi nous devons partager avec notre voisin le trésor que nous avons dans notre cœur, qui est l’amour illimité de Dieu pour nous. Aimer nos sœurs et nos frères est la manière cohérente de correspondre, reconnaissants, à l’immense amour que Dieu a d’abord déversé sur chacun de nous.
Gladys Flores, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-..-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 octobre 2020
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22, 15-21

« Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Réflexion:
En ce 29e dimanche du temps ordinaire, la liturgie du jour revêt un double caractère. À la lumière de l’Évangile, rendre à Dieu ce que nous sommes, nous plonge dans un tournant missionnaire. Du 11 au 18 octobre, la semaine missionnaire mondiale a eu lieu sur le thème « Me voici, envoie-moi! »
Chaque année, le troisième dimanche du mois d’octobre, l’Église lance un appel aux paroissiens, aux congrégations religieuses, aux mouvements et associations pour se mobiliser durant la semaine autour des célébrations, animations, formations… Ce temps est d’une importance capitale pour chaque baptisé : l’occasion d’un engagement renouvelé dans la prière, en participant au Fonds Missionnaire Mondial pour soutenir la mission de l’Église universelle et pour s’informer sur la vie des chrétiens à travers le monde.
Par ailleurs, dans l’Évangile de ce dimanche, nous voyons comment les pharisiens ont essayé de jeter le discrédit sur Jésus en lui tendant une question piège. « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur? » Jésus ne succombe pas à la tentation, sa réponse est claire car il connaît la perversité des pharisiens.
« Hypocrites! Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve? » La pédagogie de Jésus les interpelle de « rendre à César ce qui est à césar et à Dieu ce qui est à Dieu. » Je suis fascinée par la réponse de Jésus, car elle renverse la logique humaine. Elle reconnaît Dieu et César. Jésus met ces deux personnalités en évidence sans soustraire l’une ou l’autre. Il s’agit de rendre à Dieu ce qui est à Dieu et de rendre la monnaie de l’impôt à César parce que sur cette pièce, il y a l’effigie de César. Cette monnaie est à lui, elle porte son signe. On peut aussi remarquer que la question des pharisiens semble pertinente car si on se demandait à juste titre où se trouve le signe de Dieu, la réponse se trouve dans Mt 25 :31-46 : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger […] Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Jésus s’identifie au frère et à la sœur sans ressources. Voilà où se trouve le signe de Jésus. C’est une scène sur laquelle nous devons nous arrêter ces jours-ci dans nos diverses opinions économiques, politiques et sociales.
Face à la Pandémie, je suis certaine que si l’on posait la même question à Jésus : est-il nécessaire de rembourser la prime Covid-19? Ou la prestation canadienne d’urgence? Ou encore est-il possible de respecter la distanciation et bâtir un monde juste et fraternel? Les lieux de culte doivent-ils être classés au même titre que les bars et les restaurants? Il nous donnerait la même réponse en d’autres termes. Rendre à l’État ce qui est à l’État et à Dieu ce qui est à Dieu. Forts de cette affirmation de notre Seigneur, nous sommes appelés à prôner la vérité sans céder au mensonge sur toutes ses formes jusqu’au témoignage suprême de notre propre vie : merci de lire le message du Saint-Père pour la Journée Mondiale des Missions 2020, que vous trouverez sur le site www.vaticannews.va Me voici : Envoie-moi! (Is 6 :8)
Bon dimanche des Missions!

Marie Éméline Ézami Atangana, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 octobre 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 22, 1-14

«Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce. Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. […] Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Réflexion:
Selon Matthieu, le banquet de noces était une façon populaire d’imaginer comment serait la vie dans le royaume à venir. Cette parabole porte sur une invitation personnelle au royaume des cieux qui a été envoyée à un groupe de personnes choisies dans l’espoir qu’elles y répondent de manière positive. Malheureusement, ils ont refusé l’invitation et personne n’est venue. Finalement, plongé dans la frustration, le roi a dit à ses esclaves « Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce ». Cette fois la réponse a été différente. Ils étaient prêts à venir, les bons comme les mauvais, pour que la sale de mariage soit remplie de convives.
Dieu désire être dans une relation avec nous, où nous partageons sa vie et son amour divins. C’est une question de choix. Dieu nous a donné le libre arbitre pour accepter ou refuser son invitation. Lorsque nous refusons une invitation, il y a des conséquences. Refuser de nous réconcilier avec quelqu’un que nous aimons, ou refuser de pardonner à l’autre peut nous amener à une vie vide. Lorsque nos actions sont le fruit des préjugés et de la discrimination, tout le monde est concerné. Il ne sert à rien de dresser des murs. Ce que les gens prennent à tort pour de la sécurité n’est en fait que de la captivité.
Nous devons écouter et prendre au sérieux les incitations du Saint-Esprit. Quelle que soit notre réponse, Dieu continuera de nous inviter à bâtir une relation avec lui, car Dieu souhaite une vie plus profonde et plus riche pour nous. Dieu continue à nous aimer, c’est ce qu’il est, et c’est ce qu’il fait.
Betty Kaczmarczyk, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 04 octobre 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 21, 33-43

« Écoutez une autre parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète. »

RÉFLEXION « LES VIGNERONS MEURTRIERS »
ILLUMINÉE PAR LA LUMIÈRE DE L’ESPRIT, CETTE HISTOIRE SEMBLE ÊTRE UNE HISTOIRE D’ÉCHEC!
L’histoire d’amour entre Dieu et son peuple semblerait être une histoire d’échec, comme il arrive dans cette parabole des vignerons meurtriers qui apparaît comme la désillusion du rêve de Dieu.
Il y a un propriétaire qui plante une vigne pour obtenir un bien, les fruits de la vigne quand elle produit, seront les grappes de raisin, mais ces fruits leur ont été refusés parce que les vignerons ont tué tous ceux qui allaient ramasser les fruits.
Le dernier à se présenter pour cueillir les fruits a été le fils du propriétaire, et il meurt lui aussi, comme un symbole de Jésus qui, dans son parcours quand il est venu en ce monde, finit sur la CROIX… Dans cette parabole, les vignerons tuent aussi ce jeune fils, ils tuent la pierre angulaire, c’est-à-dire : JESUS.
Bien souvent, dans notre propre vie, nous voulons éliminer les prophètes qui surgissent, nous les combattons ou les ignorons même, tandis qu’en vérité, ils éclairent notre chemin en nous montrant le mal que nous vivons.
Nous, Sœurs de la Providence, comme Congrégation, avons été envoyées pour faire germer les fruits de La PROVIDENCE dans les cœurs de nos gens pour que ce cadeau de Dieu puisse croître dans le cœur du monde. Soyons une lumière pour le monde et des semences pour la terre.
Sœur Marta Alvear,s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 27 septembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 21, 28-32

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne ». Celui-ci répondit : « Je ne veux pas. » Mais ensuite, s’étant repenti, il alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : « Oui, Seigneur ! » et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. » Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa
parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »

Réflexion :
Un homme fait appel à ses deux fils pour travailler à sa vigne. Ce même appel nous fut un jour adressé dans l’exercice de notre vocation pour marcher à la suite du Seigneur.
Le premier fils adresse à son père une réponse négative mais se repend et va. On rencontre de ces gens qui disent non, et se repentant, accomplissent le service demandé. Réaction que l’on remarque des personnes trop préoccupées par les affaires quotidiennes et veulent se désister devant la tâche qu’ils supposent trop exigeante. Néanmoins, pour répondre à la demande d’un père qu’il aime, le fils répond à son désir. Cet amour filial est inspirant et nous incite chacune à la fidélité à un Dieu dont la grâce est inépuisable.
La réponse du second fils n’est-elle pas décevante quant à l’indifférence et l’autosuffisance qu’il déploie. Il épouse l’attitude des gens qui veulent bien paraître tels que ces pharisiens qui portent de larges phylactères, attendent beaucoup des autres mais ne remuent pas du petit doigt les fardeaux qu’ils imposent. (Mt 23,3-4). Parmi eux, sont ceux qui représentent l’élite religieuse, qui n’ont que mépris pour les publicains et les prostituées et les jugent sévèrement.
Dans les réponses de l’un et de l’autre fils, beaucoup d’exemples bibliques évoquent ces deux attitudes différentes, entre autres celles des deux hommes qui montent au temple. Le publicain se tenant à distance se reconnait pécheur. « Je vous le dit : ce dernier retourna chez-lui justifié, l’autre non». (Luc 18, 10-14). C’est l’attitude du cœur et de l’esprit qui accompagne notre décision dans une situation donnée. Elle peut être bonne ou mauvaise. À nous d’adopter la bonne.

S. Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 20 septembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 20, 1-16

En ce temps-là, Jésus disait cette parabole à ses disciples : « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : ‘Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.’ Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : ‘Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?’ Ils lui répondirent : ‘Parce que personne ne nous a embauchés.’ Il leur dit : ‘Allez à ma vigne, vous aussi.’ Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : ‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.’ Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : ‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’ Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?’ C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »
Réflexion :
Dans la réflexion qui se suit, l’emphase est mise sur l’avenir de la planète Terre lequel pendant des siècles a été la dernière de nos préoccupations. Pensée que nous sommes toutes et tous appelés à reconsidérer, en lui donnant la place que lui revient, puisque notre avenir en dépend.
« Et ce coude à coude qui nous étourdissait lors des grands rassemblements, des grands événements, des grands spectacles, sera-t-il celui qui nous rassemblera, qui nous guidera dans la reconstruction de notre monde après ce fléau? L’exaltation du coude à coude saura-t-elle susciter une solidarité non seulement entre les humains entre eux, mais aussi entre les humains et leur environnement? J’espère que l’humanité saura trouver les bons moyens de maîtriser ses pulsions et de réparer à jamais les torts qu’elle a causés à la Terre afin de lui rendre son dû. Nous observons dans certains pays développés, que les sports et les arts ont beaucoup soufferts de la pandémie et ils en souffrent encore. Mais ce sont aussi eux qui vont nous donner le souffle et le courage nécessaires pour entreprendre cette grande aventure qui nous attend!
Que notre foi et notre confiance inébranlable en notre Sauveur Jésus-Christ nous mènent vers les chemins du partage et de la justice, comme l’a fait notre guide, Émilie Gamelin. »
René Lefebvre, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 13 septembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 18, 21-35

Alors Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

Réflexion :

Dans le passage de l’Évangile selon saint Mathieu d’aujourd’hui, Jésus avait justement conclus son discours sur l’efficacité de la prière dans la communauté en disant: « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » Alors Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? »
Imaginez Jésus qui écoute cette étonnante, plutôt abrupte, question de Pierre. Il aime Pierre et il le comprend mieux que Pierre lui-même se comprend. Jésus répond à la question de Pierre en disant: « Tu dois lui pardonner soixante-dix fois soixante-dix fois », puis Il procède à raconter la parabole du serviteur impitoyable et à décrire ce qui est arrivé à ce serviteur.
La réponse de Jésus et la parabole qui s’ensuit sont éclairantes pour Pierre, pour les autres disciples qui les entourent et pour nous. Jésus approfondit pour nous tous notre compréhension de la nature du pardon. Il nous dit que le fait de pardonner doit être une habitude. Pardonner couramment revient à devenir une personne indulgente. Jésus nous dit que le pardon n’est pas un calcul de notre cerveau. C’est une affaire du cœur, c’est un acte d’amour. Il est en train de dire que le pardon commence au cœur et finit par une étreinte.
Comment pouvons-nous devenir des personnes couramment indulgentes? La réponse est seulement par la grâce de Dieu, seulement après nous être rendus compte que nous sommes couramment pardonnés par Dieu en tel qu’individus et en tel que société. Et que c’est nous, pardonnés et indulgents, ensemble dans la communauté, qui vivons la présence amoureuse de Jésus dans nos vies et dans nos milieux.

Kathryn Rutan, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 06 septembre 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 18, 15-20

Jésus disait à ses disciples: «Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l’Église; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. «Amen, je vous le dis: tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. «Encore une fois, je vous le dis: si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux.»

Réflexion :

Reconnaître que nous faisons tous et toutes des erreurs est important et fondamental dans notre vie communautaire et dans tout domaine où nous évoluons. Reconnaître humblement que nous sommes fragiles et vulnérables dans nos vies en raison de l’expérience de nos chutes, nous rend à la fois plus compatissants et plus ouverts à la grâce du pardon.
Il y a des éléments importants à notre portée pour accompagner ceux qui sont tombés, ainsi que pour nous aider nous-mêmes à retourner en communauté : le dialogue personnel, l’écoute, l’absence de jugement et l’accueil communautaire sont les dispositions du cœur qui favorisent la communion et l’amour, qui sont violentés par notre péché.
Alors que nous nous rassemblons au nom de Jésus de Nazareth, c’est à notre témoignage de parler. Attentives et ouvertes à écouter, à comprendre, à pardonner, à accueillir, à savoir attendre patiemment le retour de ceux qui sont partis, à pouvoir exprimer l’affection, l’inconditionnalité et le pardon par des signes, des gestes et des actions qui « parlent plus fort que nos mots ».

Sœur Alba Letelier, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 août 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 16, 21-27

À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera.
Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ?
Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »

Réflexion:

Jésus nous jette une nouvelle lumière sur ce qu’est « être le disciple du Messie », c’est ce que cela signifie réellement et sur les implications pour ses disciples de suivre ce Messie. Il leur dit que, pour le suivre, ils doivent porter leur propre croix chaque jour. Pierre ne pouvait pas comprendre que le plan de Dieu pour Jésus soit si incroyable. Si Pierre ne pouvait pas supporter la révélation de la mort atroce que Jésus allait subir (16:22), comment allait-il réagir quand l’attention passerait à ces disciples dont le destin était d’imiter celui de Jésus?
Ce n’est qu’après Pâques que le vrai sens du discipulat est devenu clair. Auparavant, ils avaient compris que le discipulat signifiait de prendre sa propre croix et de le suivre, même d’être prêt à renoncer à sa propre vie. Mais le sens s’est tourné beaucoup plus profond lorsqu’ils ont compris qu’en prenant part à la vie et au ministère de Jésus, ils allaient affronter une mort atroce.
Le discipulat en mission est dispendieux et radical. Le discipulat, c’est une vie de générosité et service, dans laquelle le vrai disciple travaille pour la justice, donne généreusement et s’occupe des faibles. Nous pouvons faire cela. Nous sommes appelées à nous donner pour le bien-être des autres. C’est là, seulement, que le prix et la joie du discipulat peuvent être compris.

Elizabeth Kaczmarczyk, SP.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 16 août 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 15, 21-28

Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : «Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit: « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.» Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit :« Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

Réflexion :
Sœur Béatrice, inspirée par cet Évangile de saint Matthieu, partage avec nous le principe de foi qui la guide dans le moment actuel de sa propre vie.
Être présente c’est être disposée à voir avec des yeux nouveaux. Je cherche intentionnellement des signes de vie nouvelle et d’espoir pendant ce temps de pandémie. Je vois l’empreinte de Dieu dans toute la création. J’essaie de voir et d’éprouver la grâce et la miséricorde dans tout cela. La beauté de la création me parle et m’amène à une compréhension plus profonde des mystères de la vie.
« Jésus, Il devient évident que, par la « révélation » de votre Cœur, Vous avez surtout voulu, Jésus, fournir à notre amour le moyen d’échapper à ce qu’il y avait de trop étroit, de trop précis, de trop limité, dans l’image que nous nous faisions de Vous. »-Teilhard de Chardin, s.j.
Passez une bonne semaine remplie de foi en notre Sauveur et d’émerveillement devant les bénédictions de la création.

Sœur Béatrice LaFramboise, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 09 août 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 14, 22-33

Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyés, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Réflexion
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
C’est moi qui suis là et toi en moi, fais-moi confiance… Je t’aime et je suis avec toi.
Jésus, nous montre sa capacité d’aimer et son amour pour nous, même de la manière la plus didactique, afin que nous croyions vraiment que c’est lui et que nous n’ayons pas peur.
Nous avons peur à le percevoir comme un fantôme, comme s’il n’était pas vraiment là dans l’obscurité de la tempête, nous sommes étonnées de le voir apparaître sur les eaux et nous parler : « Courage, c’est moi, n’ayez pas peur » et nous lui disons immédiatement : « Si c’est vraiment toi Seigneur, rapproche-nous de toi et permets-nous, comme toi, de marcher sur les eaux ». Mais nous coulons, notre poids corporel disparaît et nous croyons que nous allons disparaître au lieu d’être fidèles et de marcher avec lui sur les eaux. Quel manque de foi, Seigneur, après toutes tes manifestations d’amour. Si on s’enfonce dans l’eau, c’est à cause de la peur, de l’insécurité que nous revivons chaque jour par manque de foi. Comment ne pas croire en Toi, Seigneur, qui nous as appelées, qui nous as choisies, qui es notre vie!
Beaucoup d’entre nous aujourd’hui, tout comme Pierre, veulent entendre à nouveau l’appel du Seigneur. « Seigneur, attire-nous vers toi, permets-nous de marcher sur les eaux, sauve-nous » Et Jésus, par sa présence, nous inspire confiance, nous incite à l’abandon, nous apporte la sécurité en nous disant « Viens », afin que nous puissions avancer avec lui sur un chemin de transformation personnelle et de l’abandon total à sa Providence. Pour avoir la certitude qu’avec lui nous avons tout.
Cet évangile nous permet de voir en Jésus son humanité et sa divinité intrinsèquement unies comme l’une des manifestations les plus profondes de son identité de vrai Dieu et vrai homme, Seigneur de la vie, capable de rendre naturel le surnaturel : marcher sur les eaux à nos côtés.
Il n’est pas toujours facile de reconnaître sa présence dans notre vie ; parfois nous voulons des signes extraordinaires qui rendent sa figure concrète. Il nous est difficile de comprendre qu’il est toujours là, même dans les secousses de la sombre tempête, se faisant lumière, calme, espoir, confiance ; la chose la plus simple pour entrer dans cette dynamique avec lui est peut-être une prière confiante du cœur, qui nous transforme et nous fasse même oublier la peur qui ne nous empêche de rester à flot.
Seigneur, je crois, mais augmente ma foi !
Que je puisse agripper ta main et faire route avec toi toujours
car tu es le Fils de Dieu.

Gloria Garcia, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 02 août 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 14:13-21

Quand Jésus apprit cela, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades. Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! » Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Alors ils lui disent : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. » Jésus dit : « Apportez-les moi. » Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins.

Réflexion :
La réflexion de l’Évangile de ce dimanche est basée sur une réponse concrète de Sœur Julie Macasieb, une Sœur de la Providence qui est originaire et missionne aux Philippines.
« Une expérience d’espérance en ces moments difficiles
Après presque quatre mois de quarantaine communautaire avec nos deux autres sœurs aux Philippines, j’ai été très reconnaissante lorsque j’ai enfin eu l’opportunité de retourner à mon ministère dans la ville de Dagupan. La ville est actuellement soumise à une quarantaine communautaire générale modifiée (MGCQ selon les sigles en anglais).
Mon voyage vers cette ville avait plusieurs objectifs. L’un d’entre eux était de rencontrer l’archevêque Soc Villegas et les personnes avec lesquelles je travaille habituellement. Pendant deux jours, nos Associées Providence de la ville de Dagupan et moi-même avons participé à une activité de distribution et d’aide alimentaire pour les personnes les plus démunies, à la paroisse Saint-Michel l’Archange. Ce fut une expérience vivante de douleur et de souffrance qui se manifestait dans la peine et la faim de notre peuple. J’ai eu de la compassion pour eux et j’ai essayé de me montrer solidaire avec leur souffrance. Les effets de la pandémie ont fait de nombreuses victimes et ont généré une crise économique ici et dans le monde entier.
C’est par notre accompagnement et notre présence solidaire, ainsi que par le partage de nos ressources, que nous vivons l’expérience de l’espérance dans la Providence et la présence compatissante de Jésus, qui est toujours parmi nous.
Bonne semaine de réflexion et de partage. »

Soeur Julie Macasieb, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 juillet 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 13, 24-43

Il leur proposa une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a semée dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. » Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles et il ne leur disait rien sans employer de paraboles, accomplissant ainsi la parole du prophète : C’est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines. Alors, laissant la foule, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le démon ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en serat-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

Réflexions sur les trois paraboles de Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui.

De la première lecture à l’Évangile en passant par le psaume, il est question d’un Dieu dont l’amour et la puissance se manifestent à leur mieux par une patience et une miséricorde infinies envers tous.
Premièrement : Il y a de l’ivraie dans le champ du Seigneur de l’univers qui est semée par l’ennemi, le démon. Il est venu pendant que les gens dorment. Et quand l’ennemi arrive, il se dépêche à semer la mauvaise graine et repart afin qu’on ne le découvre pas. Il aurait fallu une vigilance afin d’empêcher à l’ennemi de rentrer dans notre cœur. Les racines de l’ivraie et celles du blé sont entrelacées, de sorte qu’on ne peut arracher l’une sans courir le risque de déraciner l’autre. Jésus nous demande de patienter jusqu’à la moisson, il nous invite au discernement, car Dieu, lui patiente jusqu’au jugement.
Deuxièmement: Ce que le Sauveur veut relever par cette image d’une graine de moutarde, c’est la petitesse du royaume des cieux dans son origine, ses commencements et ses moyens et la grandeur de ses développements et de ses effets. Aujourd’hui, nous pouvons comparer cette parabole à l’histoire de notre Congrégation qui a commencé avec une petite œuvre de Mère Gamelin, une très petite semence devenant un grand arbre et qui s’étend dans plusieurs pays dans le monde.
Troisièmement: Cette parabole qui parle du levain caché dans la pâte, c’est la vie divine agissant lentement, mais constamment par la puissance qui lui est propre, jusqu’à ce que tout l’homme moral, toute la vie humaine, dans l’individu, la famille et la société, en soient pénétrés et sanctifiés. Dieu nous invite à nous laisser transformer par lui afin que nous devenions celles ou ceux que nous devrions être selon son propre dessein.
Les lectures bibliques de ce dimanche nous invitent à découvrir le vrai visage de Dieu lent à la colère mais plein d’amour. Il nous invite à la patience, mais aussi à la vigilance, de rester éveiller afin que l’ennemi ne puisse entrer. De même il a été demande aux 12 vierges de rester éveillées afin que l’époux les trouve éveiller. Jésus nous demande d’être vigilants car, nous ne devons jamais oublier que notre vie chrétienne est un combat de tous les jours contre « l’ennemi ».
Ainsi, dans l’Évangile d’aujourd’hui, trois messages à retenir : 1) l’invitation à la patience et au discernement, 2) Aussi petit et petite qu’on soit, Dieu peut faire son œuvre en soi et l’appelle à une grande mission, 3) Se laisser moudre par Dieu selon son dessin.

Eugena Nogaüs, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-..-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 juillet 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 13, 1-9

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

RÉFLEXION
Bien-aimés dans le Seigneur, bonjour!
En ce 15e dimanche du temps ordinaire année liturgique A, les textes soumis à notre méditation nous invitent à porter du fruit en abondance. Déjà dans la première lecture, le prophète Isaïe décrit bien l’abondance de la grâce par la pluie et la neige qui ont effet sur la semence mise en terre. Ceci peut aussi être comparé à la parole de Dieu qui agit quotidiennement en nous. Saint Paul dans la deuxième lecture fait un parallèle entre l’abondance des grâces et la création qui gémit en passant par les douleurs d’enfantement. Nous trouvons facilement toutes sortes de bonnes raisons pour nous mettre à l’abri de la douloureuse réalité de la croissance. La parole primitive de saint Paul veut nous rappeler bien la nécessité d’attendre avec patience, que la semence prenne le temps de pousser, de faire l’expérience de la mort de la semence sans être sûrs qu’elle prendra vraiment racine, sans savoir jusqu’à quel point elle donnera son fruit. La parabole du semeur dans l’évangile selon saint Matthieu est d’autant plus frappante qu’au temps de Jésus, les gens ignoraient le phénomène biologique de la germination. La parole de Dieu est reçue de diverses façons. Chez certaines personnes elle trouve un cœur de pierre et elle ne croit pas du tout, chez d’autres, elle pousse avec difficulté, mais elle grandit quand même. Ce que chacun de nous a reçu comme don de grâce, mettons-le au service des autres. Que les pianistes jouent au piano pour la gloire de Dieu. Que les chauffeurs conduisent les véhicules en respectant le code de la route, que les menuisiers ne fassent plus des portes qui ne se ferment plus après un an! Que les fidèles chrétiens redécouvrent la fraicheur et la beauté des valeurs évangéliques à travers la pastorale! Que les enseignants préparent leurs leçons comme il se doit et les dispensent en sachant que chaque élève est un petit Jésus! Que les infirmiers et les médecins s’occupent des malades avec compassion! Que les autorités politiques, économiques et sociales œuvrent pour le développement de leurs circonscriptions! Que les magistrats rendent justice pour le bien de tous! Que cette parabole du semeur soit la motivation de notre espérance, dont la plante est cette graine qui germe et donne cent pour un! En ces jours de déconfinement, il est non seulement nécessaire de sarcler le terrain de notre cœur afin que la semence déposée par père soit fructueuse, mais aussi d’attendre avec confiance la croissance de chaque être dans l’humanité. Mgr Jean Zoa de regrettée mémoire disait ceci :
« Le bonheur du chrétien consiste à partager, or pour partager il faut avoir, pour avoir, il faut produire abondamment, pour produire abondamment il faut s’organiser rationnellement, pour travailler rationnellement il faut s’organiser solidairement ».
En tout, bonne méditation!

Marie Éméline Ezami Atangana, s.p.,

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 05 juillet 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 11,23-30

Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville serait encore là aujourd’hui. Aussi, je vous le déclare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi. » En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

Réflexion

Qui sont les gens simples à qui Jésus a révélé les choses du Père ?

Ce sont ceux qui ont un cœur pur, sans préjugés et qui sont prêts à accueillir la semence que Jésus veut planter en eux et la faire germer ; Dieu entre dans leur cœur et le remplit de ce que Lui seul peut donner.

Les gens simples sont ceux qui reconnaissent leur pauvreté et ne gardent pas de rancune ; ils envisagent la vie avec optimisme, faisant confiance à un Père qui ne les abandonne pas. Il est naturel pour eux de rechercher leur propre bonheur et celui des autres. La mission des gens simples dans cette vie est de contrecarrer les complications : les luttes, la douleur et la méfiance que nous avons créées au cours de l’histoire, et ces gens nous montrent par leur témoignage qu’il est possible de vivre une vie intérieure profonde, sans avoir besoin de s’embarrasser d’autres choses qui ne mènent pas à Dieu. Ils sont prêts à accepter ce que Dieu juge être le mieux pour eux et, comme des enfants, ils se confient librement à la Providence de Dieu.

Le Seigneur nous invite à prendre sa main et à marcher avec lui, à laisser de côté les insécurités et les peurs que nous ressentons parfois. Il nous offre l’espoir dont nous avons besoin pour continuer et, avec simplicité d’âme, chercher à vivre une vie pleine en nous abandonnant entre ses mains paternelles aimantes.

Soeur Gladys Flores, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 juin 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 10, 37-42

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Réflexion :
Dans ce temps-là, comme de nos jours, les persécutions existaient. Nous voyons encore aujourd’hui des gens être persécutés ou encore être tués à cause de la couleur de leur peau, de leur origine ou encore à cause de leurs opinions politiques. Aussi dans le temps de Jésus, prendre son chemin, c’était courir le risque d’être incompris de ses parents, de ses amis et de son entourage, et d’être même rejeté par eux.
Aujourd’hui, même en dehors d’un contexte de persécutions violentes, on sait bien que c’est en famille ou même entre amis, qu’il est souvent le plus difficile de témoigner de sa foi.
Dans un monde bâtit sur l’individualisme, prendre la croix du Christ comme on prend un chemin qui conduit à la vraie vie est un grand défi. Suivre le Christ dans sa rencontre avec les exclus, le suivre sur le chemin de la non-violence et du refus de la haine. Prendre sa croix, c’est aussi porter une bonne nouvelle, car la croix du Christ est devenue l’arbre de vie. La mort a été vaincue, le Christ est ressuscité. Il y a un chemin même à travers la mort.
Ce que Dieu attend de nous, ce n’est pas la souffrance, c’est l’amour. Ce sont des choix de vie inspirés par l’amour. La croix des chrétiens, chrétiennes, c’est la conséquence de sa fidélité au message d’amour du Christ.
Aimer le Christ nous apprend à aimer les autres. Aimer le Christ, c’est entendre sans cesse :  »Aimez-vous les uns les autres ».
C’est dans les petites choses du quotidien : accueil, service, écoute, partage, que se joue la sincérité de notre témoignage. Gardons en mémoire cette parole de Saint Augustin :  »La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure ».

Une Associée Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 juin 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 10, 26-33

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »

Réflexion:
Dieu Providence, Seigneur et Sauveur, je vous remercie de m’avoir dit de ne « craindre personne ». J’ai un dicton favori : « Qui dois-je craindre quand Dieu est proche ? » Je le dis souvent, mais vous m’avez aussi dit que vous êtes toujours avec moi ! Savoir que vous êtes toujours près de moi, vous êtes en moi, vous êtes autour de moi, vous allez devant moi, vous savez tout de moi et pourtant vous vous souciez de moi et m’aimez quand même ! MERVEILLEUX ! Cela ressemble à un enfant qui sait et croit que tout va bien se passer parce que ses parents l’aiment et sont toujours là !
La prière préférée de ma mère : « Seigneur, aide-moi à me rappeler qu’il ne m’arrivera rien aujourd’hui que toi et moi ne puissions gérer. » Je ne peux pas et ne veux pas te renier Seigneur !
J’ai un ami très cher qui me salue en disant : « Je m’incline devant le Dieu qui est en toi, je regarde et je vois Dieu là ; loué soit notre Dieu en toi ». Je me dis cela quand je me regarde dans le miroir ; je le change en mon Dieu en moi parce que cela m’aide à rester concentré sur la bonté/la beauté et votre protection, Dieu de la prévoyance. Je ne peux pas renier un Dieu qui est si bon pour moi !
Avec les temps difficiles qui se déroulent dans notre monde en ce moment, il est tellement réconfortant de savoir que vous êtes ici, Dieu de prévoyance ! Je vous aime,

Lillian Rouzan, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 juin 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 6, 51-58

En ce temps-là, Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Réflexion : « Vers une nouvelle normalité »
Monsieur René Lefebvre, est un Associé Providence de Montréal, engagé par la plume et par la foi à répandre la Bonne Nouvelle et à faire connaître la fondatrice des Sœurs de la Providence, la Bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin. Aujourd’hui il partage avec nous une de ces réflexions tout à fait dans l’air du temps et dans la continuité de l’Évangile de ce dimanche.
« Un dicton affirme qu’un malheur n’arrive jamais seul. La mort de l’Américain George Floyd est venue confirmer cet adage. Le président sortant, Barack Obama, a publié une déclaration via sa page Twitter, déclarant que « cela ne pouvait pas être normal » en 2020 et a exhorté les autorités du Minnesota à « veiller à ce que les circonstances entourant la mort de George Floyd fassent l’objet d’une enquête approfondie ».
Barack Obama, premier président noir américain, a même ajouté : « Cela ne devrait pas être normal en 2020 en Amérique. Cela ne peut pas être normal. Si nous voulons que nos enfants grandissent dans une nation qui vit selon se idéaux les plus élevés, nous pouvons et devons faire mieux ».
« Il incombe principalement aux responsables du Minnesota de veiller à ce que les circonstances entourant la mort de George Floyd fassent l’objet d’une enquête approfondie et que justice soit finalement rendue. »
« Mais il nous incombe à tous, quelle que soit notre race ou notre poste, de travailler ensemble pour créer une « nouvelle normalité » dans laquelle l’héritage de fanatisme et de traitement inégal n’infecte plus nos institutions et nos cœurs. »

« Il est naturel de souhaiter que la vie revienne à la normale alors qu’une pandémie et une crise économique bouleversent tout ce qui nous entoure », a-t-il ajouté.
« Mais nous devons nous rappeler que pour des millions d’Américains, être traité différemment en raison de la race est tragiquement, douloureusement et exaspérant normal, que ce soit en traitant avec le système de santé, en interagissant avec le système de justice ou en faisant tout simplement son jogging en admirant les oiseaux dans un parc. »

Bonne semaine à tous, René Lefebvre, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 07 juin 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 3, 16-18

Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde,mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Reflexion :

Car Dieu a tant aimé le monde.
Nous sommes les enfants bien-aimés de Dieu, nous ressentons son amour lorsque, dans les moments difficiles de notre vie, nous nous tournons vers lui pour obtenir sa protection et espérer obtenir une réponse aimante à notre appel ; et Dieu est là, prêt à nous accueillir avec l’amour d’un Père. Parfois, nous avons le sentiment que sa réponse n’est pas toujours celle que nous attendons, la réponse est celle que Dieu veut pour nous, celle qui nous conduira sur le chemin qui mène au plein bonheur, même si nous ne le comprenons pas à ce moment-là et que nous résistons à la réponse de Dieu, alors nous comprendrons que c’était la meilleure chose pour nous ; l’important est de croire et d’espérer en sa miséricorde aimante.
Après tout ce que j’ai vécu depuis que j’ai été infectée par la COVID-19, j’ai traversé des moments de peur, d’angoisse, de tristesse et d’espoir ; j’ai toujours senti la présence de Dieu dans ma vie. Ce que j’ai vécu n’est pas facile, je suis loin de chez moi, mais je ressens la proximité de mes êtres chers à tout moment, la force de leur amour et la prière omniprésente m’a maintenu forte et a accru ma foi.
J’ai ressenti très fortement l’amour de Dieu pendant cette période, dans les soins qu’on m’a prodigués pour me guérir, dans les prières et les attentions de mes sœurs et des personnes qui m’aiment.
Merci Seigneur pour ton grand amour.

Soeur Gladys Flores, s.p.
Photo : art inspiré du Saint-Esprit réalisé par Soeur Gladys pendant sa quarantaine.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 31 mai 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 20, 19-23

C’était après la mort de Jésus ; le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Réflexion :
Ils se trouvaient là, tous ensemble… unis dans la prière. C’était l’Église naissante. Priant tous ensemble ils mettaient en place les conditions nécessaires à la réception du Saint-Esprit. Tous les espoirs d’un monde nouveau, basés sur l’Amour, étaient présents.
Pour former un seul corps, tout en acceptant notre diversité, il faut savoir vaincre sa peur de l’autre et être habité par l’Esprit de paix. Les disciples, avant la Pentecôte, ont tout verrouillé et sont enfermés chez eux, car ils ont peur, nous dit l’Évangile. Ils ont peur de ces mêmes personnes à qui ils sont censés apporter la bonne nouvelle. Comment aborder l’autre quand on a peur de lui et qu’on ne l’accueille pas tel qu’il est ? C’est l’Esprit Saint qui va leur donner le courage de faire un pas vers l’autre. Cet esprit est un esprit de paix. L’esprit que donne Jésus dans l’Évangile par deux fois, n’est pas un esprit de guerre, de polémique ou un esprit qui fait la morale à l’autre, c’est un esprit de paix : « La paix soit avec vous. » C’est ces mêmes paroles que nous redisons à la messe et que nous mettons en œuvre avant la communion.
Même si par la force des restrictions actuelles notre vie et notre environnement changent, l’Esprit Saint, ne change pas, Il nous apporte toujours la paix, le courage et l’espoir qui nous soutiennent dans cette vie en perpétuel changement.
Bonne semaine bénie par le Saint Esprit

Une Associée Providence, Montréal.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 mai 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 17, 1-11

En ce temps-là, Jésus leva les yeux au ciel et dit :« Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais donnée : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. »

Réflexion :

Aimer Jésus exige d’être dans un processus constant de connaissance de Lui, c’est une relation qui grandit peu à peu, une amitié qui s’étend au-delà de nous-mêmes. Le reconnaître comme Dieu et Seigneur est le fruit de cette relation étroite et ce qui nous conduit à l’adorer. À quel point il nous est vraiment difficile de lui faire confiance et de croire en lui. Notre amour et notre foi sont faibles, c’est pourquoi nous doutons.
Cependant, Il nous fait confiance, Il nous aime sans condition, sachant qui nous sommes, avec nos faiblesses, nos doutes, nos peurs, Il continue à nous envoyer vivre la Mission. Pour Lui, notre vulnérabilité n’est pas un obstacle pour vivre la seule chose importante : être témoins et témoins de Celui que nous connaissons et aimons, sachant que ce n’est pas nous qui sommes au centre de cette histoire, mais Lui et son Message.
En cette époque que nous vivons et qui nous met au défi de vivre autrement, son « envoi » reste le même. Comment y réponds-je et quel est le message que j’offre par mon témoignage ?
En quoi ma vulnérabilité devient-elle parfois un obstacle et justifie-t-elle mon « non-engagement » face aux réalités que je vis ?
Si « l’amour est plus fort », la simplicité dans ma vie, l’humilité dans mes relations et la charité dans mes actions seront avant tout les principes avec lesquels je vivrai « l’envoi » que Jésus me fait aujourd’hui. Sa promesse « Je serai toujours avec vous, jusqu’à la fin du monde » devrait être ce qui me fait confiance et me donnera la force et l’audace de répondre à son invitation. Il est notre « seul espoir ».

Sœur Alba Letelier, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 mai 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 14,15-21

« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

Réflexion
Promesse de l’Esprit

C’est un évangile rempli d’espoir, c’est la première promesse de l’Esprit qui montre le nouveau modèle de présence de Jésus parmi les siens, il ne nous laisse pas orphelins. C’est l’Esprit qui vient unir et renforcer la communauté.

Aujourd’hui, en ces temps que nous vivons, cette lecture est plus actuelle que jamais. Elle nous invite à nous rappeler le chemin vers Lui et que les difficultés ne peuvent pas nous faire perdre la foi; Il nous rappelle que nous ne sommes pas seuls, que nous avons la force de l’Esprit avec nous.

Il est le chemin, il nous montre que nous avons la recette pour surmonter cette pandémie aujourd’hui, grâce à l’unité, à la solidarité et à l’amour du prochain. C’est un appel à rester unis à l’Esprit, qui est notre bouclier protecteur, pour peu que nous laissions entrer, car «Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime; et […] et moi aussi, je l’aimerai. »

Notre fondatrice, Mère Émilie, nous a fait remarquer que l’humilité, la simplicité et surtout la charité sont les moyens de renforcer l’Esprit.

Unies dans l’Esprit,
Susana Garrido González
Associée Providence
Santa Rosa, Province Bernarda Morin

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 mai 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 14, 1-12

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : ‘Je pars vous préparer une place’ ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père. »

Réflexion :
Le Chemin vers la Vérité et la Vie
L’Évangile de ce dimanche nous invite à suivre Jésus-Christ car il nous dit : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » Quelle joie de constater que cela demeure vrai encore et toujours, car plus que jamais nous avons besoin de cette certitude dans un monde rempli d’incertitudes. La foi nous sauvera certainement. En prenant cette espérance comme notre boussole et en faisant d’elle notre drapeau, nous poursuivons le chemin déjà préparé par le Sauveur.
Par cette journée, quand nous pensons très spécialement à nos mamans, prenons le temps de penser combien de fois, avec tendresse et persévérance, nos mamans nous ont gentiment mis ou remis sur le Chemin qui mène vers la Vérité et la Vie en nous guidant dans l’apprentissage du partage, de l’entraide et du recueillement.
Bonne fête des mamans, bonne semaine, en route vers le Chemin !

Groupe AP de Montréal

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 03 mai 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 10, 1-10

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom,
et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger,
mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie,
la vie en abondance. »

Réflexion :
Dans ces temps de tourmentes et d’incertitudes, Jésus se présente à nous comme le guide, le passage, la porte qui donne accès à un monde meilleur. Derrière cette porte, il n’y a pas un Dieu qui fait peur ou qui demande des performances extraordinaires, mais un Dieu qui aime, qui nous accueille, qui nous réconforte.
Le Seigneur nous ouvre la porte, offrant liberté et joie comme nulle part ailleurs. Il nous fait découvrir la beauté de l’air libre, des grands horizons, des espaces illimités, de toute la nature de la Création que nous avons tant de fois négligée.
Maintenant, la plupart d’entre nous sommes enfermés dans une sorte de « huis clos », bloqués à cause des lois, de la maladie, ou de la peur. Nous avons tous, un jour ou l’autre, à faire face à des problèmes qui semblent sans issue. Nous nous sentons pris au piège, emprisonnés, ne sachant comment nous en sortir. C’est alors que le Christ intervient et nous dit qu’il est la porte, qu’il est l’issue. Image de liberté ! Image de fraicheur et de vie! Suivre Jésus n’est pas, comme certains le pensent, vivre une vie à moitié, c’est au contraire vivre pleinement.
Laissons le Christ nous libérer et remplir de joie nos vies, qu’il soit le compagnon de route qui nous accompagne tout au long de nos vies.
Bonne semaine !

Une Associée Providence de Montréal

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 avril 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc 24, 13 – 35

« Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient incapables de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. »

Réflexion :
Temps de Pâques, temps de joie et grande fête de la Résurrection. Et dans l’histoire actuelle, temps de pandémie, de contagion, de demeurer chez soi. Et la technologie nous envahit d’autant plus que « nous restons à la maison ».
Cet évangile nous relate l’expérience de deux disciples qui marchent vers Emmaüs en discutant des événements survenus à Jérusalem. Un autre « compagnon » les rejoint sur la route et s’immisce dans la conversation, désireux de savoir de quoi ils parlent. Ils le mettent au fait des dernières nouvelles car il semble ignorer ce qui s’est passé. Leur ton et leurs échanges révèlent de la tristesse et de la désillusion. Mais lui, avec grande autorité, les fait réfléchir à ces événements et les instruit à partir des Écritures.
Combien de fois avons-nous fait l’expérience de nous contenter des événements sans les approfondir au moyen les Écritures. Ou alors, nous avons réfléchi à partir de notre expérience de la foi, de notre expérience de Dieu, mais notre attitude nous trahit.

« Reste avec nous car le soir approche. »; nous en faisons souvent l’expérience… Jésus nous donne la liberté de prendre nos propres décisions. « Jésus a fait le geste de poursuivre sa route »… Mais il reste avec nous, car il est tard, le jour décline. Nous éprouvons un sentiment particulier que nous ne devons pas laisser s’échapper. Nous avons encore des doutes, nous ne savons pas ce que c’est.
« Il est entré et est demeuré avec eux. Pendant qu’ils étaient à table … Ils l’ont reconnu. Mais il avait disparu. » Jésus fait ce bout de chemin avec nous et nous accompagne dans cette expérience mondiale de la pandémie. Il nous accompagne à la maison, en route vers le travail, dans la peur, dans l’anxiété, au quotidien. Il nous enseigne par sa propre vie comme Ressuscité qui ne nous laisse jamais seuls.
Nous le retrouvons chez ceux qui habitent près de nous. Nous le retrouvons chez les familles souffrantes, chez les chômeurs, chez les personnes infectées par la COVID-19, chez les personnes âgées qui vivent seules, etc. Nous le retrouvons dans les situations difficiles de notre histoire actuelle. Et il nous invite à révéler sa vérité, à inclure les gens, à nous enlacer et à nous prendre par la main d’une manière différente de celle à laquelle nous sommes habitués.
Ces disciples retournent à Jérusalem par le même chemin… Mais leur attitude est différente : « Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, alors qu’il nous parlait sur la route et nous expliquait les Écritures ? »… Ils le reconnaissent à la fraction du pain.
C’est aussi dans le pain fraternel, dans la solidarité, en pensant à l’autre, que nous le reconnaissons; quand on nous demande -ou exige- de rester à la maison. L’amour solidaire nous invite à sortir de nous-mêmes et à rechercher d’autres alternatives pour partager le Ressuscité. Nous sommes invités à être créatifs, à nous mobiliser, et à avoir confiance qu’il est toujours à nos côtés, qu’il marche avec nous. Nous devons seulement nous taire et ouvrir davantage les yeux pour regarder autour de nous et l’entendre nous enseigner les Écritures. Puis sortir partager comme Lui, à la table de la fraction du pain. Et se mettre en route…
Notre attitude doit être de marcher avec assurance et confiance, remplis de l’amour de Celui qui a donné sa vie pour l’humanité; d’inclure le Ressuscité dans notre propre vie. S’il habite dans notre vie nous devons aider les autres à enflammer leur cœur dans l’amour de Jésus ressuscité et aider nos frères et sœurs en partageant les Écritures et la fraction du pain. Que la foi grandisse en cette période et que l’amour fraternel dure pour toujours. Continuons à vivre ce temps de Pâques, car Jésus ressuscité est dans notre vie, et Il nous donne la vie en abondance. Alléluia !

Herna Astorga, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-..-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 avril 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 20, 19-31

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Réflexion

Sentiment de vide, désir profond
de toucher, de tenir, de voir son visage.
Souvenirs vifs de la veille.

Jésus a élaboré dans la douleur et l’agonie
le soulagement d’une souffrance vaincue;
alors les cœurs brisés entrent dans les ténèbres.

Rêves, espoirs, incertitudes, tout s’efface
dans l’absence. Tristesse et nostalgie profondes
se rencontrent dans ce vide sombre.

Ce qui arriva jadis est encore bien réel.
Nulle réponse à la souffrance et au chagrin sauf
la croix, élevée en promesse de Résurrection.

Nous prions que la terreur de l’horrible nuit du
COVID 19 s’éloigne; les cœurs ont soif de
guérison et attendent que perce le jour.

Marie, comment as-tu vécu cette journée ?
Où était alors ta foi dans ces mots
dont tu t’es faite l’écho il y a longtemps :

« Qu’il me soit fait selon ta parole. »
Oui, et : « Entre tes mains
je remets mon esprit. »

Sœur Annette Seubert, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 avril 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc 24, 13-35

“ Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les évènements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels évènements ? »
Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu,
il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brulant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.”
Réflexion :
Une réflexion-prière inspirée par l’Évangile de la Résurrection et les temps de pandémie que nous vivons toutes et toutes de par le monde.

PRIERE POUR CONTRER LA PANDÉMIE DU COVID-19

Dieu Providence,
En ce Triduum pascal extraordinaire,
Nous sommes à la merci de la crise sanitaire.
La Privation des rassemblements nous a conduits à prier virtuellement.
Le respect des normes de distanciation est devenu un acte de solidarité.
La pratique des consignes de confinement en est une règle d’or.
Providentiellement, cela concourt à communier à ta Passion, et aux Mystères de ta mort et de ta Résurrection.

Durant ces 3 jours, nous serons étroitement unies à toi plus que jamais.
Toi, de condition Divine, ne retint pas le rang qui t’égalait à ton Père. Tu as accepté de perdre toute ta dignité humaine. Tu seras dépouillé de l’amitié de tes apôtres qui te lâcheront. Tu te sentiras dépouillé du soutien de ton Père. Tu seras dépouillé de tes vêtements et de ta pudeur, ta mère Marie sera avec toi et communiera à tes souffrances.

Père, en ce triduum pascal très singulier comparé à celui des années antérieures, nous voulons oublier nos douleurs et nous tourner vers celles de Jésus souffrant dans les personnes atteintes du Covid-19.
Nous partageons la douleur du monde entier meurtri par la perte des êtres chers.
En cette période d’urgence sanitaire, veille en particulier sur les pays les plus à risques et les plus précaires.

Souviens-toi de nos fondateurs, de la Bienheureuse Mère Émilie-Gamelin, et Monseigneur Ignace Bourget. Nous sommes l’œuvre de tes mains, ne nous laisse pas périr. Protège les médecins soignants, les infirmiers-ères et tout le corps médical, suscite des bienfaiteurs au cœur de nos sociétés, sois avec les dirigeants de toutes les nations. Donne-leur la prévoyance d’agir avec une charité compatissante et un véritable intérêt pour le bien-être des peuples dont ils sont destinés à servir.

Que nous soyons chez-nous ou en terre étrangère, entourés-es par les personnes atteintes du Covid-19, donne-nous en ce temps fort, de redécouvrir en elles les marques de ta souffrance. Nous te le demandons par l’intercession de Marie Notre-Dame des Douleurs, ta mère et notre mère, elle qui souffrit ta passion et resta debout au pied de la croix, qu’elle nous obtienne les grâces nécessaires pour sortir de cette CRISE.

Providence de Dieu je crois en vous
Providence de Dieu j’espère en vous
Providence de Dieu je vous aime de tout mon cœur
Providence de Dieu je vous remercie de tout.

Sœur Marie Eméline Ezami Atangana, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 05 avril 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 26,14-27,66

Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” » Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? » Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! » Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, en disant : « Buvez-en tous, (…)

Réflexion
À la lumière de l’Évangile relatant la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, et surtout en ce moment où la situation mondiale nous met face à face avec la vulnérabilité absolue de l’être humain, quels que soient les efforts déployés par les gouvernements, il nous reste l’assurance de la présence du Seigneur parmi nous, Lui qui nous porte sur ses épaules lorsque nous n’avons plus la force de marcher.
Puissent Dieu et la Sainte Vierge éclairer tous ceux et celles qui prennent des décisions, recherchent la guérison et s’efforcent d’affronter au mieux cette crise. Parallèlement, accompagnons par la prière les malades, les personnes âgées et celles qui souffrent toutes seules l’angoisse et l’incertitude de cette pandémie, et surtout les mourants.
C’est l’occasion de renforcer notre foi et de nous demander encore une fois, en tant que Famille Providence, ce que feraient nos fondatrices dans des moments comme ceux-ci ?
Si Dieu le veut, nous pourrons éventuellement nous retrouver à un moment propice pour commémorer le 50e anniversaire de la réunification du Chili et du Canada.
L’espoir au cœur, je vous embrasse fraternellement,

Alejandra Valdés, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29 mars 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 11, 3-7.17.20-27.33b-45

En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici,
mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois :
tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus, repris par l’émotion,
arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. Jésus dit : « Enlevez la pierre. »
Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce
parce que tu m’as exaucé. Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ;
mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit,
les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire.
Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

Réflexion :
La lecture de l’Evangile de saint Jean me fait réfléchir au fait que bien souvent, Jésus, le Tout-Puissant, passe à côté de moi et que je ne m’en rends pas compte. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être ouverts à l’Esprit de Dieu afin que la lumière de sa vie nous fasse découvrir que, très souvent, nous manquons de foi.
Malheureusement, avec tout ce que nous vivons, nous avons perdu la sensibilité de ce que l’humanité vit réellement aujourd’hui avec la pandémie de la COVID-19 et que, à travers elle, Jésus passe à nos côtés pour nous sensibiliser, qu’Il est la Lumière du Monde et qu’Il est la Résurrection et la Vie : celui qui croit en Lui, même s’il meurt, vivra, et celui qui est vivant et croit en Lui, ne mourra pas « , et que ce soit le Royaume de son Père qu’ouvre nos cœurs.
Notre manque de foi aujourd’hui nous fait oublier que nous sommes une famille. Nous devons prendre conscience que le virus de l’individualisme et bien d’autres encore régissent nos vies.
Le miracle d’aujourd’hui est d’ouvrir les yeux, purifiés par le baptême, pour découvrir comment l’humanité vit actuellement et conséquemment voir les virus d’aujourd’hui : les esclaves de l’économie de marché, le matérialisme et l’individualisme, l’égoïsme, l’indifférence, le manque de pardon, l’oubli de Dieu et la perte de la foi, tous ces éléments nous éblouissent de plus en plus.
Notre antidote est de cultiver la foi, d’ouvrir nos cœurs à la compassion et d’ouvrir nos « bras » à ceux qui ont besoin de nous aujourd’hui.

« Providence de Dieu, je t’aime de tout mon cœur. » Amen.
Sœur Marta Alvear, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 mars 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 9, 1-41

En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. » Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »
On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? » Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. » Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! » Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. » Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. » Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? » Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux.
Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils répliquèrent :
« Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon? » Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure.

Réflexion
Depuis quelques jours et pour bien d’autres jours à venir en cette période historique de pandémie, Jésus nous invite à croire en lui, à garder la foi et à vivre ainsi des jours plus lumineux. Voici un poème qui parle beaucoup de notre temps présent. Gardons la foi et l’espoir en Notre Seigneur.
Pandémie
Et si vous y pensiez de la façon
Dont les Juifs considèrent le sabbat :
Comme le plus sacré des temps ?
Cessez de voyager.
Cessez d’acheter et de vendre.
Arrêtez, juste un moment,
D’essayer de faire le monde
Autrement que ce qu’il est.
Chantez. Priez. Ne touchez que ceux
Pour qui vous engagez votre vie.
Centrez-vous vers le bas.
Et quand votre corps sera devenu immobile,
Tendez le cœur.
Sentez que nous sommes connectés
D’une manière à la fois terrifiante et belle.
(Difficile à nier en ce moment.)
Sachez que nos vies
Sont entre les mains les uns et des autres.
(C’est certainement clair maintenant.)
Ne tendez pas les mains.
Tendez le cœur.
Tendez vos mots.
Tendez toutes les vrilles
De compassion qui se meuvent, invisibles,
Là où elles sont intouchables.
Promets à ce monde ton amour…
Pour le meilleur ou pour le pire,
Dans la maladie et dans la santé,
Jusqu’à ce que nous vivions tous.
– Lynn Ungar

Sœur Patricia McKittrick, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15 mars 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 4, 5-15. 19 b-26.39a.40-42

«En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. Je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus. Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »
Réflexion :
« Si tu savais le Don de Dieu », dit Jésus à la Samaritaine et à chacun de nous qui sommes à l’écoute de cette PAROLE de Dieu aujourd’hui. Nous sommes loin peut-être de la grâce divine évoquée par la source jaillissant de la vie éternelle. La Samaritaine a accueilli la parole de Jésus comme une eau qui l’a vivifiée et, devant ses connaissances, elle en a fait jaillir le témoignage de cette vie nouvelle qui est la sienne. Les Samaritains du village voisin ont reçu sa parole qui jaillit en un acte de foi : «Il est le sauveur du monde ».
Les cheminements des disciples, celui de la Samaritaine et des villageois sont bien aussi les nôtres. Selon des modalités diverses, c’est le passage d’une connaissance théorique à une rencontre personnelle et vitale où chacun doit reconnaître le don de Dieu comme source de vie. « Si tu savais le don de Dieu… »
Une Associée Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 08 mars 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 17, 1-9

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! ». Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
Réflexion :
Dans cette journée dédiée aux femmes, la Parole de Dieu nous invite à méditer sur la Transfiguration de Jésus. La scène de la Transfiguration de Jésus nous situe au cœur de notre vie chrétienne. Cette expérience est racontée dans les Évangiles Synoptiques : Matthieu, Marc et Luc. Chaque évangéliste relate cet événement avec une nuance propre selon le contexte, les destinataires, les communautés interlocutrices et l’objectif de son Évangile. Cependant, Matthieu donne une information supplémentaire, il ajoute qu’en entendant la voix, les disciples tombèrent le visage contre terre. Et Jésus s’approcha d’eux et les toucha en disant : « Relevez-vous et n’ayez plus peur ! ». Cet impératif nous interpelle comme baptisé « relève-toi, et n’aie plus peur ! ». La Transfiguration de Jésus est le prélude de sa mort douloureuse sur la croix et l’anticipation de sa glorieuse résurrection. Celle-ci a un double objectif : affermir la foi des disciples et les préparer à vivre le drame de la Croix et, en même temps, les confirmer par la résurrection de Jésus, dans la certitude de sa filiation divine. Il s’agit d’un événement-révélation du mystère trinitaire, la voix du Père révèle l’identité de Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ». La Transfiguration nous invite à l’écoute attentive et contemplative. Jésus se sent désiré et aimé par le Père. Et par cet amour réciproque se réalise une union inséparable entre le Père et le Fils, qui ensemble nous font le don de la vie.
La Transfiguration nous invite également à la Décision : « Comme ils descendaient de la montagne… » (Mt 17,9). La montagne est un lieu écologique choisi par Jésus pour la rencontre intime avec le Père. La montagne, les vêtements et la nuée symbolisent le cosmos tout entier. Le cosmos est la maison qui nous accueille, c’est la scène sur laquelle nous évoluons, c’est ce qui nous nourrit et nous soutient. Pierre veut prolonger cette expérience gratifiante de la contemplation de Jésus transfiguré. Mais Jésus est confirmé par le Père dans sa décision de descendre de la montagne et de monter à Jérusalem pour y réaliser son geste suprême d’amour, en se livrant à la mort. Lorsque nous nous sentons aimées, aimés et transfigurées, transfigurés, dans notre rencontre avec Dieu, nous nous sentons aussi choisies, choisis et envoyées, envoyés pour accomplir une mission. Non pour la réaliser tout seuls, mais en communion avec lui et nos sœurs et frères.
Il s’approcha d’eux et les toucha en disant : « Relevez-vous et n’ayez plus peur ! » En cette Journée internationale de la femme, Jésus redit à chaque femme, « Relève-toi et n’aie plus peur ». Jésus Transfiguré apparaît « défiguré » sur la Croix et nous aide à reconnaître les visages défigurés de tant de frères et de sœurs, pauvres et souffrants, qui appellent la justice et la paix. Il nous aide à voir aussi le visage défiguré de la planète, créée avec tant d’amour par le Créateur.
Cette réflexion sur la Transfiguration de Jésus nous rapproche des corps défigurés des femmes battues, violées, torturées, réfugiées, sans emploi, meurtries par la violence conjugale dans notre monde aujourd’hui et qui aspirent à une nouvelle vie transfigurée. Le visage transfiguré de Jésus nous met en chemin et nous appelle à faciliter le passage de la défiguration à la transfiguration. Et tandis que nous cheminons, notre être, notre vie, et aussi la réalité qui nous entoure, se trouvent transfigurés. Cet Évangile était destiné à aider les disciples à surmonter la crise que la croix et la souffrance allaient provoquée chez eux. Aujourd’hui encore, la Transfiguration continue à être une aide pour surmonter la crise provoquée par la croix et par la souffrance. Elle nous invite à descendre de nos montagnes de la vie et pour accomplir la mission que le Père nous a confié dans l’amour et la joie des chrétiennes, chrétiens transfigurés.

Hortense Demia-Mbaïlaou, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 01 mars 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 4,1-11

Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Mais Jésus répondit : « Il est écrit : » Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Réflexion
Alors que nous entamons le voyage du Carême, il nous est rappelé que c’est le moment de réfléchir sur notre vie et d’approfondir le mystère sacré de la grâce et de la présence de Dieu.

La lecture de l’Évangile de Matthieu pour le premier dimanche de Carême est intimement liée à cette saison de désir intérieur, de repentir et de nostalgie. À travers cette lecture, nous sommes invités à combler les lacunes et les faiblesses et à remplacer les pièces manquantes de notre vie avec quelque chose de plus permanent.

Dans Matthieu 4, 1-11, Jésus fait face à trois tentations axées sur le pouvoir, le prestige et les possessions. En substance, ce sont des tentations de se contenter de moins que la plénitude de notre humanité. La réponse courageuse de Jésus à chacune de ces invitations trace un modèle pour tous ceux qui luttent avec des défis similaires de se contenter d’une vie sans profondeur de sens ni souci des autres. Ces trois tentations nous rappellent de nous méfier de la cupidité sous tous ses nombreux déguisements.

Combien de temps passez-vous à nettoyer, à protéger, à amasser et à multiplier vos biens ; à étendre votre influence et à polir votre réputation ? Vivre depuis le cœur de la vie est la tâche de toute personne ; sinon, nous réagissons constamment aux situations et aux choses qui se présentent à nous. Le bonheur est quelque chose qui vient non pas de circonstances ou de possessions extérieures, mais d’une attitude intérieure de contentement et de gratitude.

Puisse votre voyage du Carême se combler de grâce et de gratitude, et de la connaissance que Dieu est toujours présent avec vous dans les défis et les tentations que vous rencontrez.

Sœur Maggie Pastro, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 23 février 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 5, 38-48

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »

Réflexion :

Quel défi à relever! En sommes-nous capables? À bien y penser, ce que nous demande Dieu, c’est de savoir aimer comme lui chaque être humain de ce monde, gratuitement, en totalité et sans jugement. La sainteté n’est pas un état de vie moral ou une liste d’interdits à respecter ou à répandre, c’est être et agir dans l’amour que nous recevons de Dieu. Cette sainteté est folie si nous pensons y arriver par nos propres forces et en appliquant des recettes toutes faites, en respectant des rites ou en accumulant des prières. Cependant, cette sainteté est sagesse de Dieu si nous acceptons de la recevoir dans son Esprit. Cette sainteté Dieu nous la communique chaque jour par son Esprit dans l’amour qu’il a pour nous, dans l’amour qu’il a pour toute créature. Être saint et parfait comme Dieu lui-même, ce n’est pas se faire Dieu, c’est recevoir en soi la sainteté et la perfection de Dieu dans l’amour que nous sommes capables d’avoir les uns pour les autres. La sainteté et la perfection ne s’acquièrent pas à force de prières ou d’actes charitables, elles se reçoivent du cœur même de Dieu, dans un règne d’amour, de pardon, d’entraide, de charité, où tout le monde a sa place. Ce témoignage est le seul qui compte, le témoignage d’une perfection et d’une sainteté en acte, qui jaillit de notre être même et non pas de belles paroles ou de longs discours.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 16 février 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 5, 20a.27-28.33-34a.37

Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse as celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement.
« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Et bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
« Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Et bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout. Que votre parole soit «oui» si c’est «oui», et «non», si c’est «non». Ce qui est en plus vient du Mauvais. »
____________________________

Après avoir fait la lecture brève de l’Évangile de Saint Matthieu, certains pourraient penser que Jésus était sévère avec ses disciples. Mais, en lisant bien le texte on peut constater comment Matthieu présente un enseignement sous forme de contrastes pour proposer une conception de la vie chrétienne qui, loin de détruire la Loi, la surpasse. Bref, la justice nouvelle est supérieure à l’ancienne.

1. Dans ce texte ci-dessus, Matthieu commence à présenter quelques cas où la prescription de la Loi (« Il a été dit aux anciens … ») est opposée à la pensée de Jésus (« Moi je vous dis… »).

2. Le manque d’amour du prochain entraîne le même jugement que le meurtre. Un tel acte devra en répondre au tribunal (passer en jugement).

3. Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. …. Eh bien moi, dit Jésus, je vous dis : « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur ».

Au sujet du serment, il a été dit aux anciens : « Ne te parjure pas; mais acquitte-toi de tes serments devant le Seigneur. Et bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout ».
Que votre parole soit oui, oui; non, non. Tout le surplus vient du Mauvais.

Ce bref texte de l’Évangile de Matthieu, nous place devant la vérité de la Loi et de nos comportements selon la pensée de Jésus, qui loin d’être sévère avec ses disciples, les avertit des actions qu’ils doivent poser pour faire la volonté de Dieu qui aime chacune de ses créatures à la folie et veut qu’elles soient sauvées et ainsi puissent se retrouver avec lui, pour l’éternité.

S. Claudette Chénier

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 09 février 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 5, 13-16

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. » Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien ; on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes ; alors voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

Réflexion :
« Sel et Lumière », deux merveilleux cadeaux sortis des mains du Créateur. Le sel conserve le goût et la saveur des mets. La cuisinière s’y connaît dans la mesure dont elle se sert pour satisfaire les convives, donner au cours d’un repas la joie d’être ensemble et de partager le quotidien de la vie.
Pris dans un sens figuratif, tel que Jésus le mentionne, le terme Sel et Lumière a la vertu d’alimenter notre vie chrétienne, faire de nous des témoins signifiants qui feront de nombreux disciples de la Bonne Nouvelle. Tout comme aux disciples, Jésus nous dit : « Vous êtes le Sel de la terre, la Lumière du monde. À travers la Mission, nous sommes visage humain de la Providence.

Le sel est un agent conservateur. Il entre dans bien des recettes et son usage remonte très loin dans l’histoire. Un texte du Lévitique confirme le bienfait du sel : « Tu saleras toute oblation que tu offriras et tu ne manqueras pas de mettre sur ton oblation le sel de l’alliance de ton Dieu, (Lv 2, 13) Le sel est donc conçu pour l’Alliance. Soyons sel les uns pour les autres.

Jésus nous demande aussi d’être lumière. La lumière, comme le phare au bord de la mer permet surtout de voir. Cette allégorie du phare me fascine et me renvoie au temps de mon enfance. J’ai grandi face au phare qui dominait mon village de la Baie des Chaleurs en Gaspésie. Chaque soir j’observais ce phare dont la lumière par rotation éclairait la mer toute la nuit. Le gardien pouvait reconnaître les bateaux, prévoir certaines erreurs de parcours et les guider à bon port. Donc, cette lumière toujours en mouvement nous suggère qu’après avoir discerné la bonne voie et la volonté du Seigneur, nous passions à l’action par un engagement solide, un guide assuré pour nos sœurs et frères du monde. Contre vents et marées, soyons des témoins fidèles à la Parole du Seigneur : « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde.»

Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 02 février 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc 2, 22-32

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »

Réflexion :
Jésus, lumière du monde – Nous avons tous à témoigner de cette bonne nouvelle. Ouvrons nos cœurs pour nous laisser transformer par la Lumière qui est en Lui. Nous Nous sommes tous invités à prendre l’enfant Jésus dans nos bras pour l’adorer et le faire connaître autour de nous. Le salut par Jésus n’est pas une simple théorie mais quelqu’un qui nous révèle la tendresse de Dieu pour les êtres vivants et tous les êtres de la Création. Notre Seigneur compte sur nous. A la fin de chaque messe, nous sommes envoyés pour le faire connaître.
Cette mission nous concerne tous, quelle que soit notre âge ou notre condition sociale. Mais la rencontre de Siméon et de Sainte Anne nous montre l’importance des guides dans la transmission de la foi. Beaucoup d’enfants, de nos jours, n’ont entendu parler de Jésus que par leurs grands-parents. Le renouveau de l’Église dépend aussi des plus âgés de ses membres. Ils peuvent être prophètes de l’Espérance comme le vieux Siméon et Sainte Anne.
Soyons les témoins de la Lumière, des apôtres de Jésus auprès de tous ceux qui cherchent un sourire, une parole, de l’espoir…
Une Associée Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 janvier 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 4, 12-17

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Réflexion :
L’attitude de Jesús nous renvoie évidemment à nous-mêmes. On est tellement souvent repliés sur nos milieux chrétiens, notre communauté, notre paroisse, nos amis chrétiens, etc. Comme si on était atteints du virus de la communion avant celui de la Mission. Quelqu’un disait d’une façon originale qu’on est très occupés dans l’Église à canaliser, à mettre des tuyaux et des robinets, alors que le Seigneur nous invite à faire couler des sources. La piscine peut être luxueuse, mais s’il n’y a pas d’eau que peut-on y faire!
Jésus nous reprend: “Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche.” Changez vos cœurs, transformez vos manières d’agir. Laissez Dieu guider votre vie. Sans doute parce que, spontanément, nous ne sommes pas tournés vers Dieu ni vers les autres, mais centrés sur nous-mêmes. La société ne s’améliorera en profondeur que si je commence à me changer moi-même. C’est d’ailleurs au cœur de leur vie professionnelle que Jésus va appeler les premiers apôtres : Pierre, André, Jacques et Jean. Et nous voyons déjà, en eux, la conversion commencer. Jésus a quitté la tranquillité de son Nazareth. Ces quatre marins pêcheurs aussi vont laisser barques, filets et père pour oser suivre ce Jésus surprenant.
Et ainsi Jésus nous montre l’évangélisation. Prenons le temps de le contempler. Il proclame une Bonne Nouvelle : le Royaume de Dieu est arrivé ! Il enseigne, surtout en paraboles et enfin il guérit, il se laisse émouvoir par toutes les souffrances rencontrées sur son chemin. Prenons-nous le temps de proclamer, d’enseigner et de guérit par Sa volonté? Laissons-nous émouvoir?
Bonne semaine dans la contemplation de Jésus?
AP – Notre-Dame-de-la-Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 janvier 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 1, 29-34

En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
Réflexion
L’Évangile de cette semaine nous parle du rituel sacré du baptême de Jésus, mais aussi de rencontre. La rencontre de l’Esprit Saint avec le Fils de Dieu. De cette rencontre est née une alliance également sacrée.
Notre vie est faite de rencontres. Dans une autre mesure, mais aussi dans les mystères du Dieu Providence, se sont rencontrées une pré-novice (postulante), Sœur Ursule Cloutier et une novice, Sœur Marie-Alma Couture, en 1942, à l’ancienne Maison mère des Sœurs de la Providence, sur la rue Fullum à Montréal. Cette rencontre aussi avait quelque chose de sacré, car Sœur Marie-Alma s’engageait à ce moment-là à devenir l’Ange de Sœur Ursule, c’est-à-dire son guide pendant son pré-noviciat, accomplissant ainsi très humblement et d’une certaine façon la fonction de guide comme, dans une autre mesure, l’Esprit Saint nous éclaire, chrétiens et chrétiennes.
Aujourd’hui Sœur Rose-Alma, centenaire, et Sœur Ursule, 96 ans, se rappellent clairement le moment de leur rencontre et de l’alliance qu’elles ont formée et maintenue pendant le pré-noviciat de Sœur Ursule. Cependant, même si unies par l’amitié et les souvenirs, ce n’est qu’en 2015, c’est-à-dire, 73 ans après leur première rencontre, qu’elles se sont revues à la Maison mère des Sœurs de la Providence, où maintenant, elles se fréquentent assidûment.
Sœur Rose-Alma nous confie « quand je pense au baptême de Jésus, je crois que quand Il a reçu ça (l’Esprit-Saint) Il a voulu le partager avec tous ceux qu’Il allait rencontrer dans sa vie. » Tandis que Sœur Ursule se rappelle des souvenirs de sa jeunesse à Saint-Tite, de sa famille, de ses frères et sœurs, de ce moment spécial du baptême où elle sentait déjà qu’elle serait plus tard une religieuse.
Que l’Esprit Saint soit notre guide tout au long de l’année et merci à nos Sœurs Rose-Alma et Ursule, pour leur accueil et leur générosité.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 janvier 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 3, 13-17

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. »

Réflexion :
Le baptême de Jésus
Le récit du baptême de Jésus sur les bords du Jourdain est une vraie source d’inspiration pour les chrétiens et chrétiennes que nous sommes tous et toutes. Il nous dévoile le sens véritable de notre propre baptême.

Alors que Jean le Baptiste invite ceux qui l’écoutent à se convertir afin de préparer la venue du Messie, ceux-ci se laissent immerger dans l’eau du Jourdain. Ils démontrent ainsi qu’ils désirent modifier leur façon de vivre et se préparer à la venue du Sauveur.

Et Jésus, en demandant à Jean de le baptiser, démontre qu’il désire partager avec tous les humains chaque instant de sa propre vie. Dieu reconnaît bien là son Fils qu’Il a envoyé : “Celui-ci est mon fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour.”

René Lefebvre,
Associé Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 05 janvier 2020
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 1, 1-18

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.
Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein
du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.
Parole de Dieu

Réflexion:

En cette période de Noël, les lectures nous révèlent le beau mystère de l’Incarnation, où Dieu lui-même s’incarne dans notre histoire et devient l’un de nous. Et c’est dans ce grand événement que Dieu nous jumelle et nous ouvre les yeux et le cœur à l’amour qui peut reconnaître dans l’autre Dieu lui-même faisant étinceler sa lumière pour nous redonner la vie une autre fois.
Le Seigneur nous invite à accueillir et à partager cette lumière et à la diffuser tout au long de notre vie et à tous ceux et celles qui nous entourent, sans aucune exception puisque nous sommes tous égaux, enfants de Dieu et en bout de ligne frères et sœurs héritières et héritiers de cette Grande maison commune.
Si nous arrivons à dire que nous croyons et aimons Dieu, cela doit se refléter dans notre vie; si vraiment Dieu vit dans notre cœur, nous ne pouvons pas rester tristes et amers, car Dieu est vie et joie, et comme nous le dit l’Évangile, il est Lumière et cette Lumière doit rayonner même au milieu des difficultés de la vie, puisque nous sommes certains de ne pas être seuls.
La confiance en la Providence de Dieu est ce qui doit nous aider à nous relever encore et encore de nos fragilités que notre Père Provident connaît très bien car il nous aime et nous accepte avec elles.
La Providence de Dieu agit en nous par le biais de nombreuses personnes qu’elle place sur notre chemin et qui au milieu des ténèbres nous donne de la lumière, et en même temps nous-mêmes sommes lumière pour d’autres. Cependant il nous faut apprendre à voir les événements avec les yeux de Dieu; c’est pourquoi nous ne pouvons pas traverser ce monde dans l’indifférence.
Nous sommes invités à apporter de la lumière au milieu des ténèbres, c’est-à-dire à rendre visible ceux que, comme société, nous ignorons souvent et ne voulons pas voir parce qu’ils nous interpellent, nous dérangent et nous arrachent à notre zone de confort et de sécurité. Mais en qualité de fils et filles de Dieu, nous ne pouvons pas faire fi de ceux qui nous entourent, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur l’injustice, la douleur, la solitude, la discrimination, etc.
Cette période de Noël doit en être une de conversion, mais de conversion du cœur, où nous ne pouvons pas passer à côté de quelqu’un qui pleure, ou de quelqu’un qui agresse une autre personne, ou de quelqu’un qui a froid, ou de quelqu’un qui a tout perdu, sans rien faire et passer tout droit, car c’est Dieu qui nous demande de l’aide, nous demande de le regarder, de l’éclairer, de faire quelque chose et de changer ce monde; et ça, c’est la responsabilité de chacune et chacun, car nous sommes héritières et héritiers de l’amour de Dieu.
Parfois, les transformations s’obtiennent par des gestes simples, comme une salutation, un sourire, une prière ou simplement être à côté de l’autre. C’est incroyable comment une simple salutation ou un sourire peuvent transformer le lieu où nous sommes et ceux qui nous entourent.
L’autre jour, en rentrant chez moi après mes cours de français, j’ai pris le métro et généralement ce que je trouve, ce sont des gens qui fixent leur cellulaire ou bien ont les yeux fermés, mais très rarement un regard qui réponde à mon salut ou à mon sourire; mais ce jour-là a été spécial. Je suis entrée dans le wagon de métro en même temps qu’une jeune femme au grand sourire qui rayonnait vraiment quelque chose de spécial. À la station suivante la personne qui était assise à côté d’elle est descendue et j’ai pris sa place. Nous nous sommes saluées en souriant et avons commencé à parler comme si nous nous connaissions depuis toujours. Nous avons partagé nos expériences de vie, en sentant ce désir de transmettre la vie, non seulement entre nous mais avec ceux qui nous entouraient et qui n’étaient pas indifférents à ces deux femmes qui venaient de faire connaissance et riaient ensemble.
C’était une jeune musulmane qui venait d’une famille qui lui a donné beaucoup d’amour et de bonnes valeurs et c’est ce qu’elle transmettait. Pour moi c’était un beau témoignage et un exemple de vie. Je suis certaine, d’après les regards autour de nous, que certains n’étaient pas indifférents et étaient même surpris de voir cette femme musulmane et cette religieuse parler comme si elles se connaissaient depuis toujours, heureuses de simplement se savoir sœurs; certaines personnes en quittant le métro nous ont adressé un sourire. Depuis ce jour nous nous écrivons simplement pour nous dire que nous prions l’une pour l’autre et pour nous encourager mutuellement à continuer de transmettre la vie. Je remercie Dieu de l’avoir rencontrée et de ce qu’elle m’a appris avec son beau sourire et sa joie de vivre.
Je sens que c’est à cela que Dieu nous invite aujourd’hui : à irradier la lumière de Dieu dans ce monde souvent individualiste et absorbé par la technologie qui, contrairement, au lieu de nous rapprocher, nous éloigne et nous empêche de voir les yeux des autres, les yeux de Dieu lui-même qui, très souvent, appelle à l’aide sans que nous le réalisions, ou encore, bien souvent on nous donne de l’amour et nous ne le voyons pas non plus.
Dieu nous invite aujourd’hui à accueillir Sa Lumière et à la faire rayonner dans le monde entier, en gardant à l’esprit que cette belle Maison Commune qui nous a été donnée, c’est nous qui la construisons tous ensemble.
Je vous invite à remercier Dieu en vous rappelant toutes ces personnes qui nous ont aidés à éclairer notre chemin et à nous demander: Quand ai-je été lumière pour d’autres, et quelle lumière je fais briller aujourd’hui avec ma vie?
Je vous souhaite de tout cœur une année bénie d’amour et pleine de lumière, cette lumière que tu es.

Sœur Nancy Arévalo, s.p

-.-.-.-.-.-.-

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29 décembre 2019
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 2, 13-15. 19-23

Après le départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ;dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils. Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, pour que soit accomplie la parole dite par les rophètes : Il sera appelé Nazaréen.

Réflexion :
NOËL! NOËL! Dieu parmi nous! Dieu en toute création!
Dieu s’est rendu visible à nos yeux il y a plus de deux mille ans. Il se fait visible à nos yeux et dans nos cœurs, pour qu’encore aujourd’hui Sa Lumière brille d’Espérance, d’Amour et de Paix sur tous les peuples de la terre.
Que Sa Lumière dissipe les ténèbres de notre humanité et que la création tout entière connaisse les bienfaits de la justice et se sente transportée et régénérée dans Son Amour, pour qu’on puisse entendre l’harmonie de Sa Tendresse et la joie d’une libération.
EXALTONS! JUBILONS! ACCLAMONS! JÉSUS QUI VIENT PARMI NOUS.
Dimanche de la Sainte Famille
Comme des milliers de migrants des temps modernes, la Sainte Famille cherchait, elle aussi, un refuge, un endroit sûr où travailler et vivre en paix, tout en gardant la foi dans le Seigneur et ses convictions profondes. Joseph, Marie et Jésus forment une famille sainte, dans le bonheur comme dans l’épreuve. L’Église nous propose une méditation sur la famille de Jésus. Elle nous invite à y voir le modèle de toute famille. À nous de l’imiter et de la suivre.
Dieu veut la vie et confie cette tâche à des hommes et des femmes engagés, les parents étant en première ligne. Demandons cette grâce de vivre, comme la Sainte Famille, davantage responsables et pleins d’amour au milieu de ce monde en tourment.
Sœur Annette Noël, s.p.

-.-.-.-.-.-.-.-.-

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 décembre 2019
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 1,18-24

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le- Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Réflexion :
Au cœur de notre préparation à Noël, nous retrouvons Joseph, à qui Marie a été promise en mariage, dans un dilemme qui suscite chez lui une véritable impasse. Il se questionne.
Qu’est-il arrivé? Marie enceinte ? Il ne peut croire qu’elle l’ait trompé… Que doit-il faire? Non, il ne peut se résigner à l’abandonner à son sort. Il « se fie à la Providence »… Doit-il la « renvoyer en secret » ? … Il réfléchit…
Or, voilà qu’un ange vient lui confirmer le mystère : « Ne crains pas de prendre chez toi, Marie ton épouse, ce qui a été engendré en elle, vient de l’Esprit-Saint… Reconnaissant la volonté de Dieu sur la jeune Marie, il décide de la prendre chez lui.
Dans la vie de chaque personne, de chaque chrétien il y a de ces moments d’inquiétude, d’angoisse, même d’incompréhension…devant ce qui se présente?
N’est-ce pas le temps de s’en remettre à Dieu et de « faire confiance »? Regardons notre vie à la lumière de ce texte; nous y découvrirons sûrement des moments où une prière, un passage de l’Écriture, une parole réconfortante nous ont fait comprendre le pourquoi de la situation et nous ont redonné l’espoir.
À l’approche du 220e anniversaire de notre bienheureuse Fondatrice, Émilie Gamelin, (1800-2020), prenons le temps de contempler sa vie.
Combien de situations angoissantes, incompréhensibles, n’a-t-elle pas eues à surmonter..! Pensons à l’angoisse qu’elle a pu vivre, lorsque, à vingt-huit ans, au moment où elle veut fonder un foyer, ses deux premiers fils, son époux et le dernier enfant disparaissent en moins de cinq ans. Pourquoi Seigneur? Dans la prière et la réflexion, elle découvre la voie où elle est appelée.
Durant quinze ans elle se donne sans compter; son œuvre de charité est incorporée, on la reconnaît comme la Mère des pauvres et des orphelins. Son mari, ses enfants, ce sont les pauvres!… Nous savons la suite de l’histoire : La Congrégation des Sœurs de la Providence sera érigée canoniquement en 1844, et Émilie en deviendra la fondatrice. Tout semble stabilisé!
Et voilà qu’en 1847, l’évêque Bourget se fait, pour elle, exigeant et incompréhensif, Émilie reste debout comme la Vierge des Douleurs. Avant de répondre à son évêque, elle réfléchit et fait confiance à Dieu… Puis, elle lui adresse une lettre dans laquelle elle lui offre même, de mettre une autre supérieure à sa place. Quelle FOI, quelle CONFIANCE!
En cette dernière semaine de l’Avent 2019, gardons notre cœur ouvert aux appels du Seigneur pour découvrir Sa Volonté et ainsi FAIRE CONFIANCE au Dieu qui nous aime et qui vient habiter chez nous à NOÊL!
S. Yvette Demers, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15 décembre 2019
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 11, 2-11

En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent,
et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? Un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? Un homme habillé de façon raffinée ?
Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste. Cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »
Réflexion :
Force est de constater que nous ne vivons pas dans un monde où la patience règne. Nous sommes dans l’instantané et l’immédiat et pourtant être chrétien, chrétienne, écouter et s’émouvoir par la Parole du Christ devraient être des motifs suffisants pour patienter, observer, s’ouvrir à l’autre, surtout s’ouvrir à ceux et celles qui ne vivent pas la même réalité que nous.
Pour que la Terre produise des fruits, il faut du temps, des soins, de la patience. Les prophètes comme Jean le Baptiste ont parlé au peuple et ont patienté pendant des siècles à propos de la venue du Messie.
De la même manière que les prophètes ont été persévérants dans leur démarche, nous aussi en Haïti nous ne cessons pas d’espérer la venue de la justice, de la paix et de la prospérité pour le peuple haïtien.
Malgré les tristes nouvelles sur Haïti, le peuple haïtien est un peuple résilient, patient et persévérant, et cette grâce permet de voir un changement positif dans la population; les gens veulent continuer de vivre même s’il y a de l’insécurité. Ils ont hâte de reprendre les activités normales y compris le retour à l’école et au travail!
Malheureusement, ici tout est arrêté ou va au ralenti, surtout dans les grandes villes comme Port-au-Prince. Nos ministères en souffrent aussi, celui de la vocation initiale, entre autres. Cependant, à Torbeck, dans le sud du pays, où nous avons une grande école, les enfants continuent à suivre leur cours.
Nous cherchons à comprendre pourquoi les tentatives de dialogue ont de la difficulté à donner des résultats concrets. Beaucoup de personnes souffrent dans les affrontements, dans les milieux considérés « à risque », d’autres sont blessées ou tuées même si elles sont innocentes.
Nous nous recueillons dans la prière. Le soir du 25 novembre nous avons commencé une neuvaine à notre Bienheureuse Émilie Gamelin, pour LA PAIX en Haïti. C’est à cause de l’impasse d’une crise sans issue que nous avons décidé de faire cette neuvaine, en puisant, comme les prophètes, dans notre réservoir de patience et de confiance en la Providence.
En communion avec vous, à la suite de Jésus et dans l’amour d’Émilie pour les pauvres, celle qui écoute notre prière d’intercession en faveur de la PAIX en Haïti!

Diane Sarrasin, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 08 décembre 2019
Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu 3,1-12

Convertissez-vous car le royaume des cieux est proche.
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenie; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »

Réflexion :
La conversion quotidienne!
Cet Évangile résonne au plus profond de mon être par cette affirmation de la venue du royaume des Cieux parmi nous. La proximité de cette venue nécessite une pleine conversion, une transformation consciente. Pour nous préparer à recevoir le Messie, il nous faut l’amour pour nous guérir, la conversion pour nous purifier et nous aider à avoir de l’élan pour mieux ressentir la présence de Dieu dans notre vie. Jean le Baptiste a dit : « Produisez donc un fruit de conversion. » (Mt 3,8 ) Le fruit de notre conversion se reflète par la qualité de présence dans notre communauté locale, notre ministère et nos activités particulières.
Seigneur reste avec nous. Envoie-nous ton Esprit Saint pour qu’il guide nos pas, qu’il nous aide à nous préparer pour te recevoir et qu’il nous accorde la grâce de la conversion dans la totalité de notre être. Aide- nous à être conscientes de la nécessité de notre conversion au quotidien.
Remplis notre cœur de ton amour!

Sœur Francine Blanc

.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 01 décembre 2019
Évangile selon saint Matthieu 24, 37-44

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme. Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Réflexion :
J’ai le privilège de vivre dans une grande maison entourée de personnes consacrées, comme moi. Cependant, dû à notre âge avancé, beaucoup d’entre nous partent vers le Ciel, ça me fait réfléchir. Alors, à la suite de Jésus, je me détache de moi-même et du monde matériel. Je ne regarde plus les programmes suivis à la télévision, je m’applique plutôt à me remplir de Lui, en le contemplant dans son grand amour. Un Dieu si puissant se faire si petit pour moi à cette période de l’Avent.
Alors, dans la simplicité de mon cœur, je demande : – Seigneur, aide-moi à comprendre dans le silence ce grand amour en me détachant moi-même et en devenant prête le moment venu. Je veux me détacher de mes pensées de supériorité. Je reste à la recherche de la compréhension de l’autre.
Je fais cadeau au Seigneur de mes petitesses, de mes difficultés, car Il est venu pour nous nous préparer une place près de Lui.
Que cette période lumineuse de l’Avent soit pour tous source de détachement et de paix.
Sœur Fernande DeGrâce

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 novembre 2019
Évangile selon saint Luc 23, 35-43

En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Réflexion :
Le Christ Roi
Dans un moment où tout être aurait tendance au désespoir, à la révolte, au blasphème, Jésus, dans ses dernières heures, pris d’énormes souffrances, continue à nous démontrer sa sagesse profonde et son caractère divin.
Comme chrétiens, chrétiennes, nous devons contempler Jésus dans son action qui rayonne au-delà des limites du présent. Grâce à Lui, le passé et l’avenir s’entremêlent, l’humain et le divin également, voilà tout le mystère de Dieu. Cette union que nous avons avec Jésus est une appartenance que rien ne peut remettre en cause dans le cœur de Dieu. Ainsi, sa miséricorde inépuisable devient la force stabilisatrice de notre univers. Un vrai paradoxe : la miséricorde s’avère la meilleure arme de notre Roi!
Christ est bien Roi de l’univers, mais d’un univers où tout le monde peut être sauvé et accueilli par la foi en Lui. C’est parce qu’il sauve l’humanité du péché et de la mort, en les prenant sur Lui, qu’Il est Roi de l’univers et juge de notre Salut. Quand les soldats interpellent Jésus en lui demandant de se sauver lui-même, saint Luc révèle que la royauté de celui-ci n’est pas dans un salut égoïste mais bien dans un salut universel. Dieu n’a pas besoin de Salut, mais l’univers, oui.
Bonne semaine unis par la Providence,
Une Associée Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 novembre 2019
Évangile selon saint Luc 21, 5-19

En ce temps-là, comme certains disciples de Jésus parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : ‘C’est moi’, ou encore : ‘Le moment est tout proche.’ Ne marchez pas derrière eux! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l’on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

Réflexion :
À la lumière de l’Évangile selon saint Luc 21, 5-19, on nous appelle à créer un monde nouveau.
Quand je vois mes frères sans abri, avec qui je partage mon travail quotidien, j’apprends beaucoup d’eux. Ils confrontent mon style de vie et m’enseignent à ne pas m’attacher aux choses matérielles. Ils sont toujours libres, voyageant léger de place en place.

Lorsque les organismes de bienfaisance catholiques leur ont remis un appartement confortable où s’abriter, ils n’ont pas oublié leurs vieux amis, aussi sans abri, avec qui ils ont partagé de nombreux moments de froid, de maladie, etc. Ils les ont invités à prendre une douche et du café chaud et pas seulement pour un moment, mais tous les jours. Leurs amis savent que (ceux qui ont aujourd’hui un appartement) ne leur refuseront pas leur espace et leur accorderont de leur temps, ils les accueilleront pour regarder la télévision ou leur offrir tout simplement un endroit pour dormir au chaud pendant un certain temps, et ils partageront aussi la nourriture reçue, surtout les jours de neige et de pluie.

Ces personnes vulnérables ont déjà beaucoup de problèmes, ils sont alcooliques, toxicomanes; ils souffrent de maladies mentales, de sorte que leurs familles ne les veulent pas dans leurs maisons.

Alors, je me demande : Sommes-nous prêtes à partager nos installations avec les plus démunis? Comment puis-je être aujourd’hui le visage aimant du Père, qui ouvre son cœur aux besoins des personnes les plus dans le besoin? Est-ce que je suis à l’écoute de leur appel?
Myrta Iturriaga, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 novembre 2019
Évangile selon saint Luc 20. 27-38

En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère. Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »
Réflexion :
Je me permets de vous relater un petit souvenir qui me revient en lisant cette belle page de l’évangile du 32 e dimanche du temps ordinaire année liturgique C. Au cours d’une célébration eucharistique dans ma paroisse d’origine au Cameroun, un prêtre relatait qu’il avait demandé à une jeune fille comment se déroulaient ses journées? La jeune lui a répondu qu’elle vivait tous les jours comme si c’était l’unique et dernier jour de sa vie. Comme si elle vivait avec l’impression qu’elle aller mourir le lendemain. Cette jeune avait surement fait l’expérience mystique de la mort, et a compris que sa vie s’attèle à faire le bien en attendant le jour ou le Seigneur viendra.
Il est heureux que les textes bibliques de ce dimanche nous parlent de la résurrection. Surtout en ce mois de novembre, mois dédié aux défunts. Nous nous unissons aux victimes des bouleversements en Haïti, au Chili et à travers le monde.
L’évangile qui nous est proposé met en lumière l’approche que les saducéens ont en ce qui concerne la question existentielle de la mort « une femme a eu sept maris, tous frères entre eux et qui sont morts l’un après l’autre». Et voici la question « À la résurrection des morts cette femme, de qui sera-t-elle l’épouse?»
Cette question semble un peu absurde, dans le but de démontrer qu’ils ont raison de ne pas croire à la résurrection des morts. La loi de Moïse prescrit à un homme d’épouser la veuve de son frère à condition qu’elle n’ait pas eu d’enfant avec l’époux. Une question paradoxale suscite une réponse de Jésus. La réponse de Jésus à ce sadducéen est avant tout axée sur la résurrection….
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.»
Jésus veut rappeler que dans l’au-delà, les relations conjugales prennent un autre sens car tout est tendresse et amour auprès du Seigneur.
Heureuse semaine guidée par la Providence,

Marie Émeline Ezami Atangana, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-..-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 03 novembre 2019
Évangile selon saint Luc 19, 1-10

En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et dit: «Zachée, descends vite: aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.» Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient: «Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur.»
Zachée, debout, s’adressa au Seigneur: «Voici, Seigneur: je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus.»
Alors Jésus dit à son sujet: «Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.»

Réflexion: Descends de ton arbre

De petite taille, Zachée risque de grimper sur un arbre. On a dû le voir, mais il s’en moque. Il veut en savoir plus sur Jésus, mais Jésus ne lui laisse pas le temps de réfléchir. Dieu s’invite souvent dans notre cœur avant même que nous nous en rendions compte et sans que nous ayons eu le temps de préparer son accueil ou notre défense. Jésus parle à Zachée comme s’il était tout naturel pour lui d’aller demeurer chez lui.

Zachée est intrigué par la personnalité de Jésus. Il cherche à le voir et il veut devenir meilleur. Il ne s’attend pas à ce que le Seigneur s’invite chez lui, mais il reçoit Jésus avec joie. Cette rencontre le transforme, Les gens disent: «Jésus est allé loger chez un homme pécheur.», car Zachée était le chef des collecteurs d’impôts, qui se permettaient de s’en mettre plein les poches.

Ce jour-là, Zachée est né à une vie nouvelle. Vite, il a préparé l’accueil de Jésus qui l’a suivi et l’a regardé. Tout le monde voit le repas magnifique, payé avec de l’argent sale. Les gens réprouvent ce geste de Jésus.

Zachée se lève pour faire une déclaration. Il va rendre l’argent perçu en trop et réparer les torts causés aux autres. Il s’adresse non seulement à la foule, mais aussi à nous par une révélation solennelle qui peut résumer notre foi: «Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu».

«Il faut que je demeure chez toi» nous dit Jésus, que je sois là où tu vis, où tu triches, où tu voles, mais je ne viens pas te contrôler. Je viens partager ton repas. Jésus entre dans notre vie pour que nous entrions dans la sienne. Pour nous, Zachée est celui qui a compris l’Évangile comme une nécessité d’accueillir et de partager sans mesure.

Comment comprendre l’initiative de Jésus et surtout la conclusion à laquelle il arrive: «Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham.» Nous sommes habitués à voir Jésus laisser les pécheurs s’approcher de lui, mais ici, il prend les devants: «Zachée, descends vite: aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.» Zachée ne donne pas tout ce qui lui appartient, mais seulement la moitié de ses biens. Pourtant, Jésus déclare que sa maison est sauvée!
Par son regard sur Zachée, en s’invitant chez lui pour obéir à la volonté de Dieu, Jésus a rendu à l’homme pécheur son identité de fils d’Abraham. Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

De nos jours Jésus s’invite chez nous. Descendons de notre arbre, accueillons-le dans la joie pour que chez nous aussi le salut fasse sa demeure. Comme membres de la famille Providence, allons vers nos frères et sœurs démunis, à l’exemple de la bienheureuse Émilie Gamelin.
Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 27 octobre 2019
Évangile selon saint Luc 18, 9-14

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : ‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes ils sont voleurs, injustes, adultères ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’ Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis!’ Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé. »

Réflexion :
Sainte Thérèse de Lisieux a dit : « Prier ne consiste pas à beaucoup penser, mais à beaucoup aimer. » Cela signifie que Dieu nous demande d’élever tout notre être : le corps, l’esprit et le cœur quand nous sommes avec Dieu, non pas seulement nos pensées intellectuelles. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus utilise la parabole du pharisien et du collecteur d’impôts avec la même invitation à la prière. Jésus indique que prier ce n’est pas faire la liste de ce que nous avons accompli, mais plutôt centrer tout notre être sur l’amour la miséricorde de Dieu.
Les deux hommes qui sont allés au temple pour prier étaient bons hommes, aucun doute sur leur bonté. Le pharisien pourrait à juste titre faire la liste de ses qualités. En fait, beaucoup des choses qu’il a faites étaient bonnes. Cependant, sa prière est moins acceptable à Dieu parce qu’il a confiance dans sa propre justice et qu’il est centré sur lui-même. Alors que le publicain, se tient à une bonne distance. Il était conscient devant Dieu qu’il était un pécheur et il a demandé la miséricorde de Dieu. Il se sentait humble et indigne devant la grandeur de Dieu. Il s’est placé et centré entièrement sur la miséricorde et l’amour de Dieu. Sa prière est acceptable parce qu’il est assez humble et se connaît. Il a prié de tout cœur : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis! ». La bonté et la miséricorde de Dieu ont été versées abondamment sur lui. Comme le Pape François l’a dit : « Dieu ne se lasse pas de nous pardonner, mais nous nous lassons de lui demander pardon. »
Cette parabole est une invitation à être humble, à connaître notre vulnérabilité et à nous centrer sur la miséricorde de Dieu. Ma question pour nous est la suivante : quand nous prions, sommes-nous assez humbles pour reconnaître qui nous sommes et pourquoi nous avons besoin de Dieu?
Sœur Rosa Nguyen

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 20 octobre 2019
Évangile selon saint Luc 18, 1-8

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps, il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
Réflexion :
L’efficacité de la prière – L’histoire de ce juge injuste qui finit par faire justice à une veuve qui ne cesse de le déranger nous fait réfléchir sur le fait que nous voudrions parfois tout, tout de suite, mais que d’autres personnes plus patientes, persévèrent dans la foi et la prière, mais aussi dans l’acceptation. Ainsi, par cette foi profonde, une grande paix intérieure les habite et cela semble être la clé pour trouver que ce que la vie nous réserve n’est que grâces et apprentissages. La prière, nous dit Jésus, obtient toujours sa réponse et il ne faut pas se décourager.
La prière est efficace, mais elle prend du temps pour montrer sa valeur, elle nécessite aussi une participation active de notre part. C’est le cas de cette veuve qui s’active pour obtenir justice. Avec patience et détermination, elle ne reste pas les bras croisés, mais persévère pour obtenir un jugement qui défasse l’injustice dont elle est victime. Il ne suffit pas de prier pour obtenir une faveur, mais il faut aussi travailler pour l’avoir !
Cependant, nous devons d’abord et avant tout nous demander : notre prière est-elle compatible avec la « justice » de Dieu ? La justice de Dieu est pardon, don de vie, humilité, vérité et amour. Nous sommes aussi invités à nous interroger sur le but de notre prière. La prière suppose une foi infinie en Jésus, au-delà de la justice de Dieu qui est souvent bien différente de la nôtre. Voilà des questions profondes sur notre foi, notre conception de la justice, notre impatience et le caractère « magique » que nous pouvons mettre dans notre demande. La prière fait appel aussi à la responsabilité du priant, en sommes-nous conscients?

Nadia Bertoluci, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 13 octobre 2019
Évangile selon saint Luc 17, 11-19

« Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent : ’ Jésus, maître, prends pitié de nous. ‘ À cette vue, Jésus leur dit : ‘ Allez vous montrer aux prêtres. ’ En cours de route, ils furent purifiés. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain. Alors Jésus prit la parole en disant : ‘ Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! ’ Jésus lui dit : ‘ Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. ’

Réflexion

Tout est dans la foi et la gratitude. La foi déplace les montagnes, n’est-ce pas ? Et la reconnaissance remue les cœurs, change les vies.
Dans la société actuelle, nous disons merci quand on nous rend service ou qu’on nous donne quelque chose. Plus le geste est inattendu ou gratuit, plus les mercis sont sincères pour reconnaitre qu’on a reçu quelque chose gratuitement. Ce qui est reçu de cette manière acquiert une telle valeur pour le récipiendaire que celui-ci crée avec le donneur une relation qui dépasse toute considération intéressée ou égoïste. La faveur n’est pas retournée. Il se crée simplement une relation de gratuité, d’affection entre les deux parties : une relation personnelle, un lien difficile à rompre.
Notre relation avec notre Sauveur Jésus-Christ en est une de foi et de gratitude. Nous avons tout reçu de Lui en toute gratuité : la vie, la liberté, l’amour, la création… Aucun barème ne peut mesurer ce que nous avons reçu. Pour cette raison simple mais infinie, il nous semble fondamental de remercier, au quotidien, pour toutes les bénédictions que le Seigneur nous donne et pour lesquelles nous oublions de dire : merci!
Même lorsque nous ne traversons pas les meilleurs moments de notre vie, nous avons toujours de grands motifs pour remercier, nous émerveiller et louer Dieu. La vie est parfois difficile, mais sans foi ni gratitude, elle devient triste, grise et sans espoir. Déplaçons des montagnes et remuons les cœurs ! Merci beaucoup de cette belle occasion de partager avec la famille Providence.

Une Associée Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 06 octobre 2019
Évangile selon saint Luc 17, 5-10

En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : « Déracine-toi et va te planter dans la mer », et il vous aurait obéi. « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : « Viens vite prendre place à table » ? Ne lui dira-t-il plutôt : « Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour » ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. »
Réflexions :
La foi est un don tout gratuit, une grâce incomparable. Dieu m’en a fait cadeau. Lors de mon baptême, mes parents ont répondu pour moi à la question du prêtre : « Que demandez-vous » ? Ils ont répondu : «Le Baptême », c’est-à-dire la foi.
Devant les beautés et la sagesse que je découvrais dans la nature, je m’interrogeais sur la source des merveilles de la création. C’était facile d’avoir la foi, ouvrant les yeux sur l’univers. Mais la foi émanant du Cœur de Dieu, n’est-ce pas le fruit d’un long cheminement. L’écoute de la Parole de Dieu, la recherche du plus parfait, une vie spirituelle intense, rendent plus vivant ce dépôt sacré de la foi qui repose cependant dans un vase d’argile.
Après avoir cheminé avec une foi assez fragile peut-être, nous l’avons approfondie lors du sacrement de Confirmation où l’Esprit nous donne la force de témoigner de notre foi. Et notre choix se fait plus libre. Quand pourrais-je dire que ma foi a atteint la graine de moutarde ? Connaître Dieu, l’annoncer, le faire aimer, que ce soit ma seule raison de vivre ! Les récits bibliques nous proposent de nombreux modèles de foi. Marie a cru et a témoigné de sa foi. « Qu’il me soit fait selon ta Parole ».
Nous devons rester en tenue de service, œuvrer comme de simples serviteurs disant : « Je ne fais que mon devoir ». Nous n’aurons jamais fini d’approfondir notre foi. Après seulement, viendra le temps de prendre part à la Table du Seigneur,

Sœur Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29 septembre 2019
Évangile selon saint Luc 16, 19-31

Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères. Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s’écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme. Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire. Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments. Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent. Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit: S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait.

Réflexion
Aujourd’hui, Dieu parle à son peuple élu, les Israélites, qui connaissent sa Parole quand Jésus parle aux pharisiens.
En ce temps-là, Jésus disait aux Pharisiens :
« Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture; (…)
Dieu a établi le fondement de la loi divine dans l’amour de Dieu et du prochain; en accomplissant ce mandat, nous obtenons le salut pour la vie éternelle.
Cette parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare parle des conséquences des excès et de la perte totale de l’exercice de la charité :
(…) levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : (…)
Eh bien! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture!’
Abraham lui dit :(…)
‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.’ »
Dans sa Parole aujourd’hui, Dieu nous parle devant tant d’injustice.
Abus de pouvoir, abus sexuels et utilisation abusive des fonds recueillis auprès des fidèles, sont certainement les péchés que Jésus nous reprocherait aujourd’hui comme Église. Et les Lazare d’aujourd’hui seront portés au Royaume de Dieu, en laissant à l’Église une dette importante envers les victimes.
Dans la deuxième lecture Paul, dit à Timothée : « Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle! C’est à elle que tu as été appelé, c’est pour elle que tu as prononcé ta belle profession de foi devant de nombreux témoins. »
L’obéissance à Dieu, la fidélité à l’appel que nous avons reçu de Dieu, c’est faire ce qui est agréable à Dieu, honorer Dieu, et voir son visage dans les plus pauvres, les sans-abri et ceux à qui il manque de tout.

C’est à cela que nous avons été appelées et appelés. Et cela se reflète clairement dans le Psaume :
(…)Le Seigneur garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés;
aux affamés, il donne le pain;
le Seigneur délie les enchaînés.
Ainsi nous parle Dieu dans sa Parole aujourd’hui, à toi, ma sœur, à toi qui es un membre de l’Église par le baptême. Dieu est doux, aimable, compatissant et miséricordieux, et n’a de préférences envers personne.
Le ton de Dieu est lumière et non de ténèbres, Il rejette les tons gris.
Dieu est de feu et non de froid, il rejette les tièdes.
Dieu est juste et Il nous demande d’être justes et sages,
de ne pas être insensibles de coeur,
et que notre esprit ne se corrompe pas.
Ne commettons pas d’injustices abominables;
que Dieu nous aide à faire le bien très bien.

Soyons et vivons comme de véritables filles de Dieu Providence, comme nous l’enseigne Mère Émilie : avec humilité, simplicité et charité.
Tout ce qui concerne les pauvres, dit Mère Joseph, est notre affaire.
Mère Bernarda nous encourage en nous disant : « Cette vie de grandes œuvres exige sans doute de nombreux sacrifices. »
Nous sommes pleinement liés/es et connectés/es pour servir Dieu dans les pauvres.
Nous sommes heureuses et heureux pour le Dieu qui nous remplit d’énergie pour servir chaque jour.
Sa Parole priée nous donnera la créativité pour vivre avec joie le rêve de Dieu.

Sœur Ana María Montenegro, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 septembre 2019
Évangile selon saint Luc 16, 10-13

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si donc, vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Réflexion :
Les textes des derniers jours nous parlent souvent de notre dépendance au monde matériel qui nous entoure et qui nous fait oublier, à tout moment, notre devoir de chrétiens.
Aujourd’hui, le Seigneur nous fait réfléchir sur la question de la confiance. Il nous invite à être des personnes dignes de confiance dans les moindres choses et à persévérer dans la recherche du bien. Ainsi, nos gestes viendront de notre relation à Dieu qui est justice, amour et bonté.
Oui, célébrons les bienfaits qui viennent de Dieu et qui font de nous ses enfants comblés de ses grâces et de ses bénédictions.
“Heureux celui qui fait la vérité, il vient à la lumière”, nous dit l’Évangile de saint Jean 3:21. Nous sommes faits pour Dieu, pour vivre de Lui. Alors, laissons-nous irradier de sa douce lumière !
Lorraine Rainville, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15 septembre 2019
Évangile selon saint Luc 15, 1-10

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : ‘‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue!’’ Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : ‘‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue!’’ Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit.»

Réflexion:

Alors que je réfléchis à l’histoire du fils prodigue, je me rappelle que l’histoire a trois personnages, le père, le fils cadet et le fils aîné. Dans quel personnage me voyez-vous? Si je suis honnête, je peux dire que je me vois dans chacun d’eux à différents moments de ma vie. Parfois, je me vois comme le fils aîné parce que je suis jalouse et en colère parce que quelqu’un autour de moi a obtenu plus que moi; je suis aveugle à la générosité du Père et je ne peux pas entendre « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. » Parfois, je suis comme le plus jeune fils qui est égocentrique et égoïste, ne pensant qu’à moi-même et à mes besoins et ne réalisent pas à quel point j’ai blessé une autre personne à cause de mon aveuglement. Parfois, je suis comme le Père, je suis capable de faire preuve de compassion, de miséricorde, de générosité et d’aimer ceux qui m’ont blessée, mais aussi de tendre la main sans compter à ceux qui sont pauvres et vulnérables. Prenez le temps aujourd’hui de réfléchir à votre vie. Pouvez-vous vous retrouver dans les trois des personnages, à différents moments?

Sœur Sue Orlowski, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 8 septembre 2019
Évangile selon saint Luc 14, 25-33

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : ‘Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !’ Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »
Réflexion :
Le Seigneur demande que nous ne nous attachons à rien, que nous soyons libres pour Lui, les attachements à notre famille, à nos amis sont bons, mais ne doivent pas être des entraves, un attachement qui nous empêcherait de suivre le Christ ne serait pas un véritable amour.
La seule façon de le faire est de laisser de côté tout penchant vers les biens matériels et de s’occuper de Lui, notre Sauveur.
De plus, il nous fait cadeau de deux petites paraboles : celle de l’homme qui veut bâtir une tour, et celle du roi qui part en guerre ; leurs leçons se ressemblent : quand on veut bâtir une tour, il faut commencer par faire ses comptes si on ne veut pas s’embarquer dans une folie ; quant au roi qui envisage une guerre, lui aussi, ferait bien de faire d’abord l’inventaire de ses possibilités : la sagesse consiste à ajuster ses ambitions au niveau de ses moyens et cela est vrai dans tous les domaines.
Quant à moi, j’essaie d’être libre des biens matériels pour être plus souvent en relation directe avec le Seigneur Jésus-Christ. Cela se fait surtout quand je réfléchis à tous les torts qui se font quand nous nous attachons trop au matériel et pas assez au spirituel.
Unissons-nous par la prière à la Providence pour tous les êtres de bonne volonté.
Sœur Pierrette Landreville, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 1 septembre 2019

L’évangile selon saint Luc, 14, 1.7-14

Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : « Cède-lui ta place »; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : « Mon ami, avance plus haut », et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. Quiconque s`élève sera abaissé, et quiconque s`abaisse sera élevé. » Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

Réflexion :
Dans ces deux paraboles : « Sur le choix des places » et « Sur le choix des invités », je pense que Jésus a voulu nous rappeler trois belles vertus : l’humilité, la charité et la générosité désintéressée.
Par humilité, nous reconnaissons nos talents, mais aussi nos faiblesses. Les premiers, dons de l’amour de Dieu notre Père, ne doivent pas nous conduire à une vaine gloire, tandis que les deuxièmes sont nôtres et que nous devons nous efforcer de les surmonter avec l’aide de Dieu.
L’humilité illuminée par la charité nous aide à comprendre que nos jugements humains se trompent facilement lorsque nous critiquons ou nous croyons supérieurs aux autres, qui pourront se retrouver plus élevés dans le Royaume des cieux.
La générosité désintéressée est aussi très unie à la charité et au service auprès de nos frères. Jésus nous enseigne à ne pas espérer ni désirer être récompensés, mais à espérer qu’Il soit notre récompense.
Le modèle de ces vertus est Marie, pleine de grâce et humble servante du Seigneur, ce pourquoi c’est vers elle et le Saint-Esprit que nous devons nous tourner.
Et nous prions : Seigneur, parce que nous voulons transformer notre cœur et l’histoire, envoie-nous la présence salvatrice de ton Esprit Saint. Nous sommes faibles, viens à nous.

Pabla Vargas, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 août 2019

L’évangile selon saint Luc, 13, 22-30

Tandis qu’il faisait route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages en enseignant. Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus leur dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes.” Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.” Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.” Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

Réflexion
Au beau milieu d’un voyage, quelqu’un demande à Jésus: « Seuls quelques-uns seront sauvés? » Répondant à la question, Jésus suggère que ceux qui se considèrent comme élus puissent se trouver déçus. La réponse de Jésus à la question fait écho aux paroles des prophètes qui avaient averti le peuple que leur exclusivité et leur exclusion d’autres peuples aboutiraient à la destruction et à l’exil. À leur époque, les paroles des prophètes ne furent pas bien accueillies par les dirigeants d’Israël.
Dans l’Évangile d’aujourd’hui, nous entendons Jésus répéter les paroles des prophètes et souligner que le salut, l’entrée dans la maison communale de Dieu, est ouverte à tous les peuples sans discrimination. L’entrée ne dépendra pas de qui nous sommes ou du groupe auquel nous appartenons. Ceux qui entrent par la porte viendront de tous les coins de la terre et seront reconnus comme étant déjà orientés vers une vie éternelle dans la maison communale de Dieu, préparés par les attitudes qu’ils ont vécues dans cette vie et par les choix qu’ils ont faits dans cette vie. Ils seront reconnus comme appartenant à Dieu et s’inclineront à la table avec la famille de Dieu.
Kathryn Rutan, SP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 août 2019

L’évangile selon saint Luc, 12, 49-53

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux, et deux contre trois; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Réflexion :

La paix de Jésus, notre défi.

La conscience que Jésus avait de sa mission lui fait déclarer ces phrases : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé! … Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre? Non, je viens plutôt apporter la division. » Pour Lui, l’essentiel est d’être fidèle à ce qu’Il en venait à discerner et à comprendre comme sa mission. Ce n’est pas de maintenir le statu quo, bien au contraire. Il s’agit d’aller à contre-courant vers ce qui corrompt l’esprit de l’être humain et qui, à partir de là, développe une société éloignée de la Miséricorde, de la Compassion, de la Charité, et donc, des caractéristiques qui font que nous reflétons le Père. Jésus était conscient que sa fidélité a pour conséquence fréquente, pour ceux qui le reconnaissent et le suivent, une rupture avec leur environnement. Connaître, Aimer et Suivre Jésus ne consiste pas en chercher la paix et la tranquillité que nous cherchons souvent en essayant de garder les conflits déguisés et en évitant l’inconfort de confrontation, évitant donc de chercher la vérité qui nous rend libres. Le feu de Jésus, cette Passion pour le Royaume lui permet d’être lui-même et de refuser d’entrer dans les dynamiques du monde qui vont à l’encontre du développement de sa mission. Rechercher et construire la paix nécessite que notre relation avec le Père soit telle qu’elle nous garde libres et fidèles à vivre notre mission et notre vocation prophétique dans la société dans laquelle il nous est donné de vivre aujourd’hui.

Alba Letelier, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 août 2019

L’évangile selon saint Luc, 12, 35-40

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils! Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Réflexion :
« Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. »

Cela fait vingt-neuf ans que j’ai vécu un tragique tremblement de terre (de magnitude plus ou moins 7,8) dans ma ville. J’étais dans mon école secondaire à mon cours de musique quand c’est arrivé. Quand nous avons atteint la plus haute note de do, un grand tremblement est venu. Nos chaises d’école en bois se balançaient d’un côté à l’autre de notre salle de classe.
Mes camarades ont commencé à crier tandis que notre professeur de musique essayait de calmer toute la classe et nous a demandé de nous déplacer rapidement vers un espace dégagé sur les terrains de l’école. Je me souviens encore du sol grand ouvert et fermé. Je peux encore entendre l’Ave Maria et le Notre Père sans fin que nous priions. Plus le tremblement était fort, plus nous priions. Par la suite, des chocs ont été ressentis jour et nuit et cela a duré pendant environ six mois ou plus. La ville entière a été isolée, tous les moyens de communication étaient hors service, les gens comptaient sur les denrées de secours pour lesquels ils faisaient la file, des bâtiments se sont effondrés, beaucoup de gens sont morts, et il y avait des funérailles partout; les sauveteurs continuaient à trouver des survivants. Les gens se montaient leurs propres tentes à l’extérieur de leur maison. Les étudiants et les patients des hôpitaux étaient relogés dans les stationnements. Toute la ville était en détresse.

Le « tremblement de terre tueur » était comme un voleur qui était venu si soudainement que personne n’était prêt.

Au milieu de ce chaos, je me suis demandé si c’était le jour du jugement, comme on l’appelle, et si j’allais rencontrer Dieu. Et s’il me demanderait : « Mae, comment m’as-tu aimé? » Honnêtement, je n’aurais pu dire que je ne connaissais pas Dieu, je ne pensais pas mourir à un jeune âge et je n’étais pas préparée. J’ai porté cette question en moi tous les jours de ma vie pendant plusieurs années. De plus en plus souvent, je me suis demandé quel était mon but sur cette terre et ce qui donnait un sens à ma vie.
Un jour, je me suis juste retrouvée à la recherche de plus de sens dans la vie, je voulais donner plus et mon cœur devenait de plus en plus gros chaque jour, prêt à embrasser toute l’humanité et en particulier les moins fortunés. J’ai continué à méditer pendant des années jusqu’à trouver ma vocation pour la vie religieuse.

Vivre comme une religieuse est une autre histoire, il y a des attentes raisonnables, il faut être à l’écoute de tout l’univers. Il faut veiller à ce qu’il y ait des relations justes, la justice, la compassion et l’amour. Il faut défendre la vérité, veiller sur une façon productive de vivre, garder le feu de Dieu et du Christ en nous et ne pas le perdre.

C’est ce dont nous avons besoin dans notre monde d’aujourd’hui, c’est d’être à l’écoute du Christ dans l’autre pour nous préparer à un processus difficile et rester pleines d’espérance pour demain. Amen.

Sœur Mary Grace (Mae) Valdez, s.p., Province Holy Angels

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 4 août 2019

L’évangile selon saint Luc, 12,13-21

En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages? »
Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. »
Et il leur dit cette parabole :
« Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se demandait :
‘Que vais-je faire? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’ Puis il se dit :
‘Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’ Mais Dieu lui dit :
‘Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
Acclamons la Parole de Dieu!
Réflexion :
Être riche devant Dieu, ne signifie pas consacrer sa vie à amasser des richesses ou passer des heures à l’église, demandant des choses terrestres à tous les saints, à genoux devant le Saint Sacrement sans se soucier de la vie quotidienne, de la vie familiale, de la vie au travail, qui sont les endroits où l’on trouvera les choses célestes.
Nous pouvons acquérir beaucoup de choses terrestres, mais nous n’apporterons pas ces choses avec nous quand nous quitterons cette terre. La seule chose qui vaut la peine est « d’être riche devant Dieu », mais nous l’obtiendrons en agissant bien, en nous préoccupant de ceux qui souffrent, des plus démunis.
Nous devons revêtir la nouvelle condition chrétienne, ainsi il n’y aura pas de différences entre les personnes; nous sommes tous frères et sœurs et nous devons nous soutenir, nous devons rechercher la fraternité et la vivre jour après jour.
Le Christ est notre frère aîné; il nous a montré son amour en donnant sa vie pour nous et il nous appelle à vivre en famille.
Nous devons vivre l’amour fraternel en famille, dans la rue, au travail. C’est là que se crée la fraternité, où « nous obtenons les choses célestes » et que nous devenons « riches devant Dieu ».
En tant qu’Associées et Associés Providence, l’Évangile nous demande de réfléchir sur notre engagement personnel. Ce que nous avons offert en nous engageant, le mettons-nous en pratique?
Ce n’est pas en allant à la messe tous les dimanches, mais sans montrer de fraternité, sans nous soucier de ceux qui souffrent autour de nous, de notre famille, de nos amis, des voisins, de la communauté, que nous serons plus riches devant Dieu.
Notre devoir d’Associées et d’Associés Providence est de vivre engagés et de vivre en fraternité en aidant tous ceux qui ont besoin de nous. C’est la meilleure façon de devenir riche devant Dieu.

Erika Straube Ríos, AP
Chili

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 juillet 2019

L’évangile selon saint Luc, 11, 1-13

Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : ‘Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose’. Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? Ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Réflexion :
Dans l’évangile de dimanche prochain, le 28 juillet, Jésus apprend à ses disciples à prier et ce sont ses propres paroles :Quand vous priez, dites:
NOTRE PÈRE….
Oui, il est notre Père à tous et nous sommes ses enfants bien-aimés. Pour moi-même, quand je dis: « Donne -nous, AUJOURD’HUI… je suis portée à accentuer le mot aujourd’hui, car la spiritualité du quotidien est devenue de plus en plus importante pour moi. J’en ai pris l’habitude alors que je vivais à la rue Goyer, à Montréal, avec Sœur Jeannine Gauthier, décédée l’an dernier, je crois. Je trouvais qu’elle priait bien et sans ostentation.
Pourquoi ne suivrions-nous pas son exemple?

Sœur Rose-Hélène Corriveau, s.p. (96 ans)

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 juillet 2019

L’évangile selon saint Luc, 10, 38-42

En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Réflexion :
Notre part contemplative nourrit notre part évangélisatrice. Alors que Marie prie, Marthe travaille. Nous ne pouvons pas séparer la prière de l’évangélisation, car elles constituent la force et la nourriture de tout labeur. Cependant, l’Évangile de ce dimanche nous présente une mise en garde du Christ qui nous prévient contre faire beaucoup et méditer peu. Il faut vivre de plus près la Parole pour ensuite agir. Ainsi, nous pouvons être des personnes contemplatives, puis faire plus et mieux en apostolat, parce que nous comptons alors avec le soutien de notre Seigneur Jésus-Christ.
Dans le monde d’aujourd’hui, nous nous soucions de beaucoup de choses, nous nous plaignons qu’il y a peu de temps pour ce que nous aimons, mais nous ne réalisons pas qu’une seule chose est nécessaire, écouter le Seigneur en nous.
Accueillons Jésus malgré l’agitation et le bruit, arrêtons notre regard sur la beauté du paysage que nous offre notre cheminement. Servir et contempler est l’un des ensembles qui devrait motiver nos vies en tant que chrétiens et apôtres.
Bonne semaine à toutes et à tous!

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 juillet 2019

L’évangile selon saint Luc, 10, 25-37

En ce temps-là, un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’ Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Réflexion
Mon voisin, mon prochain
Jésus a démoli toutes les attentes. Ce ne sont pas les définitions sociales tels que les classes, la religion, le sexe ou l’ethnie qui déterminent qui est notre prochain. Un bon voisin est une personne qui agit avec compassion envers un autre. Le problème n’est pas de savoir qui mérite d’être aimé comme je m’aime moi-même, mais de devenir une personne qui traite tout le monde avec compassion.
Quand Jésus demande au docteur de la loi qui était son prochain dans l’histoire, le docteur de loi ne peut se résoudre à dire que c’était le Samaritain. Tout ce qu’il dit, c’est que c’était «celui qui le traitait avec miséricorde». La réponse de Jésus était semblable à celle de la première discussion: «Va et fais de même». Le docteur de la loi, et nous, savons ce qui est juste. La clé est de le faire.
Jésus utilise cette parabole pour apprendre aux disciples à suivre l’exemple du Samaritain mal aimé. Ce dernier arrive sur les lieux et éprouve de la compassion pour la personne blessée. Ce que les voleurs lui ont fait, cet ennemi apparent le défait par sa volonté de faire un effort supplémentaire en soignant lui-même l’inconnu. Ceci sera notre défi. Prions pour que nous puissions faire un effort supplémentaire: rendre service à un destinataire inattendu. Suivons l’exemple du Samaritain et «allons-y faire de même».

MM, une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 07 juillet 2019

L’évangile selon saint Luc, 10, 1-9

Après cela, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous. »
Aujourd’hui, par mélancolie ou perception erronée, il est facile de penser que « tout était mieux avant », que c’est un avenir pollué, conflictuel et plein de défis qui nous attend. Les changements climatiques, l’épuisement des ressources naturelles, la surpopulation, les guerres et les affrontements culturels sont autant de problèmes qui attirent notre attention et nous poussent à un certain pessimisme. Comment être heureux dans un monde pareil?

Réflexion:
Cependant, si nous y regardons de près, nous constatons que le monde n’était guère meilleur ou plus juste à l’époque de Jésus. La pollution était sans doute moindre, mais il y avait d’autres problèmes qui sont aujourd’hui en partie résolus mais qui étaient alors très graves et urgents, comme les maladies contagieuses, le manque de justice, etc. Prenons la misère, par exemple : la majorité de la population vivait dans une pauvreté insoluble. C’est dans ce contexte que Jésus envoie ses disciples, deux par deux, prêcher la Bonne Nouvelle, souhaiter la paix à tous, se tenir avec les malades et les nécessiteux et annoncer que le Royaume de Dieu est proche.

Voilà un message simple, clair et plein d’espoir; un message qui fait la joie de ceux qui le transmettent comme de ceux qui le reçoivent. Aujourd’hui, c’est nous qui devons en premier faire connaître ce message. Au-delà des catastrophes que nous avons pu causer dans notre monde, Dieu continue de nous offrir la vie et la paix. « Le Royaume de Dieu est proche. » C’est ainsi que le vivait la bienheureuse Émilie, amie des plus petits, toujours prête à chercher des solutions pour atténuer la souffrance des autres, apporter la paix et l’espoir, et vivre la parole de Dieu à tout moment.
Une très belle semaine à tous dans la joie et la paix!
Nadia Bertoluci, AP

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 juin 2019

L’évangile selon saint Luc 9, 51-62

Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers; ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent :« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village. En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Réflexion :

Dans le calme et avec du temps, il est toujours plus facile de prendre des décisions et souvent elles s’avèrent bonnes. Cependant, si Jésus nous appelle, c’est par amour et il nous appelle à aimer ; tout amour exige des renoncements; Jésus le sait d’expérience. En même temps, sa phrase est libératrice, en quelque sorte, elle nous déculpabilise : lorsque deux devoirs nous paraissent contradictoires, le critère de choix devra être l’accomplissement de la Mission. Lorsque celle-ci l’exige, il ne faut pas se sentir coupables de devoir manquer à d’autres obligations.

Et encore nous avons entendu : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Nous ne pensons pas que même traversant un champ de roses, nous pouvons avoir nos vêtements déchirés par les épines et qui sait, avoir quelques égratignures. Jésus nous fait comprendre qu’il faut savoir rompre les amarres, s’engager sans retour. Et Jésus que nous dit cette phrase troublante « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu », Il avoue les renoncements sans retour que sa mission a exigés à tout les instants : n’oublions pas que ceci se passe au moment où il vient de prendre résolument la route de Jérusalem, c’est-à-dire de la Passion et de la Croix : du confort de la maison familiale de Nazareth à la montée à Jérusalem, Jésus a vécu dans sa chair de multiples arrachements.

Émilie Gamelin n’a pas hésité à prendre le flambeau de l’Amour de la Mission et de le maintenir allumé jusqu’à son dernier souffle. Remercions notre Dieu de nous donner pareille grâce, celle de faire partie de sa famille et de la suivre illuminées par la gloire de Jésus-Christ.

Les Associées Providence attachées au groupe de Notre-Dame-de-la-Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 16 juin 2019

L’évangile selon saint Jean 16, 12-15

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
« Tout ce que possède le Père est à moi; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Réflexion :
Ce passage de l’Évangile reflète l’expérience des premières communautés chrétiennes. Dans la mesure où ils suivaient les enseignements de Jésus, en essayant d’interpréter et d’appliquer sa Parole dans diverses circonstances de leur vie, ils ont expérimenté la présence et la lumière de l’Esprit. Et cela se produit aujourd’hui dans les communautés qui tentent d’incarner la parole de Jésus dans leur vie. Depuis toujours, à la racine de cette expérience se trouvent les paroles de Jésus : « Tout ce que possède le Père est à moi; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
De plus, ce dimanche, nous célébrons la fête de la Sainte Trinité, le grand mystère de notre foi, difficile à comprendre et à expliquer. À bien y penser, il n’est pas facile de parler de ce mystère.
Peut-être que nous devrions nous concentrer sur voir que Dieu est un Père proche, accueillant, aimant, qui nous offre un projet pour poursuivre et chercher le bien pour toute l’humanité et pas seulement pour quelques-uns. Tout ce qu’il demande est de Lui être fidèle et de faire le bien sans chercher de récompense. Être honnête dans notre témoignage.
Nous voyons dans la lecture de cet Évangile comment Jésus, au moment de faire ses adieux, prépare les disciples à suivre les étapes qu’Il a commencées; Il nous a aussi préparés petit à petit au travers de la famille et de la communauté. Nous vivons des moments difficiles, mais nous devons espérer que la vérité triomphera, la justice vaincra et l’amour l’emportera sur le mal.
Ayons la certitude que Dieu nous encourage toujours et nous donne la force d’avancer. Je vous invite à réfléchir à ces questions, profondes et nécessaires : Quel est mon don spirituel — ce don de l’Esprit Saint qui m’est unique? Où est-ce que je vois les dons de l’Esprit manifestés dans ma vie? Je demande au Seigneur de révéler le don spirituel qui me convient le mieux et de prier pour la grâce d’utiliser ce don pour servir les autres. Il va de soi que notre fondatrice, la bienheureuse Émilie Gamelin, a fait cet exercice tout au long de sa vie.

Une soeur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 09 juin 2019

L’évangile selon saint Jean, 20, 19-23

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Réflexion :
Lorsque se termine la saison de Pâques vient la Pentecôte, la grande fête de l’Esprit, la célébration d’une histoire dans laquelle l’Esprit de Dieu est notre guide et notre inspiration. Regardons au-delà de ce moment initial, quand les disciples ont expérimenté avec une force extraordinaire la présence de l’Esprit de Dieu qui les encourageait à quitter leur pièce fermée où ils se trouvaient par peur des Juifs, pour sortir prêcher la Bonne Nouvelles à tous, dans toutes les langues et toutes les cultures. L’amour et le salut de Dieu sont pour tout le monde.
En ce jour, nous nous souvenons de ceux chez qui le peuple de Dieu a reconnu la présence de l’Esprit et la fidélité humaine. C’est grâce à eux si aujourd’hui nous continuons à reconnaître la présence de l’Esprit dans l’Église, depuis ceux qui ont écrit les Évangiles et ceux qui ont donné le témoignage de la première heure, comme les évangélistes, ainsi que les saints des derniers siècles, comme notre valeureuse bienheureuse Émilie Gamelin. Nous ne pouvons pas arrêter de regarder les gens assis à côté de nous pendant la messe, les membres de notre communauté chrétienne. En eux, en nous, l’Esprit est également présent, nous encourageant à être meilleurs, à aimer plus, à être plus généreux.
Les langues de feu sont un symbole pour exprimer la force de l’Esprit de Dieu qui vient au cœur de la personne humaine et est capable de la transformer. Lorsque les portes du cœur s’ouvrent à l’Esprit, rien n’est plus pareil. Tout prend une autre perspective, celle de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Notre histoire personnelle se transforme dans le feu de l’Esprit.
Aujourd’hui est un jour pour rendre grâce à Dieu pour le don de son Esprit, parce qu’il nous a fait participer à cette histoire des saints hommes et des saintes femmes et il nous appelle nous aussi à la sainteté. Ouvrons nos cœurs à l’Esprit de Jésus et il nous enseignera, comme dit l’Évangile, à vivre en tant que chrétiens, il nous aidera à nous rappeler de Jésus en tout temps et nous aidera à garder le mandat de l’amour.
Une soeur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 02 juin 2019

L’évangile selon saint Jean, 17, 20-26

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »
Réflexion
Quelle belle prière, prononcée par Jésus lui-même. Il prie devant ses disciples, ça veut dire qu’il les fait entrer dans son intimité, il leur fait partager ses désirs les plus profonds. Il parle du monde, de ce qu’il veut de toutes ses forces, c’est-à-dire, que le monde croie, il nous dit :« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. » Un peu plus tard, il répète : « Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé ». Et pourquoi est-il si important que le monde reconnaisse en Jésus l’envoyé du Père ? D’abord parce qu’à ce moment-là le monde saura combien Dieu l’aime. L’envoi de son Fils est la plus belle preuve d’amour que Dieu peut donner au monde : « Le monde saura que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »
A relire ces lignes, on est frappés de l’insistance de Jésus sur les mots amour et unité ; une fois de plus, il faut reconnaître que l’histoire de Dieu avec nous est une grande aventure, une histoire d’amour. Dieu est Amour, il nous aime, et il envoie son Fils pour nous dire de vive voix ! C’est bien ce que Jésus dira quelques heures plus tard à Pilate, au cours de son interrogatoire : « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » (Jn 18,37)
Nous sommes tous invités à porter et à partager cet amour infini, le plus grand amour jamais connu avec tous nos prochains. Dans la joie de distribuer ce même amour, le plus grand des trésors, je vous souhaite une bonne semaine à tous et à toutes!

Lise Lessard, sp

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 mai 2019

L’évangile selon saint Jean, 14, 23-29

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront,
vous croirez. »
Réflexion :
Quand on aime c’est avec enthousiasme qu’on accomplit la volonté de la personne aimée. Et c’est le signe que Jésus demande à ses disciples pour prouver leur amour : l’accomplissement des Commandements de Dieu.
Puisque nous devons réaliser en notre vie les Commandements du Seigneur, il nous faut connaître de plus en plus sa Parole. Nous n’aurons pas trop de tous les jours de notre vie pour l’approfondir et la faire passer dans le quotidien de nos vies. Pour cela il faut être discipliné et persévérant, car à nos yeux, la Parole peut être parfois ardue et difficile à comprendre. Il nous faut aussi une bonne dose d’humilité pour, à l’occasion, demander de l’aide pour éclairer notre pensée et prendre ainsi les bonnes décisions, choisir la bonne marche à suivre.
Cependant, il faut admettre que c’est une promesse merveilleuse ! «… nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure.» Nous faisons souvent des promesses vaines par la faiblesse de notre nature et à cause que nous les oublions vite… mais les Promesses de Dieu ont l’éternité pour s’accomplir…Il est Dieu et le ciel et la terre passeront, mais sa Parole ne passera jamais. Il a promis… c’est accompli…
Quant à nous, si nous accomplissons les volontés de Dieu, IL demeurera en nous et nous deviendrons sa demeure, un temple vivant. Cela nous permettra de Le faire connaître, en tout temps et si nous en prenons conscience, il nous deviendra facile de vivre en sa présence… Cette réalité, nous devons y penser souvent et alors, il ne sera plus impossible d’aimer ceux qui nous semblent « difficiles », car nous verrons la Sainte Trinité en eux et ainsi pourrons-nous ne pas les respecter?
Nous sommes appelés à vivre dans la paix, dans la sérénité et dans la joie. Au lieu de nous révolter, de nous crisper, de nous refermer sur nous-mêmes et d’en vouloir à Dieu, aux autres et à nous-mêmes, il nous est demandé d’être disponibles pour aimer davantage.
S.L.G.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 mai 2019

L’évangile selon saint Jean, 13,31-33a.34-35

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti du cénacle, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. (…) Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Comment pouvons-nous aimer comme Lui nous aime?
Jésus est sur le point de dire au revoir à ses disciples et Il leur laisse un commandement nouveau qui est en quelque sorte son testament. Il leur a dit de s’aimer les uns les autres comme Il les a aimés. Ceci est le signe par lequel on saura que nous sommes des disciples de Jésus. Puis, le trait le plus distinctif des chrétiens n’est pas que nous nous réunissions le dimanche pour célébrer la messe. Ce n’est pas que nous connaissions personnellement le pape, les évêques et les prêtres. Célébrer sept sacrements n’est pas non plus notre caractéristique. Jésus ne voulait pas que nous soyons connus pour l’une ou l’autre de ces choses. Jésus voulait que ceux en dehors de notre communauté nous reconnaissent par un autre signe, plus humble si on veut, mais plus important encore et plus humain : c’est à dire la façon dont nous nous traitons les uns les autres, par la façon dont nous nous aimons et que nous aimons tout le monde sans distinction : « Aimez-vous les uns les autres ».
Ceci est le signe que la communauté chrétienne est la semence d’un monde nouveau. Car seul Dieu peut donner vie à cet amour qui fait que tout se partage et que tous vivent davantage en abondance.
Il est bon de se demander : Est-ce que les chrétiens sont faits d’un bois différent? Sommes-nous supérieurs aux autres? Pas du tout. Nous sommes égaux. Mais la présence de Dieu est avec nous. Et quand nous le laissons agir dans notre cœur, nous faisons l’expérience d’un amour plus grand que nos forces qui surgit de notre intérieur. C’est l’amour de Dieu. C’est l’amour qui est un signe de la terre nouvelle et du ciel nouveau. C’est, par exemple, l’amour avec lequel Mère Émilie aimait les pauvres, les orphelins, les personnes âgées, les malades et tous ceux qui souffraient. Il est l’amour avec lequel beaucoup de mères aiment leurs enfants. Démesurément, sans horaire, sans limite, avec une générosité absolue.
Mais comme nous ne sommes pas supérieurs aux autres, comme nous faisons des erreurs et parfois nous nous blessons les uns les autres, il y a une dimension de l’amour que la communauté chrétienne doit savoir comment vivre d’une manière spéciale. C’est la dimension du pardon, de la réconciliation. Savoir pardonner et se pardonner est une forme d’amour qui reconnaît ses propres limites et les surpasse parce que l’amour va au-delà des limites fixées par nos faiblesses. Vivre le pardon et la réconciliation dans la communauté chrétienne est la meilleure façon de témoigner de l’amour qui nous unit.

Une Soeur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 mai 2019

L’évangile selon saint Jean, 10, 27-30

Jésus avait dit aux Juifs : « Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger). » Il leur dit encore : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »
Réflexion :
Jésus le bon Pasteur, le bon Berger, non seulement pour les personnes de son temps, mais pour chacune et chacun de nous aussi. Il nous connaît par notre nom et veille constamment sur nous et nous protège des dangers dans ce monde si agité et parfois perturbé. Que demander de plus? Avec Lui, nous sommes en sécurité.
Le début de ce texte évangélique précise ceci : « Mes brebis écoutent ma voix; elles me suivent. » Le meilleur endroit pour écouter la voix du Bon Pasteur n’est-il pas dans la prière et le silence ?
Il vaut la peine d’essayer cette recette – prière, silence… Nous risquons d’être surpris des résultats. N’ayons pas peur, Jésus porte bien son nom : Le Bon pasteur… Faisons-Lui confiance!
Une Soeur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 5 mai 2019

L’évangile selon saint Jean (21, 1-19)

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment : Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi.» Ils partirent et montèrent dans la barque; or cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.
Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain.
Jésus leur dit : » Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons ; il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : » Simon fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : » Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : » Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : » M’aimes-tu ? » Il lui répond : » Seigneur, toi, qui sait tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : » Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : »Suis-moi. »

Réflexion :

Revenus de leurs peurs et de leur incrédulité par l’action de l’Esprit, les apôtres initient leur mission. Un titre est à la une pour les messagers de la Bonne Nouvelle, bien qu’il n’y ait à l’époque ni journaux, ni radio, ni internet. Les disciples parcourent les rues des villes et des villages et proclament bien haut ce qu’ils ont vu et entendu : « Jésus est vivant ». Quelle fougue, quelle détermination de leur part. Ils ne peuvent plus se taire, disent-ils. Quelle leçon pour nous, car, ne sommes-nous pas bien souvent trop timides quand il s’agit d’afficher nos couleurs chrétiennes? Aujourd’hui, suite au déplacement des foules, de ces migrants en quête de dignité humaine et de justice, nous sommes entourés de cultures et de confessions différentes. Remarquons avec quelles convictions, les uns s’engagent même au risque de leur vie. Leur engagement dépasse les signes religieux qu’ils portent, signes gênants pour ceux qui sont réfractaires à toute pratique religieuse, ou à ceux qui craignent voir leur foi supplantée par d’autres croyances. Les vrais signes sont invisibles aux yeux de chair. Ils sont inscrits dans les profondeurs de l’âme.
Jésus envoie tous les disciples : « Allez par le monde entier. Proclamez l’évangile à toute la création. » (Marc 16,15) Malheur à moi, je n’annonce pas l’Évangile. » (1Cor 9, 16)
Les apôtres ont d’abord vécu la même fragilité humaine que la nôtre. Interrogeons-nous. Osée nous fait prendre connaissance de notre fragilité : « Votre amour est fugitif comme la brume du matin, comme la rosée qui tôt se dissipe ». (Os 6,4). Quel est le degré de ma foi, de ma qualité d’apôtre ? Mais avant d’exercer leur ministère apostolique, ils ont vécu un temps de questionnement, d’attente. Ils rêvaient d’un royaume terrestre. Comme les disciples, nous avons peut-être tendance à nous enfermer, à verrouiller nos portes. Tous les sujets d’attraction de notre monde moderne nous font ils rêver, nous aussi, d’un royaume terrestre? C’est en Jésus que nous trouvons ce désir véhément d’annoncer, de transmettre le flambeau à tous ceux et celles qui se trouvent sur notre route.

Simon-Pierre dit : « Je m’en vais à la pêche. » Il n’a sans doute pas la passion de la pêche en ce moment. Les autres le suivent. Un moment de déprime. C’est humain. Il faut bien faire quelque chose pour oublier la dernière mésaventure, la perte d’un leader, enfin, briser la monotonie. Leur peu de motivation fait qu’ils reviennent bredouille. « Que vous êtes lents à croire! »Ce reproche s’adresse à nous, tout comme aux apôtres. Il leur avait bien informé : « Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. » (Jean 16, 7) « Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité. » (Jean 16, 13) Il Jésus a dit qu’il fallait qu’il s’en aille, pour que vous receviez l’Esprit (Mais Jésus envoie l’Esprit par qui chacun peut affronter les défis les plus menaçants, même au prix de leur vie. Un vent de Pentecôte leur a donné force et audace pour annoncer avec un langage que chacun pouvait comprendre. (Actes 2,1-11)
Le Christ ressuscité invite Simon-Pierre à manifester son engagement. « Simon, m’aimes-tu? » « Sois le pasteur de mes brebis. » Les Écritures s’adressent à tous ces dépositaires de la Bonne Nouvelle : Jésus est vivant. La foi implique les œuvres, sinon, c’est une foi morte, (Jc 2,17).
Que de fois comme aux disciples, Jésus manifeste sa présente aimante et fraternelle avec des moyens concrets, à notre portée, comme l’invitation à déjeuner au bord du lac. C’est dire que notre engagement connaît des moments de repos, de détente et de succès.
L’Église doit comme le Christ, se mettre en route, pour conduire tous les humains vers Celui qui nous donne la vie en plénitude. Notre témoignage devient crédible selon nos convictions. Le gros problème n’est-il pas l’ignorance religieuse dans le monde, ou l’indifférence. Il est absolument essentiel d’approfondir la foi pour pouvoir mieux la transmettre. Nous vivons dans une société qui connaît toutes sortes de bouleversements. La Pâque est radicalement accomplie par Jésus : tout est achevé en principe. Son annonce et son accueil visent à changer l’humanité. En vivant la Parole, nous nous identifions à Jésus-Christ et ainsi notre témoignage est vrai et porte fruits.
Jésus veut signifier à Pierre le genre de mort qui l’attend : étendre les bras comme Jésus et aller jusqu’au terme de sa mission, pour accueillir ce passage qui mène vers la résurrection, renaître de nouveau, ainsi que le dit Jésus à Nicodème. Voilà la vraie réalité.

Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 avril 2019

L’évangile selon saint Jean, 20, 19-31
« C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom. »
Quel beau mandat que cette mission de Pâques, mais combien difficile dans un monde qui a tendance à ne pas croire ni à la paix, ni à la réconciliation. Dans nos propres maisons, dans nos propres communautés, dans notre propre travail, nous devons admettre qu’il n’est pas facile de maintenir une pensée de paix face à d’autres qui ne cherchent que les bisbilles, la division et la discorde.
Cependant, comme chrétiens, chrétiennes, nous sommes porteurs du souffle du Christ, de son Esprit, de ses valeurs. Nous sommes «le Corps du Christ, le Temple de l’Esprit…» dira saint Paul, et cela nous mène à nous dépasser, à aller chercher des avenues pour ne pas céder à la tentation, si facile, de répondre par les mêmes moyens à ceux et celles qui cherchent par toutes les façons de nous déséquilibrer, de nous faire du tort dans notre choix de vivre la paix et de la répandre, tel qu’Il nous l’a demandé.
Croyons et prions, car le temps de Pâques est un moment privilégié où chaque groupe doit s’engager à retrouver la fraîcheur du mouvement chrétien à ses origines, respectueux des charismes de chacun et de la grande diversité des grâces particulières.
Le Christ nous invite à créer avec lui un monde nouveau, un monde de paix, de fraternité et d’amour.
Bonne semaine!

Une Soeur de la Providence
.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 avril 2019

L’évangile selon saint Luc 22, 14-23, 56 (Première partie)
Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les Apôtres avec lui. Il leur dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir! Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie dans le royaume de Dieu. » Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce, il dit : « Prenez ceci et partagez entre vous. Car je vous le déclare : désormais, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. » Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. Et cependant, voici que la main de celui qui me livre est à côté de moi sur la table. En effet, le Fils de l’homme s’en va selon ce qui a été fixé. Mais malheureux cet homme-là par qui il est livré! » Les Apôtres commencèrent à se demander les uns aux autres quel pourrait bien être, parmi eux, celui qui allait faire cela.
Réflexion :
Nous avons choisi de faire une humble réflexion sur une partie de l’Évangile suggéré pour le dimanche 14 avril.
Combien de fois nous nous sommes réunis pour célébrer comme frères et chrétiens les jours fériés importants de notre calendrier. C’est une tradition et nous devons continuer à la respecter. Jésus notre Maître a fait la même chose : il a rassemblé ses gens les plus proches, ses apôtres, et au travers de la joie et de l’allégresse du repas pascal, il a annoncé la trahison d’un des siens…
Comme dans la courte vie de Jésus, notre vie est également faite d’inconstance et d’incohérences. Mais face à tout cela, on trouve la cohérence et la constance de Jésus, le Fils de Dieu, l’envoyé du Père, déterminé à nous montrer son amour jusqu’à la fin, jusqu’à donner totalement sa vie pour nous. Dieu est obstiné dans son amour. Il ne bouge pas d’un centimètre et, bien que nous disions que nous ne le connaissons pas du tout, Il nous reconnaît encore comme des fils et des frères, comme des membres chéris de sa famille.
Là est la clé de la célébration de la Semaine sainte. Nous nous souvenons de l’amour de Dieu pour nous. Il est plus fort que la mort et, bien sûr, plus fort que notre propre péché. Le point clé pour le comprendre se retrouve dans le regard que Jésus jette à Pierre quand celui-ci l’a renié pour une troisième fois. C’était un regard plein d’affection. Il le connaissait bien dans sa faiblesse, mais Il ne l’aimait pas moins. Aujourd’hui, ce regard est tourné vers chacun d’entre nous. Il nous connaît bien, au dedans comme au dehors, et il nous regarde avec affection et amour total.
Jésus a répondu à la trahison avec amour, avec sa vie, en nous donnant tout. La même chose a été faite par des personnes très importantes dans la Congrégation des Sœurs de la Providence, c’est à dire Mère Émilie, Mère Bernard et Mère Joseph, qui ont donné leur vie, leur énergie, et leur santé à ceux qui en avaient besoin, comme un enfant a besoin de sa mère. Mais elles ont été aussi généreuses avec ceux qui ne se sont pas très bien comporté avec elles; mais à tout cela, ces saintes femmes ont répondu avec le pardon et l’amour, comme Jésus.
Nous remercions le Seigneur d’avoir tant d’exemples pleins de lumière divine pour réfléchir en ce début de Semaine sainte.
Un groupe d’Associés Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 07 avril 2019

L’évangile selon saint Jean 8, 1-11

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Réflexion :

Dans cet Évangile, Jésus nous enseigne qu’avant tout moment important dans la vie, il faut prendre du recul pour prier et renforcer notre esprit. Face aux pharisiens, Jésus est en paix et calme, il sait qu’ils veulent le faire tomber dans le doute et il est préparé. Ils lui présentent une femme, la condamnant pour infidélité. Je pense que sa chute était avec un homme, mais les pharisiens ne condamnent que la femme et parlent à Jésus de la loi.

Alors Jésus, d’abord et avant tout, respecte la dignité de la femme et place en elle sa miséricorde. Il prend sur lui la honte que la femme vit, il démontre du respect pour la dignité de la personne. Puis, sans regarder les hommes, il leur dit que celui qui est sans péché jette la première pierre, ce qui fait que ces hommes doivent regarder dans leur propre vie et c’est ainsi qu’ils découvrent que chacun d’eux est pécheur. Jésus lève alors ses yeux et demande à la femme : « Personne ne t’a condamnée ? Moi non plus, dit-il, va en paix et désormais ne pèche plus. » Il lui rend l’état de grâce et elle se sent alors purifiée. Jésus l’avait guérie et il lui dit : « Désormais ne pèche plus, » c’est à dire sois digne, sois une femme aimée par Dieu.

À l’image d’Émilie, cherchons le chemin du pardon, pour nous faire pardonner et pardonner, en toute confiance.

Marta Alvear, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 31 mars 2019

L’évangile selon saint Luc 15, 1-3 11-32

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux! »  Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. » Et le père leur partagea ses biens. « Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.  Il aurait bien voulu se remplir le centre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. « Alors il rentra en lui-même et se dit : « Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers. » Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. « Le fils lui dit : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. » Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite! Apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. » Et ils commencèrent à festoyer. « Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : « Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé. » Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sorti le supplier. « Mais il répliqua à son père : « Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras! » « Le père répondit : « Toi mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé! » »

Réflexion :

Aujourd’hui, nous parlons de la conversion du fils prodigue. Le plus jeune fils était parti et, sans se rendre compte, avait fait fausse route et avait dilapidé le meilleur qu’il avait : l’amour de sa famille, l’amour de son père, la sécurité que donne le sentiment d’être aimé. Il pensait qu’il pouvait vivre seul. Il était certain qu’il  pourrait obtenir tout ce qu’il voudrait de ses propres mains. Et il a rencontré l’échec. Heureusement qu’une fois sombré dans la gêne, il a réalisé ce qu’il devait faire : retourner à la maison de son père, demander pardon et travailler sans penser à se faire choyer.

À son retour, le fils prodigue prépare des phrases : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. » Cependant, lorsque le fils trouve son père, il commence à dire les phrases qu’il avait préparées, mais le père lui coupe la parole. Et ce qui est plus important, il ne le laisse pas finir. Ainsi disparaît la dernière phrase que le fils prodigue avait préparée : « Traite-moi comme l’un de tes ouvriers. » Nous ne savons pas s’il n’a pas réussi à la dire ou si le père n’a pas voulu l’entendre. Parce que ce qui compte dans la rencontre entre le père et le fils c’est la joie, la joie du père. Comme si rien n’était, le père demande qu’une grande fête soit organisée dans la maison. C’est la joie du pardon, de la réunion. Parce que la chose la plus importante pour le père, c’est d’avoir une famille unie.

Pour nous, le Carême est encore l’occasion de nous convertir. Pas besoin de préparer de nombreuses phrases. Dieu sera heureux que nous rentrions à la maison. Il va préparer un festin. Nous sommes tous faits du même « matériel » humain, nous ne sommes pas des dieux. Nos limites nous conduisent à faire le mal, nous ne voulons pas le commettre mais, de temps en temps, nous le faisons. Personne ne peut se présenter devant Dieu avec une feuille sans péché. Personne ne peut se tenir devant Dieu, comme le pharisien debout : « Oh mon Dieu, je te rends grâces parce que je ne suis pas comme les autres hommes » … qui sont pécheurs. Nous sommes comme le publicain. Reconnaître nos défauts, avoir le cœur en peine pour ce qu’on a fait et en éprouvant un réel repentir, dire à Dieu notre Père : « Ayez pitié de moi pécheur. » Et puisque nous sommes en dialogue d’amour avec notre Dieu, lui demander aussi qu’Il continue d’offrir sa tendresse, son amour et la force nécessaire pour être fidèle à son amitié.

Merci Seigneur pour le don d’appartenir à la Famille Providence en ces journées spéciales de remerciements et de bénédictions.

Un Associé Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 24 mars 2019

L’évangile selon saint Luc 13, 1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort? Eh bien, je vous dis : pas du tout! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tout de même. » « Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? Eh bien, je vous dis : pas du tout! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tout de même. » Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : « Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon laisser épuiser le sol? » Mais le vigneron lui répondit : « Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas. » 

Réflexion :

La liberté et la sagesse

Ce texte est un guide pour nous tous chrétiens et chrétiennes, un guide de la sagesse. Nous pourrions commencer par demander : que faisons-nous de la liberté que Dieu nous donne? Le fait que Dieu nous libère ne veut pas dire que nous atteindrons automatiquement la liberté. Il ne suffit pas au prisonnier d’ouvrir la porte de la prison, il lui faut se lever et partir de son propre gré de sa cellule, il doit prendre part à sa propre libération. Ou dans les mots de Jésus : « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. » Si nous mettons cette parole en lien avec la parabole finale, nous pouvons comprendre l’immense miséricorde de Dieu qui tend toujours sa main salvatrice et libératrice vers nous. Le propriétaire avait déjà passé trois ans à gaspiller temps et argent sur un figuier qui ne produisait pas de fruits. Il voulait le couper, l’arracher et utiliser la terre pour autre chose. Mais le vigneron a voulu continuer d’essayer. Il pensait qu’il était encore possible que l’arbre donne des fruits. Il est certainement question de patience et de travail. Il s’agit de la même patience que Dieu a toujours avec nous, jusqu’à ce que nous soyons en mesure de vivre comme des hommes et des femmes libres et responsables.

La période du carême ne doit pas nous décourager. Il est vrai qu’en regardant nos vies, nous découvrons que nous avons parfois perdu le précieux héritage que nous recevons de nos parents et que nous ne vivons pas comme nous le devrions la foi chrétienne qu’ils nous ont transmise. Mais il n’en est pas moins certain que nous avons un Libérateur qui continue de nous tendre la main pour nous sortir de notre prison, pour que nous marchions en liberté, que nous vivions en plénitude et que nos cœurs conservent toujours l’espérance. Ces paroles nous confirment encore une fois que Dieu n’abandonne pas son peuple, bien que la vie soit parfois si dure que nous en venions à penser que c’est le cas.

Unissons-nous, en ce temps de réflexion et d’introspection, à tous les chrétiens et toutes les chrétiennes qui attendent le Royaume de Dieu.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 mars 2019

L’évangile selon saint Luc 9, 28-36

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’était Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.

Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici! Faisons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.

Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombres; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le! »

Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Réflexion :

J’aimerais commencer ma réflexion avec quelques questions qui me semblent très étroitement liées à l’Évangile de cette semaine : Être chrétien, vivre et agir en tant que tel, est-ce seulement une façade, même quand je vais à la messe? Que signifie pour moi être chrétien au travail? Et en famille? Qu’est-ce qui devrait changer dans ma vie pour qu’être chrétien se transforme en quelque chose de plus qu’un groupe dont je fais partie?

Intéressant, n’est-ce pas? Autant que l’est l’Évangile et la possibilité d’être chrétiens. La plupart du temps, la foi nous est donnée en étant né dans une famille chrétienne et nous pouvons dire que la foi fait partie de notre patrimoine culturel, mais il est de notre responsabilité de transformer ce patrimoine en une réalité vivante. Tout comme nos ancêtres l’ont vécue et à travers eux, de leur témoignage de vie, nous l’avons reçue, de la même façon nous ne pourrons la transmettre à la prochaine génération que dans la mesure où la foi fait partie de notre vie quotidienne.

L’Évangile d’aujourd’hui raconte l’histoire de la transfiguration. Le fait que Jésus est transfiguré devant les apôtres démontre que ceux-ci n’avaient pas encore une foi entière. Ils n’étaient pas en mesure de le voir comme Il était. Ils ne sont pas encore capables de le voir avec les yeux de la foi. Ils le voyaient juste comme un homme. Un grand homme, bien sûr, mais juste un homme. Jésus est transfiguré devant eux pour qu’ils réalisent qui Il est. Il reste encore aux apôtres un long chemin à parcourir pour mûrir dans leur foi, pour grandir peu à peu au côté de Jésus, pour apprendre à vivre selon l’Évangile. La meilleure partie de cette histoire est que Jésus ne les laisse pas seuls dans ce processus. Il est avec eux, les accompagne, les aide, les oriente. Il est patient face à leurs erreurs. Lorsqu’ils tombent, Il les relève et les encourage à continuer à marcher avec lui. La transfiguration est seulement une étape sur le chemin pour suivre Jésus. Ils montent sur la montagne, puis ils en redescendent. Il suit le chemin qui est parfois difficile, mais les apôtres savent maintenant qu’ils ont Jésus avec eux. Il ne les abandonnera pas.

Nous nous trouvons dans une situation similaire. De nos parents, de nos aînés, nous avons reçu un héritage chrétien, un héritage de foi. C’est le meilleur trésor qu’ils pouvaient nous donner. Ils nous l’ont donné avec amour. Maintenant, il est de notre responsabilité que la foi soit vivante, qu’être chrétien soit plus qu’un simple nom. Il n’est pas toujours facile de vivre en tant que chrétien. Au travail, à la maison, avec les amis, avec les enfants. Parfois, des problèmes se posent. Il y a des moments difficiles. Mais nous savons que Jésus est toujours avec nous. Nous pouvons lui faire confiance parce qu’Il ne nous abandonne jamais. En cette période de Carême, l’Église nous demande de revitaliser notre foi. Pour que notre héritage chrétien ne soit pas comme ce trésor enterré qui ne sert à rien, mais qu’il soit plutôt comme le champ labouré, amendé et arrosé, qui donne beaucoup de fruits de vie pour nous-mêmes et nos familles.

Souvenons-nous que celui qu’ils ont vu plein de lumière et plein de blancheur, est celui qui semblait voir sa destination finale sur la croix. Ne nous décourageons pas, à la fin la vie, l’amour et la vérité gagnent toujours.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 mars 2019

L’évangile selon saint Luc (4, 1-13)

En ce temps-là,  après son baptême, Jésus, rempli de l’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où,  pendant 40 jours, il fut tenté par le diable.

Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors:  » Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit: « Il est écrit: L’homme ne vit pas seulement de pain. »

Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit:  » Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela.  » Jésus lui répondit: Il est écrit: C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. »

Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit:  » Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas; car il est écrit: Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder; et encore: Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse: « Il est dit: Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Réflexion :

Ce tout début du carême n’est-il pas l’image vivante de la montée pascale, celle que je vis non seulement durant quarante jours, mais depuis le jour de mon baptême, car depuis lors, je me suis engagée à vivre la Mission de Jésus. Or, le temps liturgique du carême est un rappel, un moment fort de cette montée pascale, mystère mort et résurrection que partage tout chrétien.

Un drôle de dialogue propose les tentations du diable, qui se pose à lui-même une question: « Si tu es le Fils de Dieu ? »  Voilà que cette identité de l’Homme-Dieu, se traduit en moi par ce don de mon baptême qui me fait Fille de Dieu. Je suis fille de Dieu, je vis sa mission en Église. N’est-ce pas ma raison d’être sur terre, cette merveille de ma vocation chrétienne.

Trois propositions sont offertes au Fils de Dieu. La première expérience serait pour Jésus de répondre à la tentation de se rassasier des biens terrestres, (Ordonne que cette pierre devienne pain). Si souvent nous expérimentons la tentation de Jésus, celle de rassasier nos faims matérielles. Mais Jésus propose une nourriture infiniment supérieure à celle qui est périssable, c’est de se nourrir de la Parole de Dieu. Cette Parole qui prêche le partage de nos biens matériels avec le pauvre ; le partage de nos valeurs, nos talents, notre temps. Tant de mes sœurs et frères d’ici et d’ailleurs vivent une situation de pauvreté matérielle et morale dramatique face aux repus.

La deuxième expérience serait pour Jésus de faire valoir son identité en tant que Dieu : (Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis, si tu te prosternes devant moi.) Jésus est investi d’un pouvoir divin, mais Il accepte d’être un humain comme nous. L’humanité que Jésus veut vivre, c’est une humanité fraternelle. Les humains connaissent cette tentation de se faire attribuer plus de valeurs qu’ils possèdent. Leurs prétentions sont mises en évidence. Cette tentation veut combler un besoin subtil d’être supérieur à l’autre. Il est bon de se rappeler nos pauvretés d’êtres mortels, fragiles, nous souvenant que nous avons surtout besoin de la simplicité du pauvre. A Dieu seul, remets ta vie.

La troisième expérience serait de dépasser les limites de la logique et manquer à sa Mission : « Si Tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car Il est écrit : Il donnera l’ordre à ses anges de te garder. » Prétendre connaître la vérité; se penser super humain, omnipuissant, une telle arrogance ne serait pas digne de Lui. Quand Pierre veut le détourner de sa mission, Jésus lui dit : « Passe derrière moi, Satan.» (Marc 8,33). C’est chaque jour que j’ai besoin de raviver la flamme de ma lampe. J’ai besoin de temps forts de prière comme celui du carême ; de solidarité avec l’Église, ma congrégation, ma communauté locale. Si je ne prie pas, je prive la mèche du feu qui l’anime. La prière me met en solidarité avec les gens de toute culture, de tout âge, de toute frontière. La prière, c’est la lampe qui guide mon quotidien dans cette montée pascale, c’est l’assurance d’une vocation vécue, d’une mission accomplie selon les desseins des Dieu.

Sœur Annette Aspirot, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 03 mars 2019

L’évangile selon saint Luc 6, 39-45

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou? Le disciple n’est pas au-dessus du maître, mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.

« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas? Comment peux-tu dire à ton frère : « Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil », alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien? Hypocrite! Enlève d’abord la poutre de ton œil; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.

« Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. »

Réflexion :

Tout d’abord, laissez-moi dire que je suis très reconnaissante de contribuer à ces réflexions de la famille Providence. Je peux dire qu’autrefois, mais aujourd’hui encore, dans les petites villes, on devait être très prudent avec ce qu’on faisait et avec les apparences. Tous sentaient qu’ils avaient assez d’autorité pour donner leur avis, juger et condamner les autres pour tout ce qui leur semblerait différent. Parfois, cela se faisait à partir de données infimes, de faits accidentels qui n’avaient en réalité rien à voir avec ce que la personne était ou avec ce qu’elle vivait.

À l’heure actuelle, nous le faisons aussi avec des connaissances, des amis, des politiciens, des vedettes de cinéma ou avec les personnalités publiques en général. Beaucoup osent donner des conseils avec une telle clairvoyance absolue, que nous ne comprenons pas comment ils n’ont pas obtenu de plus grands triomphes dans leur propre vie. Comme dit le dicton : « Fais ce que je dis, non pas ce que je fais. » Les dictons ne sont que le reflet de la sagesse populaire. L’Évangile d’aujourd’hui nous dit que dans les paroles d’un homme nous pouvons découvrir son cœur et ce qu’il contient. Autrement dit, toutes les critiques et les commentaires dont nous avons parlé ci-dessus en disent plus long sur la personne qui fait le commentaire, que sur la personne qui en est le sujet.

Jésus insiste sur des idées similaires. Jésus utilise beaucoup le bon sens. Ce n’est pas étonnant, parce que la sagesse populaire tire beaucoup de l’expérience humaine profonde. Et cette profondeur ne peut être ancrée qu’en Dieu, qui est notre Créateur. C’est en elle que Jésus trouve les racines de la sagesse et de la relation des êtres humains avec Dieu.

Je vous laisse avec une question : Ai-je le courage de regarder la poutre que j’ai dans mon œil?

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile selon saint Jean 14, 15-16. 23b-26

Jésus a dit à ses disciples :

« Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements.

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous:

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons notre demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé.

Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

RÉFLEXION SUR L’ÉVANGILE DE JEAN

Jésus insiste sur l’importance de l’amour. L’amour nous fait faire ce qui est bon et juste, et il est important pour nous afin de réussir dans cette vie, et pour aller au ciel.

Dieu le Père nous a montré son amour immense quand il a envoyé son fils unique Jésus sur terre pour souffrir et mourir pour nous.

Jésus a vécu une vie d’amour quand il s’est déplacé pour enseigner, guérir, réconforter et aider les gens, avec tant de patience et de soins. Il a même souffert et est mort pour nous. Ce n’était pas assez d’amour! Alors le Père a envoyé le Saint-Esprit pour continuer l’œuvre de Jésus pour aider, inspirer et nous guider dans l’exercice de l’amour, et ce faisant, de faire la sainte volonté de Dieu, et enfin être sauvés et unis à la Sainte Trinité dans le ciel!

Pat Nex (AP, Calgary, Alberta)

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 17 février 2019

L’évangile selon saint Luc 6,17. 20-26

En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils vous insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

« Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez! Quel malheur pour vous lorsque les hommes disent du bien de vous! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitent les faux prophètes. »

Réflexion :

Aujourd’hui tout particulièrement, en nous laissant guider par l’Évangile, nous nous demandons : Qui, près de nous, sont les pauvres, ceux qui ont faim, ceux qui pleurent? Que faisons-nous  dans notre communauté pour qu’ils se sentent aimés et préférés de Dieu? Que pourrions-nous faire?

Bien entendu, il n’est pas facile de répondre à ces questions. Cependant, nous savons que nous remettre en question fait partie de la solution.

Jésus nous dit clairement que ceux qui comptent trop sur eux-mêmes, sur le pouvoir de l’homme, n’ont pas beaucoup d’avenir. Il apparaît qu’ils sont condamnés à la souffrance et à la mort. Ils ont confiance en eux parce qu’ils sont riches, parce qu’ils mangent en abondance, parce qu’ils se divertissent et parce qu’il semble que tout le monde parle d’eux en bien. Du côté opposé se trouvent ceux qui ont été déclarés « bénis » ou « heureux » par Jésus.

De plus, Jésus ne dit pas « Heureux les pauvres qui ont confiance en Dieu ». Il dit simplement : « Heureux les pauvres », « ceux qui ont faim » et « ceux qui pleurent ». Sans plus.  Aucun titre n’est nécessaire pour mériter d’être déclaré « bienheureux » par Jésus et de recevoir la promesse du Royaume. Seule la dernière des béatitudes se réfère aux disciples de Jésus, qui seront persécutés à cause de son nom. Ceux-là aussi sont « bienheureux »

L’amour et la miséricorde de Dieu sont pour tous. C’est précisément pourquoi il se manifeste d’abord à ceux qui n’ont rien, à ceux qui ont reçu le pire en ce monde. C’est à eux que se dirige de préférence l’amour de Dieu. Ce sont eux que les chrétiens doivent aimer de préférence parce qu’ils sont les bienheureux de Dieu, parce qu’ils sont nos frères pauvres et abandonnés. Nous sommes confiants que nous nous rencontrerons tous dans le Royaume, eux et nous, pour partager la table de la « béatitude ».

Bonne semaine de réflexion à tous.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 10 février 2019

L’évangile selon saint Luc, 5, 1-11

« La foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets.  Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.  Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. »

Réflexion :

Comme nous, chrétiens et chrétiennes du XXIe siècle, les disciples ne se sont pas contentés de suivre le maître pour l’écouter,  ils se sont associés à lui, ils sont devenus ses collaborateurs. Même si la tâche paraissait démesurée il fallait continuer à lancer les filets. Nous sommes placés là devant le mystère extraordinaire de notre collaboration à l’oeuvre de Dieu : nous ne pouvons rien faire sans Dieu, mais Dieu ne veut rien faire sans nous.

Il nous demande surtout d’être confiants et disponibles. Tout a commencé parce que Pierre a fait confiance : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » A ce maître qu’il vient d’entendre parler à la foule longuement, il fait confiance, assez pour l’écouter, assez pour se risquer à une nouvelle tentative de pêche; après le miracle, il ne dit plus « Maître », il dit « Seigneur », le nom réservé à Dieu, il est prêt à entendre l’appel : pour se risquer à cette nouvelle sorte de pêche que lui propose Jésus, il faut le reconnaître comme le Seigneur.

Grâce à la générosité d’Isaïe qui a accepté de devenir messager, grâce à la générosité de Pierre et de ses compagnons qui ont tout laissé pour suivre Jésus, grâce à la générosité de Paul qui, après le chemin de Damas, a consacré le reste de sa vie à témoigner du Christ ressuscité, à notre tour, nous sommes là ; la parole du Christ résonne encore à nos oreilles : « Avancez au large, et jetez les filets »… À notre tour de répondre : « Sur ton ordre, nous jetterons les filets ». Faisons donc confiance et acceptons de jeter nos filets, pour que la pêche soit miraculeuse, il suffit de croire en Lui.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 03 février 2019

L’évangile selon saint Luc 4, 21-30

En ce temps-là, dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d’Isaïe, Jésus déclara : « Aujourd’hui, s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : «  N’est-ce pas là le fils de Joseph? » Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton :  » Médecin, guéris-toi toi-même « , et me dire :  » Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine!  » »

Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur tout la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël, pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. »

Réflexion :

Jésus n’est pas seulement notre Sauveur, c’est aussi un prophète. Cependant, Il n’est pas de ceux auxquels nous sommes habitués. Il est très différent. Il ne fait pas de bruit. Il n’entre pas dans nos vies avec des cris et des gesticulations, à peine quelques mots simples. Dans l’Évangile, qui continue celui de dimanche dernier, Il fait l’une des homélies les plus brèves de l’histoire. Il ne fait que recueillir ce qu’Il a lu dans un texte du prophète Isaïe et dire que tout cela avait déjà été accompli. C’est un texte qui parle de libération des opprimés, de consolation des affligés, de santé pour les malades, de liberté pour tous. C’est l’annonce de la Bonnes Nouvelle de Dieu.

C’est le centre du message du prophète Jésus. Comme on le voit, il ne contient pas de menaces, mais plutôt une invitation à vivre dans l’amour. Il ne parle pas d’un avenir sombre, mais d’un présent plein de lumière et de sens. Dans l’amour, nous découvrons la présence de Dieu près de nous. Dans l’amour on voit clairement que ceux qui nous entourent sont nos frères et nos sœurs, bien qu’ils nous semblent parfois agir comme s’ils ne l’étaient pas. Dans l’amour, la vie devient plus vivable et nous sommes plus heureux. Le plus curieux, c’est que la réaction au message de Jésus a été une opposition totale. S’Il les avait menacés du déluge final, peut-être qu’ils l’auraient écouté davantage. Mais le message de Jésus déroutait les gens, en les invitant trop à changer leur vie. Nous sommes aujourd’hui à la fois les auditeurs du message de Jésus, et ses porte-paroles pour le monde. En vivant notre vie, nous allons démontrer que l’amour ouvre un avenir meilleur pour l’humanité et le monde.

Ainsi l’ont fait Mère Émilie et Mère Bernard, et aussi Mère Joseph du Sacré-Cœur; elles ont suivi le chemin de la lumière et de l’espérance que Jésus leur a présenté. Je nous souhaite la même chose à tous.

Je vous souhaite une belle semaine de paix en suivant la voie de Jésus.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 27 janvier 2019

L’évangile selon saint Luc 1, 1-4. 4, 14-21

Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus. En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge.  Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :

L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Réflexion :

Nous sommes absolument sûrs que Jésus est le prophète définitif de l’histoire du christianisme, ce pourquoi nous sommes chrétiens et suivons ses traces et son enseignement. Notre foi en Lui nous fait persévérer, lutter contre les injustices, combattre les difficultés et nous occuper des plus faibles; en bref, elle fait de nous des meilleures personnes. C’est aussi ainsi que Luc nous le présente dans cet épisode de la synagogue de l’Évangile de ce dimanche : donnant la bonne nouvelle d’un temps nouveau, un temps déterminé où ceux qui étaient exclus du message du salut de Dieu sont en fait les premiers bénéficiaires de cette Bonne Nouvelle.

Admirablement, Jésus a choisi un texte qui ne parle pas de règles ou de lois. Il parle plutôt de Lui-même et sa mission. Jésus utilise un texte du prophète Isaïe pour expliquer à ses compatriotes, et à nous aussi par le fait même, quel est le contenu de sa mission, pour laquelle Il prêche de par les villes et les routes de Galilée. C’est que Jésus se sent dominé, possédé par l’Esprit de Dieu. Cet esprit ne fait pas de Lui quelqu’un de supérieur aux autres. Il ne devient pas un roi qui, comme les autres rois de la terre, utilise son autorité pour dominer, opprimer et réduire en esclavage. Il a été envoyé pour annoncer la Bonnes Nouvelles aux pauvres, délivrer les captifs et rendre la vue aux aveugles. Telle est sa mission.

Le Dieu de Jésus n’aime pas un peuple à l’exclusion des autres, son projet est plutôt un projet universel pour le salut de toutes les personnes. C’est pourquoi son message est Évangile, Bonne Nouvelle. La chose importante est la suivante : en Galilée, Jésus le prophète, en brisant le silence de Nazareth, apporte la Bonne Nouvelle à tous ceux qui y aspirent. Cela, bien que nous soyons pécheurs, car personne n’est exclu du salut de Dieu.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 20 janvier 2019

L’évangile selon saint Jean, 2, 1-12

En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs; chacune contenait deux à trois mesures (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Après cela, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils demeurèrent là-bas quelques jours.

Réflexion

Le récit du mariage de Cana nous est présenté comme le premier miracle de Jésus dans cet évangile; il annonce tout ce qu’Il  réalisera dans sa vie. En outre, la célébration d’un mariage est l’un des moments les plus heureux dans les familles. Cela signifie, dans la vie familiale, le début d’une nouvelle étape. Un homme et une femme quittent leur famille pour en former une nouvelle. Ce n’est pas un motif de tristesse, bien au contraire. La famille s’agrandit et, surtout, elle s’ouvre à la vie. Le mariage de l’un des fils ou des filles signifie que de nouveaux membres viendront enrichir la vie de la famille. Lorsqu’un de ses membres se marie, toute la famille célèbre que la vie ne se termine pas, mais bien qu’elle s’ouvre à l’avenir avec espérance.

Ce n’est pas par hasard que Jésus commence sa vie publique en participant à un mariage et en augmentant la joie des participants. De plus, selon l’avis du maître d’hôtel, le vin est meilleur. La présence de Jésus apporte au mariage, fête humaine par excellence, la fête de la vie, la présence du vin meilleur. C’est la meilleure bénédiction pour la vie et l’amour que célèbrent ces familles. Le vin meilleur est le signe que la vie que Jésus nous apporte triomphe de la mort.

Les mariages, la joie, le vin meilleur, ce sont tous des signes qui nous disent que la rencontre entre Dieu et l’humanité qui se produit en Jésus est la rencontre avec la véritable Vie, avec celle qui ne se termine pas. C’est la réunion qui donnera lieu à la famille définitive, où tous nous nous reconnaîtrons comme des frères et sœurs et nous serons réunis à la table du Père, Dieu, où il n’y aura plus ni mort ni tristesse. Comme lors des mariages, cette célébration n’est que le début d’une nouvelle famille. Ce n’est encore qu’une promesse, mais une promesse de la vie en plénitude. Vivre en chrétien, c’est vivre dans l’espérance et la joie.

L’espérance et la joie pour toutes les familles est ce que nous souhaitons pour l’année 2019.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 13 janvier 2019

L’évangile selon saint Luc 3, 15-16.21-22

En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

Réflexion :

Ce passage est d’une grande importance pour nous tous chrétiens et chrétiennes. L’Esprit Saint vient solennellement attester la divinité de Jésus au moment où il accomplit comme un être ordinaire le geste sacramentel  de se soumettre au baptême de Jean. Ainsi, au long de sa vie, Jésus ne se montrera jamais si grand que dans l’humilité des gestes et des paroles ! Profonde leçon pour nous qui voyons les choses si différemment. Suivre le Christ c’est emprunter ce chemin d’humilité, c’est-à-dire de vérité. Le Christ, vrai Dieu et vrai homme, nous enseigne la vérité de notre être. Tâchés par le péché, mais purifiés par le baptême, nous oscillons entre ces deux extrêmes également tentants du mal et de la sainteté. Et cela se vit dans le quotidien le plus simple. À chaque pas nous pouvons choisir Dieu et son amour ou le refuser. En suivant les pas de Jésus nous nous assurons de suivre un chemin qui, pour être étroit et rocailleux, n’en conduit pas moins à la vie éternelle, au vrai bonheur.

Laissons-nous guider par la lumière du Christ en suivant l’exemple de notre fondatrice Émilie Gamelin dans cette nouvelle année de paix et d’espérance. Bonne année!

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 06 janvier 2019

L’évangile selon saint Matthieu 2, 1-12

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Nous avons vu son étoile à l’Orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : «  À Bethléem, en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »

Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédaient, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Réflexion :

Si on veut regarder cet évènement de façon positive, on retient :

  • « Jésus était né à Bethléem en Judée,
  • Des mages arrivent à Jérusalem,
  • Nous avons vu une étoile,
  • Nous sommes venus pour nous prosterner.
  • Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
  • Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »

On peut faire, en cette belle période liturgique, une sélection pour avoir du positif :

  • Ils virent l’étoile et se réjouirent d’une très grande joie…
  • Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Ce qui leur permet de garder et de savourer « leur grande joie d’avoir vu l’enfant.

Par quel biais, sous quel angle peut-on, veut-on regarder notre vie, les autres, les événements pour se réjouir d’une très grande joie?

MC, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 décembre 2018

L’évangile selon saint Luc 2, 41-52

Chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume. Comme ils s’en retournaient à la fin de la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s’en aperçoivent. Pensant qu’il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher.
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi: il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent stupéfaits, et sa mère lui dit: «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi!» Il leur dit: «Comment se fait-il que vous m’ayez cherché? Ne le saviez-vous pas? C’est chez mon Père que je dois être.» Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes.

Réflexion de deux Sœurs de la Providence : une de nos centenaires (102 ans), sœur Anne-Marie Tremblay, et notre plus jeune professe, sœur Francine Blanc.

Ce qui m’est venu à l’esprit à la lecture du passage, c’est une comparaison. Dans la paroisse où je suis née, la sainte Famille avait une importance particulière. Chaque maison avait une image de la sainte Famille et lors de la fête de la sainte Famille, un dimanche, on faisait la bénédiction des enfants. Ce jour-là à l’église, on ne voyait pas beaucoup de têtes grises, et comme les familles avaient facilement 10, 12 ou 14 enfants, alors il y avait beaucoup de monde.

Dans ce passage de l’Évangile qui parle de la sainte Famille, on se doute que Joseph et Marie devaient être inquiets, car cela leur a pris trois jours pour retrouver Jésus. Lorsque trouvé au temple, ils voient que les gens sont stupéfaits de voir un garçon poser des questions. Je crois qu’ils devaient être surpris par ce garçon de 12 ans si brillant. Mais ses parents devaient être angoissés, ils ont demandé à Jésus : « … pourquoi nous as-tu fait cela? » Et il leur a répondu : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père? »

Une fois tous retournés à Nazareth, Jésus était soumis. Mais je pense qu’il leur a certainement raconté ce qu’il avait fait, comme nous aurions raconté une journée spéciale à nos parents.

Sœur Anne-Marie Tremblay

 

Bonjour mes sœurs,

En cette année Jubilaire où nous fêtons le 175e anniversaire de la fondation de notre Communauté, l’héritage de Mère Gamelin et de monseigneur Bourget, je vois dans Luc 2,41-52 où les parents de Jésus le cherchaient partout, mais ils ne l’ont pas trouvé, pensant qu’il était avec leurs compagnons de route. Ils ont dû retourner à Jérusalem; là, ils l’ont trouvé. Pour nous qui fêtons, c’est la plus grande occasion de faire un retour pour aller au plus profond de notre recherche pour trouver nos héros, Mère Gamelin et Monseigneur Bourget. Jérusalem c’est la source de notre Mission, de notre spiritualité. Mes Sœurs, il nous faut toujours retourner à Jérusalem pour trouver notre sauveur. Pressons-nous par cet amour. Prions pour que nous puissions toujours avoir cet élan d’aller vers l’avant, de nous adapter à notre réalité, sans en oublier la source. Merci!

Sœur Francine Blanc

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 23 décembre 2018

L’évangile selon saint Luc 1, 39-45

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et

s’écria d’une voie forte : « Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Réflexion

En ce quatrième dimanche de l’Avent et aux portes de Noël, le Seigneur nous donne un beau texte biblique, où l’on voit Marie, gaie et joyeuse, car elle sait que son ventre développe la vie, vie qui est le fruit de l’Esprit Saint, et qu’il est pour toute l’humanité.

Si grand est l’amour et la joie de Marie, qu’elle est incapable de rester tranquille, enfermée dans la maison en attendant que son bébé naisse; au contraire il lui faut se mettre en chemin immédiatement pour à aller à la rencontre de sa cousine Élisabeth, qu’elle n’aidera pas seulement avec les tâches ménagères, mais à qui elle amène Dieu lui-même. Pour cette raison, en entrant dans la maison de Zacharie, Jean a sauté de joie dans les entrailles de sa mère et Élisabeth a été remplie de l’Esprit Saint et s’est écriée d’une voix forte : Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.  Heureuse sois-tu croyante, toi qui me montre l’Esprit Saint, c’est-à-dire toi qui me parle de Dieu, non seulement avec ses mots, mais avec sa vie.

Ce texte m’invite à rappeler et à rendre grâce à Dieu pour toutes ces femmes qui, comme Marie, sont venues à notre rencontre pour nous faire connaître Dieu et nous aider à découvrir le don de la foi, avec leurs paroles et leurs témoignages de vie, comme l’ont fait Émilie, Bernard, Joseph, nos grands-mères, mères, sœurs et tant de femmes, remplies de l’Esprit Saint, qui n’ont jamais été indifférentes aux besoins des leurs frères et sœurs. À l’instar de Marie, elles étaient capables d’entendre la voix de Dieu dans les cris des pauvres et de sortir rapidement à la rencontre de la vie, en portant la vie.

Aujourd’hui plus que jamais, le monde a besoin de femmes joyeuses, pleines de Dieu, qui portent et défendent la vie, la foi et l’espérance, des femmes contemplatives et prophétiques, toujours prêtes à se mettre en route et aller à la rencontre de nos sœurs, de nos frères et de toute la création.

Notre service et notre dévouement ne peuvent pas être stériles, mais ils doivent être féconds d’amour, amour qui porte la vie. Cette vie est Dieu et ce Dieu n’est pas pour quelques-uns seulement, mais bien pour toute l’humanité. Soyons toujours le visage affectueux et joyeux de la Providence et faisons en sorte que, dans tous les coins de notre planète, Dieu naisse vraiment.

Nancy Arévalo, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 16 décembre 2018

L’évangile selon saint Luc 3, 10-18

« En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements,
qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »
Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)  vinrent aussi pour être baptisés ;
ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner
pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille,
il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. »

Réflexion:

Voici un passage de l’Évangile qui peut nous sembler tout à fait à propos pour le temps de l’Avent, le temps précédant la venue de notre saint Sauveur. Cependant, je le vois également comme un résumé de comment, nous chrétiens, chrétiennes, les suiveurs du Christ, gens de compassion et de bonté, devons être.

S’il est vrai que l’Avent nous prépare à l’anniversaire de Jésus et à sa venue à la fin des temps, il est aussi vrai que ce temps est associé à la conversion, c’est-à-dire au changement radical de nos valeurs, de nos attitudes et de notre genre de vie, car même si la foi nous habite, notre ouverture à l’autre à la suite de Jésus de Nazareth reste notre point commun. C’est-à-dire que nous sommes liés par Celui qui bientôt naîtra dans les cœurs de nous tous.

Se convertir peut paraître encore facile. Jean ne demande que des choses simples et concrètes. Mais essayons… et nous verrons que changer de vie nous est très difficile. Pour y arriver il faut un acte de Dieu autant qu’un acte humain. Pour décrire l’action de Dieu, Jean Baptiste utilise trois images : la plongée, le vent et le feu. L’Esprit de Dieu veut nous bousculer comme un vent de tempête dans lequel on est plongé, comme un feu qui brûle et décape toutes nos taches. Voilà ce que nous offre le sacrement de Pénitence de Noël que nous avons l’occasion de vivre avant les fêtes. Qu’il nous conduise en avant sur la route du vrai bonheur, sur le chemin de la paix du cœur.

Écoutons aujourd’hui sa parole, qui nous exhorte au partage de nos biens et au respect de la justice et de la dignité de tous. Préparons-nous ainsi à recevoir Celui qui vient maintenant nous sauver et qui reviendra «juger les vivants et les morts».

Bon temps de l’Avent!

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 09 décembre 2018

L’évangile selon saint Luc 3, 1-6

« L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.

Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, Voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis; et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

 

Jean Baptiste ouvre la voie au Seigneur

L’Avent est un temps de grâce, de lumière et de sainte espérance. Un temps plein d’espoir qui remplit notre cœur de joie.

Toutefois, si l’Avent est un temps pour se préparer pour le Seigneur, pour que tout mortel voie le « Salut de Dieu », la façon d’être préparé est de traiter les gens honnêtement, en utilisant le pouvoir avec justice. Dans nos vies, nous devons prêter attention à ne pas nous faire manger par les structures et leurs besoins. Ce sont des objectifs dignes, mais ce ne sont pas le centre de notre vie spirituelle. Le but ultime est de préparer les cœurs à recevoir le Seigneur, un objectif difficile à mesurer. Alors que nous construisons des bâtiments et mettons en œuvre des programmes, nous devons nous rappeler que le travail important de l’église a lieu à ce niveau, moins visible, plus difficile à mesurer… et cela est le travail de l’Esprit.

L’Avent nous fait descendre des hauteurs, nous fait sortir du silence de nos salles et de nos chapelles, de nos églises et de nos rituels. Il nous invite à descendre dans la rue, à nous mêler à la population, à être avec les pauvres, qui sont les favoris du Seigneur. Ce temps nous rappelle que c’est là que nous rencontrons Dieu. Le premier sacrement, le plus authentique et réel de tous, c’est la personne humaine. Toute personne humaine est un signe et la présence de Dieu. Quand Dieu a choisi de venir à nous, il l’a fait avec un visage particulier, celui de Jésus, et depuis lors il le fait dans n’importe quel visage, et peut-être avec plus de force dans ceux qui ont le plus souffert, les plus endommagés, les plus souffrants. Ceci est le sacrement de la présence de Dieu parmi nous. Aujourd’hui, ici et maintenant, nous tournons notre regard vers nos frères et sœurs et nous découvrons que Jésus, celui qui vient, donne un sens à notre engagement de rendre le monde plus juste et plus fraternel.

Unissons-nous dans ces moments d’attente douce, dans la joie et avec le cœur ouvert.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 02 décembre 2018

L’évangile selon saint Luc 21, 25-28, 34-36

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

Réflexion :

Nous commençons la période de l’Avent, nous commençons à nous préparer pour Noël, alors que tous, chrétiens et chrétiennes, nous nous disposons à célébrer la naissance de Jésus, le Sauveur. L’attente de la célébration de la naissance est mélangée avec l’espoir que le Seigneur Jésus vienne définitivement dans notre cœur et dans notre monde.

Dans son for intérieur, chaque chrétien vit la certitude qu’il croit en Jésus, que sa foi est profonde, mais nous sommes souvent incapables de mettre en pratique, de manière totale, cette foi que nous avons. Nous croyons que Jésus, en ressuscitant, nous a libérés de la mort, mais nous sommes toujours tenus de passer par cette voie. Il y a aussi trop de douleur et de souffrance dans ce monde. C’est pourquoi nous espérons fortement que s’accomplisse la parole de Jésus et que son règne nous arrive. De notre cœur sort sans cesse un « Viens, Seigneur Jésus! » C’est cela, vivre dans l’espérance.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui résonne encore l’écho des annonces apocalyptiques que nous avons entendues il y a quelques dimanches. Cependant, il y a un nouveau message qui clôt le cycle et qui donne un sens à tout ce qui a été dit dans ces messages : « Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. » De cette façon, l’espérance supplante la peur.

Une fois de plus, l’amour est la caractéristique qui doit remplir la vie du chrétien. Son espérance doit se manifester par une aptitude spéciale à aimer ceux qui vivent près de lui, car celui qui attend un Dieu d’amour et de réconciliation vit déjà sous la loi d’amour et de réconciliation. Si ce n’est pas le cas, c’est que son espérance n’est pas authentique.

Ainsi, nous nous demandons : Comment pourrions-nous nous préparer pour la célébration de la naissance de Jésus? Quel seraient les signes d’espérance que nous pourrions offrir dans notre communauté, notre famille ou notre paroisse?

Nous devons diffuser la lumière qui émane de l’Avent pour être en mesure de préparer Noël, cette lumière est la lumière de l’amour qui brille dans tous les cœurs. Cette même lumière détruit notre égoïsme, nos préjugés et nos limites, en faisant briller nos vies et nos cœurs. La lumière d’un tout-petit qui vient à notre rencontre, en nous accueillant à bras ouverts.

La société de consommation s’est accommodée rapidement de ces sentiments purs pour les transformer en vente, mais c’est à nous, chrétiens et chrétiennes, de les sauver et de les faire briller comme il se doit.

Que l’attente de l’enfant Jésus nous remplisse le cœur de l’amour vrai.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 novembre 2018

L’évangile selon saint Jean 18, 33b-37

En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »  Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

Réflexion :

Nous sommes aux portes de l’Avent, et voilà que  l’année liturgique se finalise par la fête du Christ Roi, souverain de l’univers. Il s’agit d’un règne éternel, un règne qui s’étend au-delà du temps, dans la Gloire de Dieu. Nous avons tendance à lever les yeux pour mieux voir le roi des rois et pourtant nous devrions les baisser pour contempler le visage du roi de l’univers. Le seul trône qui nous est donné à voir pour contempler et adorer le roi de l’univers, c’est la croix du Christ.

La gloire et la splendeur du règne de Jésus se révèlent par sa mort sur la croix. C’est bien le sens de l’évangile de ce jour avec ce passage du procès de Jésus devant Pilate. La grandeur du Christ s’étend depuis la création du monde jusqu’à son accomplissement, elle n’est pas réservée à un peuple, elle ne se découvre et ne se comprend, « en vérité », que dans la mort et la passion du Christ.

Jésus renverse les idées séculières de règne auxquelles nous restons encore trop attachés. Deux milles ans après, nous ne voyons toujours pas que le règne se dévoile devant nos yeux sur la croix, pas une croix en or ou en argent mais une simple croix de bois. Cette royauté, dit Jésus à Pilate, ne s’obtient pas par la guerre ou par le combat mais bien par l’abandon et la fragilité d’un condamné à mort.

Avons-nous le courage d’aller jusqu’au bout et faire triompher la vérité? Nous savons ce que nous devons faire, surtout ce que les autres devraient faire, mais de là à l’accomplissement, il y a tout un monde… Nous croyons que la Sainte Trinité nous habite et nous la traînons à des endroits où on ne rencontre pas le Seigneur. Nous savons bien que le Christ est dans l’Autre et pourtant, nous le méprisons et nous le laissons souffrir sans lui venir en aide… Nous voulons bien accepter le Christ pour notre roi, mais nous sommes des dissidents face à son code de vie : son Évangile…

Avec Mère Gamelin marchons vers la lumière du Christ Roi. Bonne semaine à tous.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 novembre 2018

L’évangile selon saint Marc, 13, 24-32

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec une grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »

Réflexion :

Avec ces paroles, Jésus semble annoncer des événements terribles; serait-ce la fin de ce monde? Avec la fin du monde viendrait aussi la fin de notre vie terrestre. L’Évangile de ce dimanche est pour moi l’un des textes les plus difficiles : le retour du Christ à la fin du monde pour le jugement dernier. Toutefois, on ne saurait interpréter autrement l’affirmation que le soleil ne donnera plus de lumière et que les étoiles tomberont du ciel sur la terre. C’est l’annonce du désastre final. Plus d’un film a été réalisé ces dernières années pour décrire cette horrible fin du monde et de la vie qu’il abrite. Ce monde passe. Notre vie a une fin. C’est ainsi et nous n’allons rien y changer. La fin du monde et la fin de ma vie viendront un jour. La seconde arrivera probablement avant la première. Ce qui importe, c’est que nous sommes accueillis par le pardon de Dieu qui nous est offert dans le Christ, nous pouvons accéder à la nouvelle vie, nous sommes sauvés. Telle est notre foi. Il n’y a aucune raison de craindre. L’enseignement de Jésus est centré sur le second avènement du Fils de l’homme. C’est un évènement positif, le dernier de l’histoire du salut.

Le Fils de Dieu, avec la gloire du Christ ressuscité, procédera à un jugement et réunira tous les élus. Les images du soleil, de la lune et des étoiles illustrent la grandeur de cette venue glorieuse. Elles forment un langage symbolique qui exprime la conclusion et annonce le point culminant de l’histoire universelle. L’histoire définitive du monde n’est pas une catastrophe, mais plutôt un salut pour les élus. Ça ne saurait être autrement, puisqu’au début de l’histoire humaine, la création a été le grand geste d’amour de Dieu.

Quand aura lieu le retour glorieux du Christ? L’avenir est entre les mains de Dieu. Nous, chrétiennes et chrétiens, nous ne nous attardons pas à des références imaginaires pour deviner notre avenir ou celui du monde, nous devons plutôt vivre dans le présent avec une attitude vigilante, positive et pleine d’espoir.

Le croyant diffère de ceux qui ne le sont pas, non pas par ses qualités morales ou éthiques ni par ses œuvres plus parfaites, mais plutôt par son attitude vigilante envers le proche retour du Seigneur. C’est pourquoi la foi fait vivre dans l’espérance et l’amour.

La parabole du figuier est une invitation à la surveillance et l’interprétation des signes des temps. Quand les branches deviennent tendres et bourgeonnantes, on sait que le printemps est proche, mais qu’il n’a pas encore commencé. Le mot « proche » est la clé; les signes des temps n’annoncent pas la fin du monde, mais la proximité de la fin d’une étape dans l’évolution de notre foi.

En union de prières, je vous dis au revoir,

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 novembre 2018

L’évangile selon saint Marc, 12, 38-44

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Réflexion :

« Dieu bon et miséricordieux, toi qui ne juges pas selon les apparences, toi qui gratifies ceux qui donnent tout sans se soucier du lendemain, viens aujourd’hui purifier nos cœurs ! Apprends-nous à savoir à tout instant que tout don vient de toi, afin que nous puissions avoir confiance en toi et à ta parole, et oser donner sans attendre de retour, même le peu que nous possédons. » Prière du peuple sénégalais

Méfiez-vous des apparences car ici nous voyons deux types de comportement religieux. Celui des scribes prétentieux qui se paradent et utilisent la religion pour se faire valoir : Jésus condamne cette attitude. Et de l’autre côté on nous présente la veuve pauvre qui fait un acte mineur aux yeux des présents, mais pour elle, lourd de conséquence, puisqu’elle se dépouille de l’essentiel. Jésus consacre cette attitude et la désigne à ses disciples pour son impressionnante vérité. Ce n’est pas ce que les gens voient qui a de la valeur aux yeux de Dieu, car Dieu ne juge pas à l’apparence, mais au cœur. Jésus nous renvoie à nous-mêmes. Ce n’est pas une affaire de réussite, encore moins de coquetteries. Le salut exige de rendre nos actes conformes à nos convictions. Et dans tout ce qu’il fait, surtout dans sa vie religieuse, l’être-humain devrait toujours se rappeler qu’on ne se moque pas de Dieu. Ne vous y trompez pas, dit saint Paul, on ne se moque pas de Dieu. Ce que l’on sème, on le récolte (Galates 6, 7). Ce que le Seigneur nous demande, c’est d’avoir un cœur pur, une foi vraie, une confiance totale. Cette femme n’a rien. Elle est veuve, et donc sans appui ni ressource. Elle est pauvre, sans revenus et donne ce qui lui est nécessaire pour vivre, s’en remettant à Dieu pour ne pas mourir.

À la suite d’Émilie confions notre vie à Jésus, le Christ. Heureuse semaine dans l’espérance et la joie.

Hortense Demia-Mbaïlaou, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 04 novembre 2018

L’évangile selon saint Marc, 12, 28b-34

En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

Réflexion :

Quel est le plus important de tous les commandements? La réponse de Jésus est claire : le plus important est la relation avec Dieu et avec nos frères et sœurs. Cette relation est la même dans les deux cas. Cela doit être une relation d’amour. Pour moi, il est clair qu’on n’a pas peur de Dieu et qu’on ne l’adore pas non plus. Dieu, on l’aime. Notre relation avec Dieu est une relation d’amour pour la simple raison qu’il nous a aimés le premier. Nous sommes sa création.

Nous trouvons cela difficile, il nous semble que nous ne réussirons pas. Il est aussi possible que nous ne soyons pas encore arrivés à vivre cet amour universel, mais nous devons au moins savoir clairement où nous devons arriver. L’horizon vers lequel nous nous dirigeons est aimer. Mais qu’est-ce que c’est, aimer? Certaines personnes pensent immédiatement à l’attirance physique. Aimer, c’est beaucoup plus. Cela n’a également rien à voir avec le fait de posséder ou de manipuler l’autre pour lui faire faire ce que nous voulons. Aimer, c’est se rapprocher de l’autre, l’aider lorsque nécessaire et être à son service. C’est mettre les intérêts de l’autre avant les miens et le faire gratuitement, sans rien demander en retour. Car le bonheur de celui ou celle qui aime se retrouve précisément dans le bonheur de l’autre. Dans la mesure où l’autre est heureux, la personne qui aime vit son propre bonheur et s’épanouit.

Aujourd’hui, Jésus nous rappelle qu’il peut y avoir plusieurs commandements mais qu’ils se résument tous à une question fondamentale : l’amour. Il est possible que les personnes qui aiment ne s’y connaissent pas beaucoup en théologie ou n’aient pas beaucoup de culture, mais ces personnes sont plus proches du Royaume de Dieu. Ainsi l’a dit Jésus au scribe. C’est ainsi que nous nous souvenons aujourd’hui de notre premier commandement.

Providence de Dieu, je vous remercie de tout.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 28 octobre 2018

L’évangile selon saint Marc, 10, 46-52

En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et couru vers Jésus.
Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.

Réflexion :

« Va, ta foi t’a sauvé. » a dit Jésus. Bartimée, fils de Timée n’est pas une personne aveugle comme les autres, il est conscient de sa cécité. Il est donc en mesure de crier au passage de Jésus et de lui demander d’avoir pitié de lui; c’est sa foi qui le guide. Et plus on lui dit de se taire, plus il crie. C’est son opportunité, une chance unique de voir à nouveau, il le ressent au plus profond de son être. Avec son cri, il attire l’attention sur son handicap, sur sa pauvreté.

En société, il est parfois dérangeant de dévoiler notre pauvreté, nos limites. Mais les pauvres, les opprimés et ceux qui souffrent de l’injustice et de la douleur sont toujours présents, quand bien même nous les éloignons de notre quartier ou nous les ignorons quand ils passent près de nous. Je pense maintenant aux jeunes délinquants. Ils vivent au milieu de la violence. Ils font du bruit, ils troublent la paix. Mais j’ai l’impression que toutes ces choses qu’ils font qui nous dérangent tant, et qui entraînent une réelle violence dans nos quartiers, ne sont rien de plus qu’une façon de crier leur misère, leur besoin d’affection. Dans le fond, ils ne sont rien de plus que des enfants qui ont besoin d’une famille qui les soutienne, les défende et les fasse se sentir en sécurité.

Voir à nouveau avec les yeux et le cœur, c’est le miracle que nous devons demander aujourd’hui à Jésus et Émilie, notre fondatrice. C’est la foi qui nous amène à marcher main dans la main avec nos frères et nos sœurs, pour que les cris de ceux qui nous demandent de l’aide ne s’avèrent pas dérangeants, mais qu’ils soient plutôt des appels à vivre la fraternité comme Jésus l’a voulu. Jésus nous donnera la force et la grâce dont nous avons besoin.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 21 octobre 2018

L’évangile selon saint Marc, 10, 35-45

« En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Réflexion :

La demande de Jacques et de Jean à Jésus : Après avoir questionné  Jésus, Il leur fait dire plus clairement de siéger l’un à sa droite et l’autre à sa gauche dans sa gloire. Cependant, pour moi, dans ma réflexion, je me demande, quelles sont mes demandes, quels sont les motifs de ma prière? Lors de la récente Fête de l’Action de grâce, le 8 octobre dernier, mon cœur s’est rempli de gratitude pour le don de la vie et pour les merveilles de la nature.

Depuis un an, j’habite au 5e étage du Pavillon Providence à la Maison mère et le paysage d’automne, garni de ses plus belles couleurs, embaume ma vue et mon âme. Les bienfaits de Dieu pour les 91 ans que j’aurai dans 2 semaines, le 4 novembre, sont des grâces qui méritent mes plus sincères louanges.  Alors, à la suite de Jésus et de notre bienheureuse Émilie-Gamelin, en toute simplicité, je dis que je vis pour être au service des gens. Dans mon entourage, j’ai beaucoup d’occasions de rendre service, d’être à l’écoute, d’être une présence pour mes compagnes. J’essaie de recevoir les personnes en pensant à ce que le Seigneur nous a dit :  « … [je] ne suis pas venu pour être servi, mas pour servir… »

Comment ne pas dire merci à la Providence pour tant de grâces!

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 14 octobre 2018

L’évangile selon saint Marc, 10, 17-30

En ce temps-là, Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé? » Jésus  les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu; car tout est possible à Dieu. » Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »

Réflexion :

Contrairement à ce que nous pouvons croire, ce passage n’est pas un enseignement sur le vœu de pauvreté, mais bien sur quelque chose affectant le salut de tous. Jésus nous propose une autre voie, la voie de la vérité, ce qui implique sans doute de renoncer à nos richesses, à la fierté et à l’arrogance. C’est un appel à faire autrement, avec sagesse. Ce n’est pas un appel à une vie de pauvreté absolue, matériellement parlant. C’est un appel à la pauvreté qui ne repose pas sur la simple garantie de conformité formelle avec la Loi, mais dans la recherche du Royaume de Dieu.

Posséder des richesses, les aimer et les rechercher est un mode de vie qui définit une attitude contraire à la recherche du Royaume de Dieu et à la vie éternelle : il s’agit de pouvoir de sécurité et de plaisir… Tout ceci ne représente pas le bonheur. Cependant, penser que suivre Jésus est une option de misère serait une mauvaise façon de comprendre ce que nous propose l’Évangile. Ce jeune homme est riche matériellement, mais aussi moralement, car il suit les commandements. Est-ce immoral? Mais non! Mais cette richesse morale ne lui permet pas de voir que ses richesses lui volent la vraie sagesse et le cœur. Il n’a pas la sagesse qu’il recherche, car il doit encore prêter beaucoup d’attention à « ses richesses ». En suivant Jésus, il apprendra une autre façon de voir la vie, de voir les richesses et de voir la religion même.

En outre, Jésus ajoute qu’il est très difficile pour les riches d’entrer dans le Royaume des cieux, et c’est parce qu’ils ne sont pas en mesure de se détacher de leur sécurité personnelle, de leur conception de Dieu et des hommes. Ce n’est pas seulement à cause de leurs richesses matérielles qu’ils auront du mal à entrer dans le Royaume, mais aussi à cause de leur monde de pouvoir et de sécurité, qui les isole des plus petits et de leur monde, qui est le monde réel. C’est de ce monde que Jésus nous parle lorsqu’il dit : « Ce qui est impossible aux humains, est possible pour Dieu. » (verset 27) La réponse de Jésus est une invitation très spéciale pour que nous le suivions radicalement.

Bonne semaine à toutes et à tous!

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 07 octobre 2018

L’évangile selon saint Marc, 10, 2-16

En ce temps-là, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.

Réflexion :

Au-delà du mariage, Jésus nous invite ici à deux réflexions profondes : il s’agit du sacrement de l’amour et du respect mutuel dans le couple. Il n’y a aucun des deux qui soit plus que l’autre ou qui puisse davantage que l’autre. Les obligations, les droits et les privilèges doivent être égaux. Les deux êtres qui forment un couple ont mutuellement besoin de l’autre pour former une famille ou peut-être seulement pour être heureux, pour vivre dans la plénitude de l’amour auquel Dieu nous a appelés.

À l’heure actuelle, quand la famille semble être en crise, Jésus nous invite à revenir au commencement, à redécouvrir la volonté originelle de Dieu et à essayer d’en faire une réalité dans chacune de nos familles. De cette façon, chaque mariage, chaque famille deviendra un signe de l’amour de Dieu, un noyau où la vie se recrée quotidiennement.

Alors que nous parlons de l’union en amour, nous parlons aussi des enfants, fruits de cette alliance et que Jésus bénit. Il dit que tous ceux qui garderont leur cœur d’enfant, propre et sain, recevront le royaume de Dieu en récompense. Laissons-nous alors envahir par la pureté du cœur d’un enfant, par sa simplicité, par ses yeux émerveillés devant les découvertes et par sa sincérité spontanée. Combien de cadeaux nous sont légués dans l’enfance et qu’en vivant nous détruisons peu à peu en pensant à tort que nous évoluons, alors qu’en fait nous vieillissons tout simplement, nous nous éloignons du cœur cristallin que Jésus nous demande.

Merci pour cette belle occasion de partager avec la famille Providence.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 30 septembre 2018

L’évangile selon saint Marc, 9, 38-43.45.47-48

En ce temps-là,  Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous.    Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.    Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.     Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.     Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.     Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »

Réflexion :

Le Christ nous invite aujourd’hui à être ouvert à ceux et celles qui veulent faire le bien, à être édifiés par leurs engagements, à admirer le beau travail que font ceux et celles qui ne sont pas de notre groupe, de notre parti politique, de notre nationalité. «Ne les empêchez pas, même s’ils ne sont pas des nôtres.»

On se rend compte qu’en dehors de l’Église, il y  plein de salut, que des milliers de gens chassent les démons, c’est à dire qu’ils luttent contre le mal, la maladie, les préjugés et la discrimination. Il existe de nombreuses personnes qui font un travail exceptionnel dans un grand esprit de fraternité et d’engagement.

Cela nous invite à réfléchir sur nos préjugés, nos exclusions, nos rejets des autres. L’ouverture ne nous oblige pas à renoncer à notre propre identité chrétienne, au contraire elle la renforce, non dans l’affrontement mais dans le dialogue. Dialoguer pour comprendre, être émerveillé, être enrichi! Lorsque l’on s’approche des autres on y découvre des perles d’humanité et de spiritualité. « Hors de nos cénacles, l’Esprit souffle, imprévisible, libre comme le vent. » (Jean 3,8).

Comme le Christ et  la bienheureuse Émilie Gamelin, allons à la rencontre des plus pauvres pour soulager leurs misères sans préjugés, sans arrière-pensées. Bonne semaine à tous!

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 23 septembre 2018

L’évangile selon saint Marc, 9, 30-37

En ce temps-là, Jésus et ses disciples traversaient la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Réflexion :

Ce passage de l’Évangile nous montre la seconde étape de Jésus sur son chemin vers Jérusalem, accompagné de ses disciples. Le Maître sait à quoi s’attendre avec la lucidité d’un prophète : la passion et la mort, mais aussi la certitude qu’il sera entre les mains de Dieu le Père pour toujours, parce que son Dieu est le Dieu de la vie. Mais cette annonce de la passion devient, dans l’Évangile d’aujourd’hui, une motivation de plus pour parler aux disciples de la nécessité du service.

De plus, Jésus, guide et maître de vie, dans le geste pour ainsi dire sacramentel de l’accueil symbolique d’un enfant, pose un geste significatif accompagné de ces termes : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. » C’est cette attitude simple et expressive du service sincère pour les plus humbles et les plus petits, qui authentifie la crédibilité du vrai disciple : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Quelle meilleure carte de visite que l’engagement chrétien à cette nouvelle échelle de valeurs établie par Jésus ?

Si c’est l’enfant qui doit occuper le centre de la vie communautaire, où est l’importance de l’ambition, de l’honneur et de la grandeur des positions privilégiées? À quoi riment les discordes, les désaccords et les controverses entre nous? Ils ne correspondent en rien à la sagesse provenant de l’Évangile. Le regard critique de Jésus tombe directement sur ses propres disciples désavoués, à cause de leur comportement dans l’exercice de la mission à laquelle ils ont été appelés. Le plus petit et insignifiant à nos yeux occupe le premier rang aux yeux de Dieu. Ce n’est pas le Seigneur qui est assis à la table, mais bien celui qui sert.

Comme Jésus, Émilie et Bernarda nous l’ont demandé par leur exemple de vie, continuons à servir les plus petits de notre société. Passez une belle semaine,

LC

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 16 septembre 2018

L’évangile selon saint Marc, 8, 27-35

En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste; pour d’autre, Élie; pour d’autres, un des prophètes. » Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.

Réflexion :

Suivre Jésus depuis notre croix

C’est peut-être un bon moyen pour arriver à nous connaître et à connaître Jésus. Quand nous sommes confrontés à des situations nouvelles, des expériences différentes, lorsque nous sortons de nous-mêmes, nous nous redécouvrons. Lorsque nous déboulonnons les craintes qui nous lient et nous séparent les uns des autres, retranché dans nos clichés de pensée et nos modes de vie préétablis, nous générons des opportunités pour le partage et pour un nouveau regard sur notre moi, nos« toi » et, surtout, sur Dieu.

Parce qu’il ne s’agit pas seulement de se lever, il faut essayer de vivre, d’ouvrir le chemin. Nous devons nous donner l’occasion d’être interpellés dans ce que nous sommes et en ce qui nous définit en tant que chrétiens. Il ne faudrait pas que la personne à qui vous n’auriez jamais pensé reconnaisse, mieux que bon nombre d’entre nous, la voie du Seigneur Jésus à travers la vie, l’histoire, la vie quotidienne…

Le mieux serait que tout finisse bien, que le fait de reconnaître la souveraineté du Christ dans ma vie ait été une route pavée de succès et de triomphes; comme lorsque qu’Il multipliait le pain et les poissons où qu’Il guérissait les malades. Mais, non. Jésus, après la confession immédiate de foi de Pierre, nous met en garde sur ce qui est supposé faire du Christ notre raison de vivre : nous souffrirons, on ne nous comprendra pas, nous serons rejetés, ils seront exécutés, un véritable scandale… et malgré cela nous continuerons de professer cette confession de foi.

Je te remercie Seigneur pour la vie de notre communauté depuis 175 ans.

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 09 septembre 2018

L’évangile selon saint Marc, 7, 31-37

 » Jésus quitta le territoire de Tyr; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.

Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent; sa langue se délia, et il parlait correctement.

Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »  »

Réflexion :

Dans notre monde, où il n’y a pas d’écoute pour le cri des pauvres, seulement de nombreux silences délibérés, intentionnels et persistants causés par des intérêts égoïstes, nous, chrétiens et chrétiennes devons écouter, parler et agir. Les gens de foi se distinguent par leur sensibilité à percevoir, au milieu des bruits du monde, la voix de Dieu et, par conséquent, ils choisissent le sentier de la vérité et de la miséricorde. La bienheureuse Émilie Gamelin a suivi cette conduite intégralement, elle a offert sa vie entière au profit des plus pauvres. Suivant son exemple, les Sœurs de la Providence d’hier et d’aujourd’hui entendent le cri des pauvres, parlent et agissent.

Celui qui a des oreilles pour entendre et les lèvres qui disent la vérité a également les yeux ouverts pour les autres, les mains tendues vers ceux qui sont dans le besoin, et le cœur pur pour témoigner l’amour véritable.

Le Christ a dit au sourd-muet, en touchant ses oreilles et sa langue : « Effata », c’est-à-dire ouvre-toi. Cette ouverture physique, fruit de la guérison miraculeuse, doit conduire à une ouverture intérieure et spirituelle. Les gens sont trop enfermés en eux-mêmes, avec leurs problèmes d’un horizon réduit. S’ouvrir à la foi c’est accueillir le salut, abandonner le recours à ses propres énergies, se confier fondamentalement à Dieu, voir la lumière de l’espérance!

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 02 septembre 2018

Évangile selon Saint Marc 7, 1-8. 14-15. 21-23

Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. Les pharisiens, en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens; et au retour du marché ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de cruches et de plats. – Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens? Ils prennent leur repas sans s’être lavé les mains. » Jésus leur répond : « Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l’Écriture : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu’ils me rendent; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. » Puis Jésus appela de nouveau la foule : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule : « C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses : inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

Réflexion :

Aucun groupe, pas même l’Église, ne peut se maintenir sans traditions et sans coutumes. Mais, si bonnes soient-elles, ces traditions ont été établies par des êtres humains. Ainsi la manière de célébrer la messe, les fêtes, les neuvaines, etc. Tout ce qu’un pape, un évêque, une communauté chrétienne a fait dans le passé peut être changé par un autre pape, un autre évêque, une autre communauté chrétienne. Et, puisque tout cela peut changer, nous comprenons bien que ce n’est pas là l’essentiel de la vie chrétienne.

Il y a quelque chose d’essentiel qui ne change pas : l’enseignement de Dieu. Où peut-on le trouver ? Dans la Parole de Dieu. De plus, souvent nous ne faisons pas beaucoup d’efforts pour entrer dans l’esprit de l’Église, alors que nous nous accrochons aveuglément à des coutumes ou des pratiques vieillies et nuisibles.

Pourquoi tant de chrétiens sont-ils choqués lorsque l’Église se libère de ces pratiques désuètes ? Jésus nous en donne la raison en citant une parole du prophète Isaïe : peut-être s’accrochent-ils à leurs rituels parce qu’ils sont incapables de « croire ». Bonne semaine dans la joie du Seigneur!

Une Sœur de la Providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 26 août 2018

Évangile de Jésus Christ selon Jean 6, 59-69.

Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Après avoir entendu Jésus, beaucoup de ses disciples dirent: « Ce message est dur!  Qui donc pourrait l’accepter? »   Jésus était bien conscient que ses disciples murmuraient à ce sujet. « Ces paroles vous scandalisent-elles? » leur dit-il.  Mais si vous voyez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant…?

C’est l’Esprit qui donne la vie;

la chair ne sert à rien.

Les paroles que je vous ai dites

sont Esprit et elles sont vie.

Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Car Jésus savait depuis le début quels étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait.  Et il ajouta: « Voilà pourquoi je vous ai dit: « Personne ne peut venir à moi, si cela ne lui est pas donné par le Père ». »   À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples se retirèrent et cessèrent de l’accompagner.

Jésus s’adressa alors aux douze: « Voulez-vous partir, vous aussi? »  Simon-Pierre lui répondit: « Seigneur, à qui irons-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.  Et nous, nous avons cru et nous avons connu que c’est toi, le Saint de Dieu. »

 

RÉFLEXION

Si j’avais été à la place des disciples qui suivaient Jésus, comment aurais-je réagi?  Est-ce que j’aurais continué à suivre Jésus ou si j’aurais fait comme Simon-Pierre qui répond à Jésus: « Seigneur, à qui irons-nous?  Tu as les paroles de la vie éternelle.  Et nous, nous avons cru et nous avons connu que c’est toi, le Saint de Dieu. »

Si un jour, comme Sœur de la Providence, j’ai vraiment choisi Jésus, QUI est-il pour moi lorsque je sens que tout bouge et me dérange à l’intérieur de moi?  Ai-je raison d’être bouleversée dans ces occasions ?  En y réfléchissant, la bonne solution est de compter sur sa toute-puissance et mettre ma confiance en Lui, m’abandonner à sa volonté?

Lorsque je vois, dans un autobus, une personne céder sa place à une femme ou un homme qui a de la difficulté à marcher… voilà, pour moi, un acte de bonté et de délicatesse.

Ou encore une personne touchée de compassion et qui agit contre la discrimination, l’abus de quelque nature qu’il soit, et la violence.

Voilà des expressions d’amour du prochain qui traduisent « marcher sur les pas de Jésus ».

Et il y a plusieurs autres petits gestes de bonté, de générosité et de délicatesse qui peuvent être posés et manifestent concrètement « la suite de Jésus ».

Si nous croyons que « Jésus a les paroles de la vie éternelle » et qu’il est le « Saint de Dieu » (versets 68 et 69) comment pourrait-il abandonner sa créature qu’Il a créée par AMOUR et pour qui son AMOUR EST INFINI ?  OUI, Dieu aime chaque personne au même degré, c’est-à-dire À LA FOLIE…

Sœur Claudette Chénier

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 19 août 2018

Évangile de Jésus Christ selon Jean 6, 51-58.

Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Réflexion:

Dans son grand Amour pour l’humanité, le Christ nous a donné sa Vie et continue de nous offrir son Corps et son Sang gage de vie éternelle déjà actualisée ici-bas. Quel mystère à accueillir! Quelle action de grâce à rendre à notre Dieu qui tout au long de notre route terrestre nous offre ce Jésus désireux de poursuivre son action salvatrice au quotidien de chacun et chacune de nous.

À chaque eucharistie, nous redisons « Heureux les invités au repas du Seigneur » sommes-nous conscients et conscientes de ce bonheur, apprécions-nous la grandeur de la générosité de notre Dieu? Notre pauvreté se creuse devant l’immense bonté de Celui qui désire à chaque moment se donner à nous dans sa Parole et dans son Pain, par son corps et par son sang. Qu’il est grand le Mystère de Notre Dieu.

Approchons avec joie et gratitude à la table eucharistique et en union avec tous nos frères et sœurs, et particulièrement avec ceux et celles qui souffrent la persécution à cause de leur foi en ce Jésus qui se fait nourriture pour la route. Contemplons ce sacrement privilégié de la Pâques de Jésus, résumé de toute sa vie et de toute sa mission.

En ce jour du Seigneur, adressons notre louange d’action de grâce à Celui qui nous invite à demeurer en Lui par cette communion à son Corps et à son Sang, anticipation du ciel.

Sœur Marguerite Cuierrier

« Dieu nous appelle en sa maison,

Dieu nous invite à son festin,

Jour d’allégresse et jour de joie, Alléluia »

Robert Lebel

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 12 août 2018

Évangile de Jésus Christ selon Jean 6, 41-51.

En ce temps-là, les Juifs récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. » Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : ‘Je suis descendu du ciel’ ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

Réflexion

Moi, je suis le pain de la vie.

Alors que je voulais écrire cette réflexion, j’ai réalisé que c’était très difficile de s’asseoir et d’écrire quelques idées qui me viendraient à l’esprit… C’est ainsi que, à la suggestion d’une de mes sœurs de communauté, je me suis demandé : « Que te dit l’Évangile ? » Et c’est là que j’ai entendu une réflexion qui m’a suivie et que j’ai envie de partager avec vous.

De quoi est-ce que est-ce que je m’alimente? Pas seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit et l’intellect.

S’alimenter est une activité qui exige une responsabilité personnelle sur soi-même, tout comme pour tant d’autres activités de notre vie qui nécessitent notre volonté, notre discernement, notre décision, et notre mise en pratique. Nous comptons déjà sur la Parole de Jésus lui-même qui nous dit « Je suis le pain de la vie », mais cela ne nous suffit pas pour nous nourrir. On nous offre le Pain, mais c’est le mouvement de notre reconnaissance, de notre faim et de notre pauvreté qui nous mènera à l’accueil, à vouloir manger ce Pain pour rassasier notre faim.

Jésus avertit les juifs : « Ne récriminez pas entre vous », car l’entendre dire qu’Il était le pain du ciel démontait ce qu’ils avaient appris depuis l’enfance, les enseignements des siècles passés. Il est vrai que l’assurance de savoir qu’ils connaissaient Jésus, sa famille et sa mère, les faisaient agir la certitude d’avoir raison. Du point de vue affamé et pauvre de qui ne peut accepter qu’il existe une possibilité d’erreur dans son jugement, les Juifs cherchaient à rester fidèles à la loi et aux prophètes, ce dont ils étaient fiers.

Je me demande et je vous invite à vous demander : quelle est cette nourriture avec laquelle je me nourris?

Quelles sont les critiques que je fais, sans même me donner la possibilité de faire erreur, en essayant de rester fidèle à quelque chose d’appris il y a des années et qui, aujourd’hui, ne semble plus conforme à la réalité?

À l’époque où nous vivons, particulièrement en Église et en vie consacrée, et tout spécialement au Chili où je me trouve aujourd’hui, je sens qu’il est temps de reconnaître que nous avons faim de « vraie nourriture », et de faire face à la réalité qui nous dit de changer, de transformer notre « régime alimentaire », d’arrêter de manger ce qui nous intoxique et qui, peu à peu, dégrade notre vie.

Nous reconnaissons alors l’invitation, on nous offre la santé : « Je suis le pain de la vie… » Répondre à cette invitation dépend toujours de nous.

Alba Letelier, sp.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 05 août

Évangile de Jésus Christ selon Jean 6, 24-35.

En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

Réflexion:

Les foules ont suivi Jésus parce qu’elles ont été nourries. Cependant, ces personnes devraient chercher Jésus parce qu’Il peut leur donner la vie éternelle; par ce fait elles seraient en train d’accepter Jésus et sa mission, alors quelqu’un a demandé: « Que pouvons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu? » Jésus a répondu qu’ils doivent avoir foi en celui qui a été envoyé par Dieu. Mais dans le prochain dialogue, la foule révèle son incapacité à voir la véritable identité de Jésus. Les gens demandent à Jésus un signe pour qu’ils sachent que Jésus vient de Dieu. Comme c’est étrange, Jésus vient de nourrir plus de 5000 personnes. Qu’est-ce qu’on attend de plus?

Avec quelle rapidité ils semblent avoir oublié la chose merveilleuse que Jésus a faite pour eux. Ou peut-être qu’ils n’ont jamais reconnu le miracle en premier lieu. Parfois, nous ne reconnaissons pas les choses merveilleuses que Dieu a faites pour nous. Et, parfois, nous oublions simplement et demandons des preuves supplémentaires de son amour et de ses soins. Nous prions pour que Dieu enlève notre aveuglement afin que nous puissions recevoir avec reconnaissance et louange toutes les choses merveilleuses que Dieu accomplit dans nos vies.

C’est pourquoi il est important de nommer les merveilleux dons que Dieu nous a donnés et certaines des actions remarquables que Dieu a accomplies dans notre monde. Il est également important de compter nos bénédictions parce que nous pouvons facilement manquer de reconnaître toutes les choses merveilleuses que Dieu fait pour nous. Jésus dit qu’il leur donnera quelque chose de plus grand et de plus important que le pain qui nourrit leur faim physique; il leur donnera du pain qui leur donnera la vie éternelle. Nous avons ce cadeau de Jésus dans l’Eucharistie.

Prier ensemble et remercier Dieu pour tout ce qu’il nous a donné, spécialement pour le don de la vie éternelle et de l’Eucharistie.

Une soeur de la providence

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 29 juillet

Évangile de Jésus Christ selon Jean, 6, 1-15.

Après cela, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger? » Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons,  mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »  Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.

Réflexion:

Ce miracle de Jésus est relaté dans les quatre évangiles à cause des attentes, puis de l’importance qu’il a eue pour les disciples. Dans ce passage, Jean commence en disant : « Après cela… » Mais qu’est-ce que « cela »? Nous voyons Jésus essayant de dire sa vérité et son témoignage sur les œuvres de son Père. La fête de Pâque approche et il sait ce qui va se passer : le rejet, la croix, des gens qui ne croient pas en sa Parole. En tant que Famille Providence, à l’occasion de cette célébration des 175 ans d’existence, nous nous demandons : qu’est-ce qui viendra après cela? En nous remémorant cette trajectoire historique, nous constatons qu’elle déborde de vécu, d’expériences, de surprises, de générosité et de défis que nous voyons reflétés dans ce miracle.

L’Évangéliste relate que Jésus est allé sur l’autre rive de la mer de Galilée et que beaucoup de gens le suivaient… Que représente pour nous aller vers une autre rive, quels seront nos Tibériades? Par un discernement avec les valeurs de base léguées par notre fondatrice Émilie Gamelin, l’humilité, la simplicité et la charité, et à l’image de Jésus qui a levé les yeux et a vu que beaucoup de gens le suivaient, nous voyons aussi.  Nous sommes témoins de foules qui nous interpellent et qui continuent d’avoir besoin de la promesse de guérison de Jésus, avec le charisme aimant et confiant en la Providence du Père. Le miracle prodigieux et étonnant qui a satisfait tant de gens commence avec quelque chose de faible, de fragile et de simple : cinq pains d’orge, le pain des pauvres, et seulement deux poissons. Une fois entre les mains de Jésus, ils se multiplient, rassasient et amènent à la plénitude. Combien de fois, dans la longue histoire de notre communauté, avons-nous fait l’expérience de cette confiance en la Providence du Père qui ne déçoit jamais?

À l’endroit où il a accompli le miracle, Jésus a demandé aux gens de s’asseoir, car il y avait beaucoup d’herbe. Il favorise un traitement digne, un bien-être, un signe de paix, un partage des biens matériels et spirituels qui remplissent le cœur. C’est ce que nous trouvons dans nos fondatrices et nous le confirmons dans nos Constitutions.

Lorsque l’on agit avec foi et confiance dans le dessein aimant de Dieu, on trouve initiative, créativité, générosité, proactivité et les ressources se multiplient, puisque la générosité de Dieu est infinie. On le voit alors qu’après avoir nourri des milliers de personnes, il reste encore douze paniers de morceaux du pain distribué.

Puisse Marie, mère compatissante et affectueuse, nous aider à être humble et généreux et à apprendre de son fils Jésus pour voir les besoins de notre environnement et fournir les moyens de ce que nous sommes et ce que nous avons. Le reste sera accompli par Jésus lui-même en nous comblant de bénédictions en signe de gratitude.

       Sœur Ana Delia Silva. A.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 juillet

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 30-34

« Après leur première mission, les Apôtres se réunissent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Il leur dit: « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux qu’on n’avait même pas le temps de manger. Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement. »

Réflexion:

Ce qui est particulier à tous les chrétiens, chrétiennes, c’est d’être des artisans de paix, des unificateurs. C’est pourquoi Jésus envoie ses disciples en mission. Rassembler plutôt que disperser et séparer, tout faire pour éviter que les gens se séparent, que les commérages se diffusent, que la jalousie ou l’ambition viennent miner les fondements mêmes de la communauté! Voilà le défi quotidien auquel sont confrontées les personnes de paix.

Lors du rituel de la Messe, le Seigneur nous permet de laisser tomber notre agressivité, de détruire les murs qui nous séparent. Nous rencontrons le Seigneur, recevons son pardon, nous retrouvons la paix et les outils nécessaires pour pardonner ceux et celles qui nous ont offensés.

Le temps du repos, c’est la barque de Jésus où, pour un moment, nous oublions tout autre souci que sa présence et son amour. Nourris de Dieu, Jésus compte au quotidien sur nos bras et notre cœur. Jésus s’est choisi des gens ordinaires, il les a laissés dans leur milieu, il leur a demandé d’annoncer sa Bonne Nouvelle. Il n’a pas changé de méthode. C’est nous qu’il appelle aujourd’hui. Entendrons-nous l’appel que Jésus nous fait?

L.L., Sœur de la Providence

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15 juillet – 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 7-13

En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.

« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

Réflexion:

Comme les disciples de Jésus, nous sommes appelés à répandre la Bonne Nouvelle. Comme eux, nous devons nous dépouiller de tout ce qui est superflu et ne garder que l’essentiel, c’est-à-dire, notre foi et notre être qui est un temple sacré au service de la Bonté.

Voilà une action qui, en théorie, pourrait nous paraître simple et facilement réalisable. Cependant, tout semble converger pour que cette tâche soit des plus ardues, des plus difficiles. Comment pouvons-nous nous dépouiller du faste que notre société nous propose et qui est à la portée de nos mains? Comment pouvons-nous nous éloigner de l’abondance matérielle et rester dans le primordial? Pourtant, même si nous vivons dans des époques tout à fait différentes, je suis persuadée que pour les disciples de Jésus, il a été également difficile de laisser le peu qu’ils possédaient pour ne garder que le minimum et aller de village en village « en mission deux par deux ». Ces petites communautés nomades nous rappellent nos sœurs devancières, parties dans de lointains pays, ne sachant que très peu sur ceux et celles qu’elles allaient rencontrer, mais remplies d’un espoir que seule la charité pressante du Christ peut transmettre. Je nous souhaite de poursuivre notre route tout en travaillant sur nous-mêmes et en même temps, en faisant connaître les enseignements de notre Seigneur Jésus Christ. Bonne semaine à toutes et à tous!

Une Sœur de la Providence

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 15 juillet – 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 1-6

« En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de Joset, de Jude et de Simon? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi.

Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. »

Réflexion :

Le Seigneur nous envoie souvent des prophètes inattendus et déroutants…

Une rencontre, un échange, peuvent nous offrir des voies inattendues et sont en fait, des messages du Seigneur. Remarquons bien que les prophètes ne sont pas des « diseurs de bonne aventure » ou « des annonciateurs de malheurs, de fin du monde ». Les prophètes, ce sont ceux qui annoncent la Parole de Dieu, qui enseignent quelles sont les volontés de Dieu sur nous et sur le monde. Ils font de très grandes choses le plus simplement du monde et ils enseignent la Vérité par l’intelligence du cœur, la plus accessible à tous. Si nous restons  attentifs nous nous rendrons compte qu’il ne se passe pas de jour sans que nous rencontrions des prophètes… peut-être dans notre famille – dans nos relations rapprochées – dans notre milieu de travail, etc. Peu importe l’emballage, c’est le message qui compte et qui peut nous aider à vivre. Et un signe non équivoque nous permet de constater qui sont les vrais prophètes : ils sont toujours la cible de critiques.

Cette pensée nous mène à nous questionner profondément comme chrétiens, chrétienne : quand irons-nous en profondeur avant de poser un jugement ? Quand admettrons-nous que nous avons quelque chose à changer, à améliorer dans nos vies, et que les reproches que nous faisons fréquemment aux autres reviennent également à nous, très souvent? De plus, nous arrive-t-il de juger et de critiquer nos pairs beaucoup plus facilement que de les soutenir dans leurs démarches et les appuyer dans leurs difficultés? Que le chemin tracé par le plus grand des Prophètes éclaire nos existences.

Une Sœur de la Providence

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 1er juillet –

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 5,21-43

En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

Réflexion :

À y regarder de plus près,  ce récit nous parle surtout de salut et de foi. Le chef de la synagogue demande en effet à Jésus : « Viens imposer les mains à ma petite fille pour qu’elle soit sauvée. » Et la femme qui avait des pertes de sang incurables se disait : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » Or ce salut (dont la guérison est le signe) suppose la foi. C’est bien ce que Jésus met en relief ; il dit à la femme qui a touché son vêtement et qu’il a amenée à se faire connaître : « Ta foi t’a sauvée. » Et au chef de la synagogue qui vient d’apprendre la mort de sa fille : « Ne crains pas, crois seulement. »

Seule la foi en Jésus peut faire accéder au salut qui fait entrer dans la vie éternelle grâce à la mort et la résurrection du Seigneur. Le récit de Marc laisse transparaître son caractère catéchétique. Relu à la lumière de la résurrection de Jésus, il apparaît comme une anticipation prophétique de ce que Jésus offre à tout croyant. Il dit en effet à la petite fille : « Lève-toi. » ou littéralement : « Réveille-toi. », c’est-à-dire « Ressuscite. »

Le CHRIST a vaincu la mort IL est la source inépuisable de notre ESPÉRANCE. IL est la Vie qui anime nos âmes. IL est Nourriture de vie par son EUCHARISTIE. IL nous ressuscite sans cesse par ses pardons multiples. IL est le CHEMIN de la VIE. IL est venu pour la VIE et la vie en abondance… Comment ne pourrions-nous pas lui faire pleinement confiance !

Une sœur de la providence

 

Dimanche 24 juin – Réflexion sur l’évangile:

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc  1, 57-66.80

Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là! »  On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui. L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.

Réflexion

Dans les évangiles, Jean Baptiste est l’une des rares personnes dont on parle de la naissance. Tout commença par l’annonce faîte à Zacharie, dont le nom, ne l’oublions pas, signifie « Dieu se souvient ». « Sois sans crainte, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jean ». Le 24 juin, jour de sa naissance, il nous est donné de considérer l’unicité de cet homme né d’un couple exceptionnel. C’est aussi l’occasion pour nous de communier à la joie du peuple québécois qui célèbre la Saint-Jean, sa fête nationale et la fête de son saint patron.

Élisabeth mit donc au monde un fils. Ce que fait toute femme qui accouche, elle le fait aussi. Par elle, Jean Baptiste existe! Toute son existence est traversée par la relation. Je ne peux m’empêcher de penser à toutes nos devancières, Sœurs de la Providence, qui ont librement choisi de « mettre au monde » en consacrant leur vie entière aux personnes marginalisées. Oui, « mettre au monde », c’est donner la vie; c’est permettre à l’autre d’avoir une meilleure existence, notamment. N’est-ce pas là la raison d’être d’une sœur de la Providence? Jean Baptiste est celui que le monde n’espère plus, le monde l’accueille et se réjouit. Lui qui est né comme par miracle, il aura un nom issu de la tradition. Il est le précurseur, l’homme joyeux. En cette année jubilaire du 175e anniversaire de fondation, nous, Sœurs de la Providence, sommes invitées à regarder le passé en nous souvenant de tous les évènements qui ont jalonné l’histoire de notre Congrégation. N’est-ce pas le moment pour nous, aujourd’hui, d’accueillir la grâce de Dieu dans notre vie personnelle et congrégationnelle? Jean dont le nom signifie « Dieu fait grâce » est celui qui a continuellement prêché la conversion. En cette année jubilaire, saurons-nous nous laisser transformer par la grâce et la miséricorde de Dieu? Saurons-nous tourner nos sens vers l’intérieur pour refaire alliance avec le Christ qui sans cesse nous parle? Finalement, comme Élisabeth, serons-nous assez disponibles pour laisser éclater la vie qui bouge en nous?

Sœur Sandrine-Aimée Tsélikémé, s.p.

 

Dimanche 17 juin – Réflexion sur l’évangile:

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,26-34.

La semence et la graine de moutarde (Marc 4,26-34)

Il dit encore: « Voici à quoi ressemble le royaume de Dieu. Il est semblable à un homme qui jette de la semence en terre; qu’il dorme ou qu’il reste éveillé, nuit et jour la semence germe et pousse sans qu’il sache comment. [En effet,] d’elle-même la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin le grain tout formé dans l’épi, et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car c’est le moment de la moisson. »  Il dit encore: « À quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ou par quelle parabole le représenterons-nous? Il est comme une graine de moutarde: lorsqu’on la sème en terre, c’est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre. Mais quand on l’a semée, elle grandit et devient plus grande que toutes les plantes potagères et elle étend de longues branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid sous son ombre. » C’est par beaucoup de paraboles de ce genre qu’il leur annonçait la parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

En attendant le « temps de la moisson », un processus de croissance est à l’œuvre.  C’est une illusion de penser que rien ne se produit. On ne voit pas ce qui se passe, mais la vie se développe vraiment. Ce qui arrive en nous et autour de nous est souvent de cet ordre-là : une force cachée, imperceptible, qui s’active sans que nous en soyons conscients.

Jésus nous fait savoir aussi que notre effort à répandre le message de la Bonne Nouvelle va dans la même direction. Lui-même, grand prédicateur, n’a pas réussi facilement à convertir ses contemporains et sa propre famille. Pourtant, avec une audace folle, il croyait ne pas avoir perdu son temps à répandre la semence de l’espérance du Royaume. Et l’histoire lui a donné raison.

Cette petite parabole nous rappelle que pendant que la vie éclate de toutes parts autour de nous, nous devons apprendre à être calme, à ne pas nous agiter, à dormir tranquillement.  Saint Paul disait qu’au lieu de se construire soi-même, le chrétien doit se laisser façonner par la grâce de Dieu. Le Seigneur est comme le sculpteur qui n’empile pas pierre sur pierre mais qui enlève ce qu’il y a de trop dans le bloc de marbre qu’il travaille. Ainsi le chrétien doit se laisser modeler en toute confiance.  Il doit aussi s’en remettre à Dieu pour le développement de la foi autour de lui.  L’action de Dieu est présente, même si nous ne la voyons pas.

 

Réflexion, dimanche 10 juin 2018

Marc 3, 20-35

« Alors Jésus revient à la maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu’il n’était même pas possible de manger. Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. » Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. Les appelant près de lui, Jésus leur dit en paraboles : « Comment Satan peut-il expulser Satan? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. En vérité, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : les péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »

Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

Réflexion :

Essayez d’imaginer, comme je le fais maintenant, que vous êtes présent dans cet évangile qui, à première vue, semble controversé… Jésus, pressé par les gens, ne peut manger quoi que ce soit. Qu’est-ce que je ressens en imaginant cette scène et qu’est-ce que je pense à ce sujet? À ma grande surprise, Jésus ne perd pas son calme… Je le regarde du coin de l’œil…  Il est à l’écoute. Et parmi autant de requêtes, je suis frappée par le fait qu’il écoute les scribes qui, avec leurs connaissances, leurs préjugés et leurs peurs, disaient de Jésus : « Il est possédé par Béelzéboul et il expulse les démons avec la puissance du chef des démons… » J’attends de savoir ce que Jésus pourrait bien dire; après tout, les scribes sont des hommes (des femmes) d’opinion, les leaders de leur domaine et ils sont jaloux de leur tradition. Vous rappelez-vous de vous être fait évaluer par des personnes ou des groupes, avec leurs préjugés et leurs craintes?  Et vous, avec vos préjugés et vos craintes, avez-vous déjà évalué quelqu’un? Je vois Jésus, qui me regarde tendrement, comme s’il connaissait mon ignorance teintée de respect et d’admiration profonde… Et vous, comment voulez-vous que Jésus vous regarde? Il m’invite à m’approcher et, comme les autres, il m’explique avec la plus élémentaire logique, qu’une famille divisée ne peut survivre, que son activité, son zèle, son silence ont une base impossible à changer et c’est… la volonté du Père! … Je respire profondément… et je me rends compte que Jésus me regarde avec nostalgie, il mentionne mon nom et sans euphémismes, me demande : « Es-tu mon frère, ma sœur et ma mère? » Et qu’est-ce que je réponds?

Marcia Gatica s.p.

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Dimanche 3 juin 2018

« Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

« Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?”  Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.

Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude.  Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. » Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. »

Désormais, ceux qui veulent bien regarder vers le crucifié, et y reconnaître le vrai visage de Dieu, sont frères et sœurs du Christ : ils connaissent, tel qu’Il est vraiment, le Dieu de tendresse et de pitié et, à leur tour, ils peuvent vivre, dans la tendresse et la pitié. Finalement, c’est cela, vivre comme des êtres libres. Parce que nos pires chaînes sont celles que nous mettons entre nous.

Voilà la vie nouvelle à laquelle nous sommes invités et qui est symbolisée par le pain; quand Jésus a dit « Ceci est mon Corps », il avait entre les mains un morceau de pain sans levain, une « matsah » : il annonçait ainsi une nouvelle manière d’être, pure, c’est-à-dire libre.

En cette année, du 175e anniversaire de notre congrégation, nous donnerons aux nouvelles Sœurs de la Providence ainsi qu’aux Associées et Associés Providence la fierté et l’amour de vouloir appartenir et s’enraciner dans notre belle communauté.

Pendant les festivités, dans la joie de l’action de grâce, je m’émerveille et je remercie le Dieu Providence et Émilie Gamelin, elle qui me fait vivre de son charisme. Chacune des Sœurs de la Providence, peu importe où elle se trouve dans le monde, est un prolongement d’Émilie qui est encore et toujours bien vivante dans nos cœurs et dans nos vies.

175 années de bénédictions!

Sœur Lise Lessard, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Dimanche 27 mai 2018, dimanche de la Trinité

En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils et filles de Dieu. […] et c’est en lui que nous crions « Abba! », c’est-à-dire : Père! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ… Romains 8, 14-17.

Lorsque je prie avec l’icône de la Sainte Trinité par Andrei Roublev, je suis frappée de la façon dont chacune des personnes représentées dans l’icône se penche et se blottit l’une sur les autres. Ces trois personnes distinctes semblent être engagées dans une rencontre sacrée, ce qui est conscient, mais aussi harmonieux. Nous pouvons reconnaître dans leur engagement qu’une profonde communion sacrée a lieu.

Dans la chapelle du Centre international des Sœurs de la Providence, à Montréal, il y a une icône de la sainte Famille. Là, les trois personnes, Marie, Joseph et l’Enfant Jésus, sont aussi blottis les uns sur les autres, pleinement conscients et engagés dans une rencontre qui reflète celle de la Sainte-Trinité. Ici aussi, nous voyons la communion qui a lieu et nous reconnaissons la communauté d’amour que nous appelons la sainte Famille.

Ce qui, à mon avis, est si merveilleux, stupéfiant et mystérieux, c’est que l’amour communautaire de la Trinité est « faite chair » par la vie de Jésus. Avec l’incarnation de Jésus, l’Amour Sacré du Dieu trinitaire fait un avec l’humanité et un avec toute la création. Cette rencontre de Dieu avec la création de Dieu en la personne de Jésus est confirmée par les effusions de l’Esprit Saint qui embrasse l’univers en entier.

Dans notre vie quotidienne, nous sommes invités à être conscients et avertis que nous sommes en immersion dans le sacré; que nous, chacun et chacune et chaque aspect de la création, reflétons le caractère sacré de Dieu. À mesure où nous devenons de plus en plus conscients de cette vérité, nous nous retrouvons à nous blottir dans la rencontre avec le sacré qui nous entoure; ainsi nous sommes engagés dans la sainte dynamique d’amour qui a le pouvoir de nous transformer. Conséquamment, avec nos sœurs et nos frères, nous entrons ensemble en communion, reflétant par nos communautés de vie diverses et sacrées la véritable vie du Dieu trinitaire.

Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous. 2 Cor 13, 11-14

Kathryn Rutan, s.p.

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

DIMANCHE DE LA PENTECÔTE

Évangile selon Jean 20, 19-23

Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit: La paix soit avec vous! Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.

 

Depuis huit jours, les apôtres sont tristes et un peu désemparés. Dimanche dernier, ils ont vu Jésus s’élever et monter au ciel. Ils ne le verront plus, ils le savent. Ils sont tristes et inquiets, ils ne savent pas comment tout se passera pour eux maintenant.

Aujourd’hui, ils se donnent rendez-vous au même endroit, dit l’évangéliste, probablement le Cénacle, pour parler de Jésus, de ses enseignements, de ses paroles lors de sa première apparition. Jésus était arrivé au milieu d’eux en leur disant : « la paix soit avec vous » et après avoir prononcé ces paroles, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit, il vous enseignera toutes choses. » Pourtant, ils se sentent encore incapables, peureux et ne savent vraiment pas comment ils vont remplir la mission que Jésus leur a laissée.

Pendant qu’ils ruminent tristement toues ces pensées, un grand vent se fait entendre et remplit toute la salle et ils aperçoivent des langues de feu qui se suspendent au-dessus de leur tête. C’est la Pentecôte! C’est l’Esprit Saint qui se fait entendre et se laisse voir. Il transforme les apôtres, les remplit d’audace, d’amour, de vaillance et de bravoure. Oui, ils sont prêts à proclamer Jésus, sa vie, sa mort et ses enseignements. (Actes des apôtres 2, 1-11)

La plupart d’entre nous avons aussi reçu le Saint-Esprit, à notre baptême d’abord et plus tard à notre confirmation. On s’en rappelle? On y pense encore? Désirons-nous l’Esprit de Dieu? Le prions-nous? Quand j’étais pensionnaire, tous les lundis matin, avant la classe, on chantait une prière à l’Esprit Saint et je me la chante encore car je l’aime beaucoup et pour cette semaine de la Pentecôte, j’ai le goût de vous en écrire les paroles.

Ô Esprit Saint, âme de mon âme, je t’adore.

Guide-moi, dirige-moi, console-moi, parle-moi,

Dis-moi ce que je dois faire, donne-moi des ordres.

Je te promets de me soumettre à tout ce que tu demandes de moi,

Et d’accepter tout ce que tu permettras qu’il m’arrive.

Fais-moi seulement connaître ta volonté.

Amen

Sœur Pierrette Chevrette, s.p.

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Dimanche 14 mai 2018

Évangile selon saint Marc, 16, 15-20

Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. » Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

Réflexion

Aujourd’hui, le dimanche de l’Ascension nous enseigne que la présence de Jésus, limitée jusque-là à ceux et celles qui pouvaient l’approcher physiquement, le toucher, le voir, entendre ses paroles, sera désormais une présence sans limites de frontières et d’espace. Le mystère de l’Ascension est loin du rêve. Il ne ressemble en rien à ce qu’on propose lorsqu’on nous sollicite pour « Rêves d’enfants » afin de permettre à un enfant malade de réaliser un rêve avant de mourir.

Ce mystère de l’Ascension ne nous éloigne pas de la réalité humaine que nous vivons, ne nous amène pas dans un monde virtuel, mais il nous renvoie sur la terre. Il actualise le mystère de l’Incarnation du Verbe, Dieu avec nous. Jésus est une présence qui s’inscrit dans l’humain, dans nos corps de chair, dans nos cœurs et dans nos esprits, une présence qui se retrouve au cœur de l’Église, dans nos communautés de foi et dans les gestes de partage qui reconnaissent cette présence dans les frères et sœurs qui nous entourent ou qui sont dans le besoin :

« J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mathieu chapitre 25, 35-36).

Et aujourd’hui, nous célébrons aussi la Fête des mères; c’est une belle journée pour redire un immense merci à notre maman de nous avoir donné la vie.

Un jour, ma mère est tombée gravement malade; elle a été hospitalisée à Sorel; elle ne marchait plus et était incapable de manger seule. Comme je connaissais un médecin que j’accompagnais spirituellement, je lui ai téléphoné pour lui demander s’il pouvait intervenir. Il a rapidement communiqué avec un de ses confrères qui a commandé le transfert de ma mère vers à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal. Maman a été prise en charge immédiatement. Tout le monde disait : « Lucille, prépare-toi, ta mère va mourir »; mais moi, au fond de mon cœur, j’avais la certitude que ma mère ne mourrait pas. Comme vous vous en doutez, j’ai demandé à Émilie d’intervenir, j’ai versé une aumône à ma bien-aimée fondatrice. Ma mère s’est rétablie après quelques mois de convalescence et j’en remercie le Seigneur. Aujourd’hui, comme c’est la fête des mères, je profite de l’occasion pour remercier le Seigneur et rendre hommage à ma mère : «Maman, je te remercie de m’avoir donné la vie, de m’avoir fait connaître Dieu, de m’avoir appris l’amour du plus faible, du plus petit et l’importance de prendre sa défense. Tous les soirs, je vous entendais dire : Notre Père…, Je vous salue Marie, avant de vous endormir toi et papa ». « Merci aussi pour tous les enfants que tu as gardés en foyer nourricier, dont tu as pris soin pendant de nombreuses années. » Ma mère est maintenant âgée de 95 ans et elle réside à St-Hyacinthe à la Résidence Bourgjoli depuis plusieurs années.

« Souvenons-nous avec gratitude et affection de toutes les mamans, y compris nos mamans au Ciel, en les confiant à Marie, la maman de Jésus », nous dit le Pape François.

En ce dimanche de l’Ascension Jésus disparaît aux yeux de ses disciples mais il demeure présent au plus profond de leurs cœurs. Apprends-nous, Seigneur à reconnaître ta présence dans tous les évènements de notre vie. Amen

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Dimanche 5 mai 2018

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 9-17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

6e dimanche de Pâques

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »

Réflexion

Nous voici devant un des passages le plus fort de l’Évangile; si nous nous y attardons nous y voyons l’essence même du christianisme : « aimez-vous les uns les autres ». Ce commandement qui n’a rien d’un ordre militaire, nous est donné dans le sens d’une « parole de vie » comme les dix paroles ou les dix commandements donnés à Moïse, car finalement, ces mêmes paroles se résument très clairement à aimer, à nous aimer les uns les autres plus que tout, comme Lui, Il nous aime.

C’est amour grandiose et infini que, par sa vie, le Christ nous a montré, est un défi quotidien lancé à tout être humain; le vivre demande un cœur disposé à l’ouverture, à l’acceptation de l’autre, à la bienveillance, à l’accueil chaleureux, à aimer et à se laisser aimer.

Porter du fruit n’est donc possible que si nous aimons, que si nous acceptons d’aimer comme Lui, d’un amour sans limites et sans préavis. Car si nous poursuivons cette fin, nous trouverons déjà ici-bas un peu du bonheur céleste de ceux qui nous aimeront comme nous nous devons de les aimer.

Alors cette parole d’amour nous appelle à la réflexion car nous nous demandons : Sommes-nous vraiment disposés à aimer? Sommes-nous ouverts à l’autre au point de l’aimer, au point de donner notre propre vie, comme Émilie Gamelin l’a fait tout au long de sa vie?

Que le Seigneur nous guide dans notre route vers l’Amour.

Une Sœur de la Providence.

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Dimanche 29 avril 2018

Évangile selon saint Jean, 15, 1-8

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les amasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

Réflexion

Aujourd’hui encore l’évangile nous parle d’une image champêtre, bien suggestive. Après celle du berger, l’image de la vigne, nous suggère plein de choses du côté de la vie. La vigne, une merveilleuse plante, complexe et fragile, étonnamment productive, mais qui nécessite beaucoup de soins. Avant de faire l’objet de la fierté du vigneron, elle  nécessité son amour, ses énergies, et son attention constante. Une véritable passion! Il en est comme des jardiniers d’ici.

Porter du fruit ne veut pas dire faire des choses extraordinaires, ça veut dire bien faire les choses ordinaires. « Rattachés au Christ comme les sarments à la vigne, éclairés par l’Esprit Saint, nous pouvons alors donner du fruit en abondance. Les fruits de l’Esprit, nous dit saint Paul sont : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la douceur, la fidélité, la tendresse, la capacité de contrôler nos colères » (Ga, 5,22-23) » (Yvon-Michel Allard, s.v.d.). Dieu a besoin de nous pour créer un monde meilleur, un monde de respect, de fraternité et d’amour. Il a besoin de nos mains, de nos pieds, de notre cœur dans un univers souvent sans merci pour les plus faibles. Les textes d’aujourd’hui rappellent que si nous sommes unis au Christ, comme les sarments à la vigne, nous recevrons sa force et sa vie, nous nous aimerons les uns les autres et nous porterons beaucoup de fruit. « Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit. »

Le texte d’aujourd’hui nous rappelle qu’il faut entretenir une relation régulière avec le Christ, afin que notre foi et notre engagement ne s’éteignent pas, comme la flamme d’une lampe qui brûle. Grâce à la sève vivifiante de la vigne, les œuvres de bonté peuvent se produire et se multiplier.

La vigne n’est pas laissée à elle-même, en friche. Elle peut compter sur le labeur du vigneron qui s’active à la purifier, à la nettoyer; non pas pour la mort et la séparation mais pour plus de vie et plus de fruits. Ce détail nous invite, il me semble, à revisiter les épreuves qui nous arrivent dans notre expérience quotidienne.

Bien avant nous, une femme, Madame Émilie Gamelin, a jeté un long regard sur les souffrances de ses compatriotes et, telle une vigne qui étend ses sarments, elle a multiplié sa présence, son appui, son action, pour leur permettre de croître et de devenir pleinement, par leur vie, une hymne au Dieu qui fit l’univers,

« Elle a considéré un champ et l’a acheté; du fruit de ses mains elle a planté une vigne » (Pr, 31, 16). Ainsi, nous sommes en des mains qui nous aiment. Le Père s’offre à nous affiner, à nous libérer, à nous dégager, afin que nous portions tous les fruits attendus.

Sœur Lucille Vadnais, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Spiritualité Providence

En cette année 2018, nous célébrons le 175e anniversaire de la Congrégation. Dans le but d’avoir un outil commun de réflexion offrant un point de vue depuis notre spiritualité Providence, nous vous présentons la réflexion sur l’Évangile du dimanche 22 avril 2018.

Dimanche 22 avril 2018

Le bon pasteur donne sa vie. Jean 10, 11-18

« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

Réflexion

Le bon Pasteur est celui qui permet à ceux et celles qui lui sont confiés de vivre pleinement. Saint Jean, dans son évangile, met l’accent sur l’individualité de chacun et de l’importance que nous avons pour Dieu « Je suis le bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissaient. » Lorsque quelqu’un est important pour nous nous connaissons son nom, qu’il s’agisse d’un membre de notre famille, de l’un de nos amis, d’un collègue, des gens de notre entourage. La connaissance d’une personne me permet de l’aimer et de la respecter; Jésus se décrit donc lui-même comme pasteur qui connait toutes ses brebis et chacune par son nom. Toutes écoutent sa voix et la reconnaissent. Il n’y a pas de laissés-pour-compte parmi les brebis de Jésus. Forte ou chétive chacune aura, si elle le veut, la vie en abondance.

Oui, Jésus notre berger nous confie les uns aux autres. Comme lui, nous sommes amenés à quitter notre bergerie pour aller à la rencontre des autres; ce n’est pas de tout repos. La tentation est grande de fermer la porte et de rester bien au chaud à l’intérieur. La bonne nouvelle de l’évangile doit être annoncée aux pauvres et aux exclus dans le monde entier, suivant l’exemple d’Émilie.

En ce dimanche du bon Pasteur, fais-nous reconnaître ta voix, Seigneur, parmi les bruits du monde. Ta Parole nous révèle le chemin qui mène à toi. Donne-nous de l’accueillir et de la garder pour qu’elle transforme notre vie,  profitant du 175e anniversaire de la fondation de la Congrégation des Sœurs de la Providence pour nous faire réfléchir davantage sur la Parole de Dieu.

Sœur Françoise Paillé, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

 

Dimanche 15 avril 2018

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)

« En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route,et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit :« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez: un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis, il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »

Réflexion 

À nous d’en être les témoins

Nous, chrétiens, chrétiennes, demeurons incontestablement les témoins privilégiés de la résurrection du Christ. Fidèle à sa promesse, le Père l’a ressuscité d’entre les morts. La souffrance de Jésus égalise alors la récompense de la vie éternelle, lumière de vie et de paix, et nous, tels les disciples d’Emmaüs en sommes les témoins de premier ordre.

Le Ressuscité est présent et il est parmi nous pourtant, malgré le témoignage des femmes et des deux voyageurs, les disciples ne pourront croire tant que Jésus ne leur sera pas apparu. Seul Jésus peut valider l’expérience et son sens. Jésus prouve que leur expérience n’est pas un canular. Le croyant rencontre le Christ ressuscité à travers ses sens. Les disciples ont vu, touché et entendu le Ressuscité. Aujourd’hui nous voyons, nous entendons et nous touchons le Christ à travers les sacrements, dans le témoignage et le service des autres.

Ce n’est pas seulement le partage de la coupe et du pain rompu qui établit une union avec le Christ : une plus grande union est établie à travers ce partage: l’union entre tous les membres de la communauté chrétienne. Nous sommes donc les témoins mais aussi les héritiers de la foi, à nous maintenant d’en faire connaître la « bonne nouvelle », car les gens ont besoin plus que jamais d’une église qui les rejoigne là où ils sont, comme ils sont.

Toutefois, jusqu’où va mon engagement dans la poursuite de mon témoignage? Émilie, voilà 175 ans, a-t-elle reculé ou vacillé devant l’ampleur de la tâche, devant la « lourdeur » de l’héritage?

 

Une Sœur de la Providence

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

 

Dimanche de la divine miséricorde 8 avril 2018

En cette année 2018, nous célébrons le 175e anniversaire de la Congrégation. Dans le but d’avoir un outil commun de réflexion offrant un point de vue depuis notre spiritualité Providence, nous vous présentons la réflexion sur l’Évangile du deuxième dimanche de Pâques 2018 par Rosalie Locati, s.p.

Évangile selon saint Jean 20, 19-31

Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

 

 

Réflexion 

C’est le premier matin après la résurrection. Alors que le soleil se lève, les apôtres envahis par la peur, la confusion, l’anxiété, la tristesse et, peut-être, une certaine culpabilité se sont enfermés dans la maison où ils se trouvaient. Peu après, Marie Madeleine, en détresse, vient annoncer que le corps de Jésus est disparu du tombeau. Même Pierre et l’autre disciple courent pour vérifier par eux-mêmes et leurs espoirs sont réduits à néant lorsqu’ils voient le tombeau vide. Puis, plus tard dans la journée, excitée et à bout de souffle, Marie Madeleine revient pour dire sa bonne nouvelle : « J’ai vu le Seigneur. »

Pouvez-vous imaginer ce que les disciples ont dû penser et ressentir en entendant la nouvelle? Pouvaient-ils croire et se fier à ses nouvelles incroyables? Peut-être ont-ils eu un élan d’excitation, d’anticipation et d’espérance à l’idée qu’ils pourraient eux-mêmes en être les témoins? Néanmoins, ils continuent à se cacher derrière des portes closes, paralysés par leur propre peur personnelle et communautaire.

Sans avertissement, Jésus se tient parmi eux. Une surprise bouleversante les submerge. Sa salutation simple, chaleureuse, apaisante et réconfortante, le « La paix soit avec vous » dénoue leur peur, interrompt leur tristesse et offre un sentiment de bien-être, un soulagement des tensions et des doutes. Les disciples se réjouissent et Jésus les envoie en mission vers leur nouveau ministère : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ils doivent maintenant révéler l’amour de Dieu au monde; ils doivent être le visage humain (la présence) de la Providence de Dieu. Ils sont envoyés pour faire connaître la compassion, la miséricorde et l’amour du Père. Jésus promet d’envoyer l’Esprit Saint leur enseigner et leur rappeler le mystère du salut, et les guider durant les jours difficiles, à venir.

Aujourd’hui, c’est aussi le dimanche de la divine miséricorde. Tels des disciples dans un monde aux réalités chaotiques et éprouvantes, nous sommes envoyés par le Père, au nom de Jésus, pour être des agents d’affranchissement et de liberté pour les personnes pauvres, opprimées et vulnérables. Nous sommes appelées à vivre et à façonner des vies de miséricorde, de réconciliation et de pardon. Alors que nous manifestons la Providence de Dieu dans notre monde, nos communautés et nos ministères, nous sommes aussi, tel que Jésus l’a dit aux disciples dans la maison où ils étaient, envoyés en mission pour être « miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (Lc 6, 36). » Par la grâce, nous devons nous défaire de nos peurs personnelles, être touchés par la miséricorde de Dieu et inspirés par l’Esprit Saint pour être d’efficaces, vibrants et courageux disciples de Jésus.

Quelles craintes ou quels doutes brouillent ma capacité à reconnaître et à accueillir le Christ ressuscité dans ma vie aujourd’hui?

Qu’est-ce qui me libère et me donne le courage de parler et d’agir avec passion pour les pauvres et les vulnérables de la société?

Comment puis-je manifester la Providence et la miséricorde de Dieu dans mes relations et dans la vie communautaire?

Rosalie Locati, s.p.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche de Pâques 1er avril 2018 par Isabel Cid, s.p.

Évangile selon saint Luc 24, 13-35

Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

Alléluia! Alléluia! Jésus est ressuscité!

Nous le trouvons dans notre vie quotidienne.

Alléluia! Alléluia!

Notre communauté est vivante depuis 175 ans !

Aujourd’hui, l’Évangile nous dit que sur le chemin d’Emmaüs, un inconnu s’approche de personnes qui marchent tristement, remplies d’affliction mais vides d’espérance.  Cet homme leur parle, les encourage et les accompagne; les marcheurs sentent venir dans leur cœur une force de transformation. En arrivant chez eux, ils partagent leur nourriture avec l’étranger et quand celui-ci rompt le pain, ils se rendent compte que c’est le même Jésus qu’ils ont vu mourir sur la croix.

Ils reconnaissent maintenant qu’Il est ressuscité. Leur joie est si grande qu’elle déborde de leur cœur; ils sortent pour la communiquer.

Cette même joie, fruit d’une communion réalisée, Émilie l’a transmise aux personnes pauvres, humiliées, abandonnées, malades et en détresse qu’elle a rencontrées sur son chemin. Elle a appris avec Marie à vivre la compassion. C’est là qu’elle a vécu sa Pâque; elle a ainsi reçu la vie nouvelle, elle est ainsi devenue la Providence.

Combien de Pâques ont été vécues durant  les 175 ans de notre congrégation!

Combien de plus pouvons-nous vivre quotidiennement,  inspirées par le Christ et Émilie!

Que nos célébrations soient des échos vibrants de gratitude pour ce privilège de servir, de donner la vie nouvelle dans toutes les situations de vie que nous rencontrons.

JOYEUSES PÂQUES!

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 mars 2018 par Grace (Mae) Valdez, s.p.,  

Évangile selon saint Marc 14.1-15.47

6e dimanche du Carême : Dimanche des rameaux de la Passion du Christ

En ce temps de l’année, nous nous préparons à contempler la signification de la Passion du Christ dans notre propre appel à devenir disciple. Je souhaiterais faire trois observations sur l’Évangile d’aujourd’hui. Premièrement, qui est Jésus? « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? » Jésus a répondu : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant… » Le « Je le suis » de Jésus clarifie qu’il est véritablement le Fils de Dieu qui est venu à nous, qui a été remis aux soldats et à la foule et qui s’est lui-même laissé crucifier pour nous sauver tous. Deuxièmement, l’obéissance de Jésus durant toute sa passion se manifeste par son silence. Il avait la capacité de recevoir et de permettre les insultes, les remarques négatives et les tourments physiques. Il était obéissant à sa mission confiée par le Père et il en assumait les conséquences. Il ne le faisait pas pour sa propre gloire, mais bien pour sauver toute l’humanité; Jésus est solidaire de nous, puisqu’il a embrassé toutes nos souffrances. En regardant Jésus, nous voyons aussi comment nous devrions être. Nous avons besoin de l’esprit de service de Jésus pour sauver notre monde. Nous sommes confrontés à toutes sortes de souffrances quand nous refusons de servir, en nous rendant plus importants que les autres. Ultimement, le monde souffre à cause de notre désobéissance à la volonté de Dieu.

Réflexion personnelle et défi : Je me suis sentie terrifiée et blessée pour Jésus, lorsque j’ai lu : « Crucifie-le! » J’ai voulu entrer dans la scène et crier en retour : « Non! Vous ne pouvez pas lui faire ça! » Nous serions hypocrites si nous n’admettions pas que nous formons partie de la condamnation et de la mort de Jésus par nos actions de la vie quotidienne. Lorsque nous insultons les autres ou que nous passons des remarques négatives, n’entravons-nous pas l’Esprit de Dieu à l’œuvre en nous? Lorsque nous sommes infidèles à la grâce de Dieu, ne trahissons-nous pas son action en nous? Souvent notre comportement et nos valeurs ne reflètent pas ce à quoi nous nous sommes engagés à vivre selon notre état dans la vie. À chaque fois que nous faillons à répondre à la grâce de Dieu, est-ce parce que nous n’avons pas mis Jésus au centre de notre vie? N’avons-nous pas offensé Dieu lorsque nous sommes si concentrés sur un ministère que nous avons oublié de passer du temps de qualité avec Lui, alors qu’Il est la source ultime de nos talents et de nos habiletés? Puissions-nous toujours nous rappeler des mots de Jésus : « Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous le voulez, vous pouvez leur faire du bien; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Amen, je vous le dis : partout où l’Évangile sera proclamé – dans le monde entier –, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. (Mc 14, 7 et 9) » Puissions- nous nous rappeler davantage les paroles de Jésus, alors que nous prenons l’habitude d’utiliser le ministère en priorité, peut-être pour éviter les responsabilités qui pourraient nous sortir de nos zones de confort.

La Passion du Christ est un défi pour nous comme Femmes Providence. En étant fidèle à notre mode de vie qui consiste en écoute et dialogue contemplatifs, nous choisissons et répondons continuellement en vivant en solidarité les unes avec les autres et, plus particulièrement, avec les personnes défavorisées que nous servons.

.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 mars 2018 par Béatrice Bouchard, s.p.,  

Évangile selon saint Jean 12, 20-33

« En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare :« L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre.  D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par-là de quel genre de mort il allait mourir. »

Le grain de blé

Il y a-t-il quelqu’un qui me lit présentement et qui un jour a rencontré une personne qui lui a parlé d’un grain de blé toute une soirée? Surprenant n’est-ce-pas? Alors allons rencontrer Jésus et il nous en parlera :

Si le grain de blé ne meurt pas il ne produira pas, il reste tout seul et il meurt. Quand j’étais petite, mon père étant agriculteur, semait son champs moitié de blé et l’autre moitié d’avoine. Je reste persuadée que Jésus se laissait inspirer par la campagne, surtout par la semence et la moisson, pour illustrer ses entretiens avec les foules. Mon père aussi, il faisait attention à son champs, il arrachait les mauvaises herbes, il labourait la terre, et après avoir semé il passait un rouleau pour s’assurer que les graines soient bien enfoncées et que le sol soit bien nivelé, sans cela les graines ne germineraient pas.

Car le Seigneur nous a donné l’exemple : il faut mourir à fin de vivre, car nous attendons tous la résurrection, le Seigneur nous a montré le chemin. N’ayons pas peur de suivre Jésus dans la résurrection, dans son royaume.

Mon père attendait le mois d’octobre pour faire la moisson car ainsi il était certain d’avoir une bonne récolte, en effet, il avait bien enfoncé ses grains et ils étaient morts pour ainsi pouvoir produire en abondance.

Préparons-nous à la résurrection, cela est important, comme la vie nouvelle qui en découle. Nous n’aimons ni la mort ni la maladie ni la souffrance, mais servons-nous de l’exemple de Jésus et ressuscitons le jour de Pâques. Cherchons Jésus, nous le trouverons dans la personne du pauvre, du souffrant, du laissé-pour-compte, car il n’y a pas de transformation sans mort.

-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 mars 2018 par Sœur Claudette Chénier, s.p.,  – Jean 3, 14-21

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Oui! Dieu a tellement aimé le monde (amour inouï de Dieu pour nous) qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.  Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici: la lumière (Jésus) est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

Réflexion

QUELS cadeaux de Dieu que la foi, son amour et sa lumière! Puissé-je me laisser transformer par eux!

Au verset précédent de l’évangile de Jean pour ce quatrième dimanche du Carême, Jésus dit que le Fils de l’homme qui est descendu du ciel est le seul révélateur autorisé du Père. Il parle maintenant de son « élévation » sur la croix. Cette élévation sera pour le croyant « le signe du salut » et de la vie, par la mort et la résurrection du Christ. Quel mystère! Mais, le cadeau de la foi que Dieu m’a donné au baptême me rend capable d’adhérer à cette vérité, qui plus est, me conduit à la vie éternelle. Oui, quel mystère! Dieu me sauve et il sauve l’humanité entière en mourant sur une croix. Pourquoi? Parce qu’il aime à la folie, chaque être humain, quel qu’il soit.

On pourrait penser que dans l’élévation de Jésus sur la croix, Dieu a révélé son amour pour les humains et leur a offert le salut que reçoivent ceux qui croient en lui. Mais, c’est toute la vie et la mission de Jésus qui témoignent de l’amour de Dieu. Comme le précise le texte évangélique « Dieu n’a pas envoyé son Fils pour juger le monde, le condamner, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » Il faut donc penser que le jugement s’accomplira de lui-même lorsque l’être humain aura à se décider pour ou contre le Christ. La foi ou l’incroyance sont la réponse à la question que Dieu pose aux humains par l’envoi de son Fils, et la réponse à son amour manifesté dans le don de son Fils.

Bref, Dieu respecte ses créatures au point de les laisser libres face au choix qu’elles font, soit en refusant la révélation du Christ (15, 22.24); en se fermant à la lumière, elles refusent aussi de voir que leurs œuvres sont mauvaises. Mais, qui accomplit la vérité, c’est-à-dire, pour Jean, vient à la lumière, montrant qu’il est attiré par le Père et qu’il est en communion avec lui. Ainsi, la décision de foi ou d’incroyance devant Jésus-lumière éclaire de son reflet toute pratique passée et la détermine, comme elle détermine toute pratique présente et future.

Jésus-lumière, éclaire ma route pour que je marche toujours plus près de toi, à ta suite…

Toi qui m’habites, qui demeures en moi, viens me transformer.

Augmente ma foi, affermis mon espérance et centuple mon amour pour Toi et mon prochain.

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 4 mars 2018 par Sœur Mary Kaye Nealen, s.p.,  – Jean 2, 13-25

Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Ses disciples se rappelèrent cette parole de l’Écriture : L’amour de ta maison fera mon tourment. Les Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais le Temple dont il parlait, c’était son corps. Aussi, quand il ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu’il accomplissait. Mais Jésus n’avait pas confiance en eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme : il connaissait par lui-même ce qu’il y a dans l’homme.

Voici le Jésus qui se décrivait lui-même comme soulevant des charges lourdes du dos des gens et donnant sa vie pour ses brebis bien-aimées. Mais ici, ses paroles et ses actions sont très déconcertantes. Ainsi, si nous revenons aux récits de l’enfance, le jeune Jésus répondit avec rudesse apparente à sa mère lors de leurs retrouvailles dans le temple, après leur séparation de deux jours. Et que dire de la remarque au cours de sa vie publique : « Qui est ma mère? Qui sont mes frères? » (Mc 3, 33) Le compatissant Jésus ne semble toujours pas aussi doux. Pourquoi cela?

Le verset de la lecture d’aujourd’hui, « L’amour de ta maison fera mon tourment », peut nous donner un indice. Jésus désirait que le temple soit considéré comme un lieu sacré de dévotion. Dans l’Évangile de Luc, n’est-ce pas l’enfant Jésus qui dit à ses parents dans le temple, «Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père? » (Lc 2, 49) Dans le passage à propos de la mère et de la famille de Jésus, il ne fait pas référence au temple, mais met l’accent sur le fait d’écouter la parole de Dieu et de la mettre en pratique (Lc 8, 21).

Les « premiers répondants » nous sont devenus familiers. Ces gens arrivent sur une scène avec un seul objectif en tête : le bien-être de la personne en grave détresse. Ils ne prêtent pas attention aux piles de vaisselle dans l’évier ou aux tas de linge sale dans le coin. Durant toute sa vie, Jésus n’a eu qu’un objectif en tête : connaître et suivre la volonté du Dieu qui l’a envoyé. Il a désiré le but que les disciples ont atteint après sa résurrection, lorsque « ils sont venus à croire en l’écriture et en la parole que Jésus avait exprimée. » Ces jours de Carême nous offrent le temps de laisser Jésus nous enseigner ce qui est au cœur de nos vies. Pour qui et pour quoi sommes-nous les « premiers répondants »?

2e réflexion par une Sœur de la Providence:

Une sainte colère …

Expression paradoxale s’il en est une, et d’autant plus si elle qualifie un acte de Jésus qui invoque lui-même à l’occasion sa douceur et nous la recommande.  Il doit donc se passer quelque chose d’anormal pour que Jésus se fâche ainsi.

En effet, il arrive au Temple et le trouve défiguré, transformé en « caverne de voleurs », détourné de sa fonction première : être une maison de prière, un lieu de rencontre avec Dieu. L’ambition commercial des marchands les a conduits à faire un usage abusif de leur noble fonction : fournir aux fidèles les offrandes dont ils ont besoin pour rendre le culte selon les prescriptions de la Loi.

Par sa … sainte  colère, son indignation, Jésus nous indique qu’il ne faut pas perdre de vue les motivations de nos actes, même les plus nobles et être authentiques dans nos agirs.

Cet épisode me fait prendre conscience de l’importance d’avoir un lieu privilégié, -un espace sacré- où j’entre en relation avec Dieu désencombrée, autant que possible, de préoccupations multiples et de visées autres que de l’honorer.

Le Prions en Église nous suggère : Je contemple le lieu où j’ai l’habitude de me rendre pour prier. Est-ce que je contribue à le garder beau et fidèle à sa vocation?

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 25 février 2018 par Sœur Hélène Julien, s.p.,  – Mt 17, 1-9

La Transfiguration de Jésus

En ce temps-là , Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les conduisit à l’écart, sur une haute montagne. Et il se transfigura devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voilà que Moïse et Elie leur apparurent, conversant avec lui. Prenant la parole, Pierre dit à Jésus : « Seigneur, il nous est bon d’être ici; si vous le voulez, je ferai ici trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et une pour Elie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit, et voilà que du sein de la nuée une voix dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances : écoutez-le. » En entendant, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d’une grande frayeur. Et Jésus, s’approchant, les toucha et dit : « Levez-vous, ne craignez point. » Levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit ce commandement : « Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité des morts. »

Réflexion

Il est bon d’être ici, dans la grande famille Providence.  L’Évangile du 2e dimanche du Carême nous situe face à une scène étonnante: l’événement de la Transfiguration (Mc 9, 2-10) qui nous offre un message d’espérance et nous incite à nous laisser transformer par le rêve de Dieu.

La montagne est haute comme étaient hauts le Sinaï et l’Horeb.  L’homme du Sinaï est là, c’est Moïse.  L’homme de l’Horeb est là aussi, c’est Élie.  Les vêtements de Jésus sont éblouissants de blancheur; son visage resplendit comme le soleil; une voix parle du sein de la nuée.  Cette nuée est celle de l’Exode qui guidait les Hébreux dans le désert.  Tout nous dit que c’est Dieu.  On ne s’installe pas sur la montagne, on continue ! On redescend dans la plaine, là, où vivent nos frères et nos sœurs.  Une seule chose importe: écouter Jésus pour faire ce qu’il nous dit.

Comme Pierre, Jacques et Jean, allons à la montagne pour rencontrer Jésus et nous mettre ensuite au service des pauvres, des démunis; marchons vers les hauteurs et contemplons Jésus en nous disposant à l’écoute attentive du Fils bien-aimé du Père et en recherchant des moments intimes de prière.

Les disciples sont descendus de la montagne, « le cœur et les yeux transfigurés par cette rencontre avec le Seigneur ».  C’est le parcours que nous pouvons accomplir, nous aussi. La redécouverte de Jésus nous pousse à « descendre de la montagne », remplis de l’Esprit Saint, à faire de nouveaux pas d’authentique conversion et à manifester de la bonté les uns envers les autres, être compatissants, se pardonner réciproquement à l’exemple du pardon que le Christ nous a accordé. » (Ép 4,32)

Se laisser transformer par le rêve de Dieu c’est accueillir les autres, les accompagner, être un pont comme a témoigné Émilie Gamelin envers les malades, les prisonniers, les réfugiés et les pauvres.

Écoutons le Fils bien-aimé à travers la prière, l’adoration, la lecture de la Parole de Dieu, l’Eucharistie, le silence et les témoignages de vie de ceux et de celles qui nous entourent.

-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 18 février 2018 par Sœur Yvette Demers, s.p., Vice-postulatrice de la Cause Émilie Gamelin – Mc 1, 40-45

Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert

Dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu, il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Réflexion:

En ce premier dimanche du carême, saint Marc dans son évangile (1, 12-15) nous rappelle qu’après son baptême, Jésus a été poussé au désert par l’Esprit.

Avant de commencer sa « vie publique », Jésus a besoin de silence, de cœur à cœur avec son Père qui lui demandera, plus tard, le sacrifice de sa vie pour « guérir » l’humanité.

Toute vie humaine connaît ses moments d’hésitation, ses heures d’inquiétude, ses incompréhensions, et seule une FOI profonde, la certitude d’être en marche à la suite de Jésus, apportera la lumière et donnera la force de continuer jusqu’au bout.

Il y a 175 ans, une femme s’est laissée, elle aussi, conduire par l’Esprit sans trop savoir où Il la conduirait. J’ai nommé Émilie Tavernier-Gamelin, née le 19 février 1800, à Montréal.

Épouse et mère de trois enfants, en moins de cinq ans, elle voit disparaître pour toujours ce qu’elle a de plus cher au monde: son époux et ses trois fils. Elle n’a que 28 ans. Pourquoi ces deuils? Dans la prière et la réflexion au pied de la Mère des Douleurs, elle trouvera sa route : son mari, ses enfants, ce seront tous ceux que la misère oppresse. Sans tarder, elle passe à l’action.

Durant quinze ans, cette femme répond au charisme dont Dieu-Providence l’a investie, et avec un groupe de « dames de charité », elle parcourt les rues de Montréal, pour répondre aux nombreux besoins de l’époque. Or voilà que Mgr Bourget, évêque de Montréal, désire confier à une Congrégation religieuse, l’œuvre si nécessaire qu’elle dirige, afin d’en assurer la permanence. Émilie est à la croisée d’un chemin. Que fera-t-elle? Remettre à son évêque cette œuvre dont elle vient de recevoir l’Incorporation civile (18 septembre 1841)? Prière et réflexion sont encore ses points de référence… Toujours attentive et fidèle à la grâce, elle continuera à être la servante des pauvres, le reste de sa vie, sous l’autorité des Sœurs de Charité qui arriveront sous peu. Elle fait confiance et seconde son évêque dans les préparatifs de la venue des Sœurs de France.

Pourtant, « les voies de Dieu ne sont pas nos voies ». Voilà que Mgr Bourget est averti que les Filles de la Charité ne viendront pas. Dans l’impasse, il invite madame Gamelin à prier avec lui. Après une heure, la décision est prise : il fera appel à des jeunes filles pour former une nouvelle communauté canadienne qui verra le jour le 25 mars 1843.

Encore là, Émilie sentira que l’Esprit l’appelle à se donner tout entière à Dieu dans la vie religieuse. Elle fait part de ce désir à Mgr Bourget qui hésite, elle revient à la charge, elle prie, et elle reçoit une réponse affirmative qui lui signifie la volonté de Dieu. Elle deviendra Fille de la Charité Servante des Pauvres, Sœur de la Providence.

-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

 

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 11 février 2018 par Sœur Hélène Mamert Nga Amogo, s.p.,  Mc 1, 40-45

Un lépreux vient auprès de lui ; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

Me laisser transformer par une rencontre personnelle avec Jésus à travers les personnes pauvres que je rencontre au quotidien!

L’extrait de l’Évangile de Marc soumis à notre méditation en ce 6e dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B, nous présente un homme frappé par la lèpre, une maladie qui selon la tradition juive était déclarée impure. À cette souffrance vient s’ajouter la marginalisation sociale. Voilà un homme doublement éprouvé mais qui va se montrer désireux de retrouver sa dignité humaine et sociale. Il engage ainsi une démarche de foi qui le conduira vers celui qu’il cherche, le médecin par excellence : Jésus. Son initiative traduit son désir de guérison. Il va en premier vers Jésus, tombe à ses genoux et le supplie : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Par ces gestes, on découvre sa foi en Jésus. Bien plus, il demande quelque chose de plus grand : la purification. Il veut être purifié. Il signale ainsi un besoin de guérison physique mais aussi spirituelle. C’est d’ailleurs ce qui marque Jésus qui, sans tarder agit; saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Par cette action concrète, Jésus brise la distance entre ce lépreux et lui. Il lui redonne ce qu’il avait perdu : la dignité. Le lépreux désormais guéri ne peut se retenir malgré la recommandation de Jésus l’invitant à garder pour soi ce qu’il a vécu personnellement.

L’anonymat de ce lépreux n’est-elle pas le miroir de chacune d’entre nous invitée à chercher Jésus pour lui crier notre profond désir de guérison de nos fragilités, de nos handicaps qui peuvent nous empêcher d’être la meilleure personne que nous sommes appelées à être et d’offrir ce que nous avons d’unique? La démarche du lépreux interpelle chaque chrétien et chrétienne ainsi que chacune de nous, Sœur de la Providence, à faire personnellement l’expérience de rencontre avec le Christ car nous avons toutes besoin de sa tendresse. Ce lépreux rencontre le Seigneur qu’il cherche et se fait trouver par ce Seigneur qui le cherche aussi. Il se montre humble, confiant et convaincu de ce qu’il espère.

C’est depuis 175 ans que nous, sœurs de la Providence cherchons au quotidien ce Seigneur. Ne le voyons-nous pas ce jour dans l’attitude de notre maître Jésus? Il s’empresse à faire du bien. Aussi manifeste-t-Il sa compassion envers ce lépreux. Par son regard, Il brise la barrière, Il transgresse la loi de l’isolement des lépreux et Il pose des gestes concrets qui manifestent l’amour qu’Il a pour cette personne et pour toute personne. Il touche le lépreux et lui parle sans peur d’être contaminé. La foi est un risque, mais un risque qui vaut la peine d’être pris. La bienheureuse Émilie Gamelin a pris ce risque ainsi que toutes nos sœurs devancières depuis 175 ans. Aujourd’hui, nous, Sœurs de la Providence sommes invitées par cet Évangile à nous laisser davantage presser par la charité du Christ partout et en tout.

Nous sommes toutes disciples du Christ. Que sa grâce à l’œuvre en nous et à travers nous, nous rapproche continuellement de lui pour que nous puissions agir comme lui en toute humilité, simplicité et charité!

Providence de Dieu, je vous remercie de tout!

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

 

Évangile selon Saint-Marc, chapitre 1, de 29 à 39

Jésus guérit la belle-mère de Simon

« 29 Aussitôt sortis de la synagogue, ils allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. 30 Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. 31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. 32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. 33 La ville entière se pressait à la porte. 34  Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. 35 Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. 36 Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. 37 Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » 38 Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile; car c’est pour cela que je suis sorti. » 39 Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons. »

Réflexion sur l’Évangile du dimanche 4 février 2018, par Gladys Flores, s.p.

« Rapidement, ils ont dit au Seigneur que la belle-mère de Simon était couchée avec de la fièvre. » Présenter les malades au Seigneur dans la prière, et avoir confiance qu’ils seront guéri par Lui, est une bonne habitude que nous devons pratiquer. Nous devons être persévérants dans la prière, sans perdre espoir que nous serons guéris dans le corps et l’esprit par le Seigneur de la vie.

Et Jésus, dans cette ambiance familiale de la maison de Simon, s’est immédiatement intéressé à elle et elle a guéri. Il n’était jamais trop fatigué pour aider et il agissait sans tarder face aux besoins de la population; Il est le grand Restaurateur.

La belle-mère de Simon s’est levée et les a servi; c’est-à-dire qu’une fois sa santé et sa dignité rétablies, elle a commencé à servir parce que Jésus ne guérit pas seulement la personne, mais il le fait pour que celle-ci se mette au service des autres.

En servant le Seigneur, cette femme ne faisait qu’utiliser pour Lui l’énergie qu’Il lui avait accordée.

Non seulement le Seigneur nous a délivré de nombreuses choses mauvaises, mais il nous a aussi donné des dons que nous devons employer pour le servir et servir nos frères.

Méditons sur la question que le pape François a posée durant sa rencontre avec les jeunes du Chili au sanctuaire de Maipú : « … « Qu’est-ce que j’ai à donner dans la vie ?  » Et combien de vous sentent l’envie de dire :  » Je ne sais pas.  » Tu ne sais pas ce que tu as à donner? Tu l’as à l’intérieur et tu ne le sais pas. Dépêche-toi de le trouver pour le donner. Le monde a besoin de toi, la patrie a besoin de toi, la société a besoin de toi, vous avez quelque chose à donner… »

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

 

Évangile selon Saint-Marc, chapitre 1, de 21 à 28

« Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. »
L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout,
dans toute la région de la Galilée. »

Les réflexions d’Annette Aspirot, s.p., sur l’évangile de ce dimanche 28 janvier 2018:

Jésus enseignait avec autorité. Cette expression vraiment me touche. Cet homme qui enseigne avec autorité, nous en avons maintes preuves dans les évangiles : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » Jn 7,46 « La foule cherchait à le toucher parce qu’une force sortait de Lui » Luc 6, 19. Jésus séduit les foules non seulement à la vue des guérisons qu’il accomplit mais par la puissance de sa Parole; non seulement par ce qu’il dit, mais par son regard, son attitude, la dignité de sa personne. Il écoute les gens, fréquente les pauvres, s’intéresse à leur quotidien, mange avec eux, pleure avec eux. Ce qu’Il dit colle à la vérité.

Marc ajoute qu’Il n’enseignait pas comme les scribes. Les prêtres et les scribes, gardiens de la Parole annoncent la venue du Messie, mais ne le reconnaissent pas en Jésus. La vue de ses miracles les exaspère. Pourtant, ceux qui l’entendent disent : C’est bien Lui, le prophète qu’on attend. Les membres de la synagogue de Capharnaüm sont devant une situation quelque peu déroutante. Le discours de Jésus tranche avec les propos qu’ils ont l’habitude d’entendre.

L’homme tourmenté par un esprit impur est déstabilisé par la présence de Jésus. Ce possédé avoue la sainteté de Jésus sous l’influence du démon qui parle en lui. Il se sent menacé, démasqué. Que nous veux-tu Jésus de Nazareth, es-tu venu pour nous perdre?

La réaction de ce possédé n’est pas bien différente de ceux qui se livrent aujourd’hui à un commerce corrupteur, où le mensonge, l’ambition du profit et l’injustice règnent  en maîtres. Ils ont peur d’être démasqués, dénoncés, d’admettre leur comportement mensonger. Ils veulent rester dans leur aveuglement pour continuer leurs manœuvres diaboliques. Ça leur rapporte. Ils amassent des trésors terrestres qui seront détruits par la rouille.

L’autorité de Jésus est libératrice, éclairante. Si nous entendons l’enseignement d’une personne éprise de Dieu, elle enseigne avec autorité parce que Dieu se manifeste dans ses paroles. N’avons-nous pas déjà entendu de saints témoins de la Parole! Ils transmettent ce qu’ils vivent. C’est que le divin passe à travers l’humain dans ce qu’ils annoncent.

Nous témoignons par ce que nous sommes. Et notre témoignage vaut en raison de notre vécu. Nous enseignons par notre attitude, notre qualité de présence, notre intimité avec Celui que nous voulons faire connaître. Comment témoignons-nous de notre Mission Providence ? À quelle dimension sommes-nous les visages humains de la Divine Providence ? Cet évangile de Marc nous invite à nous laisser approcher par Jésus, nous pénétrer de sa présence, de sa voix libératrice, d’être des authentiques apôtres de la Bonne Nouvelle. Ainsi nous amasserons des trésors impérissables.

Lectures

Sur l’environnement : Laudato sí, Lettre encyclique sur la sauvegarde de la 
maison commune.
http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html

Sur la miséricorde : Misericordiӕ Vultus, Bulle d’indiction du Jubilé extraordinaire de la miséricorde, http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/bulls/documents/papa-francesco_bolla_20150411_misericordiae-vultus.html

Sur la paix : « Style d’une politique pour la paix », Message pour la célébration de la 50e Journée Mondiale pour la Paix, 1er janvier 2017. http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/peace/documents/papa-francesco_20161208_messaggio-l-giornata-mondiale-pace-2017.html

Biographies d’Émilie Tavernier-Gamelin

Livres disponibles au Centre Émilie-Gamelin

Émilie Tavernier Gamelin

Biographie

Auteure : Denise Robillard

Année de parution : 1988

ISBN 2-920417-42-8

330 pages. Disponible en français, en anglais et en espagnol.

 

Mère Gamelin femme de compassion

Biographie et étude historique

Par Sœur Thérèse Frigon, s.p., en collaboration

Année de parution : 1984

80 pages. Disponible en français, en anglais et en espagnol.

 

Émilie Tavernier-Gamelin : La Grande dame de Montréal,

fondatrice des Sœurs de la Providence

Biographie

Auteur : Mgr. André-M. Cimichella, o.s.m., Évêque auxiliaire émérite à Montréal, 1982

Année de parution : 2002

ISBN 2-922291-82-0

77 pages. Disponible en français, en anglais et en espagnol.